mercredi 2 décembre 2015

Assemblée citoyenne Manège de Brack

Quatre temps:
Tables rondes
Discours
Repas
Concert
150 personnes avec la participation de Nathalie Vermorel tête de liste de" l'Alternative à Gauche"







mardi 17 novembre 2015

"L'ALTERNATIVE A GAUCHE : Elections Régionales

Incarnation locale de "l'Alternative à Gauche" , la tête de liste jurassienne adoubée simultanément par le Parti Communiste, le Parti de Gauche, le Front de Gauche, Mouvement Républicain et Citoyen, La Nouvelle Gauche Socialiste et  différents mouvements d'initiative populaire, s'explique sur ses ambitions et ses orientations, à moins d'un mois du premier tour des élections régionales. 

Patrick Viverge, vous êtes la tête de liste départementale estampillée "L'alternative à Gauche" en lice pour les prochaines élections régionales de décembre. Qu'attendez-vous de ce scrutin? 

Un large rassemblement de Partis et de   citoyens me font    confiance, j’y suis très sensible , c’est une responsabilité nouvelle à assurer au service de nos concitoyens.
Nous souhaitons    montrer qu’il n’y a pas de fatalité, une alternative est possible.  
Des personnes sans étiquettes politiques, associées à d’autres issues  d’un large rassemblement de partis,   veulent s’engager et résister    pour montrer que des solutions concrètent existent pour le mieux vivre des Français.
En Grèce en Espagne partout en Europe même aux Etats Unis des citoyens se lèvent pour refuser cette politique libérale inacceptable qui n’apporte que l’austérité et la souffrance. 
Le CAC 40 a  augmenté de plus de 10% en octobre et les salaires, les retraites de combien ? Allons-nous continuer à accepter cela ? 

Si vous êtes en passe d'atteindre ?(10) % et  de vous maintenir au second tour, le ferez-vous, quitte à faire perdre la gauche ? Ou inviterez-vous vos électeurs à reporter leurs suffrages sur Marie-Guite Dufay qui incarne pourtant à vos yeux l'austérité et la ligne socialo-libérale assumée du gouvernement Valls ?

Nous associer aux Socialistes  dés maintenant n’aurait pas de sens.
Nous avons des marqueurs forts que je vous invite à retrouver dans notre programme sur lesquels nous ne transigerons pas. 
Coopération  ou non est donc de la responsabilité de tous et nous serons très exigeants à l’aube du second tour mais accessibles, une synthèse est toujours possible.

Justement, quel est votre avis sur la situation nationale et le bilan des trois années menée sous la présidence de François Hollande ?

Je suis,  comme beaucoup de personnes,  déçu car les mesures mises en place pour diminuer le chômage qui se sont révélées inefficaces. 
Pourtant il y a des solutions qui ont fait leurs preuves. 
 Comme le dit l’économiste Pierre Larrouturou,  la plus évidente,  est celle que les Canadiens ont adoptée avec succès contre les licenciements. Elle éviterait des ruptures  comme celles qu’on s’apprête à vivre chez Air France ou à la Société Générale. Au lieu de réduire de 20% les effectifs, les entreprises canadiennes réduisent  le temps de travail. Les salaires baissent aussi, certes, mais une aide  de l’Assurance chômage permet de maintenir 98% du revenu. La mise en œuvre de ce mécanisme est très simple : rien à voir avec le système très contraignant et très long du chômage partiel à la française.  L’Allemagne a adopté en 2009 un système similaire   : le Kurzarbeit, ou travail à temps adapté.  
Environ 1,5 millions d’Allemands sont concernés. Si on avait adopté la méthode canadienne ou allemande, "Travailler moins pour licencier moins", on aurait 1 million de chômeurs en moins en France ! »

Les logements sont  30% plus cher que dans le reste de l’Europe.
Les néerlandais ont  mobilisé l’épargne retraite pour l’investir dans la construction de logements, un investissement   rentable à long terme. En France nos  37 milliards du Fonds de Réserve des Retraites, sont actuellement  placés sur les marchés financiers...

Comment considérez-vous le rapprochement entre les deux entités bourguignonnes et franc-comtoises ? Etait-il selon vous réellement nécessaire ?

Des Régions plus fortes   doivent éviter que les grandes décisions du développement territorial se prennent qu’à Paris. Chaque fois que la démocratie se rapproche des capitales régionales, le citoyen doit y gagner. En revanche cela n’apportera aucune économie et nécessitera de la part des élus de ne pas cumuler des mandats électifs pour rester proche et à l’écoute des citoyens.  
La limite du cumul des indemnités par une loi serait dissuasive.

Quelles grandes orientations envisagez-vous pour la grande région ? Quelles sont les carences que vous avez identifiées et les solutions que vous proposez ?

Le Conseil Régional intervient sur, l’emploi, l’économie, les transports de proximité, les transports  scolaires, les lycées, l’université, la formation professionnelle, la culture, l’environnement, la mutation écologique.    
Ses décisions concernent notre vie quotidienne.

Trois axes prioritaires inspirent nos propositions et notre action :
1) Développer l’emploi et les qualifications humaines  dans la perspective d’un autre modèle productif.
2) Promouvoir l’égalité des droits et la solidarité entre les personnes, et entre les territoires.
3) Aller vers une démocratie citoyenne : réunions publiques décentralisées, rencontres périodiques avec les grandes organisations  citoyennes régionales (associatives, chambres   consulaires, réseaux sociaux etc )

La première mesure à prendre est d’améliorer le pouvoir d’achat  en faisant  un moratoire sur les intérêts d’emprunts des banques.
Aujourd’hui nous avons des emprunts à 2% alors que la croissance est à 0. C’est un prélèvement excessif  alors que nous avons 63 milliards d’euros en dépôts dans ces mêmes banques qui est notre argent provenant de nos placements. Exiger un effort des banques permettrait de participer au financement  de nos nombreuses propositions.

La préservation des écosystèmes doit désormais être considérée comme une dimension à intégrer dans les différents projets de développement sans jamais oublier que les hommes sont partie intégrante des écosystèmes. Notre région a des atouts dans ces domaines de compétences mais pour répondre à ces défis, il faut une industrie puissante, créatrice d’emplois qualifiés.

Passons maintenant à quelques thématiques plus locales... Quel est votre avis sur l'implantation du Center Parcs à Poligny ?

Je suis résolument opposé au financement public d’entreprises ayant des filiales dans les paradis fiscaux
Qui peut accepter que l’on permette à une entreprise, ne payant pas son dû d’impôts,  c’est à dire refusant de participer au financement de nos retraites, de notre protection sociale, de  notre santé, de faire des bénéfices importants et sans risque dans nos forêts Jurassiennes ! Cela bien évidemment  avec notre argent ! Je ne parle même pas de l’impact environnemental   d’un énorme parc hôtelier  et d’une « serre piscine » chauffée toute l’année à 29 degrés.   On nous fait croire à la création de 400 emplois cela sans aucune garantie. Pour moi c’est résolument non
Nous avons la capacité, l’intelligence, la compétence et le sens de l’innovation pour faire mieux moins cher et en respectant l’environnement.  Des collectifs comme  contact@id-jura.fr  y travaillent avec enthousiasme et détermination.  

 Et sur l'aéroport Dole-Tavaux ? Un sujet à vocation régionale par excellence...

