jeudi 31 janvier 2013

J. Ahovi sur France 5, Grandir avec une double culture

http://les-maternelles.france5.fr/?page=emission&id_rubrique=46747

 Florence est la maman d’Adame, 15 mois et est mariée avec Mohammed qui est d’origine marocaine. Ils ont d’abord beaucoup discuté de ce qu’ils souhaitaient transmettre à leurs enfants avant d’avoir leur premier.

Eliud est le papa de trois enfants, il est brésilien et a rencontré sa femme Michèle en France. Même si la famille vit à la française, la transmission de sa langue maternelle à ses enfants est primordial pour Eliud.
Caroline est la maman de Lena 7 ans et Louise 3 ans. Martin, le papa, est de culture danoise. Alors pour l’éducation de leurs enfants, le couple prend toujours le temps qu’il faut pour dialoguer, afin de ne pas se retrouver en porte à faux devant les enfants.

Spécialiste

Dr Jonathan Ahovi, pédopsychiatre et praticien hospitalier de l’unité de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Louis Pasteur à Dole
Préparé par

Magali Massa et Lise David

mercredi 30 janvier 2013

Les rythmes scolaires

L'incroyable aveu ce matin à l'assemblée Nationale

En répondant à une question du rapporteur de la loi de séparation et de régulation des activités bancaires, le PDG de la Société Générale a livré un chiffre qui a mis en émoi les députés présents

 

Ambiance ce matin dans la salle 6350 de l’Assemblée Nationale. La commission des Finances auditionnait Jean-Paul Chifflet, directeur général du Crédit Agricole, Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas et Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale. Histoire de connaître leur point de vue sur le projet de loi de "séparation" des activités bancaires, dont l’objet est d’isoler dans une filiale les activités "non utiles au financement de l’économie".
Après des exposés lénifiants des trois banquiers, Karine Berger prend la parole : "je suis un peu étonnée, j’ai l’impression que vous n’êtes pas spécialement gênés par cette loi." Elle n’en reste pas là et demande notamment aux trois banquiers de bien vouloir lui dire quelle part représente ces activités spéculatives dans les revenus de la BFI (qui regroupe les activités de marché de la banque) et dans ceux totaux de la banque. Un brin agacée car elle a demandé ces chiffres à la FBF qui ne lui a toujours par répondu.

A quoi sert une loi qui ne concerne que 1% de l'activité des banques ?

C’est Frédéric Oudéa qui répond, les autres, courageux mais pas téméraires, préférant se taire. "Cela représente entre 3 et 5% de nos activités de BFI, qui représentent elles-mêmes 15% des revenus totaux de la banque." Agitation dans la salle. Pas besoin de calculette pour trouver que cela fait 0,75% (5% de 15%) des revenus totaux de la banque. Emoi : "alors cela veut dire que disons 99% de vos activités ne seront pas concernées par la loi ?" Réponse d'Oudéa : "ce sera au superviseur d’en décider, moi je n’en sais rien."

Le mal était fait. Car évidemment, la question était sur toutes les lèvres : à quoi sert cette loi si elle ne concerne que 1% de l’activité des banques ? "Je vous remercie de nous avoir donné ce chiffre Mr Oudéa, nous allons réfléchir à remplir un peu plus cette future filiale.", lance un député.

Christian Noyer tente de calmer le jeu

Le chiffre travaillant sérieusement les députés, c’est au gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, auditionné après les députés, qu’on repose la question. "J’avais plutôt en tête entre 5 et 10%, je ne vois pas comment cette banque arrive à 1%". "Mais 10% de quoi ?" demande Karine Berger. Silence. Le gouverneur ne sait plus, ne se souvient plus. Les députés hallucinent.

Christian Noyer se penche vers Danièle Nouy, patronne de l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP) : "ah oui, c’est bien de la BFI" finit-il par reconnaître. Il confirme donc le chiffre de Frédéric Oudéa. Pour essayer de faire bonne figure, le gouverneur renchérit : "Il faut se féliciter que ce chiffre soit si faible, cela montre que les banques ont vraiment changé de modèle depuis la crise." Facile.

Comment éviter que la loi se transforme en coquille vide ?

