vendredi 30 juillet 2010

Un « français d'origine étrangère » ? ...

Qu’est-ce qu’un français d’origine étrangère ?
(
30.07.2010, Patrick Lozes, patricklozes.blogs.nouvelobs.com)

[...] Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois ciblé les délinquants "d'origine étrangère". [...] Cet amalgame entre criminalité et nationalité, entre criminalité et français "d’origine étrangère" n’est pas acceptable.

Quelle est la définition d’un français "d’origine étrangère" ? Quels sont les critères pour être qualifié de français "d’origine étrangère" ? Cette distinction malsaine entre les français rappelle de bien tristes périodes de notre histoire. [...]

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Constitution de la République française

[...] Article 1er
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine [...]

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Sécurité et immigration : Sarkozy soigne sa droite
(30 juillet 2010, lci.tf1.fr)

[...] jamais depuis son élection le chef de l'Etat n'avait-il fait aussi nettement le lien entre insécurité et immigration, un registre réservé jusqu'ici au Front national. [...]

« Il va cliver sur sa droite pour ressouder son camp avant de présenter un profil plus rassembleur dans les derniers mois de la campagne ». [...] A l'Elysée, la campagne présidentielle a cette fois bel et bien commencé.

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Sécurité : pour la LDH, Sarkozy agite les « refrains des années 30 »
(30/07/2010, liberation.fr)

[...] Alors que la Ligue des droits de l'homme accuse Nicolas Sarkozy d'agiter « les refrains des années 30 » sur les étrangers après son discours de ce vendredi à Grenoble sur l'insécurité, la Cimade, elle, estime que le Président « tient un discours qui peut être celui de la droite extrême ».

[...] « On fait un amalgame banlieue, immigration et délinquance qui n'est fondé sur rien », ajoute Jérôme Martinez, en rappelant que Nicolas Sarkozy avait promis d'expulser les étrangers impliqués dans les émeutes qui avaient embrasé les banlieues à l'automne. Et le secrétaire général de la Cimade de déclarer: « Aucun étranger n'a été expulsé parce qu'il n'y avait pas d'étranger impliqué. C'est encore de la manipulation de l'opinion. »

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Une politique de sécurité en faillite
(lemonde.fr, 30.07.10, Jean-Jacques Urvoas)

[...] C'est l'un des paradoxes du chef de l'Etat. Il proclame inlassablement son soutien aux forces de sécurité alors même que son gouvernement ne cesse de supprimer des postes. [...] En 2012, il ne sera plus abusif de parler d'une clochardisation des forces consacrées à la sécurité des Français.

Mais le pouvoir n'en considère pas moins que sa responsabilité n'est nullement engagée. Fidèle à une habitude éprouvée, son imagination est sans borne quand il s'agit de se défausser. En l'espèce, sont incriminés les Roms, les maires socialistes et un préfet. [...]

durant ces quelques jours où le sommet de l'Etat a semblé dépassé par les événements, il a usé et abusé de ses vieilles ficelles. Et d'abord la traditionnelle surenchère verbale. [...] Et bien sûr la pression sur la police pour "faire du chiffre". [...] Au premier plan, des démonstrations de force parfois disproportionnées et des opérations spectacles dites "coups de poing". En coulisse, un Etat impuissant, la paupérisation des services, la baisse des effectifs, l'absence de vision prospective et plus globalement, de réponse aux problèmes structurels [...]

La réponse du pouvoir, plus angoissé qu'on ne le croit, par la décomposition de sa politique de sécurité, tient en l'organisation d'une riposte-spectacle, rideau dérisoire jeté sur une réalité si dérangeante que même le ronflement des déclarations de matamore ne permet plus de camoufler.

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Comment l'UMP transforme les faits divers en propositions de loi
(lexpress.fr, 01/02/2010)

En proposant, après les violences de Saint-Aignan, des mesures sécuritaires contre les Roms, le gouvernement réagit une fois de plus à un fait divers en proposant un nouveau texte législatif. Une habitude depuis quelques années. [...]

« Blanchiment »

Affaire Woerth : Bassères (IGF) avait été nommé par Woerth
(François Sionneau - Nouvelobs.com - 30/07/10)

[...] Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sur l'affaire Bettencourt/Woerth peut être considéré comme sujet à caution sur plusieurs points. [...] Eric Woerth et son cabinet entretiennent en effet une relation particulière avec l'IGF.

Le successeur d'Eric Woerth au Budget, François Baroin, a chargé Jean Bassères, patron de l'IGF, de mener à bien ce rapport. Or, ce qui n'a pas été relevé jusqu'alors, c'est que ce dernier a été nommé à ce poste par Eric Woerth lui-même. Le décret de nomination du 24 janvier 2008 annonçant le nouveau chef de service est bel et bien contresigné par Eric Woerth, alors ministre du Budget.

Par ailleurs [...] le rapport n'a pas été commandé à l'IGF en tant qu'institution comme cela se pratique d'habitude, mais à son chef, Jean Bassères. "L'IGF n'a pas travaillé selon ses méthodes habituelles, collectives, contradictoires et inquisitoriales. Ce ne sera pas un rapport de l'IGF mais de son patron", expliquait-il.

Bassères a donc dû enquêter sur l'homme qui l'a conduit à occuper ce poste prestigieux. Sur le ministre mais aussi sur son cabinet, dont le directeur, Sébastien Proto, a commencé sa carrière … à l'IGF. Ajoutons que le prédécesseur de Sébastien Proto, Jean-Luc Tavernier, lorsqu'il a quitté le cabinet d'Eric Woerth a rejoint … l'IGF.

Enfin, la méthodologie utilisée pour rédiger ledit rapport est claire : "La mission a procédé à des investigations sur place et sur pièces et s'est attachée à corroborer les informations qui lui ont été communiquées". Selon un bon connaisseur des procédures, les personnes ont été libres de témoigner ou pas et de livrer les pièces qu'ils voulaient bien fournir. [...]

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Gros lapsus de Woerth sur Europe 1
(Emmanuel Lévy, Marianne, 20 Juillet 2010)

[...] « Vous dites amalgame, mais ce sont des faits », poursuit l’interviewer.

« Ouais ! je dis amalgame. Il n’y a pas de liens entre tout ça », s’énerve le ministre. Et de répondre en sortant ce qui selon lui est l’arme fatale : « L’inspection des finances a fait un rapport extrêmement détaillé pour montrer que je n’étais jamais intervenu.»

Thierry Guerrier sèche devant l’argument d’autorité, et ne relève pas le lapsus d’Eric Woerth « un rapport extrêmement détaillé POUR montrer que je n’étais pas intervenu ».

Ah bon ! L’IGF avait donc comme objectif d’innocenter son ex ministre de tutelle [...]

jeudi 29 juillet 2010

Assurance, santé, retraites, ... et famille Sarkozy

L'assurance maladie pourrait supprimer 4.000 postes d'ici 2013
(Julie Charpentrat, AFP, 29/07/2010)

L'assurance maladie devrait supprimer près de 4.000 postes d'ici 2013, ce qui suscite la colère des syndicats et même du président CFDT de la caisse qui a refusé de signer le texte proposé par l'Etat, une "première" selon lui. [...]

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Les retraites au menu de la session extraordinaire à partir du 7 septembre à l'Assemblée
(AFP, 27/07/2010)

L'examen en séance publique de la réforme des retraites commencera le mardi 7 septembre à l'Assemblée, au premier jour de la session extraordinaire du Parlement, selon un décret du président de la République daté de mardi. [...]

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Ce site est publié par Malakoff Médéric [...]

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CQFD

mercredi 28 juillet 2010

La coûteuse vidéosurveillance jugée aux résultats

L’impact de la vidéosurveillance est de l’ordre de 1%
(28 juillet 2010, bugbrother.blog.lemonde.fr)

A Lyon, les caméras de vidéosurveillance permettent, en moyenne, une arrestation par caméra et par année. 200 arrestations, pour 219 caméras, comparées aux 20 604 actes de délinquance dits de voie publique …

Pour le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, “le résultat est clair : l’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance constatée par la police nationale à Lyon est de l’ordre de 1%“.
Les chiffres sont issus d’un récent rapport de la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes sur la sécurité publique à Lyon.

