mardi 17 novembre 2009

Signature du Pacte Territorial d’Insertion des Travailleurs handicapés

La question du handicap est une question qui m’intéresse beaucoup et depuis de nombreuses années. Je suis issu du monde médical et je n’ai jamais oublié, une fois élu, de militer pour une plus grande attention et une meilleure reconnaissance sociale des personnes handicapées.

Je n’oublie pas que c’est à la fin des années 1980 qu’un secrétariat d’Etat aux personnes handicapées fut créé. La loi de mars 2005 a considérablement fait progresser la reconnaissance et l’accompagnement des personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui, nous avons remarquablement bien avancé sur ce dossier.
La volonté de tisser des liens entre les entrepreneurs et les personnes en situation de handicap est une excellente chose. C’est le sens de ce pacte territorial et je félicite chaleureusement Madame Bénédicte Lanois, coordinatrice du plan départemental d’insertion des travailleurs handicapés, qui a initié et permis cette rencontre.

Au nom de tous les Jurassiens, je vous dis du fond du cœur : Merci !

C’est un pacte qui nous lie et le Conseil Général se devra, très vite, d’être exemplaire en matière d’insertion des travailleurs handicapés. Je crois savoir qu’il ne l’est pas encore, malgré des efforts et notre volonté à tous d’aller dans ce sens. Un exemple, au CG du Jura, une candidature d’un travailleur en situation de handicap est considérée comme une candidature interne.

Pour moi, qui suis conseiller général de gauche, dans cette situation politique particulière qui prévaut au Conseil Général depuis les dernières élections cantonales, j’ai toujours voulu être, avec mes amis, une source de propositions dans l’intérêt des Jurassiens. Pour cela, nous avons proposé un « bouclier social » qui protège les plus fragilisés de nos compatriotes dans cette crise économique et surtout cette crise sociale ravageuse.
Il va de soi que les personnes en situation de handicap en font partie.

Leur intégration dans la société est une route encore longue.
Sur les personnes handicapées au travail, il convient d'abord de dire que si la situation s'est bien améliorée, l'obligation de 6% est loin d'être atteinte (à peine 3% en France tous secteurs confondus). De plus, les personnes en situation de handicap sont deux fois plus touchées par le chômage que leurs homologues valides. On reproche souvent aux personnes handicapées en recherche d'emploi de manquer d'expérience alors même qu'on leur refuse un accès à celle-ci.

Une autre réticence renforce le constat : la peur et l'image que renvoie le handicap, à la société « du travail » qui elle exalte les valeurs de compétition et de normalisation relatives aux personnes employables.
L’embauche d’une personne en situation de handicap est déjà une rencontre avec l’autre, un autre qui est différent de soi. Cette rencontre, commence par un échange non verbal, par le regard, et le regard de l’ autre qui nous ramène à notre vécu, à notre propre histoire.
Dans les troubles du comportement de l’adolescent, les spécialistes parlent beaucoup de ce regard de la mère à son enfant qui est déterminant pour l’équilibre psychologique de ce dernier et son développement comportemental.
L’échange verbal, direct, n’est pas toujours facile et sans arrières pensées. Beaucoup de candidats à l’embauche ne savent pas ou n’osent pas aborder la question du handicap.

Actuellement, on parle beaucoup dans le débat politique de l’identité nationale. Et bien j’aimerais que cette identité nationale ne soit pas un combat politique ponctuel, propice aux joutes verbales, mais un sentiment quotidien dans lequel l’accueil de l’autre, avec toute sa différence, y trouve sa place.
Nous n’en sommes pas au stade avancé des pays du Nord de l’Europe. Il faudra encore de la volonté politique, des lois peut-être mais aussi des moyens financiers conséquents.

En tant que partenaire, nous sommes à vos côtés. Qu’en sera-t-il demain ?
Je ne peux vous garantir ce soutien au-delà de cette année. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que, sans consultation aucune des collectivités locales, le Président de la République a décidé, seul, de supprimer la taxe professionnelle sans prévoir, pour l’heure, des recettes qui compenseront la perte du produit de cette taxe. Comment ainsi, boucler le budget du Conseil Général ?
Ce sera l’heure des choix.

Je ne veux pas vous alarmer gratuitement mais simplement vous montrer que les choix politiques pris au plus au niveau de l’Etat peuvent avoir des répercussions sans précédent sur votre travail, sur notre engagement.
Je reste malgré tout optimiste, nous avançons, notre volonté est sans faille, aujourd’hui, nous sommes en semble pour signer, pour sceller un accord, pour sceller un pacte.

J’ai tout à fait confiance en notre capacité à explorer de nouvelles voies, notre capacité à inventer de nouvelles relations pour qu’ensemble nous puissions construire un monde où chacun trouve sa place.

Patrick Viverge

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A lire : « Handicap : le chantier inachevé »
sur alternatives-economiques.fr (Franck Seuret, 17 Novembre 2009)

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