vendredi 11 décembre 2009

Introduction, budget 2010

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Aujourd’hui nous sommes dans une situation d’incertitudes économique, sociale, politique extrêmement préoccupante.

En quoi cette situation est-elle grave ?

Situation Nationale

Environ 4 Millions de chômeurs en France en juillet, dans 5 catégories du Pôle emploi hors travailleurs précaires.
En plus de cela, beaucoup de jeunes en galères qui n’apparaissent dans aucune statistique
Le chômage explose.

A)
La crise économique n’a d’exceptionnelle que son ampleur, puisque depuis deux décennies, elles se succèdent tous les deux ans, celle ci est simplement beaucoup plus grave, nous le disions déjà en DM1.

B)
On nous parle de la sortie de crise depuis un an, en DM1 nous le disions également nous en sommes loin car les mesures prises sont inefficaces.
Le figaro du 20 Novembre titrait la Société Générale tire la sonnette d'alarme, « le pire pourrait être devant nous »
Alternative Economique le 9 décembre par la voix de Guillaume Duval fait la même analyse.

C)
On nous parle de la dette publique
Déficit public français 2009 : Proche de 120 milliards d'euros (soit 3729 euros par seconde) le temps de votre intervention Président, la France a creusé son endettement de plus de 7 Millions d’Euros
Notre inquiétude de Conseillers Généraux,
c’est la dette privée celle des ménages , celles des entreprises.

- Endettement des ménages dû à une mauvaise répartition du travail, à une mauvaise répartition de la richesse, à une incitation à consommer plus alors que les gens sont déjà dans une situation de grande précarité

Augmentation du surendettement des ménages depuis le début de l’année de plus de 50%, info donnée par le directeur de la Banque de France
33% d’augmentation du chômage,
Une dizaine d’entreprises en médiation dont 7 concerne 3000 personnes .
Il y a alors deux véritables combats à mener :
1/ Meilleure répartition de la richesse
2/ Réduction du temps de travail

1/- Meilleure répartition de la richesse
- Entre 1980 et maintenant,
11 points de PIB sont allés de la poche des salariés à la poche des actionnaires.
2/- Régularisation du temps de travail.
L’économie libérale a inventé « les travailleurs pauvres » En France c’est 8 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Nous sommes obligés d’aider les salariés précarisés très en dessous des 35 heures qui constituent la quasi totalité des contrats de travail signés actuellement c’est pour cela qu’il y a les R.M.I. et R.S.A.. Aujourd’hui les contrats sont des contrats de moins de 20 heures qui imposent la précarité C’est du temps partiel non choisi.

Le temps de travail moyen, public privé, dans tous les pays d’Europe tend vers les 30 heures.
Soit on régule le travail par la loi, soit on le fait par la précarité

En plus de cette situation contre laquelle nous nous battons, le gouvernement ou plutôt le Président Sarkozy dit : « On ne peut pas faire une politique au gouvernement et une autre dans les Régions. » Que cela signifie-t-il ? Faut-il un seul pouvoir central ?

Les collectivités territoriales seront mises au pas.
Pour cela, la seule solution est que les élus locaux soient les moins nombreux possible et que leurs moyens financiers dépendent directement de l’Elysée.

Cela est prévu par le plan Sarkozy en direction, je devrais dire, contre les collectivités.
1/ La loi des finances 2010 organise le racket sur leurs recettes

2/ La loi territoriale prévue après les régionales remplacera les élus par des agents de l’Etat.

C’est la fin de la Démocratie locale, broyée par la machine centrale.

Le budget va être établi sur une incertitude sur les recettes, puisqu’il n’y aura plus d’autonomie fiscale des départements, puisqu’elles seront demain redistribuées au bon vouloir du Gouvernement.

L’alerte qui fut donnée lors du transfert de compétence au département dans le social, avec le FSL, RMI, RMA, la protection de l’Enfance, la protections des adultes, les routes Nationales, etc., ou il est très difficile de comprendre les transferts, avec la TSCA, TIPP,CNSA, DGF et autres droits de mutations.

Nous dénonçons 20 Millions de déficits non compensés et nous attendons que l’on nous prouve le contraire.

Les budgets des années précédentes foisonnent de promesses d’investissements en direction des routes que nous ne pourrons tenir…..
Le résultat est un budget extrêmement contraint.

