samedi 29 mai 2010

" La protection maternelle et infantile aujourd’hui"

Séminaires de psychopathologie du bébé à l’adolescent
" La protection maternelle et infantile aujourd’hui"
Dr Bénédicte SIMONIN-GAUFFENY, pédiatre PMI, centre médico-social de Dole
LUNDI 31 mai 2010 de 12h15 à 13h30
Amphithéâtre - Lycée Jacques Duhamel – Dole
Entrée libre et gratuite

Intervention publique D.M.1

Photo - Le Progrès - Philippe Trias

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Une DM1 n’est que le réajustement budgétaire du BP, sans grand impact financier ou politique et pourtant aujourd’hui le contexte économique et politique est tout à fait singulier. En effet, il ne se passe pas un jour sans que nous entendions parler, dans les médias, chez mon boulanger, de la crise globale que nous vivons. Crise mondiale, comme si nous n’avions aucune responsabilité. Elle nous touche, mais vient d’ailleurs, comme si une fatalité faisait que nous ne pouvions échapper à notre destin. Comme si la responsabilité ou la cause venait d’ailleurs… origine divine peut-être ?

Par un jeu de domino, le monde va mal, l’Europe va mal, la France va mal et notre Département va mal. Pour la DM1 du budget 2009, il y a un an, nous disions en introduction : « Nous vivons une crise mondiale majeure et l’insouciance dont nous faisons preuve témoigne du manque de prise de conscience de cet événement historique. En 1929 la dette publique et privée aux USA atteignait 130% du PIB, début 2008 nous étions à 235%. »

Il n’y a pas de fatalité, nous l’avons dit :

Cette crise est d’emblée sociale du fait du mauvais partage du temps de travail. Le temps de travail de tous les Etats d’Europe, tend vers les 30 heures Le temps libre est une certitude qui laissera à chaque personne la possibilité d’organiser sa vie citoyenne . À nous simplement de choisir entre régulation et partage ou chômage et précarité.

Cette crise est économique nous le répétons aussi, la mauvaise répartition de la richesse est intolérable. Entre les salaires les plus bas et les plus hauts, le coefficient multiplicateur ne devrait pas dépasser 20, ce qui est déjà énorme. De plus, en 20 ans, 11 points du PIB sont passés des poches des salariés aux poches des actionnaires. Si nous pouvions les rembourser, c’est 800 € que nous donnerions par mois à chaque salarié.

Cette crise est également financière La bourse ne cesse de monter puis de chuter sous le coup des spéculateurs et pendant ce temps la dette de l’Etat et celle des collectivités territoriales augmente. En France, nous devons payer 43 milliards d’euros d’intérêts par an, ce que nous arrivons tout juste à faire, et nous ne sommes plus capables de rembourser le capital !A ce propos, il faut rappeler à qui l’Etat français emprunte-t-il de l’argent ? A la banque de France ? C’est ce qu’il faisait jusqu’en 1973 et cela sans intérêt. A la banque centrale européenne ? Banque publique, c’est ce qu’il devrait logiquement faire. Et bien non, l’Etat Français comme les Etats Européens, sont contraints, depuis le traité Maastricht, d’emprunter sur les marchés financiers, c’est-à-dire aux banques privées et à leurs actionnaires qui s’enrichissent de cette dette. 43 milliards d’intérêt c’est 250 airbus …

« Nous n’aurions pas du céder nos instruments d’intervention dans l’économie, a dit Michel Rocard, nous n’aurions pas du céder sur la Banque de France qui permettait à l’Etat d’émettre du crédit, alors qu’aujourd’hui il est contraint de l’emprunter aux banques privées » septembre 2008

Ce capitalisme financier prédateur est à l’origine de crises spéculatives de plus en plus graves. Aujourd’hui va-t-on oser dire aux travailleurs qu’ils devront travailler gratuitement deux mois pour rembourser la dette, à l’image des fonctionnaires grecques ? On leur dit déjà qu’ils devront travailler plus longtemps alors qu’il y a de plus en plus de chômage ! alors qu’il n’y a plus de travail. Cela est une odieuse arnaque, l’Etat se moque des travailleurs !

Mes chers collègues, cette séance s’ouvre avec un déchirement du voile que certains ont voulu maintenir longtemps sur la gestion du département. André Vauchez avait, au nom du groupe « Agir à gauche » demandé il y a deux ans, un audit qui a été fait par le cabinet Klopfer. Et que disait cet audit ?
Pas de casse si on ne touche pas aux investissements,
Pas de casse si les dotations de l’Etat sont maintenues en Euros constants,
Pas de casse si les dotations de l’Etat qui doivent accompagner les transferts se font dans la transparence
Pas de casse si les recettes fiscales restent inchangées

Qu’en est-il aujourd’hui ? Aucun des scenarii ne se produit. En trois exercices budgétaires les prélèvements alimentant nos investissements ont été divisés par deux, de ce fait, l’endettement a été multiplié par trois!! La réalité est douloureuse, vous accusez la Gauche de mal gérer, mais la droite pratique la politique des poches trouées !!

Nous avions de notre côté, depuis des années et surtout ces trois dernières, annoncé les risques qui étaient encourus par notre département. Aujourd’hui le département souffre pour différentes raisons :

1) Du fait des engagements pris par l’ancienne majorité départementale faisant des promesses à tout le monde sur des investissements routiers surtout, en accumulant des projets d’investissement mal contrôlés et en refusant systématiquement de faire des programmations d’investissement pour savoir où va le budget du département. De ce point de vue les EDAT remplissent désormais cette mission.

2) Cette responsabilité incombe également à l’Etat avec des transferts de compétences et donc de charges non compensées en totalité. C’est aujourd’hui confirmé par des rapports tout à fait officiels, comme celui de Monsieur Jamet, Directeur Général des Services du Président du Conseil Général du Département Rhône, Monsieur Michel Mercier, Ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire que l’on ne peut pas soupçonner d’être complaisants avec la gauche.

3)
Responsabilité des parlementaires de droite qui ont voté ces lois iniques qui ont engagé la gestion territoriale de notre pays dans une impasse totale.

Personne ne sait dans quelle situation nous serons en décembre pour le B.P 2011, ni le niveau de nos recettes. Que devient notre autonomie financière ! Nous maitrisons 41 Millions d’euros sur 305 c’est-à-dire environ 15 % de notre budget avec des emprunts de 47 millions d’euros ! Ce que nous avions prévu arrive, nous sommes dans le mur !

Aujourd’hui, le problème qui est posé à tous est de savoir comment on va s’en sortir dans intérêt des Jurassiens. C’est un vaste chantier qui dépasse nettement le champ de notre DM1.

Cependant, répondant à nos inquiétudes, donc cela est à mettre à notre actif, vous nous proposez de réduire de 7 millions d’Euros les emprunts 2010 ce qui allège la dette future. Nous allons continuer à faire des propositions et des amendements pour diminuer les dépenses de cette DM1. Notre groupe avait pour le BP 2010, et je en suis fier, réussi à faire réduire le budget des routes et augmenter celui du social, nous nous étions donc abstenus et certains nous l’ont vertement reproché, mais cette avancée était la nôtre et nous comptions bien ne pas laisser à la majorité de droite les fruits de notre travail.

Cette année, la crise s’aggravant, nous avons décidé de revendiquer un principe simple :
nous n’accepterons aucune diminution des budgets sociaux. Il faudra certainement rogner sur le reste, nous y sommes prêts, mais pas question de toucher au social ! Dans une période aussi grave pour les Jurassiens, c’est la mission de base du C.G d’aider les familles précarisés et surtout les personnes âgées dépendantes

Monsieur le Président mes chers collègues, les routes coûtent cher, nous l’avons vu en commission permanente où nous avons voté 1 million d’euros pour la simple réfection superficielle de 5km de route.

