Incarnation locale de
"l'Alternative à Gauche" ,
la tête de liste jurassienne adoubée simultanément par le Parti Communiste, le
Parti de Gauche, le Front de Gauche, Mouvement Républicain et Citoyen, La
Nouvelle Gauche Socialiste et différents
mouvements d'initiative populaire, s'explique sur ses ambitions et ses
orientations, à moins d'un mois du premier tour des élections régionales.
Patrick
Viverge, vous êtes la tête de liste départementale estampillée
"L'alternative à Gauche" en lice pour les prochaines élections
régionales de décembre. Qu'attendez-vous de ce scrutin?
Un large rassemblement de Partis et de citoyens me font confiance, j’y suis très sensible , c’est une
responsabilité nouvelle à assurer au service de nos concitoyens.
Nous souhaitons montrer
qu’il n’y a pas de fatalité, une alternative est possible.
Des personnes sans étiquettes politiques,
associées à d’autres issues d’un large
rassemblement de partis, veulent
s’engager et résister pour
montrer que des solutions concrètent existent pour le mieux vivre des Français.
En Grèce en Espagne partout en Europe même aux Etats Unis
des citoyens se lèvent pour refuser cette politique libérale inacceptable qui
n’apporte que l’austérité et la souffrance.
Le CAC 40 a augmenté de plus de 10% en octobre et les salaires,
les retraites de combien ? Allons-nous continuer à accepter cela ?
Si vous êtes en passe
d'atteindre ?(10) % et de vous maintenir
au second tour, le ferez-vous, quitte à faire perdre la gauche ? Ou
inviterez-vous vos électeurs à reporter leurs suffrages sur Marie-Guite Dufay
qui incarne pourtant à vos yeux l'austérité et la ligne socialo-libérale
assumée du gouvernement Valls ?
Nous associer aux Socialistes dés maintenant n’aurait pas de sens.
Nous avons des marqueurs forts que je vous invite à retrouver dans notre programme sur lesquels nous ne transigerons pas.
Coopération ou non est donc de la responsabilité de tous et nous serons très exigeants à l’aube du second tour mais accessibles, une synthèse est toujours possible.
Justement, quel est votre avis sur la
situation nationale et le bilan des trois années menée sous la présidence de
François Hollande ?
Je suis, comme
beaucoup de personnes, déçu car les
mesures mises en place pour diminuer le chômage qui se sont révélées
inefficaces.
Pourtant il y a des solutions qui ont fait leurs preuves.
Comme le dit l’économiste Pierre Larrouturou, la plus évidente, est celle que les Canadiens ont adoptée avec
succès contre les licenciements. Elle éviterait des ruptures comme celles qu’on s’apprête à vivre chez Air
France ou à la Société Générale. Au lieu de réduire de 20% les effectifs, les
entreprises canadiennes réduisent le
temps de travail. Les salaires baissent aussi, certes, mais une aide de l’Assurance chômage permet de maintenir 98%
du revenu. La mise en œuvre de ce mécanisme est très simple : rien à voir avec
le système très contraignant et très long du chômage partiel à la française. L’Allemagne a adopté en 2009 un système similaire : le
Kurzarbeit, ou travail à temps adapté.
Environ
1,5 millions d’Allemands sont concernés. Si on
avait adopté la méthode canadienne ou allemande, "Travailler moins pour licencier moins", on aurait 1
million de chômeurs en moins en France ! »
Les
logements sont 30% plus cher que dans le
reste de l’Europe.
Les néerlandais ont mobilisé l’épargne retraite pour l’investir
dans la construction de logements, un investissement rentable à long terme. En France nos 37 milliards du Fonds de Réserve des
Retraites, sont actuellement placés sur
les marchés financiers...
Comment considérez-vous le rapprochement entre
les deux entités bourguignonnes et franc-comtoises ? Etait-il selon vous
réellement nécessaire ?
Des Régions plus fortes doivent éviter que les grandes décisions du
développement territorial se prennent qu’à Paris. Chaque fois que la démocratie
se rapproche des capitales régionales, le citoyen doit y gagner. En revanche
cela n’apportera aucune économie et nécessitera de la part des élus de ne pas
cumuler des mandats électifs pour rester proche et à l’écoute des citoyens.
La
limite du cumul des indemnités par une loi serait dissuasive.
Quelles grandes orientations envisagez-vous pour la grande région ?
Quelles sont les carences que vous avez identifiées et les solutions que vous
proposez ?
Le Conseil Régional intervient sur, l’emploi, l’économie,
les transports de proximité, les transports scolaires, les lycées, l’université,
la formation professionnelle, la culture, l’environnement, la mutation
écologique.
Ses décisions concernent notre vie quotidienne.
Trois axes prioritaires inspirent nos propositions et
notre action :
1) Développer l’emploi et les qualifications
humaines dans la perspective d’un autre
modèle productif.
2) Promouvoir l’égalité des droits et la solidarité entre
les personnes, et entre les territoires.