L’analyse du sociologue, l’un des meilleurs spécialistes français des questions de sécurité et de vidéosurveillance, est cinglante : “la vidéosurveillance coûte très cher et ne sert pas à grand-chose“.
Le rapport de la Chambre régionale des comptes ne l’est pas moins [...]

Pour mesurer l’efficacité de la vidéosurveillance sur la baisse de la délinquance, le rapport de la Chambre régionale des comptes souligne que “la ville de Lyon établit chaque année un comparatif de l’évolution de la délinquance de voie publique entre les zones vidéosurveillées et les zones qui ne le sont pas“.
Or, et sur les trois dernières années, “la différence entre les zones équipées et les zones non équipées est pour le moins ténue“ [...]

le Centre de supervision urbaine (CSU) fonctionne 24h/24 et emploie 29 agents [...]

“la vidéosurveillance de voie publique sert principalement à détecter les problèmes les plus visibles et les plus collectifs, elle ne concerne guère les vols et les agressions interpersonnelles“ [...]

elle occasionne une “véritable gabegie pour les finances publiques lorsque l’on chiffre le coût qu’il représente pour une municipalité et la privation d’autres investissements et d’autres actions de prévention et de sécurité qui en découle“ [...]

la vidéosurveillance coûte donc probablement à la ville de Lyon (donc aux lyonnais) entre 2,7 et 3 millions d’euros. Ce qui pourrait représenter près d’une centaine d’emplois municipaux de proximité (qu’il s’agisse de policiers municipaux, d’agents de médiation, d’éducateurs, de correspondants de nuit, etc.), potentiellement capables de rassurer la population et de réguler les conflits de la vie quotidienne de manière autrement plus efficace“.

La Chambre régionale des comptes conclue elle-même que “s’il peut apparaître réducteur de juger de la pertinence du dispositif sur les seuls chiffres de la baisse de la délinquance, on peut observer que l’outil est suffisamment coûteux (plus d’un million par an en moyenne depuis 2003, hors personnel et frais généraux liés au service) pour qu’une évaluation globale de son intérêt soit entreprise“. [...]

Comme un air malsain de déjà vu



Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, en septembre 2002

Attention, pas d'amalgame, surtout pas d'amalgame ...

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Nicolas Sarkozy, ministre du budget,
invité du journal TV, le 10 mai 1993, il y a 17 ans ...
(sur le site de l'INA)

Austérité, déficits, retraites, impôts, croissance, chômage ...

mardi 27 juillet 2010

En France en 2010




Evacuation de familles (à la Courneuve)

Les « squatteurs » expulsés de la barre Balzac
(8 juillet 2010, lacourneuve.blog.lemonde.fr)

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Autre « problème » lié au logement ...

XVI eme arrondissement de Paris : Oui aux logements sociaux ... mais ailleurs !
(J-C Slovar, 27 Juillet 2010, marianne2.fr)

[...] l'association "Porte d'Auteuil environnement" défend les habitants de [...] la Villa Montmorency contre l'office HLM de Paris [qui] projette de construire 320 appartements dont ... 160 sociaux à une centaine de mètres de ce lieu privilégié.

Et ce n'est pas le seul combat des habitants de l'arrondissement puisque : "Dans le 16e arrondissement de Paris, qui ne compte que 2, 5% de logements sociaux contre 20% exigés par la loi, une guerre urbaine est déclarée contre la construction d'habitations à loyer modéré." [...]

"Il faut comprendre, voir arriver d’un coup des familles avec des difficultés sociales, là où on avait un espace vert, ça fait un peu peur", explique sans détour une mère de famille du quartier ... / ... " [...] "Vous n’avez qu’à nous mettre une étoile jaune et marquer 16e arrondissement dessus " [...]

Vincent Bolloré est ... le Secrétaire Général de de l'association des copropriétaires de la Villa ...

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Autre « problème » lié à l'immigration ...

Un Lédonien menacé d'expulsion vers la Turquie
(27.07.2010, leprogres.fr)

Cela fait bientôt dix ans que Remzi Sonmez, d'origine Kurde, a fui la Turquie pour se réfugier en France, à Lons plus précisément. [...]
Il sera embauché à deux reprises, de 2007 à 2008 puis en 2010 en tant que façadier par des entrepreneurs locaux. [...]
« J'ai reçu trois promesses d'embauche il y a quatre mois, je les ai immédiatement ajoutées à mon dossier et fais une nouvelle demande auprès de la préfecture. On ne m'a jamais donné de réponse. »

Si le recours n'aboutit pas, il sera renvoyé dans son pays d'origine.

Sa femme, elle, l'a rejoint à Lons en 2008. Elle est actuellement enceinte de huit mois.

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Réseau Education Sans Frontière

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La politique de l'immigration passée au crible
(Cordélia Bonal, 04/05/2010, liberation.fr)

Combien d'immigrés en France ? Combien de refoulés ? Avec quel impact économique, social ? Un collectif de parlementaires de tous bords lance un «audit» de la politique migratoire du gouvernement. [...]

«Cette France-là» a sollicité les parlementaires avec au fond, cette question, résumée par Michel Feher, philosophe qui préside le collectif : «Est-ce que l'immigration choisie sert vraiment les intérêts de la France ?» [...]

dimanche 25 juillet 2010

Question d'honneur

Sarkozy, le décorateur de l'Elysée
(Élise Karlin, 23/07/2010, lexpress.fr)

[...] il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy épingla la médaille de chevalier au revers du veston de Franck Albert Nahmani [...] "spécialiste incontesté des plus beaux cachemires [...], virtuose de l'élégance masculine".
Mais que lui vaut donc d'avoir été ainsi distingué par l'homme le plus puissant de la République ? Officiellement, ses "trente-trois ans d'activités professionnelles", telles qu'inscrites au décret du 31 décembre 2009 portant élévation aux différentes dignités de l'ordre national de la Légion d'honneur.
En réalité, Franck Namani a un mérite : fabriquer des costumes qui siéent à merveille au président. La gratification tient parfois à un fil.

Car Nicolas Sarkozy a une manière toute personnelle d'interpréter les critères auxquels doivent répondre les personnalités que la nation entend récompenser pour "services exceptionnels ou éminents dans toutes les activités".

[...] le 30 juin, a-t-il décoré Eric Cesari, épinglé au titre sans flonflon de "directeur général de l'UMP" - en fait, l'un des hommes clefs du système sarkozyste.

[...] des happy few qui guinchèrent à ses côtés pour fêter sa victoire, le 6 mai 2007, et dont la liste figure dans La Nuit du Fouquet's [...] 19 des 56 personnalités citées ont été distinguées en trois ans, dont huit pour la première fois. Les 11 autres ont été promues, certaines pas plus tard que le 14 juillet:

[...] le nouveau monarque de l'Elysée a fait de ces rites républicains l'un des instruments à l'aulne desquels il mesure son pouvoir ; il goûte les rires qui saluent forcément ses bons mots, les invités qui s'agglutinent pour le saluer, parfois juste pour l'approcher ; il choisit ceux qu'il distinguera d'une accolade, d'une attention

[...] le chef de l'Etat ne boude pas son plaisir lors des décorations individuelles, une trentaine par an, celles qui dessinent en pointillé la carte de la galaxie sarkozyste.

Il y a les amis de toujours, ceux qui n'ont jamais moqué sa certitude d'avoir un destin, comme Isabelle Balkany, décorée le 27 mai 2008, ou Roger Karoutchi, qui a intégré le cursus honorum en décembre 2009.

Il y a les grands patrons qui l'ont soutenu [...] comme le milliardaire Antoine Bernheim, ex-président de Generali, ou encore Albert Frère, la première fortune de Belgique, et son associé canadien Paul Desmarais, tous trois élevés au rang de grand-croix.