Gilles Carrez s’active aussi, bien conscient que ce 0,75% sera le seul élément que l’on retiendra de 4 heures d’audition. "Ce serait dommage de se focaliser là-dessus, indique-t-il. Après tous nous légiférons bien sur des sujets qui concernent 1 sur 10.000". Pas convaincant. Oui, mais quand même, il serait bien que la filiale des activités cantonnées ne soit pas une "coquille vide", sinon à quoi bon légiférer? Si les députés en sont convaincus, ils vont devoir rédiger des amendements pour les débats devant le Parlement qui auront lieu les 12,13 et 14 février.

En se heurtant à une grosse difficulté : le caractère très technique des activités de marché. La question de Valérie Rabault, députée socialiste, à Christian Noyer en témoigne: "combien représente selon vous la part du «prop trading» dans le book des opérations de market making ?" Même traduite en français (que représentent les opérations pour compte propre dans le livre des activités de teneur de marché), cette interrogation a plongé plus d’un député dans la perplexité. De plus, il était 13h15 et les ventres criaient famine.

mardi 29 janvier 2013

"Ca manque pas d'air" à Biarne ....

Les équipes de France 3 Bourgogne et Franche-Comté se déplacent partout où il se passe quelque chose, évènements, manifestations dans nos régions.
Le 29 Janvier c'etait pour le premier Fablab rural de France à  Biarne

Mais c'est quoi un Fablab?

dimanche 27 janvier 2013

Municipales doloises: Déterminés, mais ce n'est pas une fin en soi

 Vous présentiez vos vœux, vendredi soir, à Tavaux ?
Ce n’était pas des vœux proprement dit, mais une réunion autour des gens qui soutiennent mon action. Une quarantaine de personnes y assistait. L’affluence grandit de réunions en réunions. On y discute librement des projets et des politiques locales et départementales.

Un groupe d’action municipale, ça sert à quoi ?

Le premier Gam avait vu le jour dans les années 60 à Grenoble à l’initiative d’Hubert Dubedout. Les personnes qui constituaient des Gam considéraient que les partis politiques ne fournissaient pas de réponses adaptées aux besoins du moment. Il ne s’agit pas de reconstituer un parti. L’objectif est d’engranger les idées, de débattre. Cela nous permettra prochainement d’organiser des réunions à thème en fonction des besoins.

C’est une machine de guerre en vue des municipales ?

Oui, mais ça ne signifie pas qu’on ira. Le but n’est pas de constituer une liste. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout si cela est nécessaire, mais ce n’est pas une fin en soi. Nous avons le sentiment sur Dole d’une certaine faiblesse de la municipalité, ce que nous a montré le résultat des législatives. Est-ce qu’il n’y aura pas besoin d’alliances ? J’ai toujours demandé des alliances, ce que le PS a toujours refusé. Il faut créer une dynamique.
À droite, vous ne doutez pas de la candidature de Jean-Marie Sermier ?

C’est sûr qu’il sera candidat sur Dole. La loi sur le cumul des mandats ne sera pas appliquée, ce qui permettra à Pélissard de se représenter et à Sermier d’y aller !

Propos recueillis par Serge Dumont

lundi 21 janvier 2013

FabLab: Gérer son identité

Jeudi 24 janvier 2013 - 19h45 précises salle Net-IKi - 3 rue de l'église à Biarne (Parking derrière la mairie, entrée par la cour de l'école)

Notre FabLab, espace de fabrication, création, collaboration qui s'inscrit dans le réseau mondial des FabLabs a été inauguré en juin 2012.
Aujourd'hui ce premier FabLab rural français (5ème FabLab français) a pris son rythme de croisière.

Mais vous vous posez encore la question, qu'est-ce qu'on peut vraiment y faire, qu'est-ce que c'est, que je pourrais y faire et y apporter ?
Cet atelier va vous permettre de répondre à toute ces questions.
Venez nombreux et parlez en à amis et voisins.



dimanche 20 janvier 2013

Hôpital / Clinique: Mariage impossible?

J’ai lu avec attention les déclarations du nouveau directeur de l’hôpital Pasteur.