Pouvons-nous autoriser, pour des raisons politiciennes, que les camions en transit, qui n’ont rien à faire sur nos routes, qui n’apportent rien à l’économie locale, continuent à les dégrader alors que les trois axes principaux (ex RN5, ex RN 83 et ex RN 73) sont longés par des autoroutes ? Un camion de 40 tonnes dégrade autant la chaussée que 100 000 voitures. Nous, nous le refusons, nous refuserons de payer le prix humain et financier de votre manque de courage. Le président de la République dit incessamment que le slogan « Il est interdit d’interdire » est passé de mode ! Qu’attendez-vous donc pour décliner ses préconisations sur nos routes départementales ?

Pouvons-nous continuer, pour des raisons électoralistes ou clientélistes, mes chers collègues de droite comme de gauche, de donner 1,5 millions d’euros pour l’immobilier d’entreprise sans avoir de garantie d’embauche ? Où encore de financer 150 000 euros un boviduc à Charchilla ?

Pouvons-nous enfin accepter que l’Etat ne paye pas ses dettes et nous mettent dans une situation financière plus que délicate ? Monsieur le Président, nous vous avons déjà demandé un audit sur la dette de l’Etat envers le Conseil Général du Jura, nous réitérons cette demande. Nous vous avons déjà demandé d’ester en justice contre l’Etat, comme l’ont déjà fait des Conseils Généraux de gauche comme de droite, pour récupérer l’argent que l’Etat nous doit, nous réitérons notre demande.

Sur ces trois sujets, et le volet social, nous serons inflexibles.

La situation de nos concitoyens est trop grave, la crise est trop dure pour beaucoup. Vous devrez nous entendre, vous devrez avoir le courage de dire non à vos collègues de droite qui sont demandeurs. Annuler une dépense c’est plus courageux que de la repousser nous devons sortir de cette spirale et remettre à plat notre programmation , faute de quoi nous prendrons nos responsabilités.

Le chômage, l’endettement, le déficit ne sont pas des fatalités, des catastrophes naturelles dont on ne peut rien. Il est temps que les Elus locaux, que les parlementaires fassent preuve de volonté et d’imagination politique forte en cette année 2010, année Européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Patrick Viverge, le 28 mai 2010, pour le groupe Agir à gauche

vendredi 28 mai 2010

La rigueur, mais pas pour tout le monde ...

Pas de réduction des indemnités pour les ministres cumulards
(liberation.fr, AFP, 28/05/2010)

[...] René Dosière (apparenté socialiste), fin connaisseur des comptes de l’Elysée a déposé plusieurs amendements prévoyant que les ministres qui ont conservé un mandat de maire ou d’élu local ne perçoivent, « au titre de ses mandats locaux, aucune rémunération, aucune indemnité et aucun avantage ».

[...] Un amendement en ce sens avait été présenté devant de nombreux journalistes en conférence de presse. Quelques minutes plus tard, cet amendement défendu dans le cadre de la réforme des collectivités était rejeté dans l’hémicycle, sans aucun commentaire de la part de la majorité ni du gouvernement. [...]

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Pour Dosière, le train de vie de l'Elysée tranche avec la rigueur
(lexpress.fr, 28/05/2010)

[...] le député apparenté socialiste René Dosière s'est attaqué aux dépenses de l'exécutif. A celles du chef de l'Etat, en premier lieu. En 2009, les dépenses de l'Elysée se sont élevées à quelque 114 millions d'euros, soit une hausse de 2,5% par rapport à 2008. « Ca s'est réduit », reconnaît l'élu de l'Aisne, alors que les dépenses avaient grimpé de 18% en 2008 par rapport à 2007. « Mais c'est une hausse six fois supérieure à celle des dépenses de l'Etat. On ne peut pas dire que cela soit la rigueur », grince René Dosière.

En ligne de mire du député : les dépenses de déplacement de Nicolas Sarkozy, en hausse de 51% par rapport à l'an dernier. « S'il veut passer 25% de son temps dans les transports aériens, c'est son problème. Simplement, ces déplacements doivent être plus modestes. Et il n'est pas obligé d'emmener ses amis politiques ... », tacle-t-il. René Dosière pointe également du doigt la garden party de l'Elysée. Montant : 475 523 euros en 2008.

D'où sa proposition d'une « progression zéro des dépenses de l'Etat » d'une année sur l'autre, « comme à l'Assemblée nationale ». Et d'insister : « Le Président doit montrer l'exemple, et s'imposer à lui-même la rigueur qu'on demande aux collectivités ». [...]

René Dosière propose de supprimer le cumul des indemnités pour les ministres ... et également pour les parlementaires. [...]

Suicides en Chine

Suicides en chaîne chez le fabricant chinois de l'iPad
(L'Expansion.com, AFP, 27/05/2010)

Plus de dix tentatives de suicides ont eu lieu depuis janvier chez le sous-traitant taïwanais Foxconn, qui fabrique notamment l'iPhone. Les grands donneurs d'ordre, Apple, HP et Dell ont ouvert une enquête, mais savent bien que les conditions de travail des usines chinoises sont déplorables. Ce ne sont certainement pas les seuls salariés chinois sacrifiés sur l'autel de la performance et de la compétitivité. [...]

A la veille du lancement international de l'iPad, c'est un drame qui réveille les consciences occidentales sur les conditions de travail harassantes des sous-traitants de l'électronique grand public. [...]

Apple fixe ainsi à 60 h maximum par semaine le temps de travail chez ses sous-traitants (soit 12 heures par jour), mais selon un rapport publié par la société, 54 % des usines ne respectent pas cette limite. La prévention des accidents du travail, et notamment celle liée à l'utilisation de produits chimiques, serait également bafouée par un tiers des sous-traitants. [...]

Les réponses de Foxconn : filets, psychiatres et engagement à ne pas se suicider [...] Ce n'est pas tout : la direction aurait fait venir des artistes, ainsi que des moines et des professeurs de gymnastique [...]

[...] pour des groupes de défense des travailleurs, cette vague de suicides reflète surtout les difficiles conditions de vie de millions d'ouvriers en Chine venus des campagnes, astreints à de longs horaires et d'intenses pressions, vivant souvent dans des dortoirs exigus et surpeuplés.

A l'intérieur de l'usine Foxconn, [...] les ouvriers n'ont pas le droit de se parler, les cadences sont rapides. Le management se fait au pas et les coups ne sont pas une exception. Ce n'est pas la prison, mais presque.
Une employée de l'entreprise, âgée de 21 ans [...] a raconté qu'elle devait travailler 12 heures par jour, six jours par semaine. "L'atmosphère dans l'usine est si tendue et déprimante que nous n'avons pas le droit de nous parler ou alors on se fait réprimander par nos contre-maîtres", a-t-elle déclaré.
Selon une autre salariée [...] le salaire mensuel est de 2.000 yuans (300 dollars américains), soit environ le prix d'un iPhone. "J'ai l'impression que ma vie est vide et de travailler comme une machine", a-t-elle témoigné.

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Rappel : Convention du Parti socialiste
Commerce international : quelles politiques pour un juste échange ?

Qu'HYPER gagne !

Le grand débat sur l'orientation commerciale de Champagnole s'est clos par un oui aux hypers ... à huis-clos !

Le sujet était de taille. Preuve de l'intérêt suscité : la grande salle de la mairie n'avait pas connu telle affluence depuis des lustres. Le public, très concerné, espérait des échanges riches et animés. Ne voulait-on pas savoir qui parmi ces élus, que l'on avait mis en place, était pour ou contre ? Bien évidemment, la position de l'opposition serait clairement exprimée.

