jeudi 17 janvier 2013

« La Maison des adolescents est avant tout un lieu d’hospitalité »

Santé. La Maison des adolescents fonctionne depuis l’automne sous la responsabilité du Dr Jonathan Ahovi. Le pédopsychiatre nous a fait hier visiter les lieux en compagnie de Patrick Viverge, qui a soutenu le projet depuis son origine.

Il y a presque deux ans, le 11 février 2011, Yves Mamie posait symboliquement la première pierre de la Maison des adolescents. Le bâtiment, conçu par l’architecte François Solman (Montbéliard), est ouvert depuis l’automne. Au rez-de-chaussée, une grande salle et de petits salons d’accueil.

Des psychologues travaillent ici en alternance. Le rez-de-chaussée dispose également d’un mini-cabinet médical (planification familiale). À l’étage, la salle d’accueil des familles et le bureau de la coordinatrice (1).
La Maison offre une prise en charge pluridisciplinaire et transdisciplinaire des adolescents, qui vont progressivement s’approprier les lieux. « Le message, c’est que les adolescents peuvent pousser la porte, qu’ils rentrent. Cela se fera presque naturellement » explique le Dr Jonathan Ahovi, pédopsychiatre. Le responsable de l’unité de psychopathologie de l’hôpital Pasteur (9 lits), qui prend en charge bénévolement cette structure, ne veut surtout pas que l’endroit soit perçu comme une nouvelle unité du centre hospitalier, qu’il soit connoté « soins ».
« Il suffit parfois d’une parole responsable d’adulte pour apaiser un adolescent » insiste Jonathan Ahovi. « Cette maison devrait désengorger les services plus spécialisés. Les urgences, il n’y a rien de moins sécurisant pour un adolescent. Les jeunes ont un manque de représentation du monde des adultes. Ils sont pressés de devenir grands et ils le redoutent en même temps. Les adolescents sont anxieux et ils attendent des grands un apaisement. Malheureusement, trop souvent, le débordement des jeunes réactive le débordement des adultes, qui ranime le débordement des jeunes… Il est toujours préférable, lorsque cela est possible, d’accueillir l’adolescent dans un lieu de ce type plutôt que dans un service » explique le médecin, qui travaille depuis longtemps sur cette notion d’apaisement, notamment à la Maison de Solenn au CHU Cochin (Paris). Si la Maison est ouverte depuis peu, l’équipe déjà ne chôme pas, qui va se renforcer progressivement psychologues, éducateur, assistante sociale, protection judiciaire de la jeunesse… Ce projet, Jonathan Ahovi en rêvait depuis 2000. Il a fallu longuement l’expliquer pour qu’il finisse par se réaliser. Yves Mamie, l’ancien directeur de l’hôpital, Jean Raquin, l’ancien président du Conseil général, Patrick Viverge, le conseiller général du canton l’ont défendu contre vents et marées. « Nous n’avons rien à envier à Dijon ou Besançon avec cet établissement. Il faut que les acteurs jurassiens ne doutent pas des possibilités de faire de belles choses pour les adolescents » insiste Jonathan Ahovi, qui aimerait « que les marques de soutien des autorités soient parfois davantage visibles… ».

Le comité de pilotage de la Maison des adolescents (24 membres, présidé par le Pr Bizouard, de Besançon), se réunira le 24 janvier prochain dans la structure (de 17 h à 18 h 30). Et plusieurs formations sont d’ores et déjà programmées à destinations de tous les professionnels de l’enfance et de l’adolescence. Pour le programme détaillé, joindre la coordinatrice.

(1) Anne Gérard, Tél. 03 84 69 24 90 (anne.gerard-antigone@wanadoo.fr)

Serge Dumont: Le progrés



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