J’ai toujours défendu l’aéroport de Dole  considérant que celui de   Bourgogne n’avait pas d’avenir pour des raisons géographique et de coût de fonctionnement.  Notre aéroport Jurassien doit  devenir l’aéroport de la grande région. Nous étions très peu au Conseil Général du Jura à défendre cette idée. 
Il est réducteur  de penser qu’un aéroport n’a pour fonction que de transporter des voyageurs en vacance. Bien géré, il  doit attirer des entreprises mais aussi de la formation dont les  besoins     dans les métiers de l’aéronautique sont importants. 
Il y a plus de 10 ans André Vauchez Député, lançait l’idée de la déconstruction d’avions sur le site. Formidable idée novatrice permettant la création de nombreux emplois,  de nouveaux métiers de nouvelles filières.
Dans les vingt prochaines années on estime à 8 000 le nombre d’avions dans le monde qui seront démantelés. 90% des matériaux sont recyclés. Des aéroports ont saisi cette opportunité comme Châteauroux ou Tarbes et nous ? 
Allons-nous continuer à participer au financement Ryannair aux profits colossaux,   un milliard d'euros le premier semestre 2015.  
Il y a mieux à faire en matière de transport et de développement économique.

Enfin, quel message souhaiteriez-vous faire passer afin de convaincre vos électeurs potentiels, notamment les abstentionnistes, de vous apporter leur voix ?

Je suis convaincu que nous somme à la veille d’un grand changement politique et économique par ce que le système dans lequel nous vivons a montré ses limites. 
Ce changement est attendu par de nombreux économistes à travers le monde comme Joseph Stiglitz prix Nobel d’économie et bien d’autres. Qui prévoyait la chute du mur de Berlin six mois avant ?   
Je comprends   les personnes qui ont perdu  espoir. L’abstention, l’exclusion, reporter la faute sur l’autre n’est pas la solution. 
L’avenir, nous devons le construire ensemble  dans l’ouverture et la concertation c’est pour cela que notre liste « L’Alternative à Gauche » est composée de 50% de personnes n’appartenant à aucun parti et 50% de personnes issues de huit mouvements et partis différents. 
Ce large rassemblement porte des idées nouvelles des propositions nouvelles précises et chiffrées. 

Avancer et  se battre pour le bien de tous avec enthousiasme et détermination par ce qu’il n’y a pas de fatalité, par ce que le véritable changement est possible ,  il se dessine partout dans le monde il est notre choix !
Il n’est pas question d’améliorer un système à bout de souffle, d’attendre,  mais de participer à son changement. On n’a pas inventé l’ampoule électrique en améliorant la bougie. 

Nous avons les moyens d’y arriver   par ce que nous sommes un pays riche, la sixième puissance économique mondiale, un peuple riche de sa diversité, de son ingéniosité, de son inventivité, de son courage.

Toutes nos propositions sont accessibles sur notre site  /http://www.alternativeagauche.com/

Propos recueillis par Cyril Kempfer pour l'Hebdo 39 







 .  

dimanche 15 novembre 2015

Le beau commentaire d'un lecteur du New York Times sur les attentats de Paris

"La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent: la jouissance de la vie ici, sur terre, d'une multitude de manières: une tasse de café qui sent bon, accompagnée d'un croissant, un matin; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue; l'odeur du pain chaud; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas s'inquiéter des calories, de flirter et de fumer, et de faire l'amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n'importe quel livre, d'aller à l'école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard: après la mort. Aucun pays ne profite aussi bien de la vie sur terre que la France. Paris, on t'aime. Nous pleurons pour toi. Tu es en deuil ce soir, et nous le sommes avec toi. Nous savons que tu riras à nouveau, et chantera à nouveau, que tu feras l'amour, et que tu guériras, parce qu'aimer la vie fait partie de ce que tu es. Les forces du mal vont reculer. Elles vont perdre. Elle perdent toujours."

samedi 14 novembre 2015

Elections régionales

"L'alternative à gauche "
annonce qu'elle  suspend sa  campagne suite aux horribles événements survenus hier à Paris et Saint Denis .

L'heure est au recueillement  ,  à l'expression de notre solidarité avec
les familles des victimes , à la résistance face à la peur .."

mercredi 4 novembre 2015

Pierre Larrouturou : "Pourquoi je porte plainte contre le pouvoir"









En colère contre "l'inertie" de Hollande, ses conseillers, ses ministres, le leader de Nouvelle Donne porte plainte pour "non assistance à personne en danger" : les chômeurs. Il s'explique.

lundi 5 octobre 2015

Nouvelle Donne Franche Comté: Régionales












Nouvelle Donne  Franche Comté  fort de son expérience des dernières élections européennes et face à l'urgence suscitée par la dérive des gouvernements libéraux successifs a choisi de privilégier une alternative sociale, solidaire et écologique la plus large possible pour apporter rapidement les premières réponses à cette situation dégradée.
Cette démarche s'inscrit dans la volonté de développer la reprise en main de l'action publique par tou(te)s celles et ceux qui veulent décider librement de leur avenir.
C'est dans cet esprit que nous avions participé à une rencontre avec les partis de gauche le 17 septembre dernier et signé un communiqué ouvrant la porte à des discussions approfondies afin de créer une dynamique citoyenne basée sur le partage des décisions et qui rejette la logique traditionnelle des partis.
Hélas, les derniers échanges du 2 octobre, ont traduit des divergences marquées sur les valeurs socle de notre mouvement et n'ont pas permis d'aller plus avant dans le rapprochement.
Conscient de la nécessité d’œuvrer  pour apporter un réponse concrète et crédible à nos concitoyens, Nouvelle Donne  Franche Comté décide de soutenir le projet porté par la charte d'Avenir Citoyen sur la Bourgogne Franche-Comté qui peut être le trait d'union vers un large rassemblement et une alternative forte et vivante.
Nouvelle Donne Franche Comté

lundi 28 septembre 2015

Elections régionales en Bourgogne Franche-Comté

COMMUNIQUE DE PRESSE

Elections régionales en Bourgogne Franche-Comté 
Un autre choix possible à gauche 

Conscientes de leurs responsabilités face aux écueils des politiques d’austérité actuelles menées par le gouvernement Hollande-Valls, nos organisations ont ouvert des discussions pour construire une véritable alternative politique et citoyenne en vue des élections régionales.

Cette dynamique passe par la convergence de nos organisations, Ensemble, Nouvelle Donne, le PCF, le PG, le MRC, avec le rassemblement régional Avenir Citoyen et avec les différents appels départementaux pour une liste unitaire. Cette convergence se fera sur des fondamentaux : égalité des personnes, égalité des territoires, services publics de qualité, nouvelles façons de produire, d’échanger et de consommer, meilleure utilisation de l’argent public sur des projets utiles et démocratiquement consentis, transition énergétique, éthique des élus et non-cumul…

Large et progressiste, le rassemblement vise à proposer aux électeurs et aux électrices un projet régional citoyen, solidaire et écologique. C’est pourquoi, par le débat et la concertation, nous allons, dans les jours qui viennent, construire les axes de la campagne.

Nous avons l’ambition de construire un projet commun avec les citoyen-ne-s, projet capable d'intégrer les identités et pratiques militantes de chacun, sans que quiconque ne soit contraint à se renier.

Nos organisations se sont réunies le 17 septembre pour y travailler. Nous avons défini les bases du travail à mener ensemble, en faisant émerger des pratiques et des solutions nouvelles. D’autres forces veulent œuvrer pour une alternative écologique et de gauche, notamment Europe Ecologie-Les Verts. Nous les appelons à participer avec nous à cette démarche collective pour constituer un large front commun porteur d’une autre politique.