Surprise ! On procéda sans perdre de temps à un vote à bulletin secret. Pourquoi s'exprimer publiquement sur l'adéquation de l'offre à la demande, l'impact sur l'emploi, les déplacements ou même un de ces bilans carbone très tendance aujourd'hui ?
Tout cela avait été préalablement discuté et réglé à huis-clos lors d'une précédente réunion.

Nos élus savent-ils ce qu'est un conseil municipal, ce lieu où l'on débat des affaires de la cité en public ? Une décision du conseil prise dans des conditions aussi ubuesques pèsent-elles une once de légitimité ?
Mais qu'importe les grincheux ! Notre ville se veut championne ès-hypers. Mieux, elle est à la pointe de l'innovation politique. N'inaugure-t-elle pas une bien révolutionnaire façon de faire vivre la démocratie.

Michel Moreau

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La démocratie locale hors les murs !
(28 et 29 mai 2010, à Grenoble et dans son agglomération)

* Pôle 1. Nouvelles méthodes pour une démocratie ouverte à tous
* Pôle 2. Les jeunes sont dans la place
* Pôle 3. Développement durable: défi démocratique et social
* Pôle 4. La démocratie face aux problèmes sociaux
* Pôle 5. Pratiques alternatives et mobilisations
* Pôle 6. Construire l’égalité politique
* Pôle 7. La ville, un chantier ouvert au public
* Pôle 8. Citoyens dans la gouvernance des territoires
* Pôle 9. Faut-il croire encore à la démocratie locale ?

jeudi 27 mai 2010

Petite immersion dans la précarité

L'épreuve de la précarité (scienceshumaines.com)

Elsa Fayner est journaliste, auteure de Et pourtant je me suis levée tôt (Panama, 2008), une immersion dans le quotidien des travailleurs précaires.

Comment vit-on au quotidien quand on vit seule, sans qualification et que l’on alterne les petits boulots ? En janvier 2007, la journaliste Elsa Fayner est partie à Lille pour expérimenter quelques mois la vie d’une salariée précaire. Récit.

« [...] plutôt que de mener une série d’entretiens avec des salariés, plutôt que de m’en remettre aux services de communication des entreprises, je fais le choix d’entreprendre moi-même une recherche d’emploi, d’occuper différents postes, pour mener un reportage « en immersion », dans le quotidien des travailleurs précaires.

[...] Caissière, vendeuse, ou serveuse ? Les besoins doivent être nombreux dans ces domaines. La télévente ? C’est pour les étudiants. Femme de ménage ? Femme de chambre ? [...] Sur tous ces points, je serai vite détrompée.

Caissière ? [...] L’atterrissage est rude. À la sortie d’Euralille, j’attaque les restaurants et les grands magasins. Vous embauchez ? [...] La première semaine se termine, me voilà déjà moins optimiste pour le reportage. Un premier constat s’impose : il faut quitter le centre-ville. De banlieue à banlieue. Les jours suivants, j’entame la tournée des centres commerciaux de l’agglomération, à portée de métro. [...] Les enseignes, les réponses, les journées se mettent à se ressembler.

Enfin, j’attaque les agences de travail temporaire. [...] Je finis ainsi par décrocher une mission d’intérim sur une plateforme téléphonique, en périphérie de la ville. [...] Tous les collègues viennent d’une autre banlieue. [...] Même se poser dans un café n’est pas permis par le budget mensuel de ces jeunes femmes qui vivent en couple, paient un loyer et les transports au prix fort [...] L’intérim, ça permet aux personnes qui sont dans l’urgence de pouvoir gagner leur vie très rapidement. [...]

De manière générale, en France, « si l’emploi intérimaire permet aux plus diplômés d’accéder assez vite à un emploi en CDI, les jeunes les moins qualifiés risquent de se trouver progressivement enfermés dans un enchaînement de contrats temporaires et de périodes de chômage », constate le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale.

Le temps partiel, une stratégie pour cumuler ?
Je suis ensuite embauché en CDD, chez Ikéa, toujours dans la banlieue lilloise [...] à temps partiel, vingt heures par semaine, pour 740 euros brut par mois. J’entreprends donc de chercher un autre emploi, pour tenter de cumuler les revenus.
Rendez-vous est pris dans une entreprise de nettoyage de bureaux. [...] Pour l’instant, mon emploi du temps chez Ikéa ne colle pas du tout avec ce qu’il me propose. Et pour les semaines suivantes, me demande-t-il ? Je suis incapable de lui répondre, mon planning varie tous les quinze jours.

En France, 5 millions d’actifs travaillent à temps partiel. Des femmes à 83 %. Par choix ? Quatre sur dix se sont vu imposer à la fois le temps partiel en tant que forme d’emploi et la répartition de leurs horaires. [...] Au moins pourrait-on se dire que le temps partiel constitue un passage transitoire, un temps d’insertion. Pas vraiment  : dans certains secteurs (commerce, nettoyage…), il représente une forme de gestion permanente de la main-d’œuvre. La probabilité de passage d’un emploi à temps partiel à un emploi à temps plein n’a d’ailleurs cessé de se réduire [...] ».

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Nul n'est inemployable
Camille Dorival, journaliste à Alternatives Economiques, rédactrice en chef de La lettre de l'insertion par l'activité économique (Alternatives Economiques Pratique n° 044 - mai 2010)

Les associations et les entreprises du secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE) permettent à des personnes exclues du marché de l'emploi de se (re)familiariser avec le monde du travail, tout en bénéficiant d'une formation et d'un accompagnement adaptés. L'objectif, au terme de ce parcours d'insertion, est qu'elles aient en main tous les atouts pour retrouver un emploi convenable sur le marché "ordinaire" du travail. [...]

Le manque de débouchés vers l'emploi classique n'est qu'une des difficultés que doit gérer ce secteur. L'insuffisance et l'instabilité des financements publics, dans un contexte budgétaire difficile, ainsi que la complexité de l'environnement institutionnel de l'IAE en sont d'autres. Le Grenelle de l'insertion, en 2008, avait permis de débattre de ces sujets et de lancer des pistes d'amélioration des politiques de l'insertion. Certaines ont été suivies, d'autres ont fait long feu. [...]

Au coeur des politiques de lutte contre l'exclusion
(Camille Dorival, Alternatives Economiques Pratique n° 044 - mai 2010)
Conçu comme un sas vers l'emploi classique, le secteur de l'insertion par l'économique a su démontrer que l'exclusion n'est pas une fatalité.

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2010, année européenne de lutte

contre la pauvreté et l’exclusion sociale

Manifeste du service public

Nous affirmons la portée émancipatrice, humaniste et universelle des valeurs inséparables de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
Leur mise en oeuvre concrète doit constituer la référence politique permanente de toute organisation sociale ayant pour objectif de rendre possible l’épanouissement de tous les êtres humains.
Une telle ambition exige que la satisfaction d’un certain nombre de besoins essentiels soit reconnue constitutionnellement comme autant de droits fondamentaux que toutes et tous doivent pouvoir exercer librement et partout.
Garantir l’accès à ces droits et leur plein exercice partout, quels que soient l’âge, le sexe, l’origine et la situation sociale, implique le choix d’une société solidaire, de la maîtrise démocratique des Biens Communs et de l’activité efficace d’un vaste secteur de Services Publics dont le rôle et le champ d’intervention doivent être clairement définis par la Loi.

Préambule
Des Services Publics de qualité : un choix de société

1 – Défendre, reconquérir et développer les Services Publics
A – Résister aux politiques de privatisation et de démantèlement
B – Reconquérir et développer des services publics de qualité

2 – Refonder les Services Publics
A – Le besoin de service public
B – Les moyens
C – La protection

3 – Pour des Services Publics en Europe

4 – Démocratiser les Services Publics

[...]