Il y a ceux qui l'ont aidé à sonder le pays pour mieux lui ouvrir les portes du Palais : le politologue Pierre Giacometti, qui travaille aujourd'hui pour l'Elysée, l'ancien journaliste Patrick Buisson, qui oeuvre toujours en direct pour le président, ou encore l'essayiste Alain Minc, prodigue de ses conseils.

Il y a les politiques, ceux des Hauts-de-Seine et les autres, l'avocat Robert Bourgi, éminence grise controversée de la "Françafrique", Valérie Hoffenberg, décorée en 2008 au titre de directrice du bureau français de l'American Jewish Committee, mais qui est aussi une militante UMP proche du futur ex-trésorier Eric Woerth [...]

il y a aussi ceux qu'on remercie pour service rendu - Nicole Choubrac, la juge qui a prononcé son divorce d'avec Cécilia ; Jacques Séguéla, qui lui a présenté Carla Bruni lors d'un dîner [...]

Et puis il y a les people [...] Dany Boon, le réalisateur acteur de Bienvenue chez les Ch'tis, l'humoriste Muriel Robin, le compositeur Didier Barbelivien, le comédien Christian Clavier...

Ce président qui peut se montrer si désinvolte, comme le 21 mai 2008, aux Invalides, lors d'une remise de décorations à d'anciens combattants, laissant tous les participants ulcérés, trouve chaque fois le mot qu'il faut devant un capitaine d'industrie ou un restaurateur de ses amis.

Car lorsqu'il récompense ces success stories, ces "ascensions prodigieuses", ces "formidables réussites", c'est encore à sa propre histoire qu'il rend hommage. Dans le miroir qu'il leur tend, c'est presque toujours son image qu'il flatte.

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Lettre de Jacques Bouveresse à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur
(Agone, 26 juillet 2010)

En réaction à l’attribution d’une Légion d’honneur qu’il n’a jamais demandée, Jacques Bouveresse nous a transmis la lettre (en date du 17 juillet 2010) par laquelle il a refusé cet « honneur ».

Madame la ministre,

Je viens d’apprendre [...] que je figurais dans la liste des promus de la Légion d’honneur, sous la rubrique de votre ministère, avec le grade de chevalier. [...]

j’ai [...] fait savoir clairement, la première fois que la question s’est posée, il y a bien des années [Il s’agissait alors d’une proposition émanant du ministre socialiste Jack Lang] et à nouveau peu de temps après avoir été élu au Collège de France, en 1995, que je ne souhaitais en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre. [...]

Il ne peut, dans ces conditions, être question en aucun cas pour moi d’accepter la distinction qui m’est proposée et [...] encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Éducation nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable. [...]

Agriculture bio / OGM

+ 11 % de surfaces agricoles bio en franche-comté entre 2008 et 2009
(Le Progrès,
25.07.2010)

Elles sont passées en deux ans de 21 500 à 23 900 hectares. Le Jura est le département comtois qui a la plus grande superficie de terres agricoles en bio avec 38 % des surfaces régionales.
Mais c'est le département de la Haute-Saône qui progresse le plus ces deux dernières années (+ 14,3 %).

Le développement de l'agriculture biologique est évidemment conditionné par l'existence de filières de valorisation. Dans ce cadre, la reconversion de la sucrerie d'Aiserey en Côte-d'Or en minoterie bio, d'une capacité de 20 000 tonnes à l'horizon 2011, permettrait d'assurer un débouché aux nouvelles céréales bio produites dans la région.

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La fin du moratoire français sur la culture des OGM ?
(infogm.org - Anne Furet, Christophe Noisette, juillet 2010 - Guy Kastler, Réseau Semences Paysannes)

Le 20 juillet, à la demande de plusieurs entreprises semencières, le ministre de l’Agriculture, Bruno Lemaire, a inscrit au catalogue français 36 variétés de maïs génétiquement modifié Mon810 et deux variétés de maïs GM T25 [...]

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L'image du « jeune »

« L'image du jeune fait peur aux adultes »
(25.07.10, lemonde.fr)

Les ados boivent-ils trop ? Fument-ils trop ? Se droguent-ils plus qu'avant ? Sont-ils plus violents ? Se sentent-ils mal dans leur peau ?… Combien de fois Marie Choquet a-t-elle été sollicitée pour répondre à ces questions qui ont envahi le champ médiatique ? Elle ne les compte plus.

Psychologue, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), elle scrute, depuis 1969, les comportements à risque des adolescents. A 65 ans, après quarante ans de carrière, cette spécialiste du monde des ados prend sa retraite. L'occasion de faire le point sur des décennies de recherche. [...]

«
Il faut comprendre qu'à une époque on ne les étudiait pas, on ne les voyait pas, alors que maintenant on les observe à la loupe. De ce fait, on perçoit des problèmes qu'on ne percevait pas auparavant. Avec comme conséquence le sentiment qu'ils sont nouveaux et que tout s'aggrave. [...]

La question de la violence [...] a été ignorée jusqu'aux années 2000 et maintenant on ne parle plus que de ça
. C'est déconcertant. [...]


Ce qui me choque le plus, c'est que l'on a construit une image du jeune qui fait peur aux adultes. Il y a une vraie dévalorisation des adolescents, ainsi que de leurs parents. [...]

Il existe un décalage important entre ce dont on parle – et qui accuse toujours les adolescents – et la vraie vie. [...] Entre ce que nous dit la télé et la situation dans les familles, il existe un gouffre.
Dans bon nombre d'entre elles, cela se passe plutôt bien. Les parents communiquent plus avec les enfants, s'en occupent mieux, partagent davantage d'activités avec eux, mais ce travail au quotidien n'est pas reconnu. Dès qu'il y a un problème, les parents sont mis en accusation, on les traite de démissionnaires. [...]
On cherche le bouc émissaire des problèmes de la société, on a trouvé les jeunes et leurs parents, et on n'en démord pas.

[...] Un grand tabou demeure encore, celui de réaliser des études sur les enfants des milieux favorisés. Autant étudier les pauvres ou les élèves de ZEP dans tous les sens ne pose de problème à personne, autant il est difficile de faire des enquêtes auprès des élèves des grandes écoles ou des prépas.


Autre tabou, la question du stress scolaire, qui est plus fréquent dans l'enseignement général que professionnel. Il existe un lien important entre stress à l'école et dépression. [...]


Aujourd'hui, toute violence est devenue intolérable, le "risque zéro" est passé par là… On a perdu un peu de bon sens entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas.
On a aussi renoncé à éduquer sur ce sujet. Le seul outil, c'est la répression. Désormais, on parle beaucoup de la violence, mais on fait peu pour la prévenir, sauf à mettre des caméras de surveillance. Or, on ne travaille pas sur la racine de la violence avec des caméras. [...]

Quant aux médicaments, la France est en tête de la consommation, chez les adultes comme chez les jeunes. Pourquoi en parle-t-on si peu ? Est-ce parce que le pouvoir médical est en cause ? [...]

Les médias ont-ils une part de responsabilité dans la perception négative que la société a des jeunes ?
J'en suis persuadée. On préconise la modération – toutes les études montrent que ce sont les modérés, et non ceux qui s'interdisent tout, qui vivent bien et longtemps –, mais la modération ne fait pas vendre, elle n'est pas porteuse. On a le sentiment que les adolescents changent et vont très mal, parce qu'on nous parle un jour des jeux dangereux, le lendemain de l'ivresse ou de la violence. On met toujours l'accent sur des extrêmes. [...]


L'erreur fondamentale a été de penser que ceux qui allaient mal étaient les pauvres ; à force, on a oublié les jeunes de la classe moyenne. Une politique de la jeunesse devrait porter l'ensemble des jeunes. Je m'insurge contre le misérabilisme. [...]


Essayer de comprendre un comportement ne signifie pas être laxiste. Or, la compréhension des phénomènes est assimilée au fait de laisser faire. [...]

On ne parle que de ce qui inquiète la société, sans pointer ce qui peut être à l'origine de la souffrance des adolescents. Comme si la répression allait diminuer les phénomènes en tant que tels [...]