Dans ce contexte, il faut reconnaître qu’un certains nombre de choses vont dans le bon sens.

Dans le budget du Social qui représente autour de 40% du budget global, Agir à Gauche imprime sa marque et souhaite continuer à proposer des actions dans l’intérêt des Jurassiens.

Grâce à notre action nous avons obtenu :

A). Dans le social, dont André Vauchez est le Vice-Président, le budget du Social c’est plus de 100 millions d’Euros.

16 emplois crées au niveau des services sociaux du Département .

Globalement, je citerai trois axes majeurs en direction :
Des personnes âgées, des jeunes, des classes moyennes et des personnes précarisées

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des personnes âgées :Plan gérontologique

Accueil des Personnes âgées en liaison avec la perte d’autonomie. C’est le comment bien vieillir dans les logement sociaux en liaison avec le Coderpa qui a, pour reprendre vos termes Président, une belle mission au service de l’humain.
Une discussion s’est développée pour constater l’urgence d’un examen sur la politique mise en œuvre pour le logement des personnes âgées avec les organismes placés sous l’autorité du département, CAUE, CDH, et même les OPH du Jura dont la collectivité de rattachement est le Département.
Prévision créations des lits, dans les EPHAD et MARPA Maison d’accueil rurale pour personnes âgée. (Nous en reparlerons dans l’examen des dossiers)
Réactivation des clics dans une démarches solidaires à l’échelles des unités territoriales

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des adolescents : Maison des adolescents.
Ne pas confondre délinquance et souffrance (Anciens centres d’écoute disparus). Fil santé jeune Compétence totale sur le département

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des classes moyennes et précaires :
Ä un accord de principe sur la mise en place du Micro-crédit. Nous le répétons, notre inquiétude est la dette des ménages

A l’instar de la région sauf le Département du Jura, nous proposons d’instaurer le micro-crédit individuel.
Qu’est ce que c’est ?Il s’agit d’ouvrir la possibilité pour les plus démunis d’emprunter de 300 à 3000 euros sur 36 mois et de leur éviter le recours au crédit « révolving » à des taux usuraires, dont les effets pervers ont été particulièrement dénoncés, à juste titre, mais sans en tirer d’autres conséquences.
But :Payer les loyers, acheter une voiture pour travailler, rembourser ses crédits renouvelables.
Ca existe déjà
Udaf et plan borloo. ( j entends les Députés qui on voté la loi Borloo me dire…….)
La caisse solidaire qui existe dans la région propose des prêts sans garanties
Nous demandons l’inscription au BP la somme 5000 Euros pour participer au fonctionnement dans les dépenses imprévues
Et nous vous demanderons en DM1 d’abonder le fond de garantie de la caisse solidaire
Economie En fait cela est une économie puisque cela limitera le FSL et en général les dépenses de l’aide sociale.

Ce n’est pas suffisant en ce qui concerne les personnes âgées et l’aide à la personne en particulier,
il faudra mettre en place un véritable Service de qualité Accessible à tous les jurassiens sur le territoire. Il faut que tous les jurassiens puissent y avoir accès
Pour cela il y a plusieurs possibilités que nous aborderons dans l’ étude des dossiers.
Nous reparlerons du bouclier social, dans l’étude des dossiers, auquel nous sommes attachés comme vous le savez

B).Budget des routes et des transports:
Un coup de frein a été donné sur les travaux pharaonique il faut le reconnaître

Depuis que la Gauche a déserté le poste de Président de commission, nous sommes au regret de voir que certains engagements n’ont pas été tenus.
On ne s’explique pas comment un projet phasé n’aboutisse pas alors que de nouvelles opérations démarrent ailleurs.
On constate un frein sur les travaux certes, mais rien sur la programmation des routes avec suivi de chantiers, rien sur la programmation des travaux en commission et la mise en place volontariste d’un plan pour la protection des cyclistes.
Nous proposerons un amendement

Les transports des scolaires : Nous constatons avec satisfaction la mise en place d’un véritable service public des transports au bénéfice de l’ensemble des Jurassiens, scolaires ou non, même si des ajustement nécessaires ont été apporté en raison de la grande novation qu’apporte le système.
Il faut aujourd’hui être proche des parents d’élèves qui souhaitent que la prochaine étape soit l’accompagnement des tous petits

L’aéroport Dole Tavaux buzz sur certains blogs
Je rappellerai simplement quelques chiffres
180 000 Euros pour le Département par an. Un Giratoire 1million deux ou le financement des investissement des collèges privés votés en DM 340 000 Euros, pratiquement deux ans de fonctionnement

C).
Le bio a été introduit dans l’agriculture. Nous le demandions au BP.2009 mais il faudra aller plus loin dans l’alimentation des cantines ce qui impose de revoir le financement des repas, il faut favoriser les bonnes pratiques et valoriser financièrement les établissements qui introduisent le bio dans la confection de leur repas.

