lundi 20 août 2012

« Mon adversaire, c'est le monde de la finance » François HOLLANDE, Le Bourget, 22 janvier 2012

Le président a raison : ce n’est pas au monde de la Finance de gouverner nos sociétés.
3 raisons d'agir, 3 réformes fondamentales à notre portée : Faisons de la politique,

c'est urgent !

« Les États n'ont pas d'autres choix que de mettre en place des plans d'austérité ».

Faux.

Il est tout à fait possible de sortir de la spirale négative de l'austérité et de redonner un peu d'oxygène à nos États. Il faut pour cela court-circuiter les banques privées pour permettre aux États de rembourser leurs « vieilles dettes » en empruntant à des taux proches de 0 % au lieu des 6,7 ou 11 % actuels qui les asphyxient totalement. Et pas besoin de modifier les traités européens, cette solution peut être mise en œuvre très rapidement. Certes, la Banque centrale européenne n'est pas autorisée à prêter directement aux États mais elle peut en revanche prêter aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du Système européen des banques centrales). Elle peut donc par exemple prêter à 0,01% à la Banque européenne d'investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent ensuite prêter à 0,02% aux États qui s'endettent habituellement pour rembourser leurs vieilles dettes. Est-il vraiment normal qu'en période de crise, certains États soient obligés de payer 600 à 800 fois plus que les banques ?

« Les banques ne prêtent plus aux PME. »

Oui mais

Ce n’est pas parce qu'elles n'ont plus suffisamment d'argent disponible. En réalité, elles préfèrent spéculer sur les marchés financiers que prêter à M. Tout-le-monde car les gains réalisables y sont plus importants. Séparer les banques de dépôt et les banques d'affaires, c'est le meilleur moyen d'empêcher les banques de spéculer avec notre argent et de prendre nos gouvernements en otage quand elles enregistrent des pertes. En effet, la coexistence de ces deux activités au sein d'une même entité comme c'est le cas aujourd'hui favorise la spéculation et les prises de risques puisqu'en cas de perte, les banques savent qu'elles peuvent compter sur l’État pour les remettre à flot car dans le cas contraire, ce sont les économies de M. Tout-le-monde qui seront sacrifiées. Les actionnaires bénéficient donc en quelque sorte d'une assurance tout risque payée par les contribuables qui les encouragent à spéculer à tout va. A l'inverse, en séparant les banques de dépôt des banques d'affaires, ces dernières prennent leurs risques sachant qu’elles ne bénéficient plus de parachutes publics alors que les banques de dépôt redeviendront des banques sérieuses au service de l’économie réelle.

« Il n'y a plus d'argent dans les caisses de l’État pour financer le modèle social francais »

Faux.

Chaque année, l'évasion fiscale coûte entre 20 et 30 milliards d'Euros à la France . Au cours des dernières décennies, ce sont au moins 600 milliards d'Euros qui ont ainsi échappé au fisc français . Plutôt que d'imposer aux peuples des plans d'austérité qui aggravent la crise, l’État doit déclarer la guerre aux paradis fiscaux en :

1) boycottant les entreprises ayant des filiales dans ces paradis fiscaux en ne leur accordant plus aucun marché public ;

2) rendant obligatoire la transparence des comptes des entreprises pour que chacun sache où va l'argent que ces entreprises gagnent ;

3) en obligeant les entreprises transnationales à déclarer leur masse salariale, leur chiffre d'affaires et leurs investissements État par État afin de calculer ensuite leur niveau d'imposition en fonction de ces trois critères et non plus en fonction du seul profit déclaré, lequel est systématiquement transféré dans les zones fiscalement intéressantes.

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