mardi 16 octobre 2012

Maire et vélorutionnaire

Toujours friand d'actu, je consulte le quotidien local à la page Champagnole. Trois cyclistes roulent pour la photo. Interpellé par un tel rassemblement, je m'interroge. Est-ce une manif ?
Je suis vite rassuré. Au centre, presque surpris de se trouver en équilibre sur 2 roues, attitude qui ne lui est pas coutumière, je reconnais... le maire.
En ces temps d'urgence écologique et d'austérité économique il n'hésite pas. Et c'est par l'exemple qu'il prêche. Il choisit le vélo, assisté d'un petit moteur électrique, pour se déplacer dans sa ville au vu et au su de ses administrés ébahis.
Mais déjà, de minables sceptiques avancent : l'article du Progrès '' Ca roule pour le VLEC '' (vélo électrique), ne serait qu'une page de pub pour un produit moins jurassien que chinois, car fabriqué dans le plus grand centre industriel de l'Empire du Milieu. Et ce 2 roues ne se plierait que pour tenir moins de place dans le container.
Mesquineries ! Avis aux champagnolais : pour monsieur le Maire désormais en ville c'est le VLEC.
S'activant autour du pédalier, ses jarrets gagnent déjà en tonus. Il découvre de nouvelles sensations grisantes. Mais vite il réalise que, de la Bonde aux Champs Sarrasins, le recours à la fée électricité est superflu. Peu soucieux de conforter une industrie de l'atome de moins en moins populaire, il lègue son vélo électrique à un retraité qui doit, chaque jour, affronter la côte de l'abattoir. Il acquiert un vélo tout court.
De même les 5 VLECs de Champa-Loisirs font place à des simples bicyclettes sur lesquelles les éducateurs initient les enfants à cette pratique du vélo qui en fera des adultes autonomes et en forme. Lesquels attendront leur 70e anniversaire pour s'équiper en vélo électrique. Mais alors les éoliennes animeront le Mont Rivel, et le VLEC, enfin « Made in Jura », aura le vent en poupe.
A peine bouclée sa noble croisade en faveur de l'hyper-commerce local, il enfourche un nouveau et fringant cheval de bataille électoral : le vélo. Il passe le grand braquet, et avec la fougue et la vélocité juvéniles du fraîchement converti, le voilà devenu héraut de la vélorussion.

Michel Moreau

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