Polyclinique et hôpital feront bloc opératoire commun dès l’an prochain  publié le 16/01/2013

http://www.leprogres.fr/jura/2013/01/16/polyclinique-et-hopital-feront-bloc-operatoire-commun-deslan-prochain
Si son dynamisme et sa jeunesse plaident en sa faveur, les propositions faites me semblent périlleuses.

1/ Le rapprochement public/privé, avec un plateau technique commun dans un groupement de coopération sanitaire m’interroge.

2/ Qui nous dit que le plateau de la clinique sera transitoire ? A-t-on des engagements fermes de l’ARS ?

3/ Le groupement de coopération sanitaire sera de droit public ou privé ? Cette décision aura des conséquences sur le personnel des 2 entités.

A-t-on également des engagements fermes sur ce sujet ?

4/ Sous la présidence de la droite, le rapprochement semblait inévitable. Aujourd’hui, ce n’est plus Mme BACHELOT mais Mme TOURAINE qui préside aux destinées de la Santé.

N’est-il pas possible de demander l’argent que l’Etat doit à l’hôpital Pasteur depuis le passage à la T2A qui permettrait d’éviter ce rapprochement à hauts risques ?

Jean Marie SERMIER avait fait cette demande, en vain, auprès du Ministre M. BETRAND.

Ne peut-on pas réitérer cette demande auprès de la ministre socialiste ?

D’autre part, la mise aux normes incendie va coûter très chère en 2014 et dépendra du financement de l’ARS. Cette mise aux normes, si elle est validée par la commission de sécurité permettra à l’hôpital de continuer son activité.

En acceptant d’emblée la création d’un groupement de coopération sanitaire c’est se livrer pieds et poings liés au bon vouloir de l’ARS sans défendre l’identité de notre hôpital public et son personnel qui en fait sa qualité.

samedi 19 janvier 2013

Aéroport: Dole Marrakech ça vous dit?

Aprés ces différents articles alarmistes sur l'aéroport de Dole,    une nouvelle destination,  Marrakech pour environ 100 € Aller Retour 
https://www.bookryanair.com/SkySales/booking.aspx?culture=fr-fr&lc=fr-fr#Select

jeudi 17 janvier 2013

Aéroport de Dole: La poste c'est fini !

La poste a décidé d’arrêter le transport du courrier par avion au départ de Dole à partir de janvier 2014

C’est 5 rotations par semaines qui disparaissent
Motif officiel : Les Fokker F 27 seront interdits de vol au dessus de Roissy (trop polluants)
Volonté de diminuer les émission de CO2

« La Maison des adolescents est avant tout un lieu d’hospitalité »

Santé. La Maison des adolescents fonctionne depuis l’automne sous la responsabilité du Dr Jonathan Ahovi. Le pédopsychiatre nous a fait hier visiter les lieux en compagnie de Patrick Viverge, qui a soutenu le projet depuis son origine.

Il y a presque deux ans, le 11 février 2011, Yves Mamie posait symboliquement la première pierre de la Maison des adolescents. Le bâtiment, conçu par l’architecte François Solman (Montbéliard), est ouvert depuis l’automne. Au rez-de-chaussée, une grande salle et de petits salons d’accueil.

