vendredi 26 juillet 2013

NOUS AVONS DÉCIDÉ D'AGIR

Le collectif Roosevelt 2012 a aujourd'hui 100 000 signataires. La vidéo est un appel à la mobilisation pour dire l'urgence, dire l'extrême gravité de la situation. "Il faut agir vite" nous rappelait Stéphane Hessel
http://www.youtube.com/user/Roosevelt2012Fr
http://www.roosevelt2012.fr/index#jesigne

jeudi 25 juillet 2013

Retraites : et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les « produits » d’épargne retraite ?

Pour essayer de comprendre les stratégies des principaux acteurs, mieux vaut analyser les faits et les actes, plutôt que les discours.

Constat N° 1 : on ne peut pas se fier aux déclarations officielles des principaux acteurs

En 2008, François Chérèque au nom de la CFDT était opposé au passage de 40 à 41 annuités envisagé dans la réforme Fillon de 2003, au motif qu’une telle augmentation serait aberrante dans une situation de chômage massif. En 2013, alors que le chômage ne cesse d’augmenter, pourquoi la CFDT ne développe-t-elle plus cet argument de simple bon sens ?

En 2010 les dirigeants du PS étaient opposés au passage de 60 à 62 ans de la condition d’âge. En 2013, le député socialiste Pascal Cherki constate : « On ne revient pas sur une réforme de la droite qu'on avait combattue, non, on va même aller plus loin. On va donner le sentiment, nous gauche, de faire ce que la droite n'a pas osé faire. »

Constat N° 2 : Les conditions ouvrant droit à la retraite sont indissociables de l’urgente nécessité d’un autre partage du temps de travail
Les syndicats, associations et collectifs responsables répètent depuis des années que le problème ce n’est pas les retraites mais le chômage de masse. Pierre Larrouturou, animateur du collectif Roosevelt, rappelle « Aujourd’hui d’après l’Insee, il n’y a que 19% des gens qui ont un emploi à l’âge de 62 ans. Donc demander aux gens de travailler plus longtemps s’ils n’ont pas de boulot, c’est juste impossible. Pour sauver les retraites, il faut d’abord sortir du chômage ».

Bizarrement, les partisans de l’augmentation de l’âge ou du nombre d’annuités ne répondent jamais à l’argument suivant : en obligeant les seniors à travailler 2 ou 3 années de plus, ce sont autant d’emplois qui ne seront pas libérés pour les 5 millions de demandeurs d’emplois, dont les 27 % de jeunes au chômage.

Constat N° 3 : les réformes précédentes conduisent déjà à une baisse moyenne des retraites d’environ 30%

Voir le dossier d’Alternatives Economiques de juin 2013 « Retraites : les efforts ont déjà été faits – Les Français ont payé un lourd tribu aux réformes précédentes ».

« Une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a calculé que si les réformes de 1993, 2003 et 2008 s’étaient appliquées aux affiliés de la CNAV et de la MSA-salariés de la génération 1938, ceux-ci auraient eu des pensions de base réduites de 28 % en moyenne lors de la liquidation, et de 35 % sur l’ensemble de leur période de retraite. .... », extrait de http://www.france.attac.org/articles/retraites-pour-un-choc-de-repartition

Constat N° 4 : 44 annuités c’est la fin de la retraite à taux plein pour tous ceux ont fait des études post-bac

Même Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express, l’a expliqué sur France Inter le 22 juin : les jeunes diplômés entrant de plus en plus tardivement dans de vrais emplois, 43 ou 44 annuités signifient la retraite à taux plein vers 70 ans ! Or chacun sait que même les entreprises socialement responsables ne garderont qu’exceptionnellement leurs salariés au-delà de 63 ou 65 ans. Résultats : l’immense majorité de salariés ne pourront pas remplir les conditions pour une retraite à taux plein et se verront donc appliquer des décotes importantes. Des arguments supplémentaires imparables pour les vendeurs de « produits » d’épargne retraite gérés en capitalisation ... qui n’en manquaient déjà pas.

Constat N° 5: Bizarrement, aucun des « partenaires sociaux » ne proposent pas de mettre fin au cumul emploi retraite sans aucune limite de revenu autorisé depuis 2009. Alors que ce cumul est préjudiciable à l’équilibre financier des caisses de retraites. Voir « La réforme qui a déjà coûté plusieurs milliards aux caisses de retraites ! »

Constat N° 6: Bizarrement, aucun des « partenaires sociaux » ne rappelle que les exonérations fiscales et sociales incitant à recourir aux « produits » d’épargne retraite individuels ou collectifs (Perco, Perp, Pere, ...) gérés en capitalisation sont payées par les contribuables.

