vendredi 30 juillet 2010

« Blanchiment »

Affaire Woerth : Bassères (IGF) avait été nommé par Woerth
(François Sionneau - Nouvelobs.com - 30/07/10)

[...] Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sur l'affaire Bettencourt/Woerth peut être considéré comme sujet à caution sur plusieurs points. [...] Eric Woerth et son cabinet entretiennent en effet une relation particulière avec l'IGF.

Le successeur d'Eric Woerth au Budget, François Baroin, a chargé Jean Bassères, patron de l'IGF, de mener à bien ce rapport. Or, ce qui n'a pas été relevé jusqu'alors, c'est que ce dernier a été nommé à ce poste par Eric Woerth lui-même. Le décret de nomination du 24 janvier 2008 annonçant le nouveau chef de service est bel et bien contresigné par Eric Woerth, alors ministre du Budget.

Par ailleurs [...] le rapport n'a pas été commandé à l'IGF en tant qu'institution comme cela se pratique d'habitude, mais à son chef, Jean Bassères. "L'IGF n'a pas travaillé selon ses méthodes habituelles, collectives, contradictoires et inquisitoriales. Ce ne sera pas un rapport de l'IGF mais de son patron", expliquait-il.

Bassères a donc dû enquêter sur l'homme qui l'a conduit à occuper ce poste prestigieux. Sur le ministre mais aussi sur son cabinet, dont le directeur, Sébastien Proto, a commencé sa carrière … à l'IGF. Ajoutons que le prédécesseur de Sébastien Proto, Jean-Luc Tavernier, lorsqu'il a quitté le cabinet d'Eric Woerth a rejoint … l'IGF.

Enfin, la méthodologie utilisée pour rédiger ledit rapport est claire : "La mission a procédé à des investigations sur place et sur pièces et s'est attachée à corroborer les informations qui lui ont été communiquées". Selon un bon connaisseur des procédures, les personnes ont été libres de témoigner ou pas et de livrer les pièces qu'ils voulaient bien fournir. [...]

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Gros lapsus de Woerth sur Europe 1
(Emmanuel Lévy, Marianne, 20 Juillet 2010)

[...] « Vous dites amalgame, mais ce sont des faits », poursuit l’interviewer.

« Ouais ! je dis amalgame. Il n’y a pas de liens entre tout ça », s’énerve le ministre. Et de répondre en sortant ce qui selon lui est l’arme fatale : « L’inspection des finances a fait un rapport extrêmement détaillé pour montrer que je n’étais jamais intervenu.»

Thierry Guerrier sèche devant l’argument d’autorité, et ne relève pas le lapsus d’Eric Woerth « un rapport extrêmement détaillé POUR montrer que je n’étais pas intervenu ».

Ah bon ! L’IGF avait donc comme objectif d’innocenter son ex ministre de tutelle [...]

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