Des psychologues travaillent ici en alternance. Le rez-de-chaussée dispose également d’un mini-cabinet médical (planification familiale). À l’étage, la salle d’accueil des familles et le bureau de la coordinatrice (1).
La Maison offre une prise en charge pluridisciplinaire et transdisciplinaire des adolescents, qui vont progressivement s’approprier les lieux. « Le message, c’est que les adolescents peuvent pousser la porte, qu’ils rentrent. Cela se fera presque naturellement » explique le Dr Jonathan Ahovi, pédopsychiatre. Le responsable de l’unité de psychopathologie de l’hôpital Pasteur (9 lits), qui prend en charge bénévolement cette structure, ne veut surtout pas que l’endroit soit perçu comme une nouvelle unité du centre hospitalier, qu’il soit connoté « soins ».
« Il suffit parfois d’une parole responsable d’adulte pour apaiser un adolescent » insiste Jonathan Ahovi. « Cette maison devrait désengorger les services plus spécialisés. Les urgences, il n’y a rien de moins sécurisant pour un adolescent. Les jeunes ont un manque de représentation du monde des adultes. Ils sont pressés de devenir grands et ils le redoutent en même temps. Les adolescents sont anxieux et ils attendent des grands un apaisement. Malheureusement, trop souvent, le débordement des jeunes réactive le débordement des adultes, qui ranime le débordement des jeunes… Il est toujours préférable, lorsque cela est possible, d’accueillir l’adolescent dans un lieu de ce type plutôt que dans un service » explique le médecin, qui travaille depuis longtemps sur cette notion d’apaisement, notamment à la Maison de Solenn au CHU Cochin (Paris). Si la Maison est ouverte depuis peu, l’équipe déjà ne chôme pas, qui va se renforcer progressivement psychologues, éducateur, assistante sociale, protection judiciaire de la jeunesse… Ce projet, Jonathan Ahovi en rêvait depuis 2000. Il a fallu longuement l’expliquer pour qu’il finisse par se réaliser. Yves Mamie, l’ancien directeur de l’hôpital, Jean Raquin, l’ancien président du Conseil général, Patrick Viverge, le conseiller général du canton l’ont défendu contre vents et marées. « Nous n’avons rien à envier à Dijon ou Besançon avec cet établissement. Il faut que les acteurs jurassiens ne doutent pas des possibilités de faire de belles choses pour les adolescents » insiste Jonathan Ahovi, qui aimerait « que les marques de soutien des autorités soient parfois davantage visibles… ».

Le comité de pilotage de la Maison des adolescents (24 membres, présidé par le Pr Bizouard, de Besançon), se réunira le 24 janvier prochain dans la structure (de 17 h à 18 h 30). Et plusieurs formations sont d’ores et déjà programmées à destinations de tous les professionnels de l’enfance et de l’adolescence. Pour le programme détaillé, joindre la coordinatrice.

(1) Anne Gérard, Tél. 03 84 69 24 90 (anne.gerard-antigone@wanadoo.fr)

Serge Dumont: Le progrés



dimanche 13 janvier 2013

Une premiére dans le monde politique!

Une première dans le monde politique , un élu réclame la suppression des partis politiques ! Le député fédéral belge Laurent LOUIS annonce la dissolution de son parti et plaide pour la suppression de tous les partis politiques responsables, selon lui, de la mauvaise gouvernance actuelle, de la corruption et du copinage organisé à tous les niveaux de pouvoir. Il défend la création d'un Parlement citoyen composé d'élus tirés au sort, sans le moindre quota linguistique afin de revenir aux bases de la démocratie qui, aujourd'hui, est malheureusement prise en otage par les partis politiques, les cordons sanitaires et les accords pré-électoraux. Un Parlement tiré au sort et composé de citoyens normaux, voilà, selon lui, le gage d'une réelle représentativité !


http://www.youtube.com/watch?v=XWqE965Nck8

dimanche 6 janvier 2013

Aéroport : la fin ?....

Tout ça pour ça ?...

C'est à se poser la question, effectivement. À partir du 1er juin 2013, il incombera au conseil régional de Bourgogne la tâche de gérer l'aéroport Dijon-Bourgogne, auparavant confié à la Chambre de commerce et d'industrie de Côte-d'Or (CCI 21). Alors qu'il avait fait couler tant d'encre et suscité pléthore de polémiques, le projet Renaissance est donc tout simplement... enterré.

Tandis que l'aéroport de Dôle-Tavaux, dans la région voisine de Franche-Comté, multiplie les opérations de communication pour attirer les voyageurs, la transition semble difficile pour l'entité bourguignonne. À tel point que le conseil régional a dû relancer l'appel d'offre auquel seule la CCI 21 justement avait répondu.

L'occasion rêvé pour les détracteurs du site de reprendre de la voix. A l'image des écologistes qui eux, "pensent collectif". Et rappellent au passage que "les aéroports régionaux sont quasiment toujours des infrastructures déficitaires"... Quel est le véritable intérêt économique de cet aéroport ? Le débat est relancé en Une de votre dijOnscOpe  .http://www.dijonscope.com/newsletter/023019-aeroport-dijon-bourgogne-la-region-veut-s-envoyer-en-l-air

Sabine Torres,

Directrice / rédactrice en chef.