Constat N° 7:Bizarrement, les « partenaires sociaux » continuent à laisser aux groupes financiers et d’assurance le « marché de l’épargne retraite »

Un tel abandon a de multiples inconvénients :
  1. gestion en capitalisation avec les risques que cela comporte autant de ressources en moins pour les systèmes par répartition
  2. gestion peu transparente de la plupart de ces « produits »
  3. absence de comparatifs sérieux et indépendants
  4. conflits d’intérêts évidents, puisque pour les contrats collectifs ce sont les employeurs qui choisissent le prestataire, bien entendu privé
A l’inverse, une offre de solutions d’épargne retraite gérées en répartition dans le cadre paritaire de l’ARRCO et de l’AGIRC ( pour les salariés du secteur privé) aurait de multiples avantages :
possibilités pour les salariés, ou pour les entreprises, de cotiser plus à l’ARRCO et/ou à l’AGIRC. Comme c’était par exemple le cas à l’ARRCO avant la généralisation de la retraite complémentaire des non cadre en 1972
  1. gestion unifiée et transparente par les « partenaires sociaux »
  2. gestion en répartition, sans risque et sans financiarisation
  3. augmentation des ressources des caisses ARRCO et AGIRC, au lieu de la désindexation des retraites complémentaires par rapport à l’inflation décidée par l’accord AGIRC-ARRCO du 13 mars 2013
  4. contribution à une transition vers un système simplifié et unifié par points
Comment se fait-il que la CFDT qui propose depuis 2008 de « Généraliser l’épargne retraite collective et solidaire » ne se batte pas pour cette généralisation dans le cadre paritaire de l’ARRCO et de l’AGIRC ?

Conclusions provisoires

Les multiples paramètres sur lesquels il serait possible d’agir pour équilibrer les régimes de retraites sont rappelés dans « Retraites : pour un choc de répartition » sur http://www.france.attac.org/articles/retraites-pour-un-choc-de-repartition . Les « partenaires sociaux » qui en discuteront en juillet avec le gouvernement ont donc l’embarras du choix.

Si le gouvernement et les « partenaires sociaux » ne procédaient pas à un encadrement du cumul emploi retraite, autorisé sans aucune limite de revenu depuis 2009, cela signifierait que la réduction des déficits n’est pas le but principal de la prochaine réforme.

Si le gouvernement et les « partenaires sociaux » devaient continuer à laisser aux groupes financiers et d’assurance le « marché » de l’épargne retraite gérée en capitalisation, au lieu de proposer des solutions gérées en répartition dans le cadre paritaire de l’ARRCO et de l’AGIRC, cela signifierait que la sauvegarde de nos systèmes de retraite par répartition n’est pas le but principal de la prochaine réforme.

Tous les citoyens de bonne volonté devraient alors se poser la question : « Retraites : et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les « produits » d’épargne retraite ? »

Eléments de réponses à cette question dans « 43 ans de cotisations : Le cheval de troie de la capitalisation retraite ! »
Voir le dossier complet dans :

Sur le même thème

Les retraites : Le chaos !http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-retraites-le-chaos-133983 

ARRCO/AGIRC la menace qui pèse sur les retraites !  http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/arrco-agirc-la-menace-qui-pese-sur-129068 La réforme de Sarkozy qui a coûté plusieurs milliards d'euros aux caisses de retraites http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-reforme-de-sarkozy-qui-a-coute-115601
« Les retraites complémentaires » ont-elle encore un avenir ?http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/les-retraites-complementaires-ont-90269
Réforme des retraites http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/reforme-des-retraites-39444



samedi 20 juillet 2013

Nouvelle loi sur l'emploi : conséquences ...

La loi sur l'emploi qui découle de l'Ani est entrée en vigueur le 1er juillet. Le lendemain, le groupe Hamelin, 454e fortune de France, a annoncé la fermeture de cinq sites dont trois en France. Reportage dans le Puy-de-Dôme dans l'une des usines condamnées. Un premier cas d'école pour l'admnistration de Michel Sapin.

