lundi 30 avril 2012

La légitimité des pollutions

Aux racines de l’inconscience écologique  
(28 avril 2012, Jade Lindgaard, mediapart.fr)
 

Ruse de l’histoire ou hasard du calendrier : alors que l’écologie politique française perd en influence et en poids électoral, paraissent ces temps-ci d’importants livres pour qui s’intéresse aux liens entre environnement, économie et démocratie [...] effets du pétrole sur la démocratie moderne [...] utopies technicistes du climat [...] guerre des climato-sceptiques contre l’intervention de l’Etat [...] ou encore le récent livre d’un historien français de l’environnement, Jean-Baptiste Fressoz : L’Apocalypse joyeuse.

[...] La thèse de l’auteur est que, contrairement aux idées reçues, nos récents ancêtres n’étaient pas d’invétérés progressistes aveugles aux dommages écologiques de leurs inventions industrielles. Mais que, bien au contraire, l’innovation technologique s’est constamment heurtée à des résistances sociales (critiques scientifiques, méfiance des médias, réactions citoyennes…), elles-mêmes mues par le souci de l’air, de la nature ou de la protection des citadins contre les risques d’accident. 

Or ces oppositions au progrès des techniques ont été systématiquement balayées par de savants dispositifs administratifs, savants et industriels qui ont autorisé et, au fond, rendu légitimes des pollutions et des activités à risque pour leur environnement. Ainsi, « l’histoire du risque technologique (…) n’est pas l’histoire d’une prise de conscience, mais l’histoire de la production scientifique et politique d’une certaine inconscience modernisatrice ».

[...] il y a eu inversion du rapport de force entre la règle commune censée protéger tout un chacun et les besoins de l’industrie, parce qu’elle incarnait à la fois le progrès civilisationnel et la promesse d’un enrichissement pour l’élite. C’est déjà en soi une forme d’injustice, ou du moins, une sérieuse entaille dans la glorieuse histoire de la technologie.

[...] au fil des ans, les réglementations environnementales nous ont rassurés, malgré toutes leurs limites. La modernité a ainsi fabriqué en nous de l’inconscience, voire de l’ignorance, et nous a rendus vulnérables. C’est ainsi que nous avons laissé le monde s’ajuster à l’impératif technologique, tout en nous imaginant l’inverse. D’où ce beau titre d’« apocalypse joyeuse », oxymore (selon le sens commun du terme) qui veut décrire notre situation actuelle de pollueurs heureux, plus ou moins ignorants.

[...] Ce piège anxiolytique de la modernité continue de nous étreindre aujourd’hui, pointe Jean-Baptiste Fressoz. On le retrouve notamment dans l’éternel reproche adressé aux écologistes de vouloir en revenir « à la bougie », qui rejoue la même rengaine, opposant les tenants d’une industrialisation raisonnable et donc inévitable à leurs opposants, caricaturés en réactionnaires trop émotifs.

[...] Il esquisse aussi une théorie plus générale du gouvernement indirect par le risque. Autrement dit, le souci du risque technologique – avec tous ses angles morts et ses contradictions, une nouvelle fois – ne fonderait pas seulement une régulation publique mais aussi une manière d’exercer le pouvoir. Ce régime indirect passerait en partie par l’intériorisation, par les citoyens, des nouvelles normes créées par la poussée de la technique. 

[...] l’argument du risque accompagne la pénétration de la raison néo-libérale, puisque les deux registres partagent l’insistance sur la responsabilité de l’individu face à l’insécurité provoquée par l’innovation.

[...] la balle est désormais dans le camp des écologistes. Car si l’histoire de la prévention des risques environnementaux montre que la norme s’est soumise aux impératifs technologiques, c’est toute une philosophie de la précaution qu’il faut revisiter. Peut-on faire autrement ? Cela dépend-il des rapports de force ? De luttes sociales ? D’un meilleur partage du savoir ? D’une plus grande participation des profanes aux débats techniques ? La logique de la démocratie participative est-elle suffisante ? C’est le passionnant apport du livre de Fressoz.