Nous en parlions déja en 2011  http://www.patviverge.net/2011/07/laeroport-de-dole-tavaux.html

vendredi 4 janvier 2013

Les familles pauvres sont-elles plus mal traitées en France ?

Une comparaison des revenus minima garantis dans douze pays européens

En définitif, les revenus garantis aux familles les plus pauvres en France à travers des dispositifs tels que le RMI et l’API sont inférieurs à ceux garantis dans les autres pays européens de niveau économique comparable
1.Même en prenant en compte les aides au logement qui constituent en France un élément majeur de soutien des familles modestes, il faudrait augmenter les revenus garantis de 50 % ou plus pour atteindre le niveau assuré dans des pays comme les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Islande, l’Autriche et le Danemark. Dans ces pays, les familles pauvres ne sont pourtant pas particulièrement considérées comme choyées. Une augmentation de plus de la moitié des barèmes des minima sociaux français serait nécessaire pour atteindre le seuil de pauvreté monétaire de référence utilisé par l’INSEE (Clerc, 2005 ; Allègre, Périvier, 2005)
2. Ce seuil est pourtant parmi les plus faibles des seuils existants (Concialdi, 2002). Pour atteindre le seuil de 60 % du revenu médian généralement retenu au niveau européen, un doublement des montants serait nécessaire
3. Une augmentation des minima sociaux n’est certes pas une mesure exclusive de nombreuses autres mesures « actives » complémentaires et souhaitables (formations, emplois aidés, relèvement des bas revenus d’activité, services, modes de garde et moyens de transports disponibles et accessibles, etc.). Mais la paupérisation des minima sociaux, qui équivaut à une insécurisation des parcours familiaux, ne peut continuer à tenir lieu de stratégie de retour à l’emploi, d’autant que même si une telle orientation, accompagnée d’autres mesures « actives » s’avérait efficace, elle ne le serait pas pour tous et pas avant longtemps (Périvier, 2006). Reste qu’au seul vu de la comparaison internationale, une augmentation des revenus minima devrait s’imposer comme une priorité pour les bénéficiaires et leurs enfants.

 Consulter l'étude compléte  http://www.politiquessociales.net/IMG/pdf/R54-2.pdf


mercredi 2 janvier 2013

Chiffres Clés 2013



SMIC au 1er Janvier 2013
A compter du 1er Janvier, le taux horaire du SMIC est égal à 9,43 € (au lieu de 9,40 €).

Le SMIC mensuel, applicable à partir du 1er janvier 2013 s'établit à 1 430,25 € sur la base de la durée légale de 35 heures (151,67 heures).

Plafond de la Sécurité Sociale pour 2013

3086 € mensuels soit 37 032 € par an.

Indice du coût de la construction ICC

Dernier indice publié : deuxième trimestre 2012 : 1666 à comparer au deuxième trimestre 2011 : 1 593 soit une augmentation de 4,58 %.

Indice des loyers des activités tertiaires ILAT

Dernier indice publié : troisième trimestre 2012 : 106 à comparer au troisième trimestre 2011 : 102,74 soit une augmentation de 3,17 %.

Retrouvez tous ces indices sur le site de l'INSEE http://www.insee.fr/fr/

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Comment François Hollande nous a bernés (comme Sarkozy) sur la politique de santé

Le miracle n'a pas eu lieu. Le candidat François Hollande a laissé place au président, et avec l'élection se sont évanouies les promesses. Dans le domaine de la santé, il marche sur les traces de son prédecesseur. Seule la forme change pour Yvon Le Flohic et Christian Lehmann, médecins généralistes.

 My name is Normal. François Normal. J’ai succédé à l’autre agité. J’avais bien saisi que les Français en avaient marre, j’ai joué l’apaisement, la tranquillité. Pendant la campagne, j’ai juste élevé la voix deux ou trois fois, en choisissant bien mes cibles.

"Mon adversaire, c’est le monde de la finance…".Gros succès d’orateur.