Ensemble, Nouvelle Donne Franche Comté, PCF, PG, MRC

mercredi 23 septembre 2015

AVENIR CITOYEN en Bourgogne et Franche-Comté

 

AVENIR CITOYEN

en Bourgogne et Franche-Comté

La Tenue de la première réunion de l’Assemblée Représentative de notre Rassemblement Citoyen a été l’occasion de travailler sur des propositions que nous rendons publiques et qui seront débattues jusqu’au 1er octobre avec tou-te-s les signataires de l’Appel, qui tiendront Forum en ligne et débat en Assemblée de signataires dans chaque département.
Les signataires porteront à la connaissance du public leur débat et tiendront publiquement leur assemblée afin de permettre au plus grand nombre de les rejoindre sur la base de l’Appel initial et des propositions suivantes :
Notre rassemblement se dote d’outils citoyens :
  • nous pouvons mettre à disposition des participant-e-s au rassemblement des outils de partage de connaissances, des outils d’écriture collaborative et un programme de formation aux méthodes de l’éducation populaire (Les premières formations se tiendront publiquement les 10, 11 et 17 octobre)
  • toutes les décisions seront prises horizontalement selon le principe d’un homme/une femme = une voix. Les prises de décision favoriseront la méthode du consentement. En dernier recours un vote à la majorité qualifiée de 70 % si utilepermettra de trancher.
  • nous souhaitons l’installation d’un porte-parolat composé de 4 personnes pour une durée de 6 mois. Les citoyen-ne-s devront adresser leurs candidatures à un Jury Citoyen tiré au sort parmi les signataires. Le Jury Citoyen statuera sur les porte-paroles entre le 4 et le 10 octobre 2015.
Le rassemblement Avenir Citoyen en Bourgogne et Franche-Comté a pour objectif politique :
  • D’être un émetteur politique visible y compris lors des échéances électorales afin de redonner envie de se mêler de politique aux citoyennes et citoyens dégoûte-e-s, désabusé-e-s ou découragé-e-s.
Nous appelons tou-te-s celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre et à converger sur des objectifs précis que nous appelons des « marqueurs citoyens ».
Nos marqueurs citoyens :
  • Le principe de la co-construction de chartes programme à partir des méthodes de l’éducation populaire –démocratie participative- en privilégiant le rapprochement des citoyennes et citoyens les plus éloigné-e-s de la politique. Nous refusons de participer à un « entre-soi » ne réunissant que des « spécialistes » de la politique.
  • La création d’un jury citoyen tiré au sort qui sera chargé de recevoir puis d’étudier les candidatures lors des échéances électorales à partir d’un cahier des charges co-élaboré par l’Assemblée Représentative du rassemblement. Tou-te-s les signataires se prononceront sur la propositions du Jury Citoyen.
  • La consultation de tou-te-s les signataires et la convocation de l’Assemblée Représentative en cas de convergences avec d’autres mouvements afin de prendre collectivement les décisions qui engagent la crédibilité du rassemblement Avenir Citoyen (questions de fonds, validation de listes co-construites et position de second tour par exemple)
  • Le respect du code éthique élaboré lors du Forum de Dijon et complété par les assemblées de signataires dans les départements : les signataires, porte-parole et candidat-e-s à d’Avenir Citoyen s’engagent à signer la Charte d’Anticor, à ne jamais cumuler les mandats et à ne pas renouveler le même mandat plus d’une fois.Tout au long d’un mandat nos élu-e-s s’engagent à revenir devant les citoyens pour vérifier la conformité entre leurs engagements et leurs actes .
  • La transition écologique et l’application du principe de la règle verte pour ne plus prélever dans le territoire régional plus que ce que la Terre ne peut régénérer en 1 an.
Ces principes et ces méthodes sont proposés par l’Assemblée Représentative d’Avenir citoyen pour mobiliser le plus grand nombre de nos concitoyennes et concitoyens autour des objectifs de solidarité et d’écologie contenus dans l’Appel Régional pour un Rassemblement Citoyen en Bourgogne et Franche-Comté que vous pouvez retrouver sur le site www.rassemblement-citoyen.org
  • Elections régionales des 6 et 13 décembre 2015
L’Assemblée Représentative prend acte de la volonté généralement exprimée dans les assemblées départementales de participer à cette échéance électorale pour rendre visible le rassemblement Avenir Citoyen, ses orientations politiques et ses méthodes différentes des habitudes des partis politiques.
L’Assemblée Représentative réaffirme notre volonté de participer au rassemblement des citoyen-ne-s qui partagent nos valeurs : honnêteté, désobéissance et résistance. Par conséquent Avenir Citoyen évaluera au fil du temps et en toute transparence, les éventuelles convergences possibles avec d’autres mouvements et organisations qui respecteraient les principes et marqueurs citoyens qui fondent son identité.
L’Assemblée Représentative d’Avenir Citoyen propose de lancer sans tarder une collecte de dons pour assurer le financement de ses campagnes et proposera un mandataire financier pour ce faire. Le Jury Citoyen soumettra la ou les candidatures à ce poste à tou-te-s les signataires.
Pour les chef-fe-s de file le jury citoyen proposera sa copie le 17 octobre à l’Assemblée représentative qui se réunira à 17 h.
Un vote en ligne sur les Chef-fe-s de file sera ouvert jusqu’au mardi 20 octobre à 20H
A Besançon le 19 septembre 2015

samedi 19 septembre 2015

Convergence Citoyenne et Écologique pour les Régions Bourgogne et Franche Comté. à tous les citoyens et aux forces qui partagent nos valeurs.














Un Code éthique et des marqueurs pour une Convergence Citoyenne et Écologique
pour les Régions Bourgogne et Franche Comté.

A tous les citoyens et aux forces qui partagent nos valeurs.
Propositions des signataires du Jura à l'Assemblée du 8 Septembre 2015

Honnêteté , désobéissance et résistance

Code éthique et non-cumul des mandats
✔ Les citoyens se constituent en assemblée de quartier ou de commune.
✔ Les décisions à tous les échelons se prennent à la manière d’un homme/une femme – une voix
✔ Toutes les prises de décisions en assemblée favoriseront la méthode du consentement et en dernier recours sous forme de vote à la majorité qualifiée (60-70% ?)
✔ Tous les représentants/élus doivent rendre compte du travail fait lors du mandat : contrôle de l’exécution du mandat par les assemblées
✔ Mandat renouvelable au maximum une fois
✔ Non cumul des mandats
✔ Le retour devant les citoyen-ne-s périodiquement en cours de mandat. La coélaboration avec les citoyen-ne-s des positions à prendre sur les questions qui se posent en cours de mandat (budget, projets, délibérations de principe...)

➔ L'autonomie vis-à-vis du PS

➔ Mise en place d'un jury citoyen tiré au sort pour retenir et proposer les candidatures et les portes paroles.

