dimanche 25 août 2013

Les prévisions quasi nulles du PIB français impliquent de changer de modèle économique.

Les prévisions quasi nulles du PIB français, entre -0,1% et 0,1%, impliquent de changer de modèle économique.

«facture énergétique».

Ce modèle sans croissance ou de croissance très faible pourrait pourtant rapidement s’imposer à nous. Et conduire, pour être vivable, à un bouleversement de notre société.
Première condition, si le gâteau cesse de grossir : réduire les inégalités.«Une nouvelle répartition des revenus sera indispensable, prévient l’économiste Jean-Marie Harribey, sans quoi ce sera le chaos social.»Car si en période de croissance, les besoins sociaux supplémentaires peuvent être financés par le surplus de production, une économie sans croissance devra revoir, de façon radicale, son modèle redistributif.

Second impératif, réduire le temps de travail : «Aujourd’hui, le partage du temps de travail existe, mais il est absurde. Il se fait entre des millions d’actifs qui travaillent 39 heures et 4 millions de chômeurs qui travaillent zéro heure», dénonce l’essayiste et avocat du passage à la semaine de quatre jours, Pierre Larrouturou. «En échange d’un gel des salaires pendant un ou deux ans, et d’une exonération des cotisations chômage pour les employeurs qui jouent le jeu, soit 8% de coûts en moins, on pourrait exiger 10% d’embauches», détaille ainsi Pierre Larrouturou.

Troisième phase : la transition énergétique. Pour des raisons liées au réchauffement climatique, mais aussi économiques. «75% de notre déficit commercial est dû à la facture énergétique, rappelle ainsi Jean-Marie Harribey. Si on arrive à rénover le bâti ancien, cela veut dire qu’on fait d’énormes économies d’énergie.» En développant également les énergies renouvelables, l’investissement serait néanmoins considérable : «L’équivalent de 3% du PIB pendant au moins une décennie, ne serait-ce que pour amorcer la dynamique», ajoute Harribey.

Ce qui nécessiterait, quatrième condition et non des moindres, «d’arrêter de se focaliser sur les déficits publics», précise Benjamin Coriat.

Car évoluer d’un système quantitatif actuel à un modèle qualitatif ne se fera pas du jour au lendemain. Cette transition nécessitera un vrai changement de société, dans ses structures, comme dans son état d’esprit. En passant du superflu au nécessaire, cette évolution permettra aussi de développer d’autres richesses, comme les liens sociaux ou la culture, plaident ses défenseurs. En délaissant le système productiviste, elle pourrait aussi… sauver la planète. Et si la panne de croissance n’était pas là tout à fait

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