3) Aller vers une démocratie citoyenne : réunions
publiques décentralisées, rencontres périodiques avec les grandes
organisations citoyennes régionales (associatives,
chambres consulaires, réseaux sociaux
etc )
La première mesure à prendre est d’améliorer le pouvoir d’achat
en faisant un moratoire sur les intérêts d’emprunts des
banques.
Aujourd’hui nous avons des emprunts à 2% alors que la
croissance est à 0. C’est un prélèvement excessif alors
que nous avons 63 milliards d’euros en dépôts dans ces mêmes banques qui est
notre argent provenant de nos placements. Exiger un effort des banques
permettrait de participer au financement
de nos nombreuses propositions.
La préservation des écosystèmes doit
désormais être considérée comme une dimension à intégrer dans les différents
projets de développement sans jamais oublier que les hommes sont partie
intégrante des écosystèmes. Notre région a des atouts dans ces domaines de
compétences mais pour répondre à ces défis, il faut une industrie puissante,
créatrice d’emplois qualifiés.
Passons maintenant à quelques thématiques plus locales... Quel est
votre avis sur l'implantation du Center Parcs à Poligny ?
Je suis résolument
opposé au financement public d’entreprises ayant des filiales dans les paradis
fiscaux.
Qui peut
accepter que l’on permette à une entreprise, ne payant pas son dû d’impôts, c’est à dire refusant de participer au
financement de nos retraites, de notre protection sociale, de notre santé, de faire des bénéfices importants
et sans risque dans nos forêts Jurassiennes ! Cela bien évidemment avec
notre argent ! Je ne parle même pas de l’impact environnemental d’un énorme parc hôtelier et d’une « serre piscine » chauffée toute l’année à 29 degrés. On
nous fait croire à la création de 400 emplois cela sans aucune garantie. Pour
moi c’est résolument non.
Nous avons la capacité, l’intelligence, la compétence
et le sens de l’innovation pour faire mieux moins cher et en respectant
l’environnement. Des collectifs comme contact@id-jura.fr y travaillent
avec enthousiasme et détermination.
Et sur l'aéroport Dole-Tavaux ? Un sujet à
vocation régionale par excellence...
J’ai toujours
défendu l’aéroport de Dole considérant
que celui de Bourgogne n’avait pas d’avenir pour des
raisons géographique et de coût de fonctionnement. Notre aéroport Jurassien doit devenir l’aéroport de la
grande région. Nous étions très peu au Conseil Général du Jura à défendre
cette idée.
Il est réducteur de penser
qu’un aéroport n’a pour fonction que de transporter des voyageurs en vacance. Bien
géré, il doit attirer des entreprises
mais aussi de la formation dont les besoins dans les métiers de l’aéronautique sont
importants.
Il y a plus de 10 ans André Vauchez Député, lançait l’idée de la
déconstruction d’avions sur le site. Formidable idée novatrice permettant la
création de nombreux emplois, de
nouveaux métiers de nouvelles filières.
Dans les vingt prochaines années on estime à 8 000 le nombre d’avions
dans le monde qui seront démantelés. 90% des matériaux sont recyclés. Des
aéroports ont saisi cette opportunité comme Châteauroux ou Tarbes et
nous ?
Allons-nous continuer à participer au financement Ryannair aux
profits colossaux, un milliard d'euros
le premier semestre 2015.
Il y a mieux à faire en matière de
transport et de développement économique.
Enfin, quel message
souhaiteriez-vous faire passer afin de convaincre vos électeurs potentiels,
notamment les abstentionnistes, de vous apporter leur voix ?
Je suis convaincu que nous somme à la veille d’un grand
changement politique et économique par ce que le système dans lequel nous
vivons a montré ses limites.
Ce changement est attendu par de nombreux
économistes à travers le monde comme Joseph Stiglitz prix Nobel d’économie et
bien d’autres. Qui prévoyait la chute du mur de Berlin six mois avant ?
Je
comprends les personnes qui ont perdu espoir. L’abstention,
l’exclusion, reporter la faute sur l’autre n’est pas la solution.
L’avenir,
nous devons le construire ensemble dans l’ouverture
et la concertation c’est pour cela que notre liste « L’Alternative à
Gauche » est composée de 50% de personnes n’appartenant à aucun parti et
50% de personnes issues de huit mouvements et partis différents.
Ce large
rassemblement porte des idées nouvelles des propositions nouvelles précises et
chiffrées.
Avancer et se
battre pour le bien de tous avec enthousiasme et détermination par ce qu’il n’y
a pas de fatalité, par ce que le véritable changement est possible , il se dessine partout dans le monde il est notre choix !
Il n’est pas question d’améliorer un système à bout de
souffle, d’attendre, mais de participer
à son changement. On n’a pas inventé l’ampoule électrique en améliorant la
bougie.
Nous avons les moyens d’y arriver par ce
que nous sommes un pays riche, la sixième puissance économique mondiale, un peuple
riche de sa diversité, de son ingéniosité, de son inventivité, de son courage.
Toutes nos propositions sont accessibles sur notre site /http://www.alternativeagauche.com/
Propos recueillis par Cyril Kempfer pour l'Hebdo 39
Propos recueillis par Cyril Kempfer pour l'Hebdo 39
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