➔ Les marqueurs

✔ Une Assemblée représentative du Rassemblement citoyen BFC ou d'une
convergence citoyenne avec d'autres
• Pour animer la campagne ;
• Co-élaborer une charte programmatique commune
• Construire démocratiquement la position du 2ond tour :"la position à prendre pour le second Tour se prend par contentement de tous dans la coordination représentative de la convergence citoyenne et écologique ou démocratiquement par un vote en ligne de tous les signataires de la charte programmatique "
✔ Transition écologique et soutien à la maîtrise du Foncier pour limiter la déprise agricole
✔ Soutenir l'artisanat local et l'activité de proximité
✔ Conditionner les soutiens de la Région à une règle verte (impact écologique...).
Prendre en compte l'impact sur l'eau et le climat.
✔ Stopper la croissance aveugle, refus des GPII (Grands Projets Inutiles et Imposés)
✔ Ouvrir des espaces de gratuité et de nouveaux droits ( restauration scolaire transport en commun). Développer les services publics et les transports en commun
✔ Gérer les finances régionales selon des indicateurs de développement humain et non plus selon les indicateurs des banques/agences de notations.
✔ Exclure des marchés publics et des partenariats les entreprises ayant des filiales dans les paradis fiscaux .( exemple Pierre et Vacances...)
✔ Le rejet de la politique austéritaire telle que prônée et imposée par l'Europe de Bruxelles, le gouvernement et ses alliés.
✔ Le refus de la Réforme tel qu’elle est
✔ Un groupe commun « Citoyen et écologique » au Conseil Régional Bourgogne-Franche Comté

Rejoignez nous: c'est là  http://www.rassemblement-citoyen.org/





vendredi 4 septembre 2015

Au Canada, la relation entre extraction de gaz de schiste et séisme est établie

Voici une nouvelle pièce à ajouter au dossier épineux de l’exploitation des gaz de schiste. Une étude a convaincu la commission de réglementation de l’industrie pétrolière et gazière locale du lien direct entre le séisme qui a secoué la région nord-est de la Colombie-Britannique, au Canada, et le procédé d’extraction de la fracturation hydraulique.
Cette technique est régulièrement pointée du doigt par les partis et les organisations écologiques. Elle est en effet accusée de présenter des risques de contamination des nappes phréatiques. En Pennsylvanie, des traces d’additifs ont par exemple été retrouvés dans l’eau du robinet  des maisons voisines d’un champ de gaz de schiste. Pour en savoir plus C'est ici

lundi 24 août 2015

Remarquable conférence économique en Francais de Rafael Correa à la Sorbonne

Le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne a accueilli une conférence exceptionnelle (en français) de Rafael Correa, président de la République d’Équateur, à l’occasion de sa visite officielle en France.

Le 6 novembre 2013, lors de son passage en France, à l’université de la Sorbonne, Rafael Correa n’a guère été accueilli que par quelques journalistes du Monde diplomatique et d’autres titres moins diffusés – outre les autorités de l’université elle-même.
Alors qu’il s’agit d’un chef d’État, au même titre que les dirigeants régulièrement reçus en grande pompe par François Hollande ou ses prédécesseurs, le président équatorien n’a pas eu le droit à l’attention des grands médias.
Pourtant, l’intervention qu’il venait réaliser à Paris avait de quoi retenir l’attention dans un vieux continent dévasté par la crise économique. Défendant les principaux axes du « miracle équatorien » (faible taux de chômage, croissance soutenue, réduction de l’extrême pauvreté), il partageait une expérience enrichissante et des solutions originales aux problèmes socio-économiques traversés par toutes les sociétés.
C’est le décalage entre l’importance et la qualité de cette intervention et la faible attention qu’elle a retenue que Pierre Carles, Nina Faure et Aurore Von Opstal pointent, entre autres,dans leur documentaire Opération Correa, dont la première partie, Les Ânes ont soif, est d’ores et déjà disponible.

lundi 17 août 2015

9 experts financiers avertissent de l’imminence d’une grande crise financière














Pour lire l'article  :c'est ici

Joseph Stiglitz: Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce n’a aucun sens !

L’économiste américain Joseph Stiglitz est convaincu que le 3e plan de sauvetage de la Grèce ne sera d’aucune utilité. Dans son article publié par le New York Times, le Prix Nobel explique pourquoi il pense que les mesures imposées par la Troika à la Grèce ne mènent à rien, pour aucune des deux parties.
« J’ai passé la semaine dernière à Athènes à parler avec les citoyens, les jeunes, les vieux, les fonctionnaires en activité ou retraités, et je suis arrivé à la conclusion que ce qui est en jeu va bien au-delà de la Grèce et de l’Euro. » pour lire la suite :c'est ici

lundi 13 juillet 2015

Hebdo 39, Le non à l'austérité

Après avoir dit non à la montée de l’extrême droite,  le peuple grec    a dit non à l’austérité imposée par les technocrates de Bruxelles. Ce n’est pas un non à l’Europe   mais la volonté de voir s’installer un système politique et économique plus proche des citoyens, en rupture avec la toute-puissance de la finance mondiale, cet ennemi sans visage. Qui   accepterait  d’être saigné davantage quand on a déjà perdu 30% de son salaire ou de sa retraite ?

Avec courage, la Grèce berceau de la démocratie, s’est donné   les moyens de retrouver sa fierté.   Selon les économistes    Stiglitz prix Nobel ou Piketty, c’est toute l’Europe qui doit changer son modèle  économique.   Podémos en Espagne ou les Rassemblements Citoyens en France nous ouvrent  la voie.

Patrick Viverge  (Nouvelle Donne - Rassemblement Citoyen) interrogé par Cyril Kempfer
article complet :  http://dole-auxonne.hebdo39.fr/article-le-non-a-l-austerite-vu-d-ici...,6535.htm

samedi 11 juillet 2015

Grèce : où Alexis Tsipras veut-il en venir ?






En acceptant les anciennes propositions des créanciers, le premier ministre grec tente un coup de dés. Quelles sont ses ambitions ?
Avec la reprise des propositions des créanciers qui s’apparente à une victoire par procuration du « oui » au référendum du 5 juillet, Alexis Tsipras donne l’impression de renoncer à beaucoup de ses objectifs. Mais dans quel but le premier ministre hellénique a-t-il accepté ces concessions majeures ?

1. Faire repartir l’économie

L’objectif premier de l’hôte de Maximou, le Matignon grec, c’est évidemment de mettre fin à l’asphyxie économique et financière dont son pays est victime. La Grèce est presque coupée désormais du reste du monde en termes économiques. Les importations deviennent presque impossibles et les exportations très difficiles. Le règne de l’argent liquide menace par ailleurs les recettes publiques. La situation ne pouvait continuer. Un accord rapide vise à rétablir le fonctionnement normal du système bancaire. Si la Commission accepte de débloquer les 35 milliards d’euros bloqués pour « raison politique » en en faisant un usage massif et rapide, Alexis Tsipras peut compter sur une bonne dynamique d’ici à la fin de l’année qui s’accompagnera d’un effet « rattrapage » après 6 mois de gel de l’activité économique. Ceci pourrait faire passer en partie les premières mesures d’austérité.

2. Gagner du temps pour les “vraies” réformes

En laissant mourir le programme du 30 juin et en demandant un troisième plan, la Grèce sort de la politique des « plans à court terme. » Jusqu’au 30 juin, on négociait des financements de quelques mois au mieux, cette fois, le gouvernement grec demande un plan de trois ans. Ceci couvre une grande partie du mandat d’Alexis Tsipras et permet de réaliser les « vraies » réformes, celles pour lesquelles les Grecs ont porté ce gouvernement au pouvoir : amélioration des recettes fiscales, meilleure justice sociale et lutte contre l’oligarchie. S’il réussit à mettre en place ces réformes, les éléments « punitifs » du plan ne seront alors plus forcément nécessaires. Alexis Tsipras sera alors celui qui aura mis fin à la logique purement comptable de la troïka. On comprend alors mieux l’importance du référendum : il a permis de mettre fin à ce « nœud coulant » financier lié au maintien depuis février d’une logique de court terme.