Le département s’est doté d’un plan climat, nous en sommes satisfaits, mais quel en est le bilan pour mieux recentrer et prévoir nos actions ?

Suite à la mise en place d’un plan d’action du contrat développement durable de l’agriculture Jurassienne,
un technicien va permettre de développer ces filières mais le contrat doit prévoir que les aides départementales en direction de la filière bio soit au minimum de 8%.
Nous proposerons un amendement.

D
) L’aide directe au développement économique : Nous souhaitons pour aider les entreprises, mettre en place des avances remboursables qui pourraient être consolidées selon les emplois créés. C’est un rappel permanent.
La reconduite pure et simple des subventions sans garantie d’emplois, sans aucun retour de la part de l’entreprise, nous semble totalement inadaptée à plus forte raison dans notre situation. Le volume de crédit est important pour le budget du département. C’est prés de 4 millions d’Euros qui sont distribués sans contreparties, pour quelques entreprises qui pourraient se compter sur les doigts de la main. Les entreprises ne demandent pas de cadeaux sur fond public, qui d’ailleurs ne seront jamais assez élevés, mais des aides au développement dans les moments cruciaux qu’elles rembourseraient dans le temps lorsque l’investissement devient productif et cela en ciblant surtout les PME et PMI en plus grand nombre.

Conclusion
Aujourd’hui nous vivons une
Crise sociale, crise alimentaire, crise climatique, crise financière et crise démocratique…
Les Jurassiens souffrent et sont inquiets devant cette situation dont on ne voit pas l’issue .

L’endettement des ménages, des entreprises entraîne la détresse.
Il faut donc prévenir les situations alarmantes par un accompagnement très précoce et continu

Nos décisions, nos positions, ne seront pas influencées par les échéances électorales. Seul l’intérêt des jurassiens sera notre objectif. Répondre à leurs questionnement vitaux, manger, travailler, se soigner, se loger, se chauffer, éduquer les enfants.

Maintenant il faut gérer un département qu’il soit de droite comme de gauche, les majorités doivent élaborer le meilleur budget possible, le plus solidaire pour nos concitoyens, le plus performant pour les services publics, sociaux, transports, et les écoles et le plus ambitieux pour le développement économique et touristique.
Dans le Jura, où il n’y a pas de majorité, c’est à cette tâche que nous nous sommes attachés, aux postes que nous occupons depuis 18 mois, même si une composante de Gauche a abandonné la partie pour adopter une autre posture, nous continuerons, sans relâche à présenter au Président Raquin nos propositions dans la préparation des budgets dans lequel notre collègue Vice-Président André VAUCHEZ est un acteur assidu et persuasif.
Vous l’avez compris nous sommes des hommes de propositions et d’actions plutôt que d’oppositions systématiques.

Entre 2009 et 2010
Le budget est global est passé de 278,9 Millions à 305,2 il a donc augmenté de 9,4 %
Dans le même temps le budget du social est passé de 109 Millions à 121 Millions il a lui, augmenté de plus de 11 %
Alors un budget de Gauche pour le Jura ?

Non, bien sur. Le volet économique ne nous appartient pas et nous aurons l’occasion de nous y opposer fermement dans les débats qui vont suivre . Un budget de Droite alors ?

Quand on constate les avancées sur les transports publics, la gratuité des transports scolaires, le fonctionnement des services sociaux, l’action menée dans la culture, l’éducation, le sport, la participation des citoyens à la vie publique, les comités d’usagés par exemple , la reconnaissance du Coderda et des clic pour les personnes âgées, c’est un budget partagé au prix de beaucoup d’efforts.