Fondé sur les valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité, le combat pour la défense et le développement des Services Publics, considéré comme outils au service de la préservation des biens communs et de la Vie, et porteurs d’ un nouvel essor de la Démocratie pour libérer l’initiative citoyenne et inventer des procédures nouvelles d’appropriation sociale, doit constituer un de ces objectifs. C’est un combat générateur d’émancipation et d’avenir.

Que tous ceux qui en sont persuadés, usager-e-s et associations, salarié-e-s et syndicats, élu-e-s et organisations politiques, convergent pour que ce mouvement devienne irrésistible. Nous sommes le nombre, soyons aussi l’espoir !

Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics


Retraites : une réforme juste ?

Notre système des retraites est au cœur de la solidarité nationale. Réussissons vraiment une réforme juste.

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Retraites : on reste dans le flou
(alternatives-economiques.fr, 17 mai 2010)

[...] Dans son "Document d'orientation du gouvernement" publié dimanche 16 mai, le gouvernement a présenté aux partenaires sociaux les grands axes de sa réformes des retraites. A ce stade, les propositions restent très imprécises.
[...] Pour mieux cerner les données du problème, Alternatives économiques vous propose de retrouver son dossier consacré aux "Enjeux de la réforme des retraites" :

* Il n'y a pas de fatalité démographique
Sur le plan démographique, la France est mieux placée que ses voisins. L'avenir des retraites dépend surtout du dynamisme économique du pays.

* Travailler plus longtemps ?
Faut-il travailler plus longtemps ? Pourquoi pas, mais sous certaines conditions. Des conditions qui demeurent très loin d'être réunies.

* "Mettre fin à la peur de l'avenir"
Pour l'économiste Thomas Piketty, la répartition est la seule solution. Mais le système français est affaibli par son instabilité et sa faible transparence. D'où une proposition de réforme radicale. A débattre.

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Retraites : ça se précise
(Guillaume Duval, 27 mai 2010, alternatives-economiques.fr)
Les mesures envisagées affectent surtout les plus faibles : ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont des carrières à trous.

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La retraite à 60 ans n’est pas un dogme
(Gilles Raveaud, 25/05/2010, alternatives-economiques.fr/blogs)

[...] l’âge légal de départ à la retraite n’impose à personne de cesser de travailler lorsqu’il ou elle a 60 ans. Son principe est inverse : l’âge légal autorise ceux qui n’ont pas cotisé suffisamment longtemps à cesser de travailler, et à bénéficier malgré tout d’une pension de retraite, certes réduite. Cette garantie de départ à 60 ans est essentielle pour toutes celles et tous ceux qui sont fatigués, usés, malades à cause de leur dure carrière professionnelle.

[...] ce débat masque une injustice fondamentale de notre système dans lequel, plus on a travaillé tôt… plus on doit cotiser longtemps ! Le seul point positif de la loi Fillon 2003 est d’avoir réduit cette inégalité. Mais en partie seulement [...]

Il faut donc maintenir la possibilité pour tous de partir à 60 ans, mais aussi faire cesser l’injustice que constituent les durées de cotisations différenciées au désavantage des carrières les plus pénibles. [...] Le système actuel, loin d’être équitable, n’est même pas égalitaire.

[...] allonger les durées de cotisation est [...] hypocrite parce que l’on demande aux individus de travailler plus longtemps sans leur garantir l’accès à l’emploi. Lorsque l’on évoque la durée de cotisation, on a l’impression qu’il s’agit d’une chose que les individus décident et maîtrisent librement, d’une “variable de commande” pour utiliser le langage de l’informatique. Mais bien sûr chacun sait que, à moins d’être fonctionnaire, cela n’est pas le cas. Allonger la durée de travail demandée aux salariés ne consiste pas, dans les faits, à faire travailler plus longtemps les gens, mais simplement à diminuer le montant de leur pension. [...]

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En Franche-Comté, seulement 36% des 55-64 ans travaillent
(france3.fr, 27/05/2010)

Mercredi 26 mai, l'INSEE a présenté une étude consacrée au travail des seniors qui montre que seuls 36% des 55-64 ans travaillent en Franche-Comté, une des dix régions françaises employant le plus de salariés âgés. La région n'en est pas moins bien en-dessous du seuil européen fixé à Lisbonne qui est de 50%.

Selon cette étude, il est difficile après 55 ans de conserver son emploi ou d'en retrouver un si l'on est au chômage. 47% des licenciements économiques dans la région concernent les plus de 55 ans. Qui plus est, les seniors sont souvent un niveau de formation inférieur à celui des jeunes et le coût de leur emploi est supérieur en raison d'un salaire horaire supérieur de 25% à celui d'"un jeune de 25 ans. Enfin, un demandeur d'emploi de plus de 50 ans a 35% de moins de chance de trouver un emploi. [...]

lundi 24 mai 2010

Entretien avec E. Todd

Emmanuel Todd : « Le débat n'a aucun sens »
(leprogres.fr, le 23.05.2010)

[...] je suis évidemment pour défendre les retraites. Mais c'est un problème de long terme, alors que nous vivons une crise majeure de court terme. [...] En termes d'économie immédiate, la question des retraites n'a aucun sens. Le gouvernement veut donner l'impression qu'il affronte la réalité, la vérité est qu'il fuit la réalité.

[...] Le vrai problème de la France, c'est la disparition de notre industrie, les délocalisations d'entreprises, la stagnation du niveau de vie. A terme, si nous ne faisons rien, notre société est menacée d'appauvrissement, ce qui remettrait complètement en question toutes les décisions qu'on prépare sur les retraites. [...] je suis désolé d'être obligé de le rappeler : l'avenir d'une société, ce sont ses jeunes, pas ses vieux !

[...] La crise économique crée une tension très dure sur le marché du travail, et la vie professionnelle est vécue comme une jungle dont on n'a qu'une envie, c'est de sortir le plus vite possible. Le débat sur les retraites traduit cela : les gens s'intéressent plus à l'après-vie professionnelle, comme un refuge à atteindre, qu'à leur travail, qui leur est devenu insupportable.

Les premières victimes de la crise sont les ouvriers, qui sont en train de disparaître avec notre industrie, et l'on va d'ailleurs se rendre compte que ce sont les ouvriers qui étaient les véritables créateurs de la richesse du pays. Jusqu'à il y a quelques années, ces ouvriers faisaient grève pour protéger leur outil de travail. Maintenant, ils se battent pour négocier leurs conditions de départ.

Leur attitude est très analogue à celle des dirigeants d'entreprise qui essaient de s'en mettre plein les poches, à coups de stock-options ou autres, avant de se faire éjecter …

C'est une ambiance d'Apocalypse Now, d'après moi le déluge.

[...] L'euro est mort [...] si l'Europe n'est pas capable de sortir de la crise par le haut, par la mise en place d'un protectionnisme au niveau du continent. Mais comme c'est très difficile, le plus probable est la disparition de l'euro, de manière ordonnée ou dans la pagaille.

[...] Les crises actuelles sont très dures, je ne minimise pas les souffrances qu'elles provoquent, mais ce sont des crises de transition. La tendance de fond est aux grandes retrouvailles de l'humanité.