Et là encore, on peut s’en servir pour revisiter l’histoire immédiate. Si le Grenelle de l’environnement a autant déçu, ce n’est donc pas seulement à cause de l’instrumentalisation politicienne dont il a fait l'objet et des fluctuations opportunistes de Nicolas Sarkozy. Les tendances sont plus profondes [...]

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Deux nouvelles études mettent en cause les néonicotinoïdes
(29 mars 2012, lafranceagricole.fr)

Le site Science Express a publié, le 29 mars 2012, deux articles issus de travaux sur les effets des insecticides de la famille des néonicotinoïdes sur les abeilles et les bourdons [...]

adressée aux actionnaires de Bayer
Nous vous appelons à voter immédiatement l'arrêt de la production et de la vente de pesticides néonicotinoïdes jusqu'à ce que de nouvelles études scientifiques indépendantes prouvent leur innocuité. Le déclin catastrophique des populations d'abeilles pourrait mettre toute notre chaîne alimentaire en danger. Si vous agissez dès maintenant et avec précaution, nous pourrons empêcher l'extinction des abeilles.

Le piège

L'austérité fait exploser le chômage dans le monde
(L'Expansion.com avec AFP, 30/04/2012)

L'Organisation internationale du travail estime que le chômage mondial va battre un record en 2012 avec 202 millions de chômeurs. L'organisation s'inquiète notamment de la situation européenne, et conteste l'efficacité des mesures d'austérité. Alors qu'elles sont au coeur des débats en Europe, les politiques d'austérité assombrissent les perspectives de l'emploi dans le monde, selon le rapport sur le travail dans le monde 2012 de l'Organisation internationale du travail (OIT) publié lundi [...]

Les tendances sont particulièrement préoccupantes en Europe, où le taux de chômage a augmenté dans près de deux tiers des pays depuis 2010, selon le rapport de l'OIT. Par ailleurs, soulignent les experts, la reprise du marché du travail est aussi "au point mort" dans d'autres économies avancées, comme le Japon et les Etats-Unis. Ailleurs, les offres d'emplois ne sont pas à la hauteur des besoins d'une population en âge de travailler de plus en plus nombreuse et qualifiée, comme en Chine. Les déficits d'emplois demeurent critiques dans l'essentiel du monde arabe et de l'Afrique, selon l'OIT.

[...] les difficultés d'accès au crédit, notamment pour les PME dans les économies avancées, et les mesures d'austérité mises en place pour "apaiser les marchés financiers" sont à l'origine de cette dégradation de la situation de l'emploi. "L'austérité n'a pas produit plus de croissance économique", a souligné M. Torres, critiquant des politiques d'austérité "contre-productives" ayant conduit à une faible croissance économique et à des destructions d'emploi sans pour autant avoir réduit de façon majeure les déficits budgétaires. "Par exemple, en Espagne, le déficit a été réduit d'un peu plus de 9% du PIB en 2010 à 8,5% du PIB en 2011: une très petite réduction après un programme d'austérité drastique", a fait valoir M. Torres. Pour l'OIT, "le piège de l'austérité est en train de se refermer".  

L'OIT encourage donc les gouvernements à mettre en place des stratégies de relance de la demande intérieure et se félicite que dans certains pays, comme en Inde, en Amérique latine, en Afrique du Sud ou plus récemment en Chine, les salaires semblent augmenter progressivement pour rattraper la productivité. Concernant l'Union européenne, M. Torres recommande aux autorités de repenser l'action de la Banque européenne d'investissement, afin qu'elle facilite des prêts pour relancer la croissance. L'expert souligne aussi la nécessité de revoir les objectifs des Fonds structurels européens afin qu'ils permettent de soutenir l'emploi, au lieu de développer les zones rurales comme ils l'ont fait jusqu'à présent. Enfin, l'OIT est favorable à la mise sur pied d'une véritable politique d'emploi qui serait financée par un nouvel instrument financier au niveau européen.