3. Mettre les créanciers face à leurs responsabilités

En reprenant les mesures des créanciers, Alexis Tsipras les contraint en réalité à accepter sa proposition de restructuration de la dette à long terme. Si les créanciers refusent, leur intransigeance éclatera au grand jour et il sera difficile de tenir le discours habituel fustigeant des Grecs pas sérieux. Dès lors, la sortie de la zone euro, si elle a lieu, sera une expulsion politique et sa gestion sera justifiée face aux Grecs. S’ils acceptent, alors Alexis Tsipras pourra se vanter d’avoir réussi là où le gouvernement Samaras a échoué : obtenir une remise de dette à partir de 2022 qui va permettre de redonner de la visibilité aux investisseurs et aux agents économiques grecs. Il pourra aussi renforcer ainsi sa stature d’homme d’Etat travaillant pour la Grèce à long terme en étant celui qui a fait céder en Europe, pour la première fois Angela Merkel et Wolfgang Schäuble.

4. Renforcer sa position politique

Le référendum du 5 juillet a été une défaite politique cuisante pour l’opposition centriste et conservatrice qui sont apparues comme des forces aveuglément suivistes des ordres des créanciers. Aujourd’hui, Alexis Tsipras les prend au piège à nouveau en reprenant le texte pour lequel ils avaient fait campagne. Il détruit donc toute opposition sur sa droite. Sur sa gauche, c’est évidemment plus délicat, mais là encore, la victoire au référendum a tellement renforcé la position d’Alexis Tsipras et la tension économique est si forte, que la gauche de Syriza ne peut prendre le risque de renverser le gouvernement. Sans doute y aura-t-il de la mauvaise humeur, mais il est actuellement très difficile de prétendre faire campagne contre Alexis Tsipras. Comme Angela Merkel en Allemagne, le premier ministre grec renforce donc sa position politique avec cette proposition. Il serait donc parvenu, grâce au référendum, à échapper au « coup d’Etat financier » souhaité par Bruxelles et Berlin. Face à l’opinion, il peut prétendre incarner à la fois la rupture avec l’austérité unilatérale du passé, la résistance face à la dureté des créanciers et la responsabilité. C’est finalement le cœur de son mandat du 25 janvier : infléchir la politique sans sortir de l’euro.

5. Garantir les acquis

Si la proposition grecque est une capitulation au regard du « non » du référendum et même des propositions grecques du 1er juillet. Mais ce n’est pas une capitulation au regard de la situation de départ du gouvernement. Il est faux d’affirmer que le gouvernement grec aurait obtenu la même chose sans lutter. D’abord, parce que, comme on l’a dit, on parle désormais d’un plan de trois ans. Ensuite, parce que le gouvernement a obtenu de vrais succès : acceptation d’une réforme du marché du travail conforme aux standards de l’OCDE et de l’OIT, pas de baisses de salaires ni de réductions d’effectifs dans la fonction publique, des retraites en partie préservées, un effort socialement mieux réparti en dépit de la hausse de la TVA (mais l’électricité reste à 13 %). Alexis Tsipras a estimé qu’une sortie de la zone euro aurait mis en danger ces acquis.
Au final, le plan d’Alexis Tsipras semble plus élaboré qu’il n’y paraît au premier regard. La fonction du référendum ne semble pas non plus si futile qu’on pourrait le croire. Mais le premier ministre grec prend néanmoins un risque majeur, car les Grecs vont à nouveau devoir accepter des sacrifices importants et douloureux. Le risque, c’est aussi que le gouvernement Tsipras ne soit dépendant des « revues » de la troïka et ne devienne qu’un fondée de pouvoir des créanciers comme ses prédécesseurs. Au-delà de l’accord, son application sera donc un élément à surveiller de près…
Source : Romaric Godin, pour La Tribune, le 10 juillet 2015.

vendredi 10 juillet 2015

Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques

Idée reçue n°1 : Annuler la dette grecque : 636 € par Français ?

Le discours officiel sur la Grèce

« Il n’est pas question de transférer le poids de la dette grecque du contribuable grec au contribuable français » (Michel Sapin, ministre de l’Économie, Europe N°1, 2/02), « une ardoise de 735 € par Français » (Le Figaro, 8 janvier), 636 € selon TF1 (2 février).

Pourquoi c’est faux ?

La France est engagée à la hauteur de 40 milliards € par rapport à la Grèce : une petite partie a été prêtée à ce pays dans le cadre de prêts bilatéraux, le reste (environ 30 milliards d’euros) étant apporté en garantie au Fonds européen de solidarité financière [1] (FESF), lequel a emprunté sur les marchés financiers pour prêter à la Grèce.
Dans les deux cas ces prêts sont déjà comptabilisés dans la dette publique française (environ 2000 milliards €). Leur annulation n’augmenterait donc pas la dette.
La France devra-t-elle débourser ces sommes en cas d’annulation de la dette grecque ? Non, car en fait, la France, comme la plupart des pays, ne rembourse jamais vraiment sa dette. Lorsqu’un emprunt vient à échéance, la France le rembourse en empruntant de nouveau. On dit que l’État fait « rouler sa dette ».
La seule chose que perdraient les contribuables français, ce sont les intérêts versés par la Grèce, soit 15 € par Français et par an [2].
La BCE pourrait résoudre facilement le problème de la dette grecque. Elle pourrait rayer d’un trait de plume les 28 milliards qu’elle détient. Elle pourrait racheter aux institutions publiques (États, FESF) les titres grecs qu’ils détiennent, et les annuler également. Ou bien les transformer – comme le demande la Grèce – en obligations perpétuelles, avec un taux d’intérêt fixe et faible, et pas de remboursement du capital. De toute façon une banque centrale ne court aucun risque financier puisqu’elle peut se refinancer elle-même par création monétaire.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

En France aussi la dette publique est insoutenable et ne pourra pas être remboursée. Les taux d’intérêt sont très faibles aujourd’hui ? Oui, mais c’est parce que la France mène une politique d’austérité qui plaît aux marchés financiers. C’est aussi parce que les investisseurs financiers ne veulent plus courir le risque d’investissements dans le secteur productif. Pour en finir avec cette politique en France et en Europe, il faudra aussi alléger le poids des dettes, d’une façon ou d’une autre : restructuration, remboursement partiel par un prélèvement exceptionnel sur les grandes fortunes, annulation partielle… toutes les hypothèses doivent être étudiées et faire l’objet de choix démocratiques.

Idée reçue n°2 : Quand on doit, on rembourse ?

Le discours officiel sur la Grèce

« La Grèce devra rembourser sa dette » (Michel Sapin, 2 février) « Une dette est une dette. Rembourser est un devoir éthique pour un État de droit » (Marine Le Pen, 4 février)

Pourquoi c’est faux ?

Sauf rares exceptions, un État ne rembourse pas sa dette : il ré-emprunte pour faire face aux échéances. Au budget de l’État figurent les intérêts de la dette, jamais le remboursement de la somme empruntée (le principal). Contrairement à un particulier, l’État n’est pas mortel, il peut s’endetter sans fin pour payer ses dettes. C’est la différence avec l’emprunt d’une mère de famille qui, elle, est obligée de rembourser sa dette.
Mais quand les marchés financiers ne veulent plus prêter à un État, ou exigent des taux d’intérêt exorbitants, et que l’État n’a plus accès à la création monétaire de la Banque Centrale de son pays, les choses se gâtent. C’est pourquoi en 2011, quand les banques ont pris peur devant les difficultés de la Grèce, la BCE et les États européens ont du lui prêter.
C’est ce qui leur permet aujourd’hui d’exercer un brutal chantage en menaçant de couper les crédits à la Grèce si son gouvernement maintient les mesures anti-austérité promises aux électeurs : hausse du SMIC et des retraites, ré-embauche des fonctionnaires licenciés, arrêt des privatisations.
De nombreuses expériences historiques de pays surendettés (Allemagne 1953, Pologne 1991, Irak 2003, Équateur 2008, Islande 2011, Irlande 2013…) ont pourtant abouti à la même conclusion : quand la dette est trop lourde (190 % du PIB pour la Grèce !), il faut l’annuler et/ou la restructurer pour permettre un nouveau départ.
Chacun sait – même le FMI et la BCE – que l’actuel fardeau de la dette est trop lourd pour la Grèce. Une renégociation est nécessaire, portant sur une annulation partielle, sur les taux d’intérêt et l’échéancier. Il faut pour cela une conférence européenne sur la dette comme ce fut le cas en 1953 pour la République Fédérale Allemande.
Pour être efficace cette conférence doit pouvoir prendre appui sur les travaux d’une commission internationale et citoyenne d’audit de la dette grecque. Cet audit déterminera quelles est la part légitime de la dette, dont il convient de s’acquitter, même avec taux d’intérêt et des délais renégociés, et la part illégitime, qui peut être contestée.
Est légitime la dette contractée légalement pour financer des investissements ou des politiques profitables à la population. Est illégitime la dette qui n’a pas servi les intérêts de la population, mais a bénéficié à des minorités privilégiées. Selon la jurisprudence internationale, une dette peut même avoir un caractère odieux ou être illégale, selon la façon dont elle a été contractée.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

