lundi 31 janvier 2011

Allocations & absentéisme scolaire

La loi du 28 septembre 2010 visant à lutter contre l’absentéisme scolaire prévoit la suspension du versement des allocations familiales en cas d’absentéisme d’un élève. Les modalités de calcul de la part des allocations suspendues ou supprimées viennent d’être précisées par un décret et sont applicables depuis le 24 janvier 2011.

Loi du 28 septembre 2010

Le phénomène touche moins de 3 % des élèves dans la moitié des établissements, mais atteint 30 % dans un établissement sur dix. Ce dernier taux n'avait pas dépassé 17 % depuis 2003. En janvier 2008, l'absentéisme touchait 15 % des élèves en lycée professionnel, 6 % dans les lycées d'enseignement général et technologique et 3 % dans les collèges (soit tout de même 72 000 élèves).

Déjà en juin 2010 : « l'amendement de la honte »

Voila deux avis que je trouve extrêmement pertinents.

Etienne Pinte. « La suppression des allocations familiales comme outil de lutte contre l’absentéisme – me paraît une erreur. En effet, elle ferait apparaître le système éducatif comme un appareil répressif et l’école comme un lieu de contrôle plutôt qu’un lieu de partenariat social" a-t-il déclaré. "En outre une telle sanction creuserait, à mes yeux, encore plus les inégalités car les allocations familiales répondent à des besoins réels des ménages, en particulier les plus défavorisés. Cela ne ferait qu’enfoncer un plus ces familles dans la précarité. »

Quant à Jean-Patrick Gill, il répercutait l'opposition à la loi de l'Unaf. « Ce n’est pas en punissant les parents qu’on réglera le problème. Suspendre ou supprimer les allocations familiales ne servira à rien, si ce n’est à accroître les tensions entre parents et adolescents, et entre les parents et l’école. S’attaquer vraiment au mal de l’absentéisme passe par l’établissement scolaire dans sa manière de gérer les absences et d’entretenir des liens avec les parents. Il passe par l’élève qui est le premier concerné, il passe enfin par un véritable dispositif d’accompagnement des parents qui rencontrent des difficultés. Ce texte constitue un triste retour en arrière. »

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