mercredi 5 décembre 2012

Bronchiolite du nourrisson : pourquoi la kinésithérapie

Comme tous les ans, et alors que le pic de l’épidémie de bronchiolite du nourrisson se profile, la revue Prescrire tire à boulet rouge sur les kinésithérapeutes. En effet, la kinésithérapie respiratoire serait « inefficace », et présenterait des « effets indésirables » potentiellement graves. Qu’en est-il réellement ? La revue Prescrire se base-t-elle sur de nouvelles études, portant sur les nourrissons pris en charge en ville ?
La métanalyse Cochrane (1) sur laquelle se base la revue Prescrire porte sur 9 études internationales qui ont, pour 5 d’entre elles, évalué les techniques anglo-saxonnes (drainage de posture, clapping), qui ne sont plus recommandées en France depuis 1994. Les études portant sur les techniques dites francophones comme l'augmentation du flux expiratoire ont été faites en milieu hospitalier, avec comme critères de jugement le délai avant guérison, le délai avant stabilité clinique ou des scores de sévérité clinique. Or, la kinésithérapie respiratoire n'a jamais revendiqué de "guérir" la bronchiolite, qui est due à un virus contre lequel aucun moyen thérapeutique n'est efficace (2). Son objectif est d'améliorer la tolérance de la maladie par le nourrisson et d'améliorer sa qualité de vie. Ainsi, selon une étude réalisée en Aquitaine à partir de 4431 bilans établis par des kinésithérapeutes lors de l'épidémie 2010/2011, 55% des nourrissons présentant des difficultés alimentaires avant la première séance de kinésithérapie respiratoire n'en présentaient plus le lendemain de la séance (3).

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