En France aussi, une démarche large d’audit citoyen est nécessaire pour sensibiliser l’opinion et montrer qui sont les véritables bénéficiaires du système de la dette. Le premier rapport d’audit citoyen publié en mai 2014 a montré que 59 % de la dette française pouvait être considérée comme illégitime, de par son origine (taux d’intérêt excessifs, cadeaux fiscaux). Restructurer la dette française dégagerait des ressources pour les services publics, la transition écologique… Nous allons organiser une conférence européenne des mouvements sociaux sur la dette, afin de généraliser la démarche.

Idée reçue n°3 : Les Grecs se sont goinfrés, ils doivent payer ?

Le discours officiel sur la Grèce

La Grèce, c’est une « administration pléthorique, 7 % du PIB contre 3 % en Europe », une « difficulté à lever l’impôt et à maîtriser les dépenses » (Claudia Senik, économiste)

Pourquoi c’est faux ?

Selon l’OCDE, les fonctionnaires représentaient en Grèce 7 % de l’emploi total en 2001, et 8 % en 2011, contre 11 % en Allemagne et 23 % en France (incluant la sécurité sociale). Les dépenses publiques de la Grèce représentaient en 2011 42 % du PIB contre 45 % (Allemagne) et 52 % (France).
Pourquoi donc, avant même la crise financière et la récession, la dette publique grecque était-elle déjà de 103 % du PIB en 2007 ? Une étude récente montre que la flambée de la dette grecque ne résulte pas du tout d’une gabegie de fonctionnaires et de prestations sociales. Les dépenses sont restées globalement constantes en % du PIB, de 1990 jusqu’à 2007. Comme en France, ce sont les taux d’intérêt excessifs et les cadeaux fiscaux qui ont gonflé la dette. Mais en plus, les diktats de la Troïka (Commission européenne, BCE et FMI) ont fait plonger le PIB grec de 25 % depuis 2010, ce qui a provoqué mécaniquement une hausse de 33 % du rapport entre la dette et le PIB !
Les taux d’intérêt exigés par les prêteurs entre 1990 et 2000 ont été extravagants : en moyenne 7,5 % (taux réel corrigé de l’inflation), pour une croissance du PIB de 2,5 %. D’où un effet « boule de neige » : l’État grec s’est endetté pour parvenir à payer ces intérêts exorbitants. Si le taux d’intérêt réel était resté limité à 3 %, la dette publique grecque aurait représenté 64 % du PIB en 2007 au lieu de 103 %.
Concernant les recettes publiques, pour remplir le critère de Maastricht sur le déficit maximum de 3 %, la Grèce a très fortement augmenté les impôts dans les années 1990 : de 28 % à 42 % du PIB. Mais dès l’entrée dans la zone euro en 2001, les riches grecs ont fait la fête. Ainsi entre 2004 et 2008 la Grèce a réduit les droits de succession, diminué par deux fois les taux d’imposition sur le revenu et décrété trois lois d’amnistie fiscale pour les fraudeurs (Études économiques de l’OCDE, Grèce 2009). Les recettes fiscales sont retombées à 38 % du PIB. Si elles avaient gardé leur niveau de 2000, la dette publique grecque aurait représenté, en 2007, 86 % du PIB au lieu de 103 %.
Au total, avec des taux d’intérêt « raisonnables » et un simple maintien des recettes publiques, la dette grecque aurait été deux fois plus faible en 2007. Autrement dit on peut considérer que la moitié de la dette grecque était illégitime à cette date : elle a découlé d’une ponction opérée par les créanciers, nationaux ou étrangers, et d’une baisse des impôts au bénéfice principal des plus riches. L’explosion de la dette depuis 2007, quant à elle, est entièrement due à la récession infligée par la Troïka. Elle est donc encore plus illégitime.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique a déjà montré que les mêmes mécanismes (taux d’intérêt excessifs et cadeaux fiscaux) expliquent 59 % de la dette publique française. En France aussi on pourrait en finir avec les politiques d’austérité si l’on remettait en cause le fardeau de cette dette, par une annulation partielle et / ou des mesures de restructuration.

Idée reçue n°4 : On a aidé les Grecs, ils doivent nous remercier ?

Le discours officiel sur la Grèce

« La Grèce doit cesser d’être un puits sans fond » (Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances, 12/02/2012)

Pourquoi c’est faux ?

De 2010 à 2013 la Grèce a reçu 207 Milliards d’euros en prêts des États européens et des institutions européennes assortis de plans de réformes. Il s’agirait « d’aides à la Grèce ».
Une étude d’Attac Autriche [3] décortique les destinations des 23 tranches de financement imposées à la Grèce de 2010 à 2013. 77 % de ces prêts ont servi à recapitaliser les banques privées grecques (58 Mds €) ou ont été versés directement aux créanciers de l’État grec (101 Mds €), pour l’essentiel des banques européennes et américaines.
Pour 5 euros empruntés, 1 seul est allé dans les caisses de l’État grec !
Le mensuel Alternatives économiques (février 2015) complète l’analyse : de 2010 à fin 2014, 52,8 Mds € de ces prêts ont servi à payer les intérêts des créanciers. Seuls 14,7 Mds € ont servi à financer des dépenses publiques en Grèce.
Ces 207 Mds € ont donc beaucoup « aidé » les banques et les créanciers mais très peu la population grecque. Celle-ci, en revanche, doit subir l’austérité imposée par la Troïka (BCE, Commission FMI) lors de la négociation de ces prêts. De plus, l’État grec doit payer les intérêts sur l’intégralité de ces plans d’aide. Il est endetté encore pour 40 ans, jusqu’en 2054 ; 30 Mds € sont à verser en 2015.
Qui sont les véritables créanciers de la dette grecque et qui décide de son utilisation ? Pour une dette totale de 314 Mds €, les créanciers sont : le Fonds européen de stabilité financière (FESF, maintenant remplacé par le MES, 142 Mds) , les autres États européens (53 Mds), le FMI (23 Mds), le secteur privé (39 Mds), la BCE (27 Mds) et d’autres créanciers privés (31 Mds).
Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), entré en vigueur en 2012, gère désormais les prêts aux États de l’UE. Il contracte des prêts sur les marchés financiers et décide de leur affectation (principalement le sauvetage des banques privées). Les acteurs des marchés financiers se financent auprès des banques centrales, dont la BCE, à des taux très inférieurs à l’inflation. Le siège du MES est au Luxembourg, paradis fiscal bien connu.
À aucun moment, l’État grec n’a la main sur les fonds souscrits par le MES. En plus des réformes imposées par la Troïka, les Grecs payent pour des prêts qui ne leur ont pas été versés et qui pour l’essentiel profitent au secteur de la finance !

