mercredi 28 juillet 2010

La coûteuse vidéosurveillance jugée aux résultats

L’impact de la vidéosurveillance est de l’ordre de 1%
(28 juillet 2010, bugbrother.blog.lemonde.fr)

A Lyon, les caméras de vidéosurveillance permettent, en moyenne, une arrestation par caméra et par année. 200 arrestations, pour 219 caméras, comparées aux 20 604 actes de délinquance dits de voie publique …

Pour le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, “le résultat est clair : l’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance constatée par la police nationale à Lyon est de l’ordre de 1%“.
Les chiffres sont issus d’un récent rapport de la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes sur la sécurité publique à Lyon.

L’analyse du sociologue, l’un des meilleurs spécialistes français des questions de sécurité et de vidéosurveillance, est cinglante : “la vidéosurveillance coûte très cher et ne sert pas à grand-chose“.
Le rapport de la Chambre régionale des comptes ne l’est pas moins [...]

Pour mesurer l’efficacité de la vidéosurveillance sur la baisse de la délinquance, le rapport de la Chambre régionale des comptes souligne que “la ville de Lyon établit chaque année un comparatif de l’évolution de la délinquance de voie publique entre les zones vidéosurveillées et les zones qui ne le sont pas“.
Or, et sur les trois dernières années, “la différence entre les zones équipées et les zones non équipées est pour le moins ténue“ [...]

le Centre de supervision urbaine (CSU) fonctionne 24h/24 et emploie 29 agents [...]

“la vidéosurveillance de voie publique sert principalement à détecter les problèmes les plus visibles et les plus collectifs, elle ne concerne guère les vols et les agressions interpersonnelles“ [...]

elle occasionne une “véritable gabegie pour les finances publiques lorsque l’on chiffre le coût qu’il représente pour une municipalité et la privation d’autres investissements et d’autres actions de prévention et de sécurité qui en découle“ [...]

la vidéosurveillance coûte donc probablement à la ville de Lyon (donc aux lyonnais) entre 2,7 et 3 millions d’euros. Ce qui pourrait représenter près d’une centaine d’emplois municipaux de proximité (qu’il s’agisse de policiers municipaux, d’agents de médiation, d’éducateurs, de correspondants de nuit, etc.), potentiellement capables de rassurer la population et de réguler les conflits de la vie quotidienne de manière autrement plus efficace“.

La Chambre régionale des comptes conclue elle-même que “s’il peut apparaître réducteur de juger de la pertinence du dispositif sur les seuls chiffres de la baisse de la délinquance, on peut observer que l’outil est suffisamment coûteux (plus d’un million par an en moyenne depuis 2003, hors personnel et frais généraux liés au service) pour qu’une évaluation globale de son intérêt soit entreprise“. [...]

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