Flatter l'économie

Les éditorialistes proches du manche ont bien couiné un peu, mais je suis vite allé en Angleterre expliquer au "Guardian" qu’il ne fallait pas me prendre au mot, que la finance, je m’en arrangerais, comme s’en était arrangé François Mitterrand, sous le règne de qui la part de la richesse nationale dédiée aux revenus du travail a commencé à dévisser pour perdre, en 25 ans, 10% par rapport aux revenus financiers.

Un quart de siècle, et personne ou presque ne dénonce la manip'. Comme quoi le vieillard aux dents limées avait raison : "Il faut donner du temps au temps."

Comme dit Henri de Castries, mon ami de 30 ans, accessoirement directeur des Assurances AXA : "Il faut une génération pour changer un système de santé".

J’ai succédé à l’autre agité.

Mon but premier : rassurer les marchés, ne rien changer à l’ordre du monde, à la répartition des richesses entre les puissants… et les autres. Et avant tout, tenir les critères de la dette, afin de conforter le système bancaire, afin d’éviter que les spéculateurs n’attaquent le pays comme ils l’avaient fait en Grèce et en Espagne. Pour cela, il faut couper. Mais ce n’est pas dans mon tempérament de passer en force alors je joue sur deux tableaux. En parole, je la joue normal, apaisé, protecteur. En actes, je continue la politique de l’agité, l’air de rien. Je fais du Sarko, mais sous anesthésie. Hollande : le sarkozysme à visage humain, en quelque sorte.

Sur le plan économique, j’ai ainsi réussi à faire passer sans coup férir l’augmentation de TVA que, du temps de l’agité, je fustigeais comme inégalitaire et scélérate. Tout ce que le PS compte de sycophantes, de lèche-culs (et Dieu sait que j’ai eu la raie humide, ces derniers temps), a expliqué que c’était une bonne mesure, une sorte de TVA sociale. Mais ce ne sera pas suffisant : il va me falloir mener une politique d’austérité, en évitant les manifestations de colère qui pourraient embraser le pays.

L'art de l'écran de fumée : la réforme sociétale
J'ai un peu regardé comment fait Rajoy en Espagne pour éviter les massacres, parce qu’ici en France, je ne tiendrai pas 15 jours sans des émeutes sanglantes. Il faut donc jouer en douceur.
Il a de très bonnes idées, Rajoy : le débat sur l'IVG en Espagne qui a embolisé les médias, les mesures sociétales qui permettent de diviser l'opinion publique et de monopoliser le temps d'antenne, je peux le faire !
L'écran de fumée est une première nécessité : proposer au débat public un mariage pour tous auquel je ne crois pas moi-même, sans aborder la question fiscale et du patrimoine, c' était une grande idée, même si je me suis un peu pris les pieds dans le tapis avec cette histoire de clause de conscience. Le vote des immigrés, le financement du culte musulman par l'Etat, j'en ai plein d'autres dans les tiroirs….
Et pendant ce temps là...
Une veste bien doublée
Comme toute dépense de protection sociale, les dépenses de santé nuisent à l’image du pays aux yeux des spéculateurs et des financiers. Il me faut les réduire, sans que cela se voie trop. Ça commence par conforter l’existant. Toutes les mesures médicalement ineptes et socialement dangereuses de mon prédécesseur, toutes ces mesures que, candidat, j’ai dénoncé : les franchises sur les soins, la restriction de la prise en charge des hypertendus sévères… toutes ces mesures, je les maintiens. Ce sont des mesures purement comptables, mais un sou c’est un sou.
Les franchises rapportent 850 millions d’euros par an, que l’agité est allé chercher dans la poche même des plus malades, des plus faibles. C’est toujours ça de pris, sans avoir à me salir les mains. Coup de bol, à part quelques agitateurs, personne ne se souvient qu’en 2007, Philippe Seguin à la Cour des comptes avait suggéré de taxer les stock-options à l’égal des salaires pour récupérer 3,5 milliards par an.