Recueilli par Francis Brochet

Publications d'Emmanuel Todd

jeudi 20 mai 2010

CHRONIQUE DE LA VIOLENCE ORDINAIRE

Tentative d’expulsion à Dole

J’ai été prévenu hier par Madame Sciquot-Bérodier que M. Mohamed Hameida était sous le coup d’une mesure d'expulsion. Je connais bien cet homme qui travaille dans le restaurant « le Rio » à Dole où je me fournis régulièrement en couscous. Agréable, sympathique, parlant parfaitement français, M. Hameida est sur le territoire national depuis plus de 20 ans et cela sans problème. Je me suis donc renseigné auprès de personnes qui le connaissent bien pour savoir s’il avait eu récemment un différend avec la justice. Il n'en a pas eu !

Michel Giniès, conseiller général, et Catherine Creuze, conseillère municipale de Dole, étaient en train de s'occuper de son dossier pour que sa situation soit régularisée. Cela se présentait plutôt bien.

Je me suis donc rendu au commissariat de police, devant lequel des amis et des élus s’étaient rassemblés pour témoigner leur sympathie. M. Péchard, chef de la circonscription de Dole, a reçu une délégation à laquelle je me suis joint et qui comprenait aussi : Michel Giniès, M. Abdéli, conseiller municipal et employeur de M. Hameida, Catherine Creuze, conseillère municipale, et un membre de la famille de M. Hameida. Après de nombreux coups de téléphone et interventions auprès de la Préfecture, M. Péchard a donné l’ordre de libérer M. Hameida en fin d’après midi.

Je n’ai pas à juger le chef de la Circonscription de Dole, le Commandant Péchard, ni la Police Nationale qui applique la loi et qui auraient pu, dès le matin transférer M. Hameida dans un centre de rétention parisien. En revanche, je trouve ces méthodes d’une grande violence et totalement inhumaines. Il n’est pas normal d’interpeller ainsi une personne et de la garder une journée entière dans les locaux de la police pour la libérer par la suite en invoquant un dossier pas totalement bouclé (ou égaré) ; « on n'a pas reçu le dossier » nous a-t-on dit.

Face à un homme en passe d'être régularisé, vivant et travaillant sur le territoire national depuis des années, seule une stupide politique du chiffre, mise en place par le gouvernement, peut expliquer ce type de méthodes. Je m’insurge contre ces procédés violents, inhumains, inutiles, injustes qui ne nous font pas honneur.

Il a quelques années, venant en aide à des personnes en difficulté, M. Rouyer, Préfet du Jura, m’avait menacé publiquement de porter plainte contre moi parce que j’avais utilisé le terme de « rafle ». Aujourd’hui, nous avons une banalisation de ces méthodes face à des personnes souvent admiratives de notre pays, dans la souffrance, et qui font toutes les démarches pour obtenir une régularisation de leur situation.

La France mérite vraiment mieux que cela !!

Patrick Viverge

1)
Article du Progrès, publié le 20.05.2010

2)
Le blog de Sandrine Mazetier, secrétaire nationale du Parti socialiste à l'immigration

3)
Cette France-là est une association créée en décembre 2007 qui se propose de documenter le traitement réservé aux étrangers qui, selon les autorités françaises, auraient vocation à être « éloignés » : tout au long du ou des mandats présidentiels de Nicolas Sarkozy, il s’agira donc de publier les « annales » de cette politique, soit de l’illustrer, à raison d’un volume par an, en relatant l’histoire d’hommes et de femmes qui la subissent, en décrivant les pratiques de ses exécutants, en relevant les résistances qu’elle rencontre et en examinant les arguments dont elle se réclame.

A l'occasion de la parution du volume 2, une rencontre avec Michaël Neuman, l'un des auteurs
de Cette France-Là, est prévue le vendredi 28 mai 2010 au Centre Social Horizon des Mesnils Pasteur à Dole à partir de 18h30.

Le fichier « base élèves »

Le collectif contre le fichier « base élèves » dépose 32 plaintes
(Le Progrès, le 20.05.2010)

Pour la troisième fois en six mois, le collectif contre le fichier « base élèves » a déposé hier à Lons et Dole une trentaine de plaintes contre l'Etat. Parents, élus et enseignants l'estiment illégal.

Pour le collectif départemental créé voilà à peine un mois, le fichier « base élèves » mis en place à la rentrée 2009 n'est rien d'autre « qu'un fichage systématique des enfants dès l'âge de 3 ans et il court… jusqu'à 35 ans. » [...] Les opposants [...] dénoncent « un vrai danger de flicage dans un contexte de dérive sécuritaire ».

[...] « le fichier n'a pas l'autorisation des parents (obligatoire pour des informations sur des mineurs), il n'a pas fait l'objet d'une demande d'accord à la CNIL, certaines informations sont transmises sans autorisation à la base nationale d'identifiants élèves (Ndlr : fichier national sur chaque enfant qui le suit jusqu'à 35 ans) et dans ce dernier fichier, les informations devraient être anonymes, or elles ne le sont pas… »

Au niveau national, un recours a été déposé au Conseil d'état et la Cour internationale des droits de l'enfant a demandé à la France de revoir sa position, mais pour l'heure aucune décision n'a été prise.

Sur place, dans le Jura, le collectif a décidé de continuer à récolter des plaintes pour soutenir les directeurs qui risquent des sanctions administratives, même si l'Inspection académique a adopté une attitude plutôt souple dans cette affaire. D'ailleurs, les opposants ont demandé une entrevue avec Jean-Marc Milville ainsi qu'avec le recteur, les parlementaires et les élus qui peuvent, s'ils le désirent, se substituer aux directeurs pour remplir eux-mêmes les fichiers. [...]

Armand Spicher

Record d'impopularité pour le fichier base élèves
(lexpress.fr, le 21/05/2010)

273 plaintes de parents d'élèves ont été déposées ce mercredi contre le fichier du primaire "Base élèves", dénonce le Collectif national de résistance à cette base de données. Le fichier Base élèves, rempli par les directeurs d'élèves lors de l'inscription des enfants, suscite un mouvement d'opposition nationale d'enseignants et de parents d'élèves soutenus par la Ligue des droits de l'Homme. [...]

Prix des médicaments non remboursés

Colossale disparité des prix des médicaments non remboursés
(lemonde.fr, AFP, 20.05.10)

Les prix des médicaments non remboursables présentent en France "une très grande disparité", pouvant être jusqu'à trois fois plus élevés d'une pharmacie à l'autre, souligne une étude publiée, jeudi 20 mai, par l'association de consommateurs Familles rurales, qui a relevé en janvier les tarifs de 13 médicaments dans 76 magasins de 36 départements.

[...] Familles Rurales, qui réalisera un nouveau relevé en juin, dénonce par ailleurs une mauvaise information du consommateur. Les médicaments concernés, non remboursables et pouvant être vendus sans ordonnance, "ne sont pas majoritairement en accès libre et restent derrière le comptoir" sous contrôle du pharmacien, empêchant souvent les clients d'examiner les prix, dénonce l'association. [...]

******

Familles Rurales est le premier Mouvement familial en France. Composé de 3000 associations locales, il regroupe 180000 familles adhérentes. 45000 bénévoles et 20000 salariés animent le réseau. Le Mouvement ne relève d’aucune obédience politique, syndicale, professionnelle ou confessionnelle. Dans près de 10000 communes, des familles réfléchissent et créent ensemble des services, animations et activités de proximité. Toutes ces actions se fondent sur les mêmes valeurs : la responsabilité, le respect des différences, la solidarité, l’accueil et le soutien des plus fragiles, la participation et l’engagement dans la société.

mardi 18 mai 2010

La protection de l’enfance

La protection de l'enfance est une des compétences du Conseil général.

Les enfants sont placés par décision du Juge pour enfants. Le tôt de placement est élevé dans le Jura. Il y a 600 enfants, dans le Jura, qui sont placés, soit en maison d’enfants, soit dans des familles.

