dimanche 22 août 2010

Archives généalogiques privatisées ?

Non à la privatisation de la mémoire familiale
(
2 août 2010, groupemajoritaireadf.com)
Article paru dans l'édition du 01.08.10 du journal Le Monde

- Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France (ADF), président du conseil général des Côtes-d'Armor ;
- Yves Krattinger, président du conseil général de Haute-Saône ;
- Vincent Eblé, président du conseil général de Seine-et-Marne.

L'économie numérique peut être une source de profit, certains l'ont bien co spécialisée dans la généalogie en ligne (Genealogie.com) mpris. Une sociétéexige de l'ensemble des conseils généraux la remise gratuite ou à faible coût des copies numériques de documents détenues par les archives départementales.

Au nom de la loi du 17 juillet 1978 modifiée qui a permis la réutilisation des données publiques, elle souhaite réutiliser ces données afin de les indexer et de constituer, comme l'affirme son principal dirigeant, "la plus grande base de données généalogiques nominatives de France (...) couvrant l'ensemble de la population française du début du XXe siècle".

Ne faut-il pas s'interroger sur cette "marchandisation" que constituerait la cession à vil prix, voire gracieuse, à une société privée d'une partie du patrimoine écrit national, que la plupart des conseils généraux ont depuis plusieurs années entrepris de numériser et de mettre en ligne ?

[...] l'intérêt porté par des sociétés privées aux données pose un problème d'ordre éthique et démocratique. Une partie des documents concerne en effet des personnes encore vivantes. La technologie actuelle permet de constituer un fichier des populations et des familles d'une ampleur dépassant tout ce qui a pu exister jusque-là.

Il est surtout possible de croiser les données, les indexations obtenues à partir des documents d'archives, et de leur appliquer moult traitements informatisés, pour répondre aux demandes de toutes sortes de clients...

Qui ne peut pas s'inquiéter que des milliards de données personnelles puissent être concentrées aux mains d'un seul opérateur privé qui est en train de prendre, par le rachat de sociétés du secteur de la numérisation, une position de monopole ? Pourra-t-on en effet s'assurer que ces données ne seront pas cédées à d'autres sociétés (hors toute licence) et que la finalité de leur cession première ne sera pas détournée ?

Alors que le "droit à l'oubli numérique" est à l'ordre du jour, peut-on négliger ces risques ? Face à ces enjeux, les conseils généraux, sollicités à travers leurs services d'archives, sont aujourd'hui en première ligne. Le ministère de la culture, quant à lui, est jusqu'à présent resté très discret.

Il est temps que l'Etat, garant des libertés individuelles et en charge de la politique nationale des archives, se prononce. La mémoire familiale des Français n'est pas à vendre, elle est un bien commun.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut,J'ai aimé votre pagine, bonne information maintenir l'écriture dur!
au revoir
désolé mon pauvres français