vendredi 4 janvier 2013

Les familles pauvres sont-elles plus mal traitées en France ?

Une comparaison des revenus minima garantis dans douze pays européens

En définitif, les revenus garantis aux familles les plus pauvres en France à travers des dispositifs tels que le RMI et l’API sont inférieurs à ceux garantis dans les autres pays européens de niveau économique comparable
1.Même en prenant en compte les aides au logement qui constituent en France un élément majeur de soutien des familles modestes, il faudrait augmenter les revenus garantis de 50 % ou plus pour atteindre le niveau assuré dans des pays comme les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Islande, l’Autriche et le Danemark. Dans ces pays, les familles pauvres ne sont pourtant pas particulièrement considérées comme choyées. Une augmentation de plus de la moitié des barèmes des minima sociaux français serait nécessaire pour atteindre le seuil de pauvreté monétaire de référence utilisé par l’INSEE (Clerc, 2005 ; Allègre, Périvier, 2005)
2. Ce seuil est pourtant parmi les plus faibles des seuils existants (Concialdi, 2002). Pour atteindre le seuil de 60 % du revenu médian généralement retenu au niveau européen, un doublement des montants serait nécessaire
3. Une augmentation des minima sociaux n’est certes pas une mesure exclusive de nombreuses autres mesures « actives » complémentaires et souhaitables (formations, emplois aidés, relèvement des bas revenus d’activité, services, modes de garde et moyens de transports disponibles et accessibles, etc.). Mais la paupérisation des minima sociaux, qui équivaut à une insécurisation des parcours familiaux, ne peut continuer à tenir lieu de stratégie de retour à l’emploi, d’autant que même si une telle orientation, accompagnée d’autres mesures « actives » s’avérait efficace, elle ne le serait pas pour tous et pas avant longtemps (Périvier, 2006). Reste qu’au seul vu de la comparaison internationale, une augmentation des revenus minima devrait s’imposer comme une priorité pour les bénéficiaires et leurs enfants.

 Consulter l'étude compléte  http://www.politiquessociales.net/IMG/pdf/R54-2.pdf


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