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L'Espagne de retour en récession, son secteur bancaire en ligne de mire (Katell ABIVEN, AFP, 30 avril 2012)

L'Espagne a confirmé officiellement lundi son retour en récession, ce qui complique son souhait de retrouver la confiance des marchés, de plus en plus inquiets face à un secteur bancaire fragilisé par l'éclatement de la bulle immobilière [...] "Nous percevons une probabilité croissante que l'Etat espagnol doive fournir un soutien budgétaire supplémentaire au secteur bancaire", expliquait-elle, de quoi menacer le devoir de réduction du déficit [...]

Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Economie a confirmé envisager ce mécanisme mais a tenu à insister sur le fait qu'il se ferait sans apport de fonds publics. Mais pour Martin van Vliet d'ING, "[...] il est peu probable que cela améliore la situation financière du secteur bancaire, sauf si cela est accompagné d'injections de capitaux" publics.

samedi 28 avril 2012

La fatalité du chômage ?

Hollande comme Sarkozy face au défi du chômage 
(Sandra LAFFONT, AFP)

Nicolas Sarkozy et François Hollande proposent des solutions différentes pour lutter contre le chômage mais aucun ne promet de recette miracle, compte tenu des incertitudes sur leur capacité à relancer la croissance.

Le président-candidat ne s'est pas engagé sur un objectif de baisse du chômage, préoccupation numéro un des Français. En 2007, il avait promis de ramener le taux de chômage à 5%. Mais cinq ans et une crise plus tard, ce taux s'approche des 10% - il devrait atteindre 9,7% en France métropolitaine, selon l'Insee, à la fin du deuxième trimestre 2012.

François Hollande ne prend pas de risque non plus. Il assure toutefois qu'il inversera la courbe du chômage, qui "n'est pas une fatalité". François Hollande compte créer 150.000 emplois d'avenir, payés à 85% par l'Etat, d'ici à fin 2013. [...] Autre idée du socialiste: développer les "contrats de génération" qui doivent permettre l'embauche d'un jeune en CDI tout en maintenant en emploi jusqu'à la retraite un senior qui sera son tuteur dans l'entreprise. Le PS ambitionne de parvenir à 500.000 contrats, la moitié pour les jeunes, l'autre pour les seniors, catégories les plus touchées par le chômage.

Le "contrat de génération" de Hollande et l'idée de la formation obligatoire des chômeurs de Sarkozy laissent sceptiques économistes et experts quant à leur faisabilité. Sur les contrats zéro charge du candidat UMP et les "contrats génération" du socialiste se pose la question de l'effet d'aubaine. Vont-ils créer des emplois ou permettre à des entreprises d'embaucher à moindre frais des personnes qu'elles comptaient déjà recruter ?

La mesure jugée la plus efficace à court terme est sans doute celle des contrats d'avenir de François Hollande. Ce genre de contrats permet de créer des emplois même lorsque la croissance n'est pas au rendez-vous, c'est "le traitement social du chômage", souligne Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Mais ces mesures restent à la marge face au seul levier qui pourrait permettre de réellement inverser la tendance. 

"Pour faire baisser le chômage, il faut créer des emplois et pour créer des emplois, il faut de la croissance", insiste M. Plane. Et "en France, pour commencer à créer des emplois, il faut une croissance supérieure à 1% et à 1,5% pour commencer à faire baisser le chômage", ajoute l'économiste. Les deux candidats ont bâti leur programme sur une hypothèse de croissance de 1,7% de croissance en 2013 et de 2% au moins à compter de 2014. Mais le FMI table plutôt sur une croissance molle, de 1%, en 2013.

De plus, le futur candidat se retrouvera face à une équation difficile en ces temps de crise de la dette : "comment faire pour avoir de la croissance tout en respectant la réduction des déficits ?", se demande l'économiste. Car "relancer la croissance, c'est reporter les arbitrages budgétaires", ajoute M. Plane qui s'interroge sur le financement des mesures pour l'emploi des prétendants.

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Et donc, à la fin d'une campagne présidentielle, 
on ne sait toujours pas comment faire ? ... 