"Mon adversaire, c’est le monde de la finance". Je me surprends, parfois. J’arrive maintenant à le dire devant la glace sans qu’un muscle de mon visage normal ne tressaille. Des années de préparation. Il ne faut pas croire que ça a été facile.
Personne ne se souvient non plus du rapport parlementaire sur les paradis fiscaux, qui font perdre 20 à 30 milliards d'euros chaque année à la France… Cet argent, il faut bien le trouver autre part, dans la poche du contribuable, comme l'écrivait Arnaud Montebourg… Arnaud, député d'opposition en 2000, et caution gouvernementale de la gauche amnésique en 2012.
La douce et lente privatisation de la Sécu...
Mais au final, franchises, restrictions de remboursement, ça ne va pas chercher loin. Il y a une autre voie à privilégier pour améliorer les comptes publics dans le domaine de la santé : la privatiser. En douceur. C’est un énorme secteur, il y a du blé à se faire, pour les assureurs, pour les fonds d’investissement. Comme le disait François Fillon, la caution sociale de l’agité :
"Dans le cas de la santé nous ne devrions pas hésiter à considérer l’augmentation des dépenses, pour peu qu’elles soient rationalisées, comme le signe d’un progrès et comme l’un des moteurs principaux de notre économie. Le corollaire de cette attitude nouvelle est la responsabilisation des patients qui doivent prendre eux-mêmes en charge la partie des dépenses de santé qu’on appelle de confort ou qui sont générées par des comportements irrationnels dans les limites de leurs capacités contributives."
Moi j’applaudis. Ça a de la gueule. Arriver à enrober comme ça les choses, c’est le signe du talent. Parce que dit crûment, ça serait moins bien passé. Imagine…

"Il y a du pognon à se faire dans le secteur santé pour les assureurs, de plus en plus de pognon au fur et à mesure que la Sécurité sociale se désengagera. Et du moment que ce pognon n’impacte plus les comptes publics, c’est toujours ça de gagné pour moi, pour tenir mes 3% de déficit aux yeux des agences de notation."
Ça ne passerait jamais.
Ce qui a coincé, du côté de l’agité, c’était la méthode. Trop rapide, trop brutal, trop directement en lien avec le monde de l’assurance… Quand tu nommes à la direction de la vieille Sécu un ancien directeur d’AXA, quand ton ministre de la Santé (deux fois !) est un ancien assureur d’AXA, quand ton frère est directeur chez Médéric… comment veux-tu que ça ne se voie pas au moins un peu ?
À mi-parcours, l’agité a eu une idée de génie : il est venu faire un discours d’intention dans lequel il expliquait clairement son idée de passer la Santé aux assureurs… mais il l’a fait au Congrès de la Mutualité Française, devant son président d’alors, Jean-Pierre Davant. Il était ravi, le Jean-Pierre, un mitterrandolâtre qui se faisait conseiller en privé par les plus libéraux des médecins, dont le seul et unique médecin défenseur des franchises en France, le professeur Guy Vallancien, de l’Institut Mutualiste Montsouris. Mutuelles, mutualiste, j’adore ces mots-valise de la gauche.
C’est là que j’ai eu le déclic. Les mutuelles. Le grand rêve solidaire des petites gens, la geste ouvrière des presque-rien qui ont monté des structures leur permettant d’assurer la protection sociale des malades, des handicapés. Un rêve de solidarité, d’humanisme basique. Le genre de truc gravement porteur dans l’imaginaire collectif, de ceux qui croient encore (il paraît qu’il en reste), au collectif. Les mutuelles. C’était ça mon angle d’attaque.

J’ai commencé à promettre. Une mutuelle pour tous en 2014. Derrière moi, la clique de lèche-culs applaudissait : cet homme est grand, cet homme est bon, cet homme est normal. Et qui, dans la foule, aurait osé se lever pour dire : "Mais il existe beaucoup mieux qu’une mutuelle pour tous en 2014. Il existe une Sécurité sociale solidaire, depuis 1945 ! C’est elle qu’il faut conforter, et pas faire l’inverse !" ?

"Mon adversaire, c’est le monde de la finance". Comme dit l’autre, qu’est-ce que ce serait si on était copains ?

Christian Lehmann est médecin généraliste et écrivain, auteur de "Les Fossoyeurs" (Michel Lafon).

Yvon Le Flohic est médecin généraliste, élu MG France aux Unions Régionales des Professionnels de Santé de Bretagne