mercredi 4 avril 2012

Roosevelt 2012, nous ne pouvons attendre le retour de la croissance!

Crise sociale, crise financière, crise écologique, crise démocratique... dans tous ces domaines, nos sociétés approchent d'un point de rupture, d'un point de non-retour. Face à la gravité de la situation, nous ne pouvons pas rester sans rien dire, nous ne pouvons pas rester sans agir. 39 personnalités, des structures de la société civile comme notre Fondation se sont unies pour créer le collectif Roosevelt 2012. Plus de 15.000 citoyens nous ont rejoints. Nous proposons au prochain président 15 mesures à mettre en œuvre immédiatement après son élection.
Le mouvement rassemble économistes, sociologues, artistes, politiques, responsables associatifs... Aux côtés des grandes figures que sont Stéphane Hessel, Claude Alphandéry, Michel Rocard ou Edgar Morin, nous refusons de courir au "suicide collectif" et voulons ranimer l'espoir par des solutions radicales permettant de changer la donne réellement.
Franklin D.Roosevelt, le président américain a réussi à sortir les Etats-Unis de la crise de 1929 en lançant, immédiatement après son élection en 1933, le "New Deal". Roosevelt agit fort et vite, sans tergiverser. Le processus est d'une rapidité extraordinaire : certaines lois sont présentées, discutées, votés et promulguées dans la même journée. Roosevelt ne se laisse rien dicter du monde de la Finance et malgré l'opposition des actionnaires et des milieux d'affaires, il fait voter la séparation des banques de dépôt et des banques d'investissement et impose une taxe sur les plus hauts revenus.
Le rapport actuel du politique et de l'économique nous rappelle cette histoire pas si lointaine. Aujourd'hui, alors que l'oligarchie qui nous a conduits à la crise en profite pour renforcer son pouvoir en faisant croire qu'il n'y a pas d'alternatives aux politiques d'austérité, un sursaut du politique est nécessaire.
Pour réellement changer la donne, nous proposons un plan global de 15 réformes radicales touchant aussi bien l'organisation du système bancaire, le changement climatique, la fiscalité, l'emploi, le logement, que l'Europe. Ces mesures sont réunies en trois grands chapitres :
Éviter l'effondrement
Contre le chômage, construire une nouvelle société
Construire enfin une Europe démocratique
Si nous vous invitons à lire les 15 propositions, découvrez déjà deux d'entre elles :
Redonnons de l'Oxygène à nos états!
Nous pouvons dès aujourd'hui diminuer très fortement les taux d'intérêt sur la vieille dette :Est-il normal que les Etats payent 600 fois plus cher que les Banques privées ? On a appris récemment que la Réserve fédérale américaine a secrètement prêté aux banques en difficulté la somme gigantesque de 1.200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 %.
Au même moment, dans de nombreux pays, les peuples subissent de plein fouet des plans d'austérité car les marchés financiers ne prêtent de l'argent à certains États qu'à des taux de 6, 7 ou 11 %. Asphyxiés par de tels taux d'intérêt, les gouvernements sont poussés à bloquer les retraites, les allocations familiales ou les salaires des fonctionnaires et à couper dans les investissements, ce qui accroît le chômage et va nous faire plonger bientôt dans une récession d'une extrême gravité.
Est-il normal que, en cas de crise, les banques privées, qui se financent d'habitude à 1 % auprès des Banques centrales, puissent bénéficier de taux à 0,01 % mais que, en cas de crise, les Etats soient obligés, au contraire, de payer des taux 600 ou 800 fois plus élevés ?
Sécurisons les plus précaires d'entre nous !
Dans chacun de nos pays, chaque mois, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes arrivent en fin de droit et basculent dans une très grande précarité. Vu la gravité de la crise et le peu d'espoir d'un retour rapide au plein-emploi, il est urgent de prolonger l'indemnisation des chômeurs et d'améliorer leur accompagnement et leur accès à la formation.
Pour éviter que le chômage ne soit synonyme de précarité, de pauvreté ou de déqualification, il faut regarder ce qui se fait au Danemark en matière de sécurité et d'accompagnement des salariés au chômage. La plupart des salariés qui perdent leur emploi peuvent conserver 90 % de leur revenu pendant 4 ans, dès lors qu'ils sont bien en recherche d'emploi ou en formation.
Prolonger l'indemnisation des salarié(e)s au chômage, c'est une des premières mesures qu'a prises Roosevelt en 1933. C'est aussi une des premières mesures prises par Churchill quand il devient Premier Ministre. C'est une mesure de bon sens, qui peut, en France, être adoptée en quelques jours.
Les salariés sont plus de 90 % des actifs mais il est évident qu'il faut aussi améliorer l'indemnisation des artisans ou des patrons de PME qui font faillite et se retrouvent parfois dans des difficultés plus grandes encore que les salariés sans emploi.
Au total, ces 15 propositions forment un ensemble cohérent qui a le mérite de proposer une réponse globale à une crise globale, à la fois sociale, économique, financière et écologique... La force de ce programme n'est pas à chercher dans la nouveauté des idées mais dans la volonté affirmée et martelée de redonner sa véritable place au politique.
Imaginons ensemble une voie concrète pour que la France et l'Europe puissent conserver leur idéal de progrès social.
Face à l'urgence de la situation, nous en appelons aux citoyens. Nous n'avons pas le choix. C'est de nos vies et de la vie de nos enfants dont il s'agit. Au lieu d'attendre l'action miraculeuse d'un homme ou d'une femme providentielle que nul ne voit venir, nous devons être le plus nombreux possible à réfléchir et à agir ensemble. Nous pouvons très bien relever le défi et imposer nos solutions dans le débat public.
Si vous partagez nos convictions et voulez provoquer un sursaut, vous pouvez signer les 15 propositions sur le site www.roosevelt2012.fr, et pesez sur les décisions du prochain président français.

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