L'Humain d'abord ................................................. Roosevelt 2012

vendredi 27 avril 2012

Pourquoi battre Sarkozy ?


Sarkozy, Hollande, Cuba, l'immigration, la République, le 1er mai.  


L'Europe, la Banque Centrale Européenne, l'austérité budgétaire, la récession, la dérégulation et la croissance, l'axe Sarkozy-Merkel, les législatives et l'ambition du Front de Gauche. 


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L’historien Stéphane Sirot : "Une forme d’instrumentalisation inédite dans l’histoire"
(entretien réalisé par Yves Housson, 25 avril 2012, humanite.fr)

Stéphane Sirot pointe une dérive inquiétante, sans précédent, de la part de la droite républicaine : la dénonciation systématique et violente des syndicats.

[...] on n’a jamais eu cette forme d’instrumentalisation entre les deux tours de l’élection par le candidat de la droite républicaine, organisant une espèce de contre-manif qui vise à être un contrepoids aux syndicats. C’est inédit, et ça s’inscrit dans le contexte de la poursuite et de la radicalisation du discours que porte déjà, depuis le début de sa campagne, Nicolas Sarkozy à propos de la dénonciation très violente du rôle des contre-pouvoirs [...] 

Ne faut-il pas rappeler l’origine historique du 1er Mai ? L’origine, c’est 1886, aux États-Unis, à Chicago, la grève des ouvriers américains pour la journée de huit heures, qui a donné lieu à des violences et à des morts. Ce qui a entraîné, en 1889, la décision du mouvement ouvrier international de faire du 1er mai 1890 la première journée de revendication en faveur de la journée de huit heures

À partir de 1941, c’est devenu la « Fête du travail et de la concorde sociale », s’inscrivant dans l’aspect corporatiste du régime de Vichy. C’est une spécialité des régimes autoritaires et totalitaires d’instrumentaliser le 1er Mai. En 1933, Hitler fait du 1er Mai en Allemagne une journée chômée, ce sera aussi le cas dans l’Espagne de Franco, puis avec le régime de Vichy. Il s’agit ainsi de désarmer le monde du travail. 

[...] La liaison entre politique et social, en France, a toujours été le gage de l’efficacité de la démarche syndicale. Si ce lien pouvait se recréer, c’est quelque chose qui pourrait être intéressant pour le monde du travail, et inquiétant pour ceux qui se positionnent contre lui.

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Dominique de Villepin "effrayé" par la campagne de Sarkozy 
(le 27 Avril 2012, humanite.fr)
 
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin se déclare "effrayé" par la campagne du président-candidat Nicolas Sarkozy et ses "gages à l'extrémisme", dans une tribune publiée vendredi dans Lemonde.fr. Il juge que "la campagne du premier tour a été indigente. Celle du second devient indigne." [...] 

Chanson marxiste

40 000 Norvégiens chantent le cauchemar de Breivik dans les rues d'Oslo (26/04/2012, Reuters, 20minutes.fr)

[...] Environ 40.000 personnes se sont rassemblées ce jeudi dans le centre d'Oslo pour reprendre en choeur une chanson populaire pour enfants dénoncée par Anders Behring Breivik, l'auteur de la tuerie sur l'île d'Utoya en juillet.

Des rassemblements similaires ont eu lieu dans plusieurs villes de Norvège où a été entonnée « Enfants de l'arc-en-ciel », chanson célébrant la coexistence entre gens de différentes cultures. Anders Behring Breivik explique son attentat à Oslo puis sa tuerie sur l'île d'Utoya, qui ont fait 77 morts, par sa volonté de lutter contre le multiculturalisme.