On préfère toujours montrer que ce sont les jeunes (et leurs familles) qui sont en cause et continuer de croire que la responsabilité de la société est quasi nulle. Alors qu'elle n'est pas innocente.

samedi 24 juillet 2010

Sécurisation des parcours professionnels ?

Sécurisation des parcours professionnels ou racket de l’Etat ?
(24 juillet 2010, Michel Abhervé, alternatives-economiques.fr/blogs)

Il est décidement difficile de faire confiance à l’Etat, qui n’hésite pas, pour tenter de réduire son déficit à renier ses engagements. C’est ce qui est train de se passer avec le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels, le F.F.S.P.P.

Crée par la loi du 24 novembre 2009, ce fonds est alimenté essentiellement par une contribution obligatoire de 13%, prélevée sur l’ensemble des fonds de la formation professionnelle engagés par les entreprises, et vise à soutenir les actions contribuant à sécuriser les parcours professionnels.

Les conditions de l’engagement de ces fonds sont définis par la loi qui précise dans son article 18 [...] Le texte est clair, ce sont les partenaires sociaux qui déterminent, par accord entre eux, l’affectation de ces fonds, ce qui est logique vu que ce Fonds est paritaire, et que ces ressources proviennent des employeurs et sont destinés à la formation des salariés.

Et il est prévu que l’Etat peut contribuer à abonder les moyens nécessaires pour financer les actions prévues. Cette rédaction avait fait débat, car elle donnait à l’Etat un pouvoir qui n’était pas lié au moindre engagement financier, mais elle était devenue la loi.

Il est en train de se passer exactement l’inverse de ce que prévoit la loi : non seulement l’Etat n’entend pas participer pas au financement des actions de formation en cours de construction, mais il prévoit de transférer à son profit une moitié des fonds collectés par le F.F.S.P.P., alors que celui-ci a lancé les appels à projets lui permettant d’engager les sommes qu’il vient de collecter au profit des salariés les plus fragiles et des demandeurs d’emploi.

Il a inscrit cette somme, de l’ordre de 400 Millions d’Euros comme recette de l’Etat dans le projet de loi de finances rectificative pour 2010, au nom du fait que le F.F.S.P. n’aurait pas le temps de dépenser en 2010 l’intégralité des fonds collectés (alors que les délais de l’Etat pour prendre les textes nécessaires sont, pour une large part, responsables du calendrier !).

[...] Cet épisode éclaire certains points du débat parlementaire et en particulier la crainte exprimée par Christiane Demontès, Sénatrice PS du Rhône le 21 Septembre 2009 : “Certains craignent que l’objectif réel du Gouvernement ne soit de renflouer les caisses de l’État.”

Le Secrétaire d’Etat, Laurent Wauquiez se montrera rassurant [...]
Les lecteurs de ce blog savent que Laurent Wauquiez a une relation très particulière avec la vérité, qui m’avait valu de le surnommer (voir Laurent Pinocchio Wauquiez (bis)). Ils en auront une nouvelle preuve.

vendredi 23 juillet 2010

« Le pays des hommes libres » ?

Le faux-procès de l'outrage au drapeau
(Abdel Pitroipa, 28/07/2010, lexpress.fr)

Trois jeunes comparaissaient ce mercredi 28 juillet devant le tribunal correctionnel de Créteil pour incendie du drapeau de la commune de Villeneuve-Saint-Georges. Des faits que les juges ont débarrassés de toute connotation politique. [...]

"Connerie", c'est bien le mot que tous les participants au procès ont choisi pour qualifier les faits qui avaient été présentés comme un outrage au drapeau français dans les premiers jours de l'affaire. La procureure n'a pas évoqué cette infraction [...] Elle a préféré évoquer une dégradation de bien public [...]

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Profitons de notre liberté avant qu'elle n'expire

(23 juillet 2010, maitre-eolas.fr)

Le Gouvernement [...] a aujourd’hui décidé de rétablir une infraction de blasphème.

Le décret n°2010-835 [...] incrimine d’une contravention de 5e classe (1500 € d’amende max, 3000€ en cas de récidive) le fait, lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et dans l’intention d’outrager le drapeau tricolore :
- 1° De détruire celui-ci, le détériorer ou l’utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou ouvert au public ;
- 2° Pour l’auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, de diffuser ou faire diffuser l’enregistrement d’images relatives à leur commission. [...]

Déjà, depuis 7 ans
[...] un article 433-5-1 du Code pénal réprime le fait, au cours d’une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d’outrager publiquement l’hymne national ou le drapeau tricolore. [...] Là aussi, c’était une loi de circonstance, destinée à réagir [...] aux sifflets ayant résonné lors de la Marseillaise du match “amical” de football France-Algérie du 6 octobre 2001. Avec l’efficacité que l’on sait.
Et à l’époque, le Conseil constitutionnel avait précisé que les oeuvres de l’esprit devaient être exclues du champ de cet article [...]

Alors puisque ce gouvernement aime les lois, dans le sens où un pédophile aime les enfants, je voudrais juste lui en rappeler quelques unes. Il s’agit de trois articles de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

[...] à tous les patriotes qui viendront me dire que la liberté d’insulter le drapeau ne mérite guère de protection et que la face du monde ne sera pas changée par ce décret, je rétorquerai qu’il n’y a pas de liberté d’insulter le drapeau : il y a la liberté, point. Et que c’est un bout supplémentaire qu’on rabote, sans que rien ne le justifie, si ce n’est la volonté de bomber le torse [...]

Trouvez-vous normal que l’Etat, dont le rôle est de défendre votre liberté, vous interdise d’en faire usage parce que ça colle bien avec sa communication électorale ? La face du monde ne sera pas changée, non, mais la surface de votre liberté, oui.

Tout le monde n’est pas obligé d’avoir une mentalité de valet. Le mot France, étymologiquement, veut dire “le pays des hommes libres”. Je suis pour interdire tout outrage à ce nom par l’Etat.

mercredi 21 juillet 2010

Comment payer peu d'impôts ...

Pourquoi Liliane Bettencourt paye si peu d'impôts
(Thomas Bronnec, 21/07/2010, lexpansion.com)

Selon le Canard enchaîné, l'actionnaire principal de L'Oréal est imposée à 9%, comme un cadre moyen. En toute légalité. Décryptage de cette optimisation fiscale de haut vol [...]

[...] Liliane Bettencourt a créé une holding où sont logées les actions qu'elle détient dans le capital de L'Oréal. [...] C'est seulement l'argent qui est sorti des comptes de la holding qui est imposé à l'impôt sur le revenu (IR) [qui] sera donc calculé sur une somme relativement faible, comparée aux dividendes [...]

Et c'est légal ?

Evidemment. C'est même un schéma d'optimisation fiscale très simple, et très répandu, que je conseille à de nombreux clients. Il permet de réduire très fortement l'IR, de ne pas payer de charges sociales ...
Et en plus, si les participations détenues dans les sociétés logées dans la holding sont supérieures à 5%, ce régime, dit des sociétés mères, conduit aussi à diminuer très fortement l'impôt sur les sociétés (IS) auquel est soumis la holding : le taux légal de 33,3% s'applique, au maximum, à 5% de ces dividendes. Soit un taux d'IS de 1,66%.

[...] le bouclier fiscal n'est pas un schéma sur lequel on peut vraiment compter, car il est soumis à trop d'aléas politiques. Au contraire, le régime des sociétés mères est aussi simple que solide. Il existe depuis 1924 et a été confirmé par une directive européenne, qui empêche de toute façon la France de le modifier du jour au lendemain. C'est du béton armé.

Quand on gagne énormément d'argent, et quand on a les moyens de s'offrir un spécialiste de l'optimisation, la France peut avoir des allures de paradis fiscal.

mardi 20 juillet 2010

Retraites : notre avenir





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Retraites : il en va de notre avenir
(Guillaume Duval, 24 juin 2010, alternatives-economiques.fr)

[...] Rappellons les mesures clefs proposées par le gouvernement :
- l'âge minimal de départ devrait être porté à 62 ans en 2018 ;
- l'âge auquel on a droit à une retraite à taux plein même sans avoir cotisé suffisamment serait porté, lui, à 67 ans ;
- enfin, la durée minimale de cotisation serait prolongée à 41,5 ans en 2020.

Ces mesures posent de nombreux problèmes.

Repousser l'âge minimal de départ touche tout d'abord au premier chef les personnes qui ont commencé à travailler très tôt. Or, celles-ci connaissent souvent des conditions de travail difficiles et ont une espérance de vie inférieure à la moyenne. Certes, un dispositif devrait permettre à ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans de partir à 60 ans, mais cela leur impose quand même une durée de cotisation de 44 ans, très supérieure aux autres.
Quant au report à 67 ans de l'âge donnant accès au taux plein, cette mesure touche surtout les femmes qui ont fréquemment des carrières à trous.

La priorité donnée au recul rapide de l'âge de départ en retraite est de toute façon très problématique au moment où le chômage atteint de nouveau des sommets, avec 4,5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi en avril dernier, soit un million de plus qu'en 2008. En effet, ces mesures pèseront négativement sur un marché du travail très déprimé.

[...] En préservant un système complexe et illisible, en prévoyant des mesures injustes, et en ne recherchant pas un large consensus, cette réforme est loin de pouvoir rassurer les Français sur l'avenir à moyen terme des retraites par répartition…

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Sarkozy: Opération enfumage sur la retraite
(Jack Dion, Marianne, 13 Juillet 2010)

En réduisant l'affaire des retraites à un problème démographique et en bottant joyeusement en touche sur les questions qui fâchent, Nicolas Sarkozy peut marteler à son aise que le projet de réforme des retraites est « juste ». Mais il ne s'agit là que d'une vaste campagne d'enfumage.

[...] A l’heure actuelle, 61% des personnes de 55 à 64 ans sont sans emploi. Que va-t-il se passer si on leur impose de partir plus tard à la retraite ? Les personnes concernées n’ayant guère de chance de retrouver un emploi, elles resteront plus longtemps aux Assedic. Ensuite, elles auront une pension de retraite amputée, ce qui se traduira mécaniquement par une baisse par une baisse du pouvoir d’achat qui pèsera forcément sur la croissance (et donc sur les rentrées budgétaires).

[...] ce qui plombe les caisses de retraite, c’est d’abord et avant tout le chômage, le sous emploi, la précarité. Il faut savoir qu’un million d’emplois représente 5 milliards de cotisations dans les caisses de retraite. Or le gouvernement se refuse à évoquer cette question. Il préfère ne parler que de l’espérance de vie, en oubliant au passage les paramètres sociaux qui font que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.

Depuis que l'âge légal de la retraite a été fixé à 60 ans (en 1981), nous dit-on, l'espérance moyenne de vie a progressé de six ans. Certes. Mais entre temps l'écart d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre supérieur s'est encore accru, pour s'élever à sept ans.

[...] l’espérance de vie « en bonne santé » n'est que de 63 ans pour les hommes et 64 pour les femmes, avec toujours un écart de sept ans entre un ouvrier et un cadre. Face à de tels écarts et de telles injustices, il faut s’appeler Laurence Parisot, patronne du Medef, pour claironner : « On vit cent ans ; on ne peut s'arrêter de travailler à 60 ». Tout le monde n’a pas l’existence harassante de Liliane Bettencourt. Nombre de ceux qui devraient, dans le futur, partir plus tard, risqueraient de ne plus partir du tout, sauf pour aller au cimetière.

Ajoutons que le gouvernement entend agir sur deux leviers à la fois : le droit au départ à la retraite (qui passerait de 60 à 62 ans) et l’âge du départ à la retraite à taux plein, sans décote en raison d’un manque de trimestres cotisés (qui passerait de 65 à 67 ans). Or cette dernière mesure est le summum de l’injustice. En effet, elle frapperait les plus pauvres, ceux qui ont des « trous » de cotisation, à commencer par les femmes.

Actuellement, près de 18% des Français ne peuvent partir en retraite qu’à 65 ans, et la moitié sont des Françaises, pénalisées par les carrières « fragmentées », comme on dit. Avec la réforme Woerth, de nombreuses femmes devraient ainsi choisir entre la peste et le choléra : travailler jusqu’à 67 ans ou partir en retraite avec des pensions amputées.
Comme réforme « juste », il y a mieux.

lundi 19 juillet 2010

Grandes surfaces en extension


De Michel Moreau, association Citoyens, Ecologistes, Solidaires,

à Monsieur le Président du Conseil Général du Jura,

à Champagnole, le 19/07/2010

(photo Nelly Markovic, le Progrès)

Monsieur le Président,

Le 6 août vous aurez à vous prononcer sur deux projets d'extension de grandes surfaces à Champagnole. Notre association se permet d'apporter quelques éléments d'appréciation qui pourront vous aider à formuler une opinion.

Les chiffres sont clairs. La densité de grandes surfaces supérieure à 300m2 par tranche de 1000 habitants était de 380 m2 en 2009 à Champagnole (Jura 228m2, France 140m2). Nous sommes déjà les premiers. Et deux de ces commerces n'ont pas une clientèle suffisante (Colruyt et Casino).

Sagement, en 2005 le TA s'est opposé à l'extension de Super U en Hyper. L'offre commerciale en supers excède la demande, deux magasins discount concurrencent les supers classiques.
Depuis 2000 ni le contexte économique et social, ni la démographie, n'ont évolué favorablement. Ce qui n'était pas pertinent en 2005 l'est encore moins en 2010.

Un élément plaide pour le statu quo. La disposition des grandes surfaces à Champagnole se distingue par une répartition géographique équitable. Elles sont aisément accessibles à pied. Les pensionnaires du Foyer du mont Rivel sont à 50m de Super u, ceux du foyer André Socié tout proches de Colruyt. Si Super U se déplace et Colruyt ferme, deux quartiers populaires et importants perdront leur commerce de proximité.

L'équilibre actuel sera rompu par toute installation d'hyper. Le recours à l'automobile s'imposera encore un peu plus, pour des trajets allongés. Très efficace pour la production de Co2.
La surface dédiée à l'automobile déjà très conséquente ici, croîtra de quelques hectares de parkings dûment imperméabilisés. Ce qui n'améliorera pas le rendement de la station d'épuration qui connaît des problèmes en cas d'orage.

7 hectares (70,000m2!) seront cédés à la société Chamdis par la communauté de communes pour y installer un Hyper U de 4000m2 avec galerie marchande plus 4000m2 de magasins "satellites », sans que l'on ait la moindre idée de ce dont il pourrait s'agir. La collectivité délègue donc à un privé beaucoup de pouvoirs sur l'orientation commerciale future de notre cité.

La grande distribution exploite un concept : distribuer plus en employant moins. Le bilan emploi ne pourra être que négatif. Les rares commerces du centre ville auront plus de difficultés à survivre. La ville n'y gagnera pas en vie.

Les 7 hectares d'Hyper U sont les meilleures terres agricoles du secteur. Renseignement pris auprès d'agriculteurs locaux. Un paysan-boulanger y cultive son blé bio. Des jardins ouvriers jouissent d'une orientation idéale et sont arrosés par un ru qui ne tarit pas.

Le terrain qui sera dévolu à Leclerc est situé en bordure de la Londaine, petit torrent capricieux, juste en amont de l'endroit où elle s'engouffre pour 600 mètres dans de gros tuyaux. Le risque d'engorgement et d'inondation, type Draguignan, s'en verra accru.

L'actuel Super U, superbement placé, en bordure d'une voie pénétrante et toute proche du centre ville a fait l'objet d'une extension récente. C'est un beau magasin quasi neuf.
Le bilan carbone de la destruction d'une telle structure et de la construction d'un hyper dans un endroit plus éloigné et plus enclavé ne devrait-il pas être pris en compte par des élus éco-responsables ?