« Si on m'avait expliqué ce que signifiait l'Ani, j'aurais été de toutes les manifestations comme pour les retraites en 2010. » Marie pleure en se mordant les doigts. Elle ne connaît « rien au droit du travail », n'a pas fait d'études. Lorsqu'au printemps dernier, les détracteurs de l'accord national interprofessionnel dit de « sécurisation de l'emploi » ont appelé les salariés à manifester dans toute la France contre ce texte qualifié de « casse sociale », cette ouvrière de la papeterie Elba à la Monnerie-Le-Montel dans le Puy-de-Dôme, ne s'est pas sentie « concernée ».

Non syndiquée, en CDI depuis trente ans dans une entreprise en bonne santé, elle n'a pas jugé bon d'aller protester contre « ce cadeau de la gauche au Medef ». Confortée par les médias qui « ne parlaient que de Jérôme Cahuzac et du mariage pour tous », Marie a été travaillé en se disant que « l'Ani ne devait pas être si important », puisque tous les collègues étaient présents. Même les syndicalistes de la CGT et FO, les deux organisations non signataires, avaient séché les manifestations.

Ce n'est que ce lundi 8 juillet qu'elle a réalisé « la tragédie » que représente pour elle ce texte devenu loi le 14 juin dernier, après le feu vert du Conseil constitutionnel. Et notamment le décret qui bouleverse la donne en matière de licenciements économiques collectifs. Lorsque son patron, le groupe Hamelin, leader de la papeterie de qualité, a annoncé, à quinze jours des vacances, qu'il allait rayer de la carte dès le mois d'octobre leur usine ainsi que deux autres sites en France, à Troyes dans l'Aube et Villeurbanne dans le Rhône, soit deux cents emplois sacrifiés.

Hamelin n'a pas perdu de temps pour profiter des outils que lui confère désormais la nouvelle législation [...]

Lire la suite : « Nous sommes les cobayes d'une loi inventée par la gauche »
(20 juillet 2013, par Rachida El Azzouzi, mediapart.fr)

La semaine de 32 Heures sur 4 jours:Réveillons les Députés !

mercredi 17 juillet 2013

Ils changent le monde



Ils changent le monde
(par Caroline Fourest, émission du mardi 16 juillet 2013)

Invitée : Susan George

Notre altermondialiste du jour est l’une des plus connues : Susan George. Présidente d’honneur d’ATTAC, elle a contribué à mener la campagne contre l'Accord Multilatéral sur l'Investissement ou celle en faveur du contrôle citoyen de l’Organisation mondiale du commerce. 


 Elle est surtout l’auteure d’une quinzaine de livres, traduits dans une vingtaine de langues, sur la dette, le FMI et la mondialisation libérale. Dont le fameux « Un autre monde est possible si… » chez Fayard. 

N’allez pas dire qu’elle est économiste, elle ne l’est pas. Elle est politologue et citoyenne. Diplômée du Smith College dans le Massachusetts. De la Sorbonne et de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. En littérature française, philosophie et en sciences politiques. 

A 72 ans, c’est surtout une essayiste, affûtée et révoltée. Depuis sa naissance dans une famille américaine bien élevée jusqu’ à son amour, depuis quarante ans, pour la vie en France et le modèle français. Elle nous reçoit dans son appartement parisien, élégant et bourgeois, qui n’abrite aucun goût pour la résignation…

Susan George est membre fondatrice et active du Collectif Roosevelt

vendredi 12 juillet 2013

Les chiffres de la délinquance

Des "anomalies" dans les statistiques de la délinquance
(lemonde.fr, 12.07.2013)

C'est une accusation qui a poursuivi Nicolas Sarkozy jusqu'au soir de sa défaite à la présidentielle de 2012. Selon un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA), remis vendredi 12 juillet à Manuel Valls, la politique du chiffre mise en place par l'ex-chef de l'Etat et ministre de l'intérieur a engendré des "anomalies" et "manipulations" dans les statistiques de la délinquance [...]

Les rédacteurs ont inspecté les pratiques en matière d'enregistrement statistique des plaintes en remontant jusqu'à 2006. Les "objectifs quantitatifs" ainsi que "certaines directives de l'administration centrale ont pu contribuer à minorer fortement les statistiques", notent-ils. Notamment grâce à l'application de deux directives de 2006.

La première en février, la seconde en décembre 2006. Cette dernière propose au fonctionnaire qui reçoit la plainte d'"ajuster" la qualification pénale des dégradations délictuelles. Celles-ci représentaient 16 % de la délinquance générale en 2006. Elles passent à 11 % en 2011, "faisant sortir, dès 2007 et les années suivantes, près de 130 000 faits" des chiffres officiels [...]

Une autre méthode pointée du doigt consiste à modifier l'unité de compte pour certaines infractions. L'inspection prend l'exemple d'un délinquant qui casse dix voitures dans une rue. La procédure voudrait que l'agent constate dix faits, un par plaignant. Or, il est possible de n'en constater qu'un. "Cette pratique est courante", tranche l'IGA.

Les auteurs établissent un constat particulier pour la Préfecture de police de Paris. Là, est constatée, depuis 2006, une pratique de "report systématique" de la comptabilisation des faits dès que les objectifs assignés à un commissariat étaient atteints pour le mois. Concrètement, une fois le quota de plaintes rempli, les policiers arrêtaient d'entrer statistiquement tous les autres actes, jusqu'au mois suivant. "Les statistiques avaient ainsi perdu tout contenu opérationnel, n'indiquant plus la réalité de la délinquance." [...]

"Les ordres venaient du sommet de la Préfecture de Paris", explique Michel Rouzeau, qui a dirigé l'enquête pour l'IGA et qui évoque "des pratiques d'ampleur". Le commissariat du 17e arrondissement illustre cette pratique de "dissimulation massive". 6 686 délits et contraventions y ont été pris en compte sans avoir été "statés", selon le jargon policier. Pour l'IGA, ces pratiques, qui auraient cessé en mars 2013, "font peser des doutes très forts sur la fiabilité des statistiques de la délinquance à Paris en 2012 et pour les années antérieures" [...]

Même si l'inspection souligne la "nouvelle impulsion ministérielle" et la modernisation informatique qui devraient atténuer ces pratiques, elle estime qu'aucune statistique fiable n'est à attendre avant 2017. De quoi inaugurer une nouvelle bataille de chiffres ?

vendredi 5 juillet 2013

Une très mauvaise journée pour la gauche

Une très mauvaise journée pour la gauche : 
l’invalidation des comptes de campagne de Sarkozy.

Je suis toujours étonné de lire les réactions à chaud sur les réseaux sociaux lors d’un évènement majeur tel que celui-ci.

Bien sûr, on peut se réjouir de constater que la loi est la même pour tous mais ça, c’est le vernis. Mesure déjà contestée, le meeting de Villepinte était-il le meeting d’un président ou d’un candidat ?

En 1995, Roland Dumas (PS), président du Conseil constitutionnel, avait validé les comptes douteux du candidat Balladur et ceux de Jacques Chirac. 

Et pourquoi pas aujourd’hui ceux de Nicolas Sarkozy ?.

Apres le vernis, la première couche.

C’est la revanche de la gauche face à une droite arrogante prenant une leçon. Mais qui oublie l’affaire Aubry Royal ? Qui oublie l’affaire Cahuzac (en cours) ?

Plus proche de nous, qui oublie les encarts publicitaires de la candidate aux législatives Laroche qui lui aurait valu un invalidation de ses comptes de campagne si une plainte avait été déposée (en cas de victoire de sa part) ?

Mais quel est le cœur du problème ? Jusqu’à présent, seul le FN avait un chef : Marine Le Pen. Un chef, c’est à dire une personne représentant le Parti, élue démocratiquement, mais également un leader charismatique incontesté au sein de ses partisans.

Le PS a un chef : Harlem Désir ... ou encore François Hollande, ou M. Ayrault, chef du gouvernement ... mais aucun leader incontesté. On voit d’ailleurs aujourd’hui l’affaire Batho contestant l’autorité du gouvernent ... ou Arnaud Montebourg faisant régulièrement de même.

Quant à Harlem Désir, il ne pèse pas grand-chose sur l’échiquier politique national.

Au Front de gauche, Melenchon est un chef, mais pour une minorité puisque de nombreux communistes ne s’y retrouvent plus, notamment dans les accords locaux avec le PS pour les municipales.

A l’UMP : un chef Coppé contesté par Fillon et une partie des adhérents. Mais aucun leader capable de rassembler. Le bateau UMP progressivement coulait avec l’affaire Bettencourt, l'affaire Tapie, Karachi, Lagarde patronne du FMI, ... Mais aujourd’hui, le Conseil constitutionnel vient de donner l’occasion à la droite de se rassembler autour d’un ancien chef et d'un vrai leader : Nicolas Sarkozy.

Ce matin, il disait sur les réseaux sociaux: « j’ai besoin de vous, rassemblez-vous ».

Rue 89 titre :
La « chasse au Sarkozy », une belle invention pour son come-back

Mauvaise journée pour les socialistes, sombre avenir pour la gauche ...


Patrick Viverge