Le choix se fait principalement par les services sociaux du Département en fonction :
  • des places disponibles,
  • du « profil » de l’enfant,
  • de la fratrie ( il faut essayer de ne pas les séparer).

Il y a 170 assistants familiaux dans le Département, avec un manque important dans la région de Saint Claude.

Le prix moyen des maisons d’enfants est de 150 €/Jour et de 100 € environ pour le placement familial.

dimanche 16 mai 2010

La vérité sur les retraites

Aujourd’hui en moyenne, les salariés soldent leur retraite à 61 ans et moins de 30 % d’entre eux, ont encore un emploi.
Quand un salarié solde sa retraite aujourd’hui, il est au chômage depuis 3 ans en moyenne. Rendre obligatoire une année de cotisation supplémentaire sans avoir fait radicalement reculer le chômage ne sert à rien : cela revient à demander aux gens de travailler plus longtemps alors qu’ils manquent de travail.
Tant que le chômage et la précarité resteront à ce niveau, les ressources de l’État, des collectivités et de la Sécurité Sociale (fondées essentiellement sur les salaires et la consommation) stagneront et nous aurons les plus grandes difficultés à financer les retraites.
Cotiser plus longtemps, c’est gagner moins. Quand la droite, exige une année de cotisation supplémentaire sans avoir rien fait pour faire reculer le chômage, elle sait très bien que concrètement, pour 70 % des salariés, il manquera une année de cotisation, soit 4 trimestres, cela signifie une décote de 10 % sur leur pension de retraite.
Cotiser plus longtemps = 10 % de moins sur les retraites

Avec l’argument “l’espérance de vie a augmenté, donc il faut cotiser plus longtemps”, on prépare une baisse généralisée du niveau de vie des retraites de la sécurité sociale.

Ceux qui veulent développer les systèmes d’assurances privées sont évidemment très favorables à cette réforme (Guillaume Sarkozy, frère de Nicolas Sarkozy est le PDG du groupe d’assurance-santé, assurance- retraite Médéric )

Bilan d'activité du mois d’avril

Semaine du premier avril au 4 avril: RDV groupe du Conseil général RDV nouvelles donnes, AG des donneurs de sang .
Semaine du 5 au 11 avril: RDV association sportive de Foucherans, rdv avec les infirmiers anesthésistes, rdv politique, réunion avec le socad, réunion avec les organisateurs de la traversée du grand dole, réunion avec les anciens combattants à Tavaux, inauguration de la Mairie de Sampans, débriefing nouvellesdonnes.
Semaine du 12 au 18 avril: RDV Mont Roland avec FR3 , AG de la MJC , vacances
Semaine du 19 au 25 avril: Réunion de groupe, débat fédéral, CA Etape, CA collège Ledoux, aide Social au tribunal, commission permanente au CG, festival dole en scène, interview FR3 sur les routes, réunion publique sur les routes à Chaussin ave le cabinet de Montebourg. Inauguration de la station d’épuration de Sampans, forum Social aux Arquebusiers, hommages au cimetière, parcours du cœur
Semaine du 26 au 30 avril: Réunion avec les profs de l’arc, réunion politique, réunion avec la presse, AG des PEEP, réunion avec la gendarmerie sur la sécurité, présentation du gymnase de l’arc aux parents d’élèves et profs à l’Arc par J.C Wambst, conférence du prof Guton à Besançon sur l’adolescence, AG du CPDA à Dole, réunion publique à Monnières, course des travailleurs à Damparis.

jeudi 13 mai 2010

Territoires ruraux

Territoires ruraux : un plan à cinq milliards d'euros
(12 mai 2010, localtis.info)

Le Plan d'actions pour les territoires ruraux et nouveaux pôles de compétitivité étaient à l'ordre du jour du comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire du 11 mai.

[...] Le "comité interministériel d'aménagement et de développement des territoires" (Ciadt), réuni sous la présidence de François Fillon, le 11 mai, était censé marquer un grand retour, dans la foulée des Assises des territoires ruraux. Après la parenthèse de la Diact, le retour de la Datar en décembre dernier donnait le ton de cette réconciliation dans le contexte de regain démographique des campagnes. Suffisant pour faire taire les inquiétudes sur un "déménagement du territoire" manifestées lors des dernières réformes - carte judiciaire, militaire, hospitalière, etc. ? Voir.

Car le gouvernement est obligé de se serrer la ceinture pour les trois ans qui viennent. De fait, les 40 mesures [...] ressemblent davantage à un catalogue d'engagements pris ça et là qu'à un plan d'envergure. Ce qui explique sans doute le peu de publicité fait autour de cet événement dont la date n'a été connue qu'au dernier moment. Ainsi, les 5 milliards d'euros mis sur la table seront "financés pour moitié par redéploiement de crédits et pour moitié par l'emprunt national" et n'impliqueront pas de dépenses nouvelles.

Le plan [...] s'articule autour de quatre grandes priorités : l'accessibilité, le développement économique, les services à la population et la gouvernance. [...]
l'Etat va financer - aux côtés des collectivités territoriales - 250 maisons de santé pluridisciplinaires. [...] 400 "contrats d'engagements de service public", sur la période 2010-2012 [...] consistent en l'attribution d'une bourse de 1.200 euros par mois aux étudiants en médecine s'engageant, en contrepartie, à exercer en zone fragile pour une durée équivalente à celle de leurs études ainsi financées. [...] Le plan reprend l'idée [...] d'assurer un socle de services essentiels à la population. [...] La couverture haut débit et téléphonie est l'autre gros enjeu qui attend les territoires ruraux. [...] Autre gros volet : les transports et l'amélioration des réseaux Intercités [...]

Au chapitre du développement économique, le gouvernement proposera dans le cadre de la loi de finances pour 2011 la prolongation des avantages fiscaux en faveur de la création d'entreprises en zones de revitalisation rurale [...] L'Assemblée permanente des chambres des métiers avait récemment transmis à l'Elysée ses propres propositions pour revitaliser le petit commerce en zone rurale : prêts bonifiés, prêts à taux zéro, avances remboursables ... Elles n'ont manifestement pas été prises en compte. [...]


Karachi : la vérité ?



Karachi : un lien entre l'arrêt des commissions et l'attentat n'est pas exclu (12.05.2010, leparisien.fr)

Un rapport ravive les soupçons sur l'attentat de Karachi
(Reuters, 12/05/2010, lexpress.fr)

Karachigate : l’affaire qui empoisonne la présidence Sarkozy
(14 mai 2010, agoravox.fr)

mercredi 12 mai 2010

Travail et santé ...

1)
La médecine du travail aux urgences

(12/05/2010, rue89.com)

[...] « La médecine du travail est en danger. D'ici à 5 ans si rien n'est fait pour anticiper les départs à la retraite, ce dispositif unique au monde pourrait s'éteindre » [...] Deux pathologies liées : sous-effectif et surmenage
[...] La durée des études, d'au moins 10 ans, empêche de trouver une solution de court ou moyen terme à travers le levier de la formation initiale. Ce qui fait dire aux auteurs du rapport que la situation est vraiment critique [...] Aujourd'hui, un médecin du travail suit en moyenne 3000 salariés !
[...] « Le système de financement de la santé au travail est à la charge des employeurs. Comme ils paient, ils organisent. C'est exactement comme confier la prévention des marées noires aux pétroliers »
[...] Le rapport remis au ministre du Travail fourmille de propositions concrètes. [...]