Si on évalue les différents projets d'hypers en utilisant la grille d'analyse du Développement Durable, on ne peut ni sur le plan économique (probable disparition d'emplois et de commerces), ni sur le plan social (éloignement de leur lieu d'approvisionnement pour des personnes non motorisées), ni sur le plan environnemental (usage accru de la voiture, artificialisation non justifiée de nombreux hectares, perte de terres agricoles, coût énergétique..) y voir le moindre début de pertinence.

Peut-on imaginer que les surfaces, dédiées au grand commerce seraient condamnées à croître indéfiniment, en totale déconnection avec le contexte économique, social et environnemental ?
Il s'agit bien d'une utopie passéiste. Y-a-t-il vraiment eu un Grenelle de l'Environnement ?

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes respectueux sentiments.

Michel Moreau, association Citoyens, Ecologistes, Solidaires

samedi 17 juillet 2010

Sauver la Sécu ?

Non, les cliniques privées ne veulent pas « sauver la Sécu »
(
tribune de Cécile Lhuillier, Act Up, le 17/07/2010, sur rue89.com)

Depuis quelques semaines, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) nous promet dans ses affiches qu'elle va « sauver la Sécu » avec le tarif unique. On aimerait croire à un regain de philanthropisme de la part des cliniques privées, mais on a du mal. Quel est donc ce charabia et en quoi sauverait-il la Sécu ? [...]

Les cliniques privées peuvent choisir leurs patients et leurs actes selon des critères de rentabilité, tandis que la mission de l'hôpital public est bien encore d'accueillir tous ceux qui ont besoin de soins, quels que soient leurs revenus.

L'activité des cliniques privées ne peut être comparée à celle de l'hôpital public, qui prend en charge plus de 80% des urgences et la plupart des interventions complexes (accidents vasculaires, réanimations, greffes, neurochirurgie…).

C'est également l'hôpital public qui accueille les patients précaires et/ou sans mutuelle, assure la continuité des soins et étend sa mission à la formation des personnels et à la recherche.

Pour justifier l'appel au tarif unique, la FHP met en avant 50 actes médicaux qui seraient moins onéreux dans le privé que dans le public. Outre le caractère partiel et mensonger de cette affirmation, la FHP omet de préciser que ses estimations n'incluent pas les dépassements d'honoraires des médecins et les surcoûts divers (chambre individuelle, etc.). [...]

[La FHP a] une vision de la santé comme composante d'un système qui n'obéit qu'aux règles de l'économie de marché, fonctionnant sur la base d'investissements privés et de financements publics.

Aucune stratégie de santé à long terme n'est ici envisagée, il s'agit d'un modèle d'« entreprise de santé » qui recherche la rentabilité immédiate et à tous les niveaux :
* La patientèle devient une clientèle [...]
* Les conditions de travail et de salaire deviennent celles d'une entreprise qui doit satisfaire les exigences des actionnaires. Les équipes médicales sont surmenées et les risques d'erreur accrus. [...]
* La récupération par le privé de professionnels de santé (et de leurs patients) et des actes les plus rémunérateurs de l'hôpital public vide davantage ce dernier des activités rentables.
* Des situations de monopole existent déjà [...]

Ce sont les mesures de privatisation mises en place par les ministres de la Santé successifs qui ont permis aux tenants du capital financier, à commencer par la FHP, de s'emparer du système de santé initialement solidaire.

La tarification à l'acte (T2A) est le principal instrument du démantèlement de l'offre de soins publique : elle ne permet pas la subsistance de l'hôpital public, rabat les soins rentables vers le secteur privé et incite les patients qui en ont les moyens à avoir recours à des mutuelles qui se révèlent de plus en plus être de vulgaires assurances.

En 2007, après examen des comptes de la Sécu, la Cour des comptes révélait une amputation du budget de l'hôpital public de 191 millions d'euros, dont 168 millions affectés au secteur privé de la santé.

Les fonds publics transférés au privé servent à diverses opérations financières sans aucun lien avec la santé (cession des murs à des grands groupes fonciers, acquisition de titres d'autres entités privatisées…), au détriment des malades.

jeudi 15 juillet 2010

Sécurité : le sarkozysme « jugé aux résultats » ...

Le mythe sécuritaire de Sarkozy
(
4 mars 2010, sarkofrance.blogspot.com)

Ce n'est pas un obscur groupuscule antisarkozyste qui l'explique. L'Express a fait sa "une" de la semaine dernière sur ce titre.
Quand on critique l'efficacité de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, son "ADN politique" depuis 2002, on se voit rétorquer que l'on ne retient que les mauvais chiffres pour oublier un bilan "globalement positif".
Voici donc une analyse plus globale, qui rejoint le constat de l'Express, et basée sur les statistiques officielles, le bulletin pour l’année 2009 de l’ONDRP, publié le 14 janvier 2010.


[...] ni les efforts déployés ni certains succès ne sont parvenus à enrayer les tendances lourdes de la violence. [...] L'hebdomadaire recense les promesses non tenues, citations à l'appui, comme sur les violences dans les stades ou en milieu scolaire, ou les incendies de véhicules à chaque fin d'année

[...] A relire le bilan détaillé de l’ONDPR, on réalise que le bilan sécuritaire de Nicolas Sarkozy tient du mythe pour les délinquances les plus violentes et sur lesquelles il a le plus insisté lui-même depuis 2002. Un comble !


Primo, l’efficacité de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy depuis 2002 est en cause : la boulimie législative et réglementaire depuis 2002 n’a pas servi à grand-chose. Pourtant, comme le relève l’Express, Sarkozy s’était donné les moyens [...] nombre de personnes mis en cause [...] gardes à vue [...] fichier automatisé des empreintes digitales [...] fichier national automatisé des empreintes génétiques [...]

La totalité des « effets d’annonces » de Nicolas Sarkozy contre la délinquance, sur des faits divers ou collectifs bien précis, n’ont pas été suivis d’effet : incendies volontaires de voitures, violences aux personnes, vols violents contres des femmes en lieu public, etc.

Deuxio, Nicolas Sarkozy était parvenu en 2007 à faire croire que son action avait payé. Le voile est tombé. Les atteintes aux personnes n’ont cessé de progresser depuis 2002. Or cette insécurité-là est la plus agressive, la plus violente, la plus insupportable, et surtout, la plus directement visée par les rodomontades de l’ancien ministre de l’intérieur [...]

L'ONDPR découpe la délinquance en trois catégories. Et le bilan n'est pas fameux. [...]

mercredi 14 juillet 2010

La situation de l’emploi dans le département


Les chiffres du chômage pour le Jura en 2009
En décembre 2009, le nombre des demandeurs d'emploi se situe à 9372 (DEFM catégorie A :personnes inscrites à Pole Emploi, immédiatement disponibles, déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée déterminée et n'ayant par exercé une activité réduite de + de 78 heures dans le mois).
 Sur l'année, la demande d'emploi a augmenté de +18,4 % dans le Jura, soit légèrement moins qu'au niveau régional (+ 20,8 %) .
 La part des femmes dans le total des demandeurs d'emploi est de 50,6 % dans le département : 49,5 au niveau régional ; 49,6 au niveau national, en augmentation par rapport à 2008
 La part des jeunes de – 25 ans est de 19,1 % quasi identique aux niveaux régional et national : 19,3 % et 18,8 %., en diminution par rapport à 2008
 La part des chômeurs de longue durée est de 32,6%, en augmentation de 10 points par rapport à 2008, mais en dessous du niveau régional et national : 34 % et 32,8 %.
Du fait de la dégradation du marché du travail, le taux de chômage est passé de 6,9% à fin 2008, à 8,9 % à fin 2009.
Les effets de la crise économique sont donc bien là ; le Jura n’a jamais connu un tel taux de chômage ; sur les 20 dernières années, sa moyenne est à 6%
Néanmoins, ce taux reste le plus bas de Franche-Comté (10 %) et en deçà du niveau national (9,6%).
. La situation de l’emploi par bassin
Les taux de chômage par bassins et zones d'emploi s'établissent ainsi à fin 2009 :
- DOLE : 9,4 % (7,2 % en 2008)
- LONS LE SAUNIER : 7,6 % (5,9 % en 2008)
- SAINT-CLAUDE : 11,2 % ( 8 % en 2008)
- CHAMPAGNOLE : 8% ( 6,3 % en 2008)
- REVERMONT : 7,8 % ( 5,6 % en 2008)
Sur l'année, le bassin d'emploi qui a le plus souffert est logiquement celui du Haut-Jura eu égard à la structure de l'emploi local (filière automobile, métallurgie, lunetterie, mécanique/moule…).

Celui de Lons-le-Saunier a bien résisté grâce à la diversité de ses activités et celui de Dole s’est dégradé du fait d’une forte concentration de fabrication de biens intermédiaires (métallurgie, céramique, électronique).

Les tendances pour 2010

 La demande d'emploi est en recul depuis le début de l’année ; le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’établit à fin avril à 9081 personnes (9372 en décembre 2009).
Le taux de chômage au 31 mars 2010 s’établit à 8,4 %, en recul d’un demi point par rapport àdécembre 2009 (8,9 %).
 Le nombre d'offres d'emploi est en augmentation, mais il s’agit d’offres d’emplois non durables (de 1 à 6 mois) qui augmentent le plus (+ 37% contre 29% pour les offres durables) ;
D’utre part , le taux de satisfaction des offres durables (64%) n’est pas suffisant et oriente
l’action du Service Public de l’emploi sur les difficultés de recrutement des entreprises.
 Les premiers mois de 2010 ont vu un net recul des demandes de chômage partiel par rapport à 2009, tous secteurs d'activité et bassins d'emploi confondus.
Le nombre d’heures indemnisées sur le 1er semestre 2010 a été réduit de plus de la moitié
par rapport au 1er semestre 2009 (de 475 000 heures à 230 000 heures) et le nombre d’entreprises y ayant recours a été ramené à une centaine.
 Sur le 1er semestre 2010, 3 PSE ont été enregistrés (BOURBON, KOHLER et BELLEVRET) correspondant à 91 suppressions d’emplois .
 L'enveloppe dédiée aux contrats aidés est en nette augmentation pour faire face au chômage plus massif et plus durable: 1453 contrats pour le premier semestre 2010 à destination des :
- collectivités locales
- associations
- établissements sanitaires et sociaux
La promotion de ces dispositifs a été faite auprès des collectivités territoriales. Un avenant à la convention Etat/Conseil Général a été signé (Objectif 2010 de 167 Contrat Unique d’nsertion /CIE, 982 Contrat Unique d’nsertion/CAE). La cellule Emplois Aidés a été réactivée (DDCSPP, Pôle Emploi, Conseil Général, Inspection Académique, IAE).
→ Compte tenu du taux de chômage (11,2%) sur le Haut Jura un effort spécifique a été porté sur ce territoire :
- par le doublement de la capacité de la Plateforme de transition et de Mobilité (40 places au lieu de 20, en partenariat avec la Maison de l’emploi)

mardi 13 juillet 2010

Question à la préfète le vendredi 10 en séance publique

Question à la préfète le vendredi 10 en séance publique

Madame la préfète nous vous remercions d’être venue nous entendre.
J’ai deux questions à vous poser
1. Vous avez abordé la problématique des camions sur nos routes départementales d’une façon globale. Ne pensez vous pas qu’il faille aborder le sujet d’une façon plus spécifique du fait de la situation particulière dans laquelle se trouve notre Département ?
En effet les 3 axes principaux de circulation sont longés par des autoroutes
Certains départements ont fait le choix de l’écotaxe dont l’application vient d’être repoussée, d’autres l’interdiction de circulation aux camions en transit.
Ne pensez vous pas qu’il faille prendre des mesures rapides pour répondre à l’exaspération des riverains ainsi que des Elus afin de répondre aux exigences en termes de Sécurité, exigences environnementales, exigences financières.

Réponse en substance : Il y a actuellement une concertation avec les transporteurs, l’écotaxe sera mise en place en 2012 et permettra de mettre les camions faisant du fret sur l’autoroute.
Note : L’écotaxe n’enlèvera aucun camion sur les routes et pénalisera les transporteurs locaux. Notre combat est d’interdire les camions qui font du fret sur nos routes départementales et qui n’ont rien à y faire.
2. Vous avez abordé le problème de la crise économique qui frappe durement le Département, en effet, tous les Départements sont dans une situation financière difficile mais la dette de l’Etat pénalise et pèse égalent fortement sur notre collectivité. Nous sommes tous inquiets sur la capacité qu’aura notre collectivité à remplir ses missions essentielles.
Ma question est très simple Madame la Préfète avez vous des éléments pour nous rassurer ?

Réponse en substance : Le problème de la dette de l’Etat aux collectivités depuis la première décentralisation de 2002 est très difficile à évaluer, je vous communiquerai la méthode de calcul mais si vous avez des éléments, une évaluation, je les transmettrai pour vous apporter une réponse
Note : Il se trouve que nous avons demandé au président un audit pour évaluer cette dette. Pour notre part nous l’évaluons depuis 2008 et pas 2002 à 150 millions d’Euros ( un hôpital comme celui de Dole)

Les contre vérités de Nicolas Sarkozy

Conformément à son habitude, le Président de la république a multiplié dans son entretien télévisé les contre-vérités dans le domaine économique.
La France est le pays qui travaille le moins. Faux, les salariés français travaillent plus en moyenne par semaine (36,5 heures en 2008) que les Allemands (34,6 heures), que les Scandinaves (34,5 heures au Danemark, 35,6 heures en Suède et 33,2 heures en Norvège), que les Néerlandais (30 heures) et même que les Américains (33,9 heures). Il faut aller en Europe de l’Est pour dépasser les 40 heures.
Les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail. Faux, c’est exactement l’inverse : les pays qui ont le plus réduit leur temps de travail sont ceux qui ont le taux de chômage le plus faible. Les Pays-Bas (4,3 % en mai 2010) ; la Norvège (3,7 %), l’Allemagne (7,5 %), le Danemark (6 %) alors que le taux de chômage harmonisé approche 10 % en France.
Les 35 heures on détruit la compétitivité. Faux : elle s’est améliorée de 1997 à 2002. Pendant toutes ces années la France avait un excédent extérieur compris entre 20 et 30 milliards d’euros. Depuis 2003 le solde extérieur n’a cessé de fondre, pour se transformer en un déficit croissant à partir de 2005, atteignant plus de 40 milliards en 2009.
La France est le pays qui taxe le plus les hauts revenus. Faux. En raison de l’utilisation des niches fiscales par les titulaires des plus hauts revenus et de la faible taxation des revenus du capital, le taux effectif d’imposition du revenu est très loin du taux marginal de 40 %. Il est de 25 % pour les 1 000 plus hauts revenus et tombe à moins de 20 % pour les 10 plus hauts revenus.
La France est le pays qui taxe le plus les entreprises. Faux. Là encore, en raison des niches fiscales (comme la niche Copé qui a couté 20,5 milliards d’euros à l’Etat en 2008-2009) le taux d’imposition réel de sociétés est très éloigné du taux théorique de 33,3 %. S’il est proche de 30 % pour les PME de moins de 10 salariés, il tombe à 20 % pour les entreprises de plus de 500 salariés et est inférieur à 13 % pour les entreprises de plus de 2 000 salariés !
Le bouclier fiscal évite de verser plus de 50 % de ce que l’on gagne à l’Etat. Faux ce n’est pas le revenu réel qui est pris en compte dans le bouclier, mais le revenu fiscal minoré des niches. Des contribuables possédant des revenus et des patrimoines élevés et déclarant un revenu fiscal très faible grâce aux niches, arrivent à se faire rembourser presque tous leurs impôts.
Enfin Le bouclier fiscal Allemand n’a jamais existé. En 2006 la cour constitutionnelle fédérale a rappelé au contraire que, « ni du dispositif, ni des attendus de l’arrêt du 22 juin 1995 ne se dégage un quelconque principe de partage par moitié comme limite maximale d’imposition ayant valeur constitutionnelle »

Pierre-Alain Muet
député du Rhône, ancien président délégué du Conseil d’analyse économique

dimanche 11 juillet 2010

Agir à gauche à l'honneur dans Voix du Jura

Finances du département : Agir à gauche veut un audit


À trois mois du débat d'orientations budgétaires, le groupe emmené par le socialiste Patrick Viverge estime que la « situation financière du Département est de plus en plus inquiétante ». Aussi, les quatre conseillers généraux d'Agir à gauche viennent d'écrire au président de l'assemblée départementale Jean Raquin pour lui demander « une évaluation de toutes les politiques départementales qu'elles soient de compétence obligatoire ou facultative », nécessaire selon eux, « pour maintenir en cette période très difficile pour beaucoup de familles notre politique sociale ».

« En 2008, nous avions demandé et obtenu un audit sur la situation financière du Département, explique André Vauchez, également vice-président de l'assemblée départementale en charge de l'action sociale. Il indiquait qu'il n'y aurait pas de casse si on n'augmentait pas les investissements, si les dotations de l'État étaient maintenues en euros constants, si les versements de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie suivaient la croissance des dépenses sociales, si les recettes fiscales continuaient à reposer sur de bonnes bases. Aucune de ces préconisations n'a été tenue ! En trois exercices budgétaires, l'emprunt a même été multiplié par plus de 2,5 % et les économies de fonctionnement divisées par deux !»

« Aujourd'hui, on ne sait plus comment on va assurer notre principale mission, l'action sociale, explique Patrick Viverge, le conseiller général de Dole nord-est. Entre l'augmentation des charges que doit assumer le Département et les baisses des dotations de l'État, on ne va plus pouvoir gérer. Depuis 2002, l'État nous doit de 30 à 40 millions d'euros de transferts de charges non compensés par an. On demande donc un audit comptable pour savoir précisément où on en est. Et éventuellement faire des choix dans les politiques qu'on mène, tout en évitant d'augmenter les impôts déjà à un niveau record dans le Jura par rapport aux autres départements. »

Les élus espèrent être entendus par le président du conseil général. « Jean Raquin a arbitré plusieurs dossiers en faveur de la gauche - le budget des routes revu à la baisse, le recrutement de personnel pour la protection de l'enfance, la maison des adolescents - mais à l'approche des élections, les purs et durs de l'UMP tentent de tisser un filet autour des libertés du président, ce qui a des conséquences sur la cohabitation », estime Patrick Viverge qui lui aussi durcit le ton. « Nous réitérons notre demande à Jean Raquin d'ouvrir un contentieux contre l'État pour l'obliger, comme ce fut le cas en Saône-et-Loire, à rembourser ce qu'il nous doit. Sinon, nous étudierons la possibilité d'engager un recours constitutionnel en fin d'année. » Agir à gauche espère organiser une réunion publique à la rentrée avec Claude Bartolone, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis qui avait fait voter à son assemblée, un budget en déséquilibre.

S. C.
http://www.leprogres.fr/fr/region/le-jura/jura/article/3456525/Finances-du-Departement-Agir-a-gauche-veut-un-audit.html

Il y a 70 ans, 80 parlementaires disaient "non" à Pétain

Le mercredi 10 juillet 1940 a lieu une réunion de la Chambre des députés et du Sénat pour le vote d'une proposition de révision de la Constitution permettant d'attribuer les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain, président du Conseil.parmi les 649 présents, 80 parlementaires votent contre l'attributrion des pleins pouvoirs au maréchal Pétain mais ne peuvent empêcher l'adoption du texte approuvés par 569 députés et sénateurs (20 s'abstiendront).Vous trouverez ci-dessous la liste détaillées de ces parlementaires qui "ont dit non" et quelques biographies des plus connus d'entre eux.
Liste de ces Parlementaires:

vendredi 9 juillet 2010

Quartier durable ou éco-quartier ?

Les éco-quartiers : laboratoires de la ville durable
Changement de paradigme ou éternel retour du même ?
(
Yves Bonard et Laurent Matthey, 9 juillet 2010, cybergeo.revues.org)

Les éco-quartiers sont souvent posés comme un laboratoire de la ville du futur – une ville qui serait parvenue à entrelacer urbain et rural, à articuler enjeux écologiques, sociaux et économiques.

Ce court article cherche, sur le mode du débat, à clarifier la question de savoir s’ils sont effectivement les embrayeurs d’un changement de paradigme urbanistique ou s’il persiste, dans leur “génétique”, quelque chose d’un inéluctable retour du même.

Pour ce faire, elle puise dans une revue de la littérature spécialisée et dans un retour d’expériences, principalement suisses et françaises.


Plan

- Refonder la question urbaine : les éco-quartiers, laboratoires d’un urbanisme vertueux ?
- L’histoire universelle se joue toujours deux fois : les éco-quartiers changent-ils la fabrique urbaine ?
- Une contribution mineure à la lutte contre l’étalement urbain
- Des éco-quartiers défaillants du point de vue du bien commun
- Du quartier à la ville : un transfert difficile ?
- Un droit à la ville durable ?

jeudi 8 juillet 2010

Lettre du Maire de Conliège Roger Rey au Président du Conseil Général à propos de l'Ecotaxe et de l'interdiction des camions


Objet : arrêté départemental d’interdiction des poids-lourds.


Monsieur le Président,

Suite à nos diverses réunions en Préfecture, vous vous étiez engagé à prendre un arrêté départemental interdisant les camions en transit. Ce dernier avait été reporté en raison du projet d’écotaxe. Celle-ci n’ayant pas été accordée à la RD 678, nous vous prions de reprendre ce dossier et d’interdire les camions en transit afin qu’ils demeurent sur l’autoroute entre Lavancia et Bersaillin.

Vous remerciant par avance de l’attention portée à notre demande, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués.

Le Maire,
Roger REY
.http://conliegensemble.blogspot.com/

PLAN DE RIGUEUR : COUP DE RABOT SUR LES RESSOURCES DES FAMILLES

Après la réduction du train de vie de l’Etat, ce sont les familles qui sont les premières visées par les économies annoncées par le Ministre du budget ce matin.

Dans le livre vert pour l'autonomie des jeunes, publié il y a moins d'un an, le coût du logement des étudiants était souligné comme un problème majeur. Aujourd'hui, le gouvernement entend forcer les parents à choisir entre 1/2 part fiscale et Allocation Personnalisé au Logement (APL), réduisant encore leur marge de manœuvre pour soutenir leurs enfants à poursuivre leurs études. L'UNAF s'insurge : Ce n’est pas l’allocation logement qui fait l’autonomie financière des jeunes. Pour poursuivre leurs études, les enfants peuvent avoir besoin d’être logés en dehors du logement familial, cependant ils restent à la charge complète de leurs parents. Cette mesure est donc particulièrement injuste !

Ce sont les familles issues de classes moyennes qui subiraient le plus violemment cette mesure. Elles peinent déjà à supporter financièrement les études de leurs enfants, cette mesure fiscale rendrait les études encore plus onéreuses, voire impossibles.

C’est pendant les études supérieures qu’un enfant est le plus couteux pour sa famille. L'UNAF s'élève contre cette sanction financière des familles au moment où elles en ont le plus besoin.

Autre mesure annoncée : la remise en cause partielle des aides pour l’emploi d’un salarié à domicile. L’UNAF rappelle que de nombreuses familles sont obligées de recourir à une garde d’enfant à domicile faute d’autres modes de garde disponibles. Cette mesure qui alourdit la charge pour garde d’enfants est en contradiction avec l’objectif d’aider les familles à accueillir la naissance d’un enfant tout en conservant une vie professionnelle.

Enfin, l’UNAF juge particulièrement regrettable que les personnes handicapées soient également visées par ses premières mesures.
Communique de presse UNAF http://www.unaf.fr/spip.php?dwacces=3