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

Les « aides » bénéficient en fait aux banques et sont payées au prix fort par les populations. Entre satisfaire les besoins fondamentaux (nourriture, logement, protection sociale, santé et éducation) ou engraisser les principaux créanciers, le choix va de soi : la priorité n’est pas le remboursement, mais l’audit des dettes publiques et la clarté sur l’usage des fonds des soi-disant « sauvetages ».

Idée reçue n°5 : La Grèce doit poursuivre les réformes engagées ?

Le discours officiel sur la Grèce

Selon Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances, « la Grèce est tenue de continuer sur la voie des réformes déjà engagées, sans aucune alternative, quel que soit le résultat du futur scrutin » (Le Monde 4/01/2014). Ce que François Hollande a confirmé après la victoire de Syriza : « des engagements ont été pris et doivent être tenus » (27/01).

Pourquoi c’est faux ?

L’austérité imposée n’a pas d’autre objectif que de dégager des capacités de remboursement pour les créanciers. Or, l’échec est criant ! Oui, la Grèce a besoin de réformes économiques, sociales et politiques. Mais pas celles de la Troïka – toujours moins d’État, toujours plus de marchés et d’inégalités – qui ont lamentablement échoué. Contre les logiques financières de court terme, trois pistes complémentaires doivent permettre la réappropriation par le peuple grec de son avenir :
  • (i) Un plan ambitieux de reconquête de l’emploi et de développement économique qui redessine le système productif vers la transition écologique. Ce plan serait bénéfique, contrairement aux affirmations de la Troïka, car 1 euro d’investissement public aura des effets multiplicateurs sur l’investissement privé et l’activité économique aujourd’hui totalement déprimés. Les pouvoirs publics doivent maîtriser le financement de l’activité : par exemple avec la création d’une banque publique de développement, un investissement massif dans l’économie sociale et solidaire, le développement de monnaies complémentaires, la promotion des banques coopératives.
  • (ii) La priorité à la cohésion sociale et économique contre la compétitivité et la flexibilité. La Troïka a imposé une baisse généralisée des revenus ainsi que la suppression de droits sociaux élémentaires qui ont contracté l’activité sans pour autant réduire la dette. L’État doit donc retrouver son rôle de régulateur et d’accompagnement pour maintenir la cohésion et prendre en compte les besoins socio-économiques du pays. Le partage du travail permettrait la création d’emplois et soutiendrait la demande. Le chômage pourrait baisser rapidement. Ces réformes passeraient par une autre répartition des richesses.
  • (iii) La refonte de la démocratie et la réforme de l’État au service des citoyens et de la justice sociale. La souveraineté de l’État passe par une fiscalité progressive, la lutte contre la corruption, la fraude et l’évasion fiscales. Ces réformes permettront de redonner des marges de manœuvre budgétaire pour financer le plan de relance, et pour lutter contre les inégalités [4] et la pauvreté. Les privilèges détenus par l’oligarchie grecque, comme les armateurs, doivent donc être abolis.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

L’austérité a échoué, mais des réformes ambitieuses, radicalement différentes, sont possibles et nécessaires. Un audit des dettes publiques des pays européens pourra identifier des pistes pour leur allègement décisif. Il faut une politique économique volontariste pour renouer avec une dynamique d’investissements d’avenir vers la transition écologique. Ceci suppose la redistribution des richesses et la reconquête de la souveraineté démocratique sur l’économie, en particulier en stoppant les privatisations. Ces réformes doivent être coopératives et non soumises à la logique de la guerre économique.

Idée reçue n°6 : L’austérité, c’est dur mais ça finit par marcher ?

Le discours officiel sur la Grèce

« L’austérité, ça paye ! La Grèce repart en trombe. Selon les dernières prévisions de Bruxelles, la croissance sera cette année de 2,5 % en Grèce et 3,6 % l’année prochaine, ce qui fera d’Athènes le champion de la croissance de la zone euro ! Le chômage commence à refluer de 28 à 26 %. Bref, au risque de choquer : la détestée troïka a fait du bon boulot ! » (Alexis de Tarlé, JDD, 8 février)

Pourquoi c’est faux ?

Les Grecs seraient-ils stupides d’avoir mis fin à une politique qui marchait si bien ? En 2014, le PIB de la Grèce est inférieur de 25,8 % à son niveau de 2007. L’investissement a chuté de 67 %. Quel bon boulot ! Le taux de chômage est de 26 % alors même que nombre de jeunes et de moins jeunes ont dû quitter leur pays pour trouver un emploi. 46 % des Grecs sont au-dessous du seuil de pauvreté, la mortalité infantile a augmenté de 43 %. Quant aux prévisions de Bruxelles, à l’automne 2011 elles annonçaient déjà la reprise en Grèce pour 2013. Finalement, le PIB grec a chuté de 4,7 % cette année-là.
Tous les économistes honnêtes le reconnaissent maintenant. Les politiques d’austérité imposées par les institutions européennes ont été catastrophiques pour la Grèce et l’ensemble de la zone Euro.
Les classes dirigeantes et la technocratie européenne ont voulu utiliser la crise pour réaliser leur vieux rêve : réduire les dépenses publiques et sociales. Sous les ordres de la Troïka et la menace des marchés financiers, les pays du Sud de l’Europe ont dû mettre en œuvre des plans drastiques de réduction des déficits publics qui les ont menés à la dépression. De 2009 à 2014, la réduction des dépenses a été de 11 % du PIB pour l’Irlande, 12,5 % du PIB pour l’Espagne et le Portugal ; 28 % pour la Grèce. Les déficits ont certes été réduits, mais avec un coût social et économique monstrueux.
Et la dette a continué d’augmenter ! Pour la zone euro, elle est passée de 65 % à 94 % du PIB entre 2008 et 2014. L’austérité n’a pas payé, elle a au contraire enfoncé le continent dans la crise. En réduisant les impôts des hauts revenus et des sociétés, les États ont creusé les déficits, puis ont emprunté aux riches pour financer ces fameux déficits. Moins d’impôts payés d’un côté, plus d’intérêts perçus de l’autre, c’est le bingo pour les plus riches !

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

On demande aux Grecs de payer chaque année 4,5 points de la richesse nationale pour rembourser leur dette ; aux citoyens européens, on ne demande « que » 2 points. L’effet est partout le même : toujours plus de chômage, et toujours moins de ces investissements publics qui pourraient préparer l’avenir.
C’est la leçon du calvaire grec. Y mettre fin concerne tous les pays d’Europe car il faut stopper la récession que l’austérité crée partout, et tirer les leçons de la crise pour s’engager dans un autre modèle de développement. Si austérité il doit y avoir, elle doit frapper les plus riches, ces « 1 % » qui accaparent la richesse sociale et ont bénéficié du système de la dette. Il faut réduire les déficits et la dette, grâce à une fiscalité plus progressive et une restructuration des dettes publiques.

Idée reçue n°7 : Une cure d’austérité, c’est pas la mort ?

Le discours officiel sur la Grèce

Christine Lagarde, directrice du FMI : « Non, je pense plutôt aux petits enfants d’une école dans un petit village au Niger (…), ils ont plus besoin d’aide que les gens d’Athènes » (en réponse à la question d’un journaliste : « quand vous demandez des mesures dont vous savez qu’elle vont empêcher des femmes d’accéder à une sage-femme au moment de leur accouchement, ou des patients d’obtenir les médicaments qui pourraient sauver leur vie, est-ce que vous hésitez ? » (The Guardian, 25/05/2012). “Nous devrons tous perdre de notre confort“, (George Papandreou, Reuters, 15/12/2009)

Pourquoi c’est faux ?