2)
Sur capital.fr

Le 11/05/2010 : « Déjà malmenée, la médecine du travail est menacée de disparaître. »


A l'occasion du Plan Santé au travail 2010-2014, Eric Woerth présente, le 11 mai, son projet de réforme de la médecine du travail. La volonté affichée jusqu’ici par le gouvernement est de confier davantage de responsabilités aux employeurs. Le docteur Mireille Chevalier, secrétaire général du Syndicat national des Professionnels de la Santé au Travail (SNPST), dénonce un conflit d’intérêts qui risque de nuire à la santé des salariés. [...]

Le 08/01/2010 : Le stress au travail coûte cher

Avant même le début de la crise, l'addition causée par le stress au travail était salée. Selon une étude [...], le stress au travail aurait coûté 2 à 3 milliards d'euros en France en 2007. [...]

Le 28/04/2010 : Travailler nuit gravement à la santé

[...] le Bureau International du Travail (BIT) tire la sonnette d’alarme. De nouveaux risques émergent et mettent en danger les travailleurs. En ligne de mire : le stress et les produits chimiques. Les chiffres font froid dans le dos [...] Dans l’Union européenne, plus d’un quart des travailleurs souffre de stress, à l’origine de plus de la moitié des journées de travail perdues.

3)
Coeur et travail : Faire des heures sup. augmente de 60% le risque cardiaque
(santelog.com, 12 mai 2010)

[...] Ce sont bien les résultats d’une étude très sérieuse, l’étude cohorte Whitehall II réalisée sur plus de 10.000 des fonctionnaires à Londres (UK) et dont les résultats sont publiés dans l’édition en ligne du 12 mai de l’European Heart Journal. [...] Selon les chercheurs, plusieurs explications sont possibles, en particulier la conjonction entre heures supplémentaires et comportement de type agressif, compétitif, tendu…, la détresse psychologique, la dépression et l'anxiété, et peut-être le manque de sommeil. [...]

Main-d’œuvre enfantine mondiale

Travail des enfants, les leçons des pays émergents
(monde-diplomatique.fr,
10 mai 2010)

De nouvelles statistiques du Bureau international du Travail viennent de rappeler que la main-d’œuvre enfantine constitue un volant persistant de la population active mondiale. [...] la crise économique risque d’accroître encore le nombre d’enfants actifs, en aggravant la précarité du travail des adultes.

[...] S’il augmente en temps de crise, le travail des enfants régresse-t-il avec le retour de la prospérité, comme on pourrait le penser ? Pas si simple : les fruits de la croissance restant inégalement distribués. Nulle part l’essor économique des années 2000 n’a pu venir à bout des poches de pauvreté profonde, véritables réservoirs d’enfants travailleurs.

[...] Les groupes sociaux contraints de faire travailler leurs enfants sont en effet les exclus permanents de la prospérité [...] En fait, le travail des enfants se maintient surtout parce qu’il se montre utile dans un modèle économique fondé sur la compression des coûts du travail. Le très faible niveau de salaire des enfants – environ la moitié de celui des adultes, et toujours inférieur aux minima légaux – encourage les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre à les utiliser dans les fabrications manuelles peu qualifiées [...]

Loin de disparaître avec la prospérité, l’emploi d’enfants se redéploie en périphérie des nouveaux secteurs de croissance. [...] Il ne s’agit donc pas d’un phénomène archaïque, isolé du reste du marché du travail [...] il constitue bien un rouage de l’économie [...] le consommateur mondial achète tous les jours des produits où des mains d’enfants sont intervenues à un stade ou un autre de la fabrication [...]

Si, jusqu’alors, la pléthore de lois prohibant le travail des enfants n’a pas réussi à le faire disparaître, c’est qu’il ne suffit pas de l’interdire : encore faut-il briser les mécanismes qui le sous-tendent. Et dans ce domaine, les leçons venues des pays émergents se révèlent instructives.

Dans ces pays (Brésil, Inde, Mexique, Chine...), ni la croissance élevée ni le recul relatif de la pauvreté n’ont mécaniquement fait décroître le travail des enfants. Seul un élément a fait la différence : la mise en place de politiques ciblant la vulnérabilité des plus pauvres. [...] Bien sûr, ces suppléments de revenus ne changent pas radicalement la vie des plus pauvres et encore moins les structures sociales des pays concernés.

Mais ils jettent indéniablement les bases d’un système de protection sociale. Ils montrent aussi que dans les pays émergents, l’enrichissement visible de la classe moyenne n’est socialement – et politiquement – pas tenable si rien n’est fait en faveur de ceux qui regardent passer le train de la prospérité sans pouvoir y monter.

L’expérience du Brésil montre qu’un pays du Sud peut développer avec pertinence ses propres stratégies ; ce dernier a d’ailleurs lancé une coopération Sud-Sud pour le travail des enfants, en partenariat avec le BIT.

Dans les instances internationales, cette expérience a fait évoluer le regard porté sur les services publics, en rappelant les bénéfices de bons équipements éducatifs. Au final, son mérite est d’avoir mis en évidence la nocivité du laissez-faire économique et d’avoir réhabilité le rôle de l’Etat social.

Pour autant, tout n’est pas réglé [...] Les pays pauvres, qui dépendent de l’aide au développement et des transferts de fonds des migrants, ne disposent pas des budgets nécessaires pour lancer de telles politiques à grande échelle. Mais tel n’est pas le cas de leurs bailleurs de fonds. Et ces institutions internationales, qui leur ont si longtemps imposé une amputation des dépenses sociales, avec de lourdes conséquences sur le niveau de pauvreté et le délabrement de l’école publique, seraient aujourd’hui bien inspirées de se raviser et d’aider massivement ces pays à emprunter la voie brésilienne.

Ce n’est qu’à ce prix que la fin du travail des enfants cessera d’être une utopie hors de portée des pays du Sud, pour devenir, à terme, un objectif raisonnablement envisageable.

Bénédicte Manier

mardi 11 mai 2010

« La crise est finie » ?

1) Crise, la croisée des chemins
(7 mai 2010, blog.mondediplo.net)

[...] tenter de réduire ou de maintenir le déficit en phase de récession demande des hausses d’impôts et des baisses de dépenses si violentes qu’elles aggravent immanquablement la situation qui leur a donné naissance … laissant au total les finances publiques dans un état plus dégradé qu’au départ [...] « acheter » un [...] « degré » de tranquillisation de la finance devient d’un coût économique et social explosivement croissant. [...]

[...] Rigide absolument, l’union économique et monétaire n’a que le choix de rompre ou de voir ses règles bafouées – mais avec quel effet sur l’opinion financière ... C’est évidemment le cas du pacte de stabilité, devenu fictif depuis l’entrée en crise économique de 2008. Ça l’est également des règles d’intervention de la BCE [...]

faut-il laisser les Grecs aller au défaut ? [...] Du point de vue des Grecs seuls, la question mérite d’être étudiée. Si l’on veut répondre oui cependant, il faut répondre complètement, c’est-à-dire en accompagnant le défaut d’une sortie, éventuellement temporaire, de l’euro. [...] l’ajustement de change est constitutivement interdit par la monnaie unique [...] Plusieurs personnes, dont Jacques Sapir, avaient plaidé à l’époque pour une monnaie commune [...] par rapport à laquelle les monnaies européennes auraient reçu chacune une parité de départ, mais révisable selon non pas des mécanismes de marché [...] mais des processus de négociations politiques [...]

