mercredi 12 décembre 2007

Le « respectable » invité de M. Sarkozy

« La journaliste Mémona Hintermann, grand reporter à France 3, a déclaré mercredi que le colonel Kadhafi avait « tenté de la violer » et « menacée de mort » en 1984 à Tripoli [...]
« Pas une seconde l'idée ne me serait venue de raconter ça avant parce qu'il était impossible pour moi d'imaginer que Kadhafi serait reçu un jour comme ça en France. Ce qui se passe est quelque chose de totalement hors-normes dans l'histoire de la Ve République. C'est inadmissible », a estimé la grand reporter.
»

AFP, 12 décembre 2007, sur afp.google.com

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[...] « Quand je vois ce type, je le revois devant moi me menaçant de me flinguer. J’en parle aujourd’hui, car pour moi l’idée que Kadhafi puisse resurgir comme ça en étant porté aux nues par la République, c’était absolument inimaginable. [...] Je sais qu’il faut hélas parler avec des gens qui n’ont pas le même degré de moral élémentaire que nous. Mais ce n’est pas la peine d’avoir le déshonneur en plus, de le recevoir comme ça. [...] »

[...] « - Est-ce difficile, en tant que journaliste de télévision, de prendre position comme vous le faites ?

- C’est très difficile et très dangereux. Vous savez très bien quelles sont les relations entre l’Elysée et l’audiovisuel en France. Et pas que dans l’audiovisuel public.
Mais je ne vais pas être lâche. Après tout, c’est le président de la République, il est chargé de me protéger aussi. Et il savait ce qui s’était passé.
Tout est documenté au Quai d’Orsay car ils avaient envoyé à l’époque un consul me récupérer à mon hôtel pour m’emmener à l’aéroport de Tripoli. Cette histoire n’était pas connue du grand public, mais certainement de ces milieux-là. [...] »


liberation.fr, mercredi 12 décembre 2007

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Qui est Memona Hintermann ?
Pour le savoir, le mieux est de lire son livre, «
Tête haute ».

« Réunionnaise et 100 % française, fille d'un musulman et d'une catholique, ayant maintenu son rêve absolu au nom de la France en dépit d'énormes obstacles et de drames : Memona Hintermann n'a jamais baissé la tête. [...]
Elle a décidé de raconter son combat, et de s'exprimer sans complexes sur des questions qui miment la France aujourd'hui : immigration, racisme, passé colonial. [...] une vraie vision d'un modèle d'intégration aux antipodes des discours « différentialistes », à l'heure où le débat sur la citoyenneté se radicalise. [...]
Née à l'île de la Réunion, Momena Hintermann doit son beau parcours à l'école républicaine. Depuis vingt-cinq ans elle a couvert la plupart des grands conflits [...]. »

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Kadhafi fait sa publicité dans Le Figaro, nouvelobs.com, le 12 décembre 2007

« [...] La publicité, qui occupe plus d'un quart de page, représente un portrait du dirigeant libyen [...] Le Figaro est le seul quotidien national à publier cette publicité mercredi. [...] »

Les ventes de Rafale vont-elles décoller ?, france24.com, le 11 décembre 2007

« Le Rafale est un avion de combat de dernière génération. Pourtant, Dassault, son constructeur, n'a jusqu'ici jamais réussi à exporter son appareil. Mouammar Kadhafi, en visite en France, serait prêt à en acquérir quatorze. [...] »

Rafale : quand le Figaro aide Dassault, nouvelobs.com, le 13 septembre 2007

Du droit à informer

La France est la seule démocratie à féliciter M. Poutine par la voix de M. Sarkozy, le Président qui vend des centrales nucléaires à la Libye et à la Chine.

Pendant ce temps, Guillaume Dasquié, journaliste d'investigation français qui
supervise le contenu éditorial du site geopolitique.com et qui avait révélé en avril dernier ce qu'il savait d'informations « confidentiel Défense », a été perquisitionné ce 5 décembre à son domicile, puis mis en examen.
Il déclare avoir été menacé de placement en détention provisoire s'il ne révélait pas au moins une de ses sources. Ce qu'il a finalement fait, au bout de 40 heures de garde à vue ...
Il s'interroge maintenant sur le droit à informer dans une démocratie moderne.

Il s'agit là d'une atteinte au droit inaliénable des journalistes de ne pas révéler leurs sources.
Les perquisitions dans les rédactions françaises deviennent beaucoup trop fréquentes.
La Cour européenne a condamné plusieurs fois la France pour non-respect du secret des sources.
Pascal Clément, alors ministre de la Justice, s'était engagé à inscrire en 2006 cette règle dans la loi sur la liberté de la presse. Qu'en est-il en cette fin d'année 2007 ? ...

