mercredi 29 août 2012

Oui à une autre Europe, non au Pacte budgétaire !

Le monde connaît sa plus grande crise depuis les années 1930. Le modèle néolibéral a vécu.

Au lieu de prendre la dette publique pour ce qu'elle est (une conséquence de la crise), les libéraux la présentent comme la cause de tous les maux et n’ont d’autres solutions que l'austérité généralisée. Cette austérité tant budgétaire que salariale plonge la zone euro dans la récession et menace d'y entraîner le monde.

Le "Pacte budgétaire" a été concocté par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy pour verrouiller définitivement les politiques économiques. François Hollande se prépare à le faire ratifier par le Parlement nouvellement élu . En le signant la France transférera une large part de sa souveraineté aux institutions européennes

Seul un débat démocratique avec une large participation populaire peut légitimement trancher sur des enjeux aussi essentiels.

Athlétisme pour tous

vendredi 24 août 2012

Pierre Larrouturou face à deux libéraux



Faut-il ressusciter Roosevelt ?
(Le débat de midi, par Thomas Chauvineau, France Inter, 23 août 2012)

C'est que ça va mal ... Quand on commence à faire appel aux morts, qu’il n’y a plus qu’eux pour nous secourir, c'est que les choses sentent vraiment mauvais ... Le dernier mort ainsi convoqué, c'est Franklin Delano Roosevelt, l'homme qui a, qui aurait sorti les Etats-Unis de la crise, pris en charge les chômeurs et les plus pauvres, sans entraver la concurrence, lancé une politique de grands travaux publics, a su grâce à la radio, parler, réconforter, même l’électeur américain. Et qu’importe si, ici et là, certains économistes estiment que le New Deal n’a pas tant changé la donne que cela …

Est-il possible de faire en 2012 ce que Roosevelt a fait en 1933 ? Faut-il ressusciter Roosevelt ? C’est la question de notre débat de midi.

Pour tenter de comprendre les différentes solutions proposées, Thomas Chauvineau reçoit :
- Pierre Larrouturou, économiste, un des membres fondateurs du Collectif Roosevelt 2012 et auteur de C'est plus grave que ce qu'on vous dit... Mais on peut s'en sortir ! aux éditions Nova
- Agnès Verdier-Molinié, diplômée d'Histoire économique contemporaine et directrice de l'IFRAP
- Jean-Marc Daniel, économiste et professeur d'économie à l'ESCP. 


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Prospérité sans croissance :
La transition vers une économie durable


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lundi 20 août 2012

« Mon adversaire, c'est le monde de la finance » François HOLLANDE, Le Bourget, 22 janvier 2012

Le président a raison : ce n’est pas au monde de la Finance de gouverner nos sociétés.
3 raisons d'agir, 3 réformes fondamentales à notre portée : Faisons de la politique,

c'est urgent !

« Les États n'ont pas d'autres choix que de mettre en place des plans d'austérité ».

Faux.

Il est tout à fait possible de sortir de la spirale négative de l'austérité et de redonner un peu d'oxygène à nos États. Il faut pour cela court-circuiter les banques privées pour permettre aux États de rembourser leurs « vieilles dettes » en empruntant à des taux proches de 0 % au lieu des 6,7 ou 11 % actuels qui les asphyxient totalement. Et pas besoin de modifier les traités européens, cette solution peut être mise en œuvre très rapidement. Certes, la Banque centrale européenne n'est pas autorisée à prêter directement aux États mais elle peut en revanche prêter aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du Système européen des banques centrales). Elle peut donc par exemple prêter à 0,01% à la Banque européenne d'investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent ensuite prêter à 0,02% aux États qui s'endettent habituellement pour rembourser leurs vieilles dettes. Est-il vraiment normal qu'en période de crise, certains États soient obligés de payer 600 à 800 fois plus que les banques ?

« Les banques ne prêtent plus aux PME. »

Oui mais

Ce n’est pas parce qu'elles n'ont plus suffisamment d'argent disponible. En réalité, elles préfèrent spéculer sur les marchés financiers que prêter à M. Tout-le-monde car les gains réalisables y sont plus importants. Séparer les banques de dépôt et les banques d'affaires, c'est le meilleur moyen d'empêcher les banques de spéculer avec notre argent et de prendre nos gouvernements en otage quand elles enregistrent des pertes. En effet, la coexistence de ces deux activités au sein d'une même entité comme c'est le cas aujourd'hui favorise la spéculation et les prises de risques puisqu'en cas de perte, les banques savent qu'elles peuvent compter sur l’État pour les remettre à flot car dans le cas contraire, ce sont les économies de M. Tout-le-monde qui seront sacrifiées. Les actionnaires bénéficient donc en quelque sorte d'une assurance tout risque payée par les contribuables qui les encouragent à spéculer à tout va. A l'inverse, en séparant les banques de dépôt des banques d'affaires, ces dernières prennent leurs risques sachant qu’elles ne bénéficient plus de parachutes publics alors que les banques de dépôt redeviendront des banques sérieuses au service de l’économie réelle.

« Il n'y a plus d'argent dans les caisses de l’État pour financer le modèle social francais »

Faux.

Chaque année, l'évasion fiscale coûte entre 20 et 30 milliards d'Euros à la France . Au cours des dernières décennies, ce sont au moins 600 milliards d'Euros qui ont ainsi échappé au fisc français . Plutôt que d'imposer aux peuples des plans d'austérité qui aggravent la crise, l’État doit déclarer la guerre aux paradis fiscaux en :

1) boycottant les entreprises ayant des filiales dans ces paradis fiscaux en ne leur accordant plus aucun marché public ;

2) rendant obligatoire la transparence des comptes des entreprises pour que chacun sache où va l'argent que ces entreprises gagnent ;

3) en obligeant les entreprises transnationales à déclarer leur masse salariale, leur chiffre d'affaires et leurs investissements État par État afin de calculer ensuite leur niveau d'imposition en fonction de ces trois critères et non plus en fonction du seul profit déclaré, lequel est systématiquement transféré dans les zones fiscalement intéressantes.

jeudi 16 août 2012

Il faut refuser le pacte budgétaire

Le Conseil constitutionnel vient de rendre son avis. La ratification du pacte budgétaire et de la règle d'or qui l'accompagne ne nécessitera pas de changement de la Constitution.
La ratification de ce traité engage la France à un équilibre budgétaire perpétuel, au détriment des politiques et des investissements publics.
Avec la menace de sanctions européennes automatiques si une majorité décidait une autre politique. Mais le Conseil constitutionnel a jugé, en dépit de l'évidence, que ce traité n'impliquait pas d'abandons supplémentaires de souveraineté du Parlement français.
Pourtant le Pacte budgétaire introduit un tel renforcement du pouvoir des instances européennes - Commission, Conseil et Cour de justice -, au service d'une radicalisation des politiques néolibérales, qu'il devrait sans aucun doute imposer un vaste débat démocratique et une consultation populaire.

Avant son élection François Hollande s'était engagé à une renégociation.
Il lui aura suffi d'un pseudo-"pacte de croissance" qui n'équilibre en rien l'austérité massivement mise en œuvre en Europe pour abandonner cet engagement. Au moment où l'Union européenne s'enfonce dans une dangereuse récession, cette décision marque la victoire des fanatiques de l'équilibre budgétaire au détriment de toute perspective de transformation sociale et de transition écologique.
Nous refusons que l'austérité soit la ligne de conduite des politiques gouvernementales pour les décennies qui viennent.
Au moment où les licenciements se multiplient, où le chômage et la pauvreté augmentent, c'est une autre politique qui est nécessaire en France comme en Europe : solidarité, partage du travail et des richesses, politiques de justice et de convergence sociales et fiscales, plans massifs d'investissements publics pour la transition énergétique...
Si la France bascule à son tour dans le délire austéritaire, comme le recommandent la Commission européenne et la Cour des Comptes, c'est le peuple français qui en paiera le prix, et au-delà tous les peuples d'une Europe prise dans une logique dévastatrice.
Dans les semaines qui viennent Attac contribuera, avec toutes les forces démocratiques qui refusent un tel coup de force, à faire monter la pression sociale sur les parlementaires pour faire respecter la démocratie :
 il faut refuser le pacte budgétaire, il faut un véritable débat démocratique et un référendum. Le Parlement français doit rouvrir et non pas clore le débat européen.


Attac France,

Paris, le 10 août 2012



mercredi 15 août 2012

Bingo : dans nos schistes, un siècle de Co2

Peu de français pensent encore que la Terre est plate. Innombrables sont nos compatriotes persuadés que le pétrole est de l'or et le nucléaire une énergie sûre et bon marché.
En 1972 la revue américaine Nature, relayée par Newsweek, exposait le phénomène d'effet de serre et la notion de changement climatique.
MIT et Club de Rome nous apprenaient que la sphère bleue qui nous héberge et que l'on pouvait désormais contempler de haut, recelait des ressources limitées.
S'imposait alors l'idée d'une mutation écologique, dont le cœur était le passage obligé des énergies fossiles et sales aux énergies propres et actuelles, solaire, vent, géothermie... que la recherche allait nous apprendre à utiliser au mieux et au plus vite.
A un mode industriel jusqu'alors alimenté par une énergie hyper-centralisée et uni-directionnelle allait succéder une industrie innervée par une énergie relocalisée, gérée de façon citoyenne et démocratique grâce à ces réseaux intelligents que rend possible la révolution numérique.
Mais déjà l'industrie nucléaire aspirait toute cette élite scientifique qui allait penser l'énergie pour les politiques, de droite à gauche. Forts de leur savoir, proches du pouvoir, siégeant aux CA d'EDF, de la COGEMA, d'AREVA... ils mettaient en place pour nos centrales des moyens de contrôle infaillibles. Ils érigeaient des barrières infranchissables entre les atomes en fission et nos cellules. Jamais erreur humaine, défaillance technique, cataclysme naturel ou attentat kamikaze ne mettrait en péril le fonctionnement des systèmes de refroidissement des réacteurs PWR. Et il fallait bien plus que les accidents de Three Miles Island, Tchernobyl ou Fukushima pour fissurer leurs certitudes. Telle était leur confiance affichée qu'ils vendirent une centrale à Saddam et tentèrent de traiter avec Khadafi !
Ainsi le français, mieux que tout autre citoyen du monde, apprit à croire au joli conte de l'atome pacifique, pilier incontournable de tout progrès.
En 1980, pour promouvoir une mutation énergétique, quelques rêveurs jurassiens créèrent l'AJENA, aujourd'hui quasi institution, qui fit de notre département un pionnier des énergies renouvelables à la fin du siècle dernier.
Et je me permis de faire part de mes réflexions sur l'avenir énergétique à celui que je soutins au premier tour des primaires socialistes et qui se trouve en charge de redresser notre production.
Or Arnaud Montebourg a récemment déclaré que l'exploration des gaz de schiste ne doit pas être un sujet interdit.
Mais qui a bien pu prétendre le contraire ? Pas les opposants puisqu'ils s'expriment. Mais pas non plus ceux qui refusent de dormir sur ce trésor et disposent, pour faire trébucher dans le bon sens les décideurs de tout niveau, d'un pouvoir de persuasion tellement plus efficace que vœux, motions et pacifiques manifestations.
Alors le sujet n'étant pas interdit, voici mon avis.
Les problèmes posés par les pollutions décrites par Gasland, film dénoncé comme mensonger par un institut de recherche financé par les pétroliers, sont résolus.
La fracturation hydraulique ne souille pas l'eau – ou mieux encore, VEOLIA arrache le marché du siècle : produire des millions de barrils d'eau pure à partir de nappes phréatiques radioactives et enrichies de substances chimiques toxiques.

Tout va bien, les Etats Unis nous montrent la voie du nouvel essor. Pendant un siècle, les moteurs à combustion interne nous mèneront du dodo au boulot, ou sur les îles encore émergées des antipodes. Sur l'échelle de Standard and Poor's, c'est AAA+++.

Demain est un autre jour. Mais. Oui il y a un mais. Chaque année nous émettons plus de Co2. Partout il fait plus chaud, encore que de façon inégale. Il ne neige plus sur le Kilimanjaro. La Tour Eiffel trempe ses pattes dans l'eau salée. Sur les pentes de la Dôle, la où hier on s'amusait sur 2 planches, mûrit le Savagnin. La finlandaise bronze sur place.

Le dégel du permafrost libère des milliards de m3 de méthane, gaz à effet de serre auprès duquel notre brave dioxide de carbone n'est que timide pet de nonne.

La forêt humide s'assèche, elle brûle. La mer est trop acide. Le phytoplancton ne se forme plus. Au Leclerc tout neuf, merlan et maquereaux désertent le banc du poissonnier. Sur l'Everest, château d'eau de l'Asie entière, les glaciers s'éclipsent.
Ironie du sort : au moment où l'homme réussit sa sortie, il laisse sous ses pieds quelques décénnies de gaz de schiste inexploité et au dessus de sa tête des millions d'année de lumière et de chaleur.


Michel Moreau

Meeting Aérien