à supposer que le calme revienne prochainement, il serait tout à fait temporaire. Le plan grec est auto-invalidant ! [...] Que peut-il se produire au moment où les gouvernements européens prendront conscience de leur stratégie des Danaïdes et jetteront l’éponge ? [...] le gouvernement grec pourrait tout à fait en venir aux assignats : il émettra lui-même du papier pour payer ses dépenses en excès sur ses recettes. C’est bien ce que les provinces argentines ont fait au début des années 2000 (patacones) … et ce que fait la Californie depuis 2009 [...]

la contagion, à l’inverse de la guerre de Troie, aura bien lieu ! Que peut-il se passer à ce moment là ? Il n’y a pas trente six solutions : seul le prêteur en dernier ressort a la capacité de sauver le système : la banque centrale. C’est bien elle qui est intervenue pour régler le problème des dettes bancaires privées. C’est elle qui devrait intervenir pour régler le problème des dettes publiques consécutif au problème des dettes privées. À ceci près que le divin traité l’interdit ! Sauver la finance privée, c’est autorisé. Sauver les finances publiques, non.

[...] la BCE doit pouvoir prêter directement aux États. Les Anglo-Saxons, à qui on reconnaîtra la vertu d’avoir le dogme moins encombrant, s’en sont tirés en bafouant leurs principes antérieurs par un simple jeu de renomination : [...] la vulgaire planche à billets qu’on avait juré définitivement fracassée. Tout bien considéré, elle peut encore servir, et même elle ne marche pas si mal ! La Bank of England et la Réserve Fédérale n’ont pas hésité bien longtemps et financent ouvertement leurs Trésors respectifs.

[...] les benêts de « la crise est finie » s’y laissent prendre à tous les coups : ils ont oublié qu’entre le krach de 1929 et le pire de la Grande Dépression, il a fallu quatre ans de décomposition [...] C’est donc peut-être, dans ce chaos, une époque qui s’apprête à se refermer. Une époque dont le symptôme aura été le surendettement généralisé. Le paradoxe veut que ce soit un symptôme parfaitement libéral, là où le libéralisme se targue d’être le discours même de la vertu. Car tous les surendettements dérivent de la déréglementation générale.

[...] Tout le monde a idée de l’énormité du volume des transactions et de ce que leur taxation peut rapporter comme recettes phénoménales. Gageons qu’il y a là largement de quoi rembourser les dettes publiques ; aider au financement des retraites, etc. Les amis de la banque vont hurler qu’on prend leur chère finance pour une vache à lait, qu’on veut la traire, peut-être même la tuer. Et ils n’auront pas tort.

Frédéric Lordon

**********

2) Le second hold-up des marchés financiers
(Les dessous de Bruxelles)

[...] Si le gouvernement grec annonçait un déficit autour de 6 % du PIB en 2009, George Papandréou, arrivé à la tête du gouvernement en octobre 2009, dévoile la réalité des chiffres : un déficit de 12,7 % du PIB et une dette publique de 300 milliards d’euros fin 2009 (113 % du PIB). Des chiffres qui n’ont rien d’une exception. Le déficit des États-Unis qui atteint 10,5 % en février, celui de l’Espagne à 11,5 %, celui de l’Irlande à 12 %.

Pourtant, sans le savoir, le premier ministre grec donnait le signal de départ d’une nouvelle bulle spéculative qui allait faire la fortune des investisseurs, et le malheur des salariés grecs. Au cœur de la mécanique de ce mouvement spéculatif, une « innovation financière » : les assurances contre le défaut de paiement (CDS pour credit default swap).

Le principe est simple [...] « C’est comme si quelqu’un prenait une assurance-incendie sur la maison de son voisin. Il aurait alors tout intérêt à y mettre le feu pour toucher l’assurance », selon le bon mot du Premier-Ministre Papandreou.

[...] Ce sont surtout les salariés qui trinquent : retraites, salaires (déjà pas énormes) sont passés à la moulinette tandis que les coupes budgétaires hypothèquent toute reprise de l’économie. L’activité stagne, le chômage augmente, les rentrées fiscales du gouvernement s’écroulent et le déficit se creuse. La boucle est bouclée.

[...] certains des opérateurs disposant d’une taille critique sur les marchés financiers, leur faillite pourrait représenter un risque systémique d’écroulement de l’ensemble du système financier. [...] Les spéculateurs pouvaient faire un pari sans risques : les enjeux seraient trop importants pour que les gouvernements de la zone euro ne laissent la Grèce se déclarer en défaut de paiement.

C’est donc le pistolet sur la tempe que les gouvernements européens ont été amenés à signer leur « plan de sauvetage » de la Grèce.
Dont la menue monnaie est avant tout destinée aux coffres des investisseurs. Les acrobates de la finance ne sont jamais autant inspirés que lorsqu’ils savent pertinemment que les Etats allongeront leur « filet de sécurité » au moindre risque systémique.

« Quand une bulle est formée, il est trop tard. Elle crèvera nécessairement, avec l’éventualité d’armer tous les mécanismes du risque systémique - c’est-à-dire de la prise d’otage des pouvoirs publics sommés de venir socialiser les pertes sous peine de risquer un collapsus majeur » explique Frédéric Lordon dans son ouvrage Pour en finir avec les crises financières.

Eric Scavennec

Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières

(Frédéric Lordon, Raisons d’Agir, 2008)

dimanche 9 mai 2010

Les « techno-sciences » et le progrès ...

Alerte à Babylone est un film français réalisé par Jean Druon sorti en 2005. Il explique les conséquences - sans aucun débat réellement démocratique - de la mise en oeuvre de nouvelles technologies (nucléaire, OGM, nanotechnologies, ...) sur la santé, l'avenir social et les conditions de vie en général.

Extrait :



Le DVD du film peut être commandé sur le site de l'excellente association Voir et agir qui « souhaite rendre plus facilement disponibles des documentaires à caractère social ou politique pour se rencontrer et transformer la société ».

Associations et pétitions remarquables :

- Kokopelli, pour la biodiversité et les Semences de Vie, et la pétition « Semer l’avenir – récolter la diversité » (17 mars 2010)

- La Fondation Sciences Citoyennes, pour la réappropriation citoyenne et démocratique de la science afin de la mettre au service du bien commun, et la pétition de soutien à Gilles-Eric Séralini (5 mai 2010).

Gilles-Éric Séralini est l'auteur de « Nous pouvons nous dépolluer ! » (Broché). Il est professeur de biologie moléculaire, président du conseil scientifique du CRIIGEN (dont le conseil d'administration est présidé par Corinne Lepage).



Vidéos : suite (2ème partie) et fin (3ème partie).

samedi 8 mai 2010

Déremboursements de médicaments

Déremboursements de médicaments : une politique à courte vue
(David Belliard, 7 mai 2010, alternatives-economiques.fr)

Pour limiter le déficit de l'assurance maladie, le gouvernement dé-rembourse de plus en plus de médicaments. Mais l'économie réalisée est marginale et risque d'être payée par les patients, sous forme de factures plus importantes ou de renoncement aux soins. [...]

Les conséquences de ces écarts, notamment en termes d'accessibilité aux soins les plus courants, n'ont pas été évaluées jusqu'ici. C'est particulièrement vrai pour les déremboursements de médicaments. Cette absence de suivi est d'ailleurs critiquée par le Collectif inter-associatif sur la santé (CISS), qui reproche à Roselyne Bachelot une « politique de gribouille ».

Toutefois, les premières études semblent montrer que le déremboursement d'une spécialité en diminue de manière importante la consommation [...]

[...] toutes les enquêtes constatent une hausse du taux de renoncement aux soins des populations les plus pauvres. [...]

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« Je défends l’Hôpital Public, lieu de formation des professions médicales et paramédicales, de l’innovation et des progrès thérapeutiques, qui offre à tous, sans discrimination, des soins de qualité.
Je m’oppose à son démantèlement qu’annoncent d’une part un nouveau mode de direction qui aura pour souci principal la rentabilité, d’autre part des suppressions d’emplois non justifiées qui altèreront la qualité des soins. L'Hôpital Public doit avoir un financement lui permettant de remplir ses missions. »