Je souhaite apporter mon soutien à la revendication de la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) qui estime urgent de renforcer la législation française sur la protection des sources journalistiques. Peut-être la ministre de la Justice en exercice, Rachida Dati qui s'affiche en Une de Paris Match ... prendra-t-elle le temps de répondre à la lettre que lui a adressée la FEJ le 10 septembre dernier ?

mercredi 5 décembre 2007

Notre jeunesse

Intervention au Conseil général du Jura

Je suis particulièrement content de m’exprimer sur un sujet qui n’est pas polémique et qui ne devrait pas être politique, qui ne devrait pas nous diviser puisqu’il s’agit du développement harmonieux de notre jeunesse, qu’elle soit confiée à des structures publiques ou privées.

Mon premier point concerne les auxiliaires de vie scolaire.

Quand nos enfants ont des problèmes scolaires dus à un handicap ponctuel ou des troubles comportementaux, il arrive que le Conseil Général, par l’intermédiaire de la Maison Départementale des Personnes Handicapées, décide qu’une AVS, auxiliaire de vie scolaire, prenne en charge pour un laps de temps donné, un ou plusieurs enfants ou adolescents pour les aider et palier à leur difficultés en agissant dans leur classe, pour des enfants du primaire ou du secondaire, ou à la maison pour des collégiens ou des enfants handicapés.

Ces AVS sont sous contrat de trois ans renouvelable une fois, et rémunérées, jusqu’à présent, par l’Etat.

Ces personnes ont un rôle social et pédagogique très important. C’est souvent un rôle d’assistance médicale, nécessitant des compétences dans le domaine somatique ou psychologique lorsque l’enfant est handicapé mental, physique, sensoriel.

Il
arrive qu’elles soient obligées de le déplacer, de porter un handicapé même si cette tâche ne leur est pas dévolue, les circonstances de la vie les y contraignent, Contact physique, manipulations, ce ne sont jamais des actes anodins avec des enfants ou adolescents en difficultés.

Leur action, quand elle est précoce, peut permettre également à certains adolescents de ne pas se perdre, de ne pas se marginaliser, cela existe dans toutes les catégories sociales. Quand cette prévention n’est pas présente le coût pour la société, mais aussi le coût en terme de souffrance est très élevé.

Ma demande concerne leur formation.

Je demande que nous soyons très vigilants, que nous soyons partenaires de leur formation qui était (je parle à dessein au passé), qui était assurée par l’Education Nationale.

Le
Conseil Général n’a pas la compétence formation, mais il peut assurer un partenariat avec la région afin que ces personnes disposent d’une véritable formation, afin qu’elles disposent de solides compétences, afin qu’elles disposent d’une véritable profession.

La bonne volonté dont elles font preuve, ne suffit pas.

Mon deuxième point concerne les adolescents et enfants ayant des troubles du comportement mais n’étant pas reconnus comme handicapés par la MDPH.

J
’imagine d’ailleurs aisément la difficulté représentée pour les équipes interdisciplinaires, d’élaborer un projet personnalisé de scolarisation par la commission des droits et de l’autonomie au sein de la maison du handicap, de trouver la limite entre le trouble du comportement passager, corrigé par quelques séances chez un spécialiste et le trouble du comportement relevant de la MDPH.

Concernant ces enfants et adolescents non considérés comme handicapés mais présentant des troubles du comportement, il y a suffisamment de structures qui s’en occupent.

Structures très différenciées ayant des financements variés, cela oblige à discuter à se remettre en question à avoir un fonctionnement un raisonnement transversal.

L
’action du Conseil Général pourrait consister à favoriser ces échanges, ces dialogues dans le respect et la spécificité de chacun.

Les adolescents, les enfants observent beaucoup le fonctionnement des adultes et mettent en application ce qu’ils disent, calquent leurs comportements sur le respect existant entre les différentes structures, comme ils le font au sein de la cellule familiale.

En conclusion, je pense que cette coexistence transversale, cette action, par du personnel formé doit participer à une prévention efficace limitant la souffrance et la désocialisation de nos enfants.

Le Conseil Général a un rôle à jouer dans le pilotage, dans la coordination en quelque sorte, de ces différentes associations afin de rendre leur rôle plus efficient.

Patrick Viverge