En fait de réduire les dépenses de « confort », la Troïka a imposé une réduction de 40 % du budget de la santé en Grèce. Résultat, « plus d’un quart de la population ne bénéficie plus de couverture sociale, les hôpitaux publics sont débordés et exsangues. La rigueur budgétaire a désorganisé le système de santé publique et entraîné une crise humanitaire » (4 janvier 2015 JDD international).
La tuberculose, la syphilis ont réapparu. Les cas de sida se sont multipliés par manque de moyens pour la prévention. Une étude parue dans le journal médical britannique The Lancet [5] tire un bilan terrible : la mortalité infantile a augmenté de 43 % entre 2008 et 2010, la malnutrition des enfants de 19 %. Avec les coupes budgétaires dans la prévention des maladies mentales, les suicides ont grimpé de 45 % entre 2007 et 2011. De nombreux centres pour le planning familial publics sont fermés, ceux qui restent fonctionnent avec un personnel réduit.
Selon Nathalie Simonnot, de Médecins du Monde, « un forfait de cinq euros à la charge des patients a ainsi été instauré pour chaque consultation à l’hôpital public…Pour un retraité qui touche 350 euros par mois, c’est un coût énorme, surtout que la plupart du temps il faut faire plusieurs consultations (…) Les médecins demandent aux patients d’acheter eux-mêmes pansements, seringues et gazes parce que certains hôpitaux sont en rupture de stock ».
Des témoignages de ce genre concernaient naguère l’Afrique. La politique de la troïka, des gouvernements grecs, ont créé un désastre sanitaire qui rend vital un changement de politique, notamment pour la santé. Si les choses ne sont pas encore pire, c’est grâce aux centaines de bénévoles des dizaines de dispensaires grecs, à Médecins du monde, à la solidarité internationale, qui ont limité les dégâts pour ceux qui n’avaient plus accès aux soins. Le nouveau gouvernement grec a raison de vouloir par exemple réembaucher dans les centres de santé les 3000 médecins qui ont été licenciés par la Troïka.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

On sait maintenant que « l’austérité tue » [6]. Les responsables des politiques d’austérité se rendent coupables de véritables crimes quand ils imposent des coupes massives dans les dépenses de santé, comme cela a été le cas en Grèce, en Espagne, au Portugal. Il faut partout défendre les systèmes publics de santé contre les privatisations et les restructurations qui ne visent qu’à réduire les coûts au mépris de la santé.

Idée reçue n°8 : De toutes façons la Grèce a déjà capitulé ?

Le discours officiel

« En signant un accord à l’Eurogroupe le 20 février, contrairement aux rodomontades, le gouvernement grec a fini par accepter les conditions de la troïka. Une dure leçon pour les populistes d’extrême gauche comme d’extrême droite ». (Eric Le Boucher, Slate.fr, 21/02)

Pourquoi c’est faux

Le nouveau gouvernement grec refuse les nouvelles réformes proposées par la Troïka fin 2014 : 160 000 licenciements supplémentaires dans l’administration (santé, éducation), une nouvelle baisse de 10 % des retraites, de nouvelles taxes, une nouvelle hausse de la TVA.
Ces recettes ont déjà été appliquées et ont mené la Grèce au désastre. En moins de 5 ans, 30 % d’entreprises ont fermé, 150 000 postes supprimés dans le secteur public, 42 % d’augmentation du chômage, 45 % de baisse des retraites, 40 % d’augmentation de la mortalité infantile, une hausse de près de 100 % du nombre des personnes sous le seuil de pauvreté.
Le programme de Syriza proposait au contraire
  1. Une renégociation des contrats de prêts et de la dette.
  2. Un plan national de reconstruction immédiate : mesures pour les plus pauvres (électricité et soins médicaux gratuits, tickets-repas…), le rétablissement du salaire minimum de 751 euros, la réinstauration des conventions collectives.
  3. La reconstruction démocratique de l’État : lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, contre la corruption, ré-embauche des fonctionnaires licenciés
  4. Un plan de reconstruction productive : arrêt des privatisations, industrialisation et transformation de l’économie par des critères sociaux et écologiques.
Après un bras de fer avec les institutions européennes, le gouvernement grec a obtenu l’abandon des objectifs d’excédents budgétaires délirants prévus dans le mémorandum signé par le gouvernement précédent. De nouvelles aides seront créées : pour financer le chauffage et l’alimentation des ménages les plus démunis. Les conventions collectives seront rétablies. La fraude et l’évasion fiscales seront fortement combattus. Les petits propriétaires endettés ne seront pas expulsés de leur résidence principale.
Mais la Grèce n’est pas libérée de l’austérité. Les nouvelles mesures devront être financées sans accroître le déficit. Les privatisations seront maintenues. La Grèce s’engage à payer l’intégralité de la dette, et à ne pas revenir en arrière sur les privatisations. La hausse du salaire minimum et la restauration des négociations salariales sont repoussées. De nouvelles épreuves de force sont à prévoir dans les mois qui viennent.

Quelles leçons pour la France et l’Europe

Le collectif pour u audit citoyen a déjà publié un premier rapport d’audit citoyen[1], montrant qu’une large part de la dette publique française peut être considérée comme illégitime. Dans la période qui s’ouvre, notre collectif va continuer à proposer aux citoyens et à l’ensemble du mouvement social européen des lignes d’analyse juridiques, économiques, sociales, des arguments et des instruments de mobilisation contre les créanciers qui mettent en coupe réglée les populations.
Avec nos partenaires des autres pays européens, à commencer par la Grèce, notre collectif va intensifier son action pour mettre en débat le caractère illégitime, insoutenable, illégal, voire odieux d’une grande partie des dettes publiques en Europe.
Nous soutenons la proposition d’une conférence européenne sur les dettes publiques. En 1953 l’accord de Londres, annulant plus de 60 % de la dette de l’Allemagne de l’Ouest, a permis sa relance, tout comme les annulations de dette de l’Équateur en 2008 ou de l’Islande en 2011.
Nous soutenons la proposition de réaliser un audit des dettes publiques afin d’identifier les responsables et les bénéficiaires réels de ces dettes, et de dégager les solutions qui permettront de libérer le pays de ce boulet.
Nous soutenons également le droit de la Grèce à désobéir à ses créanciers au cas où ils refuseraient la mise en œuvre de ces solutions. Rappelons que les memoranda imposés par la Troïka sont illégaux au regard du droit européen et international.
Tous ensemble, levons le voile sur la responsabilité des créanciers qui profitent des saignées effectuées sur le dos des peuples. Tous ensemble, renforçons une démarche citoyenne de contestation et de remise en cause de cette Europe des 1 %, des spéculateurs et des banquiers. C’est aux populations, trop longtemps victimes des plans d’austérité, de compétitivité et autres « memorandums », qu’il revient de décider de leur avenir : nous voulons mettre à leur disposition tous les outils nécessaires pour comprendre et décider comment sortir de l’étau de la dette en faisant payer non pas les contribuables ordinaires mais les véritables bénéficiaires du système de la dette.
Guide réalisé par : Jean-Claude Chailley, Thomas Coutrot, Alexis Cukier, Pascal Franchet, Michel Husson, Pierre Khalfa, Guillaume Pastureau, Henri Sterdyniak, Sofia Tzitzikou.
En vidéo : Trois idées reçues sur la crise grecque