Je vous remercie
Patrick Viverge

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je lis attentivement votre texte, qui ne manque habituellement pas de pertinence même si je ne partage que rarement vos conclusions. Celui-ci fut pourtant crédible jusqu'à ce passage : "L’économie libérale a inventé « les travailleurs pauvres »".
De quelle économie parlez-vous ? la française ? Que je sache, une économie libérale c'est celle ou l'Etat, et ses tentacules, interviennent le moins possible. L'économie soviétique dépassait 80% de dépenses publiques dans le PIB.
L'économie Neo-Zélandaise n'est déjà plus vraiment libérale avec seulement 38% de dépenses publiques. C’est pourtant une des plus performante de l’OCDE.
La France se rapproche sans cesse du modèle soviétique avec 54%.
Vous n’êtes évidemment pas le seul à confondre le capitalisme « de connivence avec l’Etat » et le libéralisme. Figurez vous que certain vont jusqu’à croire que Sarkozy mènerait une politique économique d’inspiration libérale ! On ne se moque pas.
Mr Viverge, vous êtes un militant que je crois sincère. J’espère que vous saurez abandonner cette lutte inutile contre les moulins de Don Quichotte.
Le libéralisme a été abandonné par la gauche au début du siècle dernier. Ce n'est pas une raison pour la dénigrer, cela fait bien longtemps qu'elle n'est plus mise en oeuvre chez nous.

Anonyme a dit…

@ Jérôme : où *votre* libéralisme est-il mis en oeuvre alors ?

Anonyme a dit…

nulle part. Comme le communisme originel de Marx. Ces deux idéologies restent des utopies.

Sympathisant de gauche a dit…

Bravo Mr Viverge. Vous vous battez pour des idées de gauche en essayant de les imposer à la droite.
C'est plus responsable que l'opposition caricaturale de messieurs Perny, Paulin et Maire...
Vous ne nous faites pas honte, vous !

Anonyme a dit…

@ Jérôme : votre comparaison avec le communisme a le mérite de la franchise :-)

Vous croyez vraiment que les consommateurs ont les moyens de savoir ce qu'ils peuvent ou doivent consommer ? que les producteurs ont les moyens de savoir ce qu'ils peuvent ou doivent produire ?

Le marché n'a jamais été libre, la concurrence est toujours faussée. Les exemples de manipulations, d'associations malfaisantes, d'abus de pouvoir de monopoles, etc ... ne manquent pas. La criminalité organisée est là, bien davantage que dans les trafics et les voitures brûlées.

Les Etats sont bien faibles face aux multinationales de la santé, de la malbouffe, de l'énergie, de l'armement, etc ... Notre démocratie est fragile face à ces puissances financières qui craignent la liberté des citoyens et connaissent mieux qu'eux les ficelles institutionnelles nationales et internationales.

Je ne pense pas que M. Viverge soit un anti-libéral, il semble simplement favorable à une meilleure régulation de l'économie, grâce à la puissance publique : comme le code de la route fixe des règles fermes et précises pour que chacun ait la liberté d'aller où il veut.

Les pouvoirs publics sont légitimes à agir s'il y a une information constante et transparente, une implication citoyenne, et des débats contradictoires et publics (voire des votes fréquents et décisionnaires, et non simplement consultatifs).

Mais pour que les citoyens participent, aussi bien à la vie politique et sociale qu'à la vie économique (en tant que consommateurs responsables et informés), il leur faut du TEMPS.

L'élection-délégation, le marché du travail, la crise sociale, le « divertissement » médiatique national, tout est mis en place pour que la chose publique soit laissée à un petit cercle d'initiés.

Le problème des vrais libéraux, c'est qu'ils sont trop occupés à dénoncer l'Etat et négligent de rappeler aux citoyens que leur *liberté* sera la récompense de leur libre et nécessaire investissement dans la vie publique.

Anonyme a dit…

Cette ineptie sur l'économie libérale de patrick Viverge aura au moins permis ce petit dialogue de qualité.
Vous avez raison sur bien des points, dont la difficulté de faire admettre que la liberté ne va pas sans responsabilité.
Et pour finir, saluons tout de même le courage de Patrick Viverge : un élu, non-cumulard, bosseur, qui communique.
Bravo Mr Viverge

Patrick Viverge a dit…

Merci pour cet échange fort intéressant
P.Viverge