vendredi 4 juin 2010

Presse, information, sondages, photos ...

82 % des Français pour une baisse drastique des dépenses publiques. Vraiment ?
(alternatives-economiques.fr, Louis Maurin, 3 juin 2010)

Un sondage BVA indiquerait que 82 % des Français sont favorables à une baisse « drastique » des dépenses publiques. Un cas d'école de manipulation des sondages. [...]

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Quand Hortefeux se métamorphose …
(4 juin 2010, Olivier Beuvelet, culturevisuelle.org)

La condamnation de Brice Hortefeux pour injure raciale lui vaut cette magnifique photographie en Une de Libération.fr … où son visage fait indubitablement penser à celui de Le Pen [...]

Le Figaro.fr se contente d’abord de la dépêche AFP sans illustration, c’est-à-dire, sans prise de position, puis nous montre le ministre de l’intérieur en train de réajuster sa cravate, dans un geste digne, de maintien humble de son image, (la cravate a ici une grande valeur symbolique) devant l’adversité… Le premier mot sous la photo est d’ailleurs une apposition qui le place dans la position de victime : “attaqué en justice…”

Le Monde.fr, indulgent, nous montre un Hortefeux surpris, décadré, photographié à son insu, comme dans la vidéo qui l’a amené devant le tribunal. [...]

Le NouvelObs.com, lui, nous présente un Hortefeux qui semble regretter sa bourde, coupable certes, mais pas méchant [...] il fait profil bas [...]

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Concernant la condamnation du ministre de l'Intérieur pour «injure raciale»,

- le jugement disponible ici, au format pdf (mediapart.fr)

- un communiqué du MRAP

- une video sur le site du Parti socialiste qui estime que Brice Hortefeux devrait «s'excuser puis partir»

- Pour défendre Hortefeux (5 juin 2010, kakadoundiaye, mediapart.fr)
« [...] Hortefeux n'a rien a voir par cette phrase avec le racisme. C'est à la limite une phrase de beauf. Doit-on lui reprocher d'être un beauf comme on reproche à Sarkozy d'être un bonimenteur [...] ?
[...] Réduire le combat politique à souligner les éventuels dérapages, les mots de trop, les pas assez, relèvent d'une politique d'alcove, où à force de regarder par le trou de la serrure on risque fort d'en oublier que la maison s 'écroule.
Enfin je n'oublie pas qu'Hortefeux, il y a quelques années, fut le seul homme politique, de droite comme de gauche, à prêter une oreille intelligente et attentive aux thèses de Larrouturou.
J'aurais aimé que tous ces gauchards [...] fassent alors taire leur bien-pensance si pesante et se penchent sur les propositions d'un de leurs meilleurs économistes. »

- Et enfin, les commentaires (
12 juin 2010) sur le jugement -condamnant Brice Hortefeux pour injure raciale-, par Maître Eolas (excellent pédagogue du droit et de la justice). Extraits :

« [...] La loi ne sanctionne aucune idée ou opinion, aussi abjecte fût-elle. C’est l’expression de cette opinion qui est sanctionnée.
[...] Il sera relevé à cet égard, compte tenu des commentaires dont ce point a fait l’objet à l’audience, qu’il ne saurait être reproché à un journaliste invité à suivre une rencontre de nature politique de faire son travail et de souhaiter informer le public de la teneur des propos échangés en une telle occasion [...] tout le problème vient du fait, non pas que les propos aient été tenus, mais que les journalistes les aient rapportés. Fichue presse libre. [...] »

Et surtout, fichu internet ! ...

Extraits de la suite :

« Lisez bien ce paragraphe, et demandez vous dans combien de pays démocratiques un ministre en exercice qui se verrait condamné en ces termes pour des faits commis alors qu’il était déjà en fonction pourrait rester en fonction.

"Compte tenu de la nature du propos en cause qui instille l’idée auprès de militants politiques que le seul fait d’être “arabe” constitue un problème tout au moins quand “il y en a beaucoup”, contrevient directement à l’objet social d’une association telle que le MRAP, et eu égard à l’autorité susceptible de s’y attacher, au vu de la qualité de responsable politique de premier plan de son auteur, par ailleurs en charge d’éminentes fonctions ministérielles, Brice Hortefeux sera condamné à payer à la partie civile une somme de 2 000 euros à titre de dommages et intérêts."

Un petit mot car visiblement, des éléments de langage ont été distillés aux militants UMP pour rappeler sans cesse qu’il a été fait appel de cette décision et de rappeler l’existence de la présomption d’innocence du ministre.

[...] L’appel de M. Hortefeux empêche ce jugement de devenir définitif [...] mais [...] il devra également combattre l’argumentation du tribunal qui sera au cœur des débats. Ce n’est pas gagné.
Le meilleur terrain est celui de la publicité, mais politiquement, c’est une bien piètre défense : “Oui, je l’ai dit, mais vous n’étiez pas censé l’entendre”. Un peu comme “Oui, j’ai piqué dans la caisse, mais ça ne compte pas, vous n’étiez pas censé le découvrir”… [...] »

1 commentaire:

OrangeOrange a dit…

Les racistes, même quand il n'y en a qu'un, il y a problème !

Sarkozy peut-il le conserver dans son gouvernement ? C'est la question-débat vue sur Pnyx.com La vraie question n'est pas "Devrait-il démissionner ?" mais, "Le Président de la République, garant des Institutions, peut-il compromettre l'honneur de celles-ci en conservant en leur sein un Ministre condamné en correctionnelle pour injure raciale ?"