Au cours de son procès qui s'est ouvert le 16 avril, il a notamment qualifié cette chanson de «lavage de cerveau» entrepris par des «marxistes».

mercredi 25 avril 2012

Souffrances et violences : les adolescents auront bientôt leur maison (25/04/2012, Michèle Fernoux, Le Progrès)

Chaussin. Vendredi soir salle des fêtes, Patrick Viverge, Conseiller général responsable du pôle enfance et adolescence, a présenté le professeur Jonathan Ahovi, spécialiste des adolescents, qui travaille aux hôpitaux Pasteur et Saint Ylie ainsi qu’à la maison Solenn de Paris, initiateur en grande partie de la maison des adolescents qui ouvrira en juin à Dole

Jonathan Ahovi

Pensée depuis l’an 2000, par le Conseil général, les hôpitaux Pasteur et Saint Ylie ainsi que par la protection Judiciaire de la Jeunesse cette maison exemplaire départementale sera ouverte pour accueillir les ados, leurs parents et ceux qui les entourent. Elle fera également des formations de haut niveau importées de Paris. 


En rouge, Danièle Ponsot, maire de Chaussin

Conférence passionnante du Professeur Ahovi, qui est également vice-président international d’ethnopsychiatrie, où l’on a appris que « les études Inserm confirmées dans le monde entier montrent que souffrance et violence des ados traversent tous les milieux sociaux, que les adolescents demandent de l’aide, mais est-ce que les adultes savent décoder cette demande ? Si on surveille les ados, ils se sauvent, si on les protège, ils restent. L’autorité, c’est quand on les aime vraiment et qu’on prend soin d’eux. Quant au suicide, les ados n’ont pas vraiment l’intention de mourir car ils n’ont pas la notion de la mort ».

La maison des adolescents doit être capable de recevoir tous les adolescents et servira à repérer ceux qui souffrent. 

Dans le débat qui a suivi, Chantal Torck, Conseillère générale a souligné « l’importance des familles d’accueil qui font un travail extraordinaire ».

mardi 24 avril 2012

Le « vrai » travail ? (mardi 24 avril 2012, Gérard Filoche)

Le “vrai” travail ? celui des 650 accidents mortels, des 4500 mutilés du travail ? Celui des droits violés et des heures supp’ impayées ?

Le « vrai travail » ? Celui des maladies professionnelles, amiante, TMS, surdité, cancers, qui augmentent, sont sous-déclarées, sous réparées.

Le “vrai” travail ? 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires par an dont entre 1/3 et 50 % liés au travail...

Le “vrai” travail ? Ce jeune ascensoriste de 26 ans écrasé par l’engin qu’il réparait, à cause de la compétition sauvage entre OTIS et KONE

Le “vrai” travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs qu’il laisse en ce moment mourir sans protection par refus d’un moratoire ?

Le “vrai” travail ? Celui des mini-jobs, des stages, des emplois saisonniers atypiques, des 3 X 8, des 4 X 8, des intérims et CDD répétés ?

Le "vrai" travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres qui n’arrivent pas à vivre avec leurs salaires ?

Le "vrai" travail ? Celui du milliard d’heures supplémentaires non déclarées, non majorées, non payées attribuées à ceux qui ont un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas ?

Le « vrai » travail ? Celui des femmes qui gagnent 27 % de moins que les hommes ?

Le « vrai » travail ? Celui des jeunes à 25 % au chômage et à 80 % en CDD ?

Le « vrai » travail ? Celui des immigrés, forcés à bosser sans droits et sans papiers par des esclavagistes et marchands de sommeil franchouillards ?

Le « vrai » travail ? Celui des seniors licenciés, 2 sur 3 a partir de 55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités alors que 42 sont exigés dorénavant pour une retraite décente ?

Le "vrai travail" ? Celui des restaurateurs dont 1 sur 4 utilisent des clandestins, non déclarés dans le fond de leur cuisine ?

Le “vrai” travail ? Celui des exploitants agricoles qui tuent des inspecteurs du travail pour pouvoir abuser d’immigrés clandestins ?

Le “vrai” travail ? Celui des beaufs de la CG-PME, des cadres casques oranges de chez Bouygues, des marchands de manœuvre appelés « viande » ?

Le “vrai” travail ? "La vie, la santé, l’amour sont précaires pourquoi le travail ne le serait-il pas ?" (Parisot/Sarkozy)

Le “vrai” travail contre le droit du travail ? Le pauvre exploité qui sue et se tait, la dinde qui vote pour Noël !

