vendredi 22 avril 2011

Intervention publique Conseil Général du Jura

Lons le Saunier, le 22 avril 2011


Monsieur le Président, mes Chers collègues, Mesdames et Messieurs de la presse, Mesdames et Messieurs du public..
Ce printemps 2011 voit un changement de la majorité départementale.
Je tiens, au nom du Nouveau Groupe « Jura terre de Gauche » que je préside, à remercier les électeurs qui nous ont fait confiance.
Jura, Terre de Gauche est avant tout un rassemblement citoyen, soutenu par un parti politique, en relation avec un groupe d’élus au Conseil Général, autour d’un programme partagé pour le Jura.

Les succès que nous enregistrons sont ceux d’un bilan salué, d’un projet compris et accepté, mais aussi d’une méthode nouvelle.

Il y a dans cette assemblée de nouveaux élus que nous saluons, mais il y a aussi des amis que le scrutin des 20 et 27 mars n’a pas reconduit dans leur fonction. Je tiens à remercier publiquement André Vauchez pour son travail, pour sa fidélité à défendre nos valeurs communes.

Au lendemain de ces élections cantonales, on ne peut pas se contenter d’un discours de satisfaction. Une faible participation des électeurs associée à une montée du vote extrême démontre que certains ne croient plus à leur système politique.

Quelle action pouvons-nous mener pour empêcher la fermeture d’Idéal Standard par exemple, ou contre la précarisation des salariés de C et K ?
A l’heure de la mondialisation, les fonds de pension américains souverains décident la fermeture d’entreprises autrefois familiales, dès que les profits pour les actionnaires ne sont plus suffisants. Il n’y a plus d’interlocuteur, plus de patron accessible.
Comme le disait le pauvre Jean de Florette tourné vers le ciel, au milieu de son potager dévasté par la sécheresse : « Il y a quelqu’un, là-haut ? »
C’est cette impossibilité à trouver des responsables, ce sentiment d’abandon, la stigmatisation de quelques communautés qui poussent beaucoup d’électeurs vers le choix si dangereux des candidats sans visage du Front National.
Notre rôle est de combattre cette politique injuste :

La crise sociale n’en finit pas de précariser les salariés. Les crises économiques se succèdent et pourtant, aujourd’hui, les entreprises du CAC 40 font preuve d’une santé insolente. Deux ans après que la crise financière se soit propagée à l'économie réelle, le CAC 40 a déjà oublié cette mauvaise passe. Cumulés, les profits des 40 plus grosses entreprises françaises cotées, ont atteint 83 milliards d'euros pour l'exercice 2010, soit un bond de 85 % par rapport à 2009. Pendant ce temps, la Standard and Poor's, agence de notation, a abaissé la note des Etats-Unis, en raison de l'importance de leurs déficits budgétaires.

Economie de folie, fuite en avant, impuissance des Politiques……

Notre territoire est en danger.
Depuis 2002, et plus encore depuis 2007, le gouvernement s’acharne sur les collectivités territoriales au nom d’une idéologie libérale qui vise à réduire partout l’influence de la sphère publique.
Notre département, déjà menacé par le désengagement de l’Etat, va subir de plein fouet les conséquences de la pseudo-réforme territoriale : la création du conseiller territorial rend inéluctable les reculs sociaux, l’aggravation des inégalités territoriales, la recentralisation inédite du territoire par l’outil financier.

Quels sont justement ces outils ? La suppression de la taxe professionnelle, les transferts de charge en augmentation constante, la baisse des dotations de l’Etat.

L’objectif est de diminuer drastiquement le champ des services publics et de réduire le citoyen à un consommateur, car tout dans la sphère publique devient consommation (du droit à la santé en passant par l’école )..
Mes Chers collègues, au nom du groupe Agir à Gauche, j’ai fait un courrier aux Parlementaires, à Madame le Préfet , à Monsieur Fillon, Premier Ministre. Tous nous ont répondu, soit par un déni de réalité, soit par des pirouettes, comme celle du 8 décembre 2010, sous la plume de Monsieur Richert, qui nous dit en substance « dites-nous ce dont vous avez besoin, nous allons vous expliquer comment vous en passer ! »
Nous n’avons eu de cesse, dans la précédente mandature, de demander à l’Etat de rembourser sa dette à notre égard, dans le cadre des politiques de solidarité nationale, APA, PCH et RSA.
Dans le sillage d'Arnaud Montebourg, qui a fait censurer le Premier ministre par le Conseil d'État, les Côtes-d'Armor ont décidé de voter un budget 2011 en déséquilibre, ce que la loi interdit formellement. Le conseil général d'Ille-et-Vilaine, de son côté, a introduit deux requêtes contre l'État, lui réclamant une indemnisation de 330 millions d'euros en compensation de la dette accumulée au fil des ans.
Aujourd’hui, ou plutôt, il y a quelques jours, le 20 avril 2011, le Conseil d'Etat a décidé de soumettre au Conseil constitutionnel plusieurs questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) posées notamment par les départements de l'Hérault et de Seine-Saint-Denis au sujet de la prise en charge de dépenses sociales. Ainsi pour la première fois, le Conseil d’Etat reconnaît que la non compensation par l’Etat des charges des départements constitue une violation de la Constitution. Les Départements qui ont agit contre l’Etat, se sont vus donner raison

Le Groupe de Droite du Jura a toujours refusé, malgré nos demandes répétées, de s’associer aux départements qui introduisaient des requêtes contre l’Etat, il porte une lourde responsabilité.

Il devient urgent de changer de politique au niveau national.

Après ce premier succès jurassien au Conseil Général, je ne doute pas un instant que cette dynamique va se poursuivre pour les futures échéances, nous devons y travailler dès maintenant, en rassemblant les forces de Gauche dans un seul et même objectif, remettre les élus à leur place de décideur, et remettre de la justice dans cette jungle néo libérale.
Nous allons enfin pouvoir changer les choses au Conseil Général !
Les Jurassiens nous le disent chaque jour, nous portons beaucoup d’espoir, et nous n’avons pas le droit de décevoir, surtout en matière de solidarité.
Les sujets ne manquent pas :

-Réflexion autour de la carte scolaire inique imposée aux élèves par l’Etat, et non le recteur d’académie

-Résistance face à la destruction massive du service public et non résignation.

-Réclamation du reste à charge en matière des politiques sociales.

-Instauration du lien de confiance entre élus et citoyens
C’est donc à nous d’initier d’autres façons de faire, dans un contexte où l’argent public est devenu un bien rare et où nos marges de manœuvre budgétaires sont très faibles.
Des initiatives locales naissent, qui vont dans le sens de la dynamique économique ou sociale, politique ou éthique.
C’est cette « autre façon de faire de la politique » que prônait le groupe Agir à gauche depuis quelques années. Ce sont ces voies multiples qui se rejoignent aujourd’hui en un chemin, et demain en une avenue.
« Jura terre de gauche » affirmera cette vitalité et travaillera à développer ce département. À nous d’écouter, d’unir nos forces, de travailler à une participation citoyenne plus active.
Notre programme est responsable, solidaire et durable, le challenge est difficile, nous serons au rendez-vous.

Patrick VIVERGE,

Président de Groupe

Contact : Virginie GERDY,

Secrétariat de la Majorité Départementale

 : 03.84.87.34.89.

 : Conseil Général du Jura

17 rue Rouget de Lisle – 39039 LONS LE SAUNIER CEDEX

@ : vgerdy@cg39.fr

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