jeudi 10 mars 2011

Le service public sacrifié au profit des cliniques commerciales

La Fédération hospitalière de France a pris connaissance avec consternation des éléments relatifs à la campagne tarifaire et budgétaire 2011.
La baisse des tarifs du secteur public devrait en effet atteindre 1% si l'on tient compte du processus de « convergence ciblée » avec les cliniques et de mesures techniques de classification des séjours, alors que les cliniques privées comme les professionnels libéraux bénéficient d'une stabilité de leurs tarifs.
Même un établissement réalisant la progression d'activité anticipée de 2,4% verra donc son budget augmenter beaucoup moins rapidement que ses charges, d'autant que la progression de l'enveloppe des Missions d'Intérêt Général et d'Aide à la Contractualisation sera de 1% et non de 3% si l'on tient compte de l'augmentation du nombre d'internes qu'elle finance.
La Fédération hospitalière de France souligne que la gestion erratique de l'enveloppe budgétaire dédiée aux hôpitaux, qui se traduit notamment par des gels de crédits en début d'année, rend impossible un management efficace.
Elle ne peut accepter que ces décisions exceptionnelles par leur rigueur ne soient pas imposées aux cliniques privées, qui bénéficient de décisions discrétionnaires prises au nom d'une convergence qui n'est pas étayée par des critères médicaux.
Elle ne peut accepter l'intention de diminuer au bénéfice des cliniques l'enveloppe « permanence des soins », alors que chacun peut constater que le désengagement par rapport à cette mission est flagrant partout, sauf dans les services d'urgence des hôpitaux publics.
Elle ne peut accepter la progression de 3,35% des enveloppes psychiatrie et soins de suite privées contre 2,23% pour le secteur public.
Par ces décisions, le Ministère de la Santé a donc fait le choix de sacrifier le service public hospitalier aux intérêts du secteur privé commercial.
La conséquence des décisions prises ne peut être que l'accélération des suppressions d'emploi dans les hôpitaux publics, l'effort de sept-cent millions d'euros demandé représentant près de quinze mille emplois.
La Fédération hospitalière de France demande donc au Gouvernement que des mesures visant à répartir équitablement les efforts soient prises au plus vite.
Jean Leonetti, Président
Gérard Vincent, Délégué Général

Contacts presse :
Cédric Lussiez, 01.44.06.85.22, c.lussiez@fhf.fr
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