Le “vrai” travail "sans statut" ? "La liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail" selon Mme Parisot et... M Sarkozy ` Le “vrai” travail sans syndicat ? Sans syndicat pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés payés, pas de sécurité sociale, pas de droit

Le “vrai” travail ? Celui qui ne fait jamais grève, qu’on ne voit jamais manifester, qui n’est pas syndiqué, qui piétine son collègue ?

Le « vrai » travail ? Celui sans délégué du personnel, sans comité d’entreprise, sans CHSCT, sans institution représentative du personnel ?

Le “vrai” travail ? à France Télécoms, des dizaines de suicides, faute inexcusable du patron de combat qui licencie, stresse, vole, tue

Le “vrai” travail ? Parlons en ! Stress, risques psychosociaux, harcèlement, suicides, chantage à l’emploi, heures supp’ impayées ?

Le “vrai” travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés, bâtiment, restauration, nettoyage, transports, entretien, industries

Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ? Dans le bâtiment, 1,1 million bossent surexploités, maltraités, mal payés, accidentés, meurent sans retraite

Le « vrai » travail ? Celui des 900 000 foutus dehors par « rupture conventionnelle » de gré à gré sans motif et sans mesure sociale ?

Le « vrai » travail ? Celui des auto-entrepreneurs, un million en théorie, la moitié en réalité, qui se font exploiter comme faux salariés, à bas prix et sans protection sociale ?

Le “vrai” travail ? celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou celui qui exploite dur les autres pour vivre dans des palais dorés ?

Le “vrai” travail ? celui des actionnaires, des rentiers, des riches, des banksters du Fouquet’s qui gagnent 600 SMIC par an en dormant ?

Le « vrai » travail, celui de Maurice Levy patron qui se ramasse 16 millions d’euros d’argent de stocks option de poche pillés sur les richesses produites par les salariés.

Le « vrai » travail ? celui de Molex, de Sea France, de Gandrange et Florange, de Continental, de Lejaby, de Pétroplus, des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont du se battre pour le garder ?

Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ce cul doré de Sarkozy ? N’a jamais passé la serpillière dans une cantine ni poussé un chariot.

Gérard Filoche

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Travailler plus ... pour ? (6 mars 2012, idee-envoyee.com)

vendredi 20 avril 2012

Banque Centrale Européene et PS

Un ralliement inouï à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. 

Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. 

"Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » 

On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. 

Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe

Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : « C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Jean-Luc Mélenchon (extrait de son blog, 20 avril 2012)
 

mardi 17 avril 2012

Une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la Constitution

C’est en d’Islande que cela se passe

Si quelqu’un croit qu’il n’y a pas de censure actuellement, qu’il nous dise pourquoi on a tout su au sujet de ce qui se passe en Egypte, en Syrie ou en Lybie et pourquoi les journaux n’ont absolument rien dit sur ce qui se passe en Islande :

En Islande, - le peuple a fait démissionner un gouvernement au complet, - les principales banques ont été nationalisées et il a été décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient contractée auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière- une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la Constitution.

Et tout cela, pacifiquement

Toute une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette crise.

Voilà pourquoi rien n’a été publié pendant deux ans.

Que se passerait-il si les citoyens européens en prenaient exemple ?Brièvement, voici l’histoire des faits : - 2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La monnaie s’effondre, la bourse suspend son activité. Le pays est en banqueroute. - 2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font que des élections anticipées sont convoquées et qu’elles provoquent la démission du Premier Ministre et, en bloc, de tout le gouvernement.La situation économique désastreuse du pays persiste. Par le biais d’une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la Hollande le remboursement de la dette par le paiement de 3.500 millions d’euros, montant que paieront mensuellement toutes les familles islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5%.- 2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que la loi soit soumise à référendum.En janvier 2010, le Président refuse de ratifier cette loi et annonce qu’il y aura une consultation populaire.En mars, le référendum a lieu et le NON au paiement de la dette remporte 93% des voix.

Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation pour régler juridiquement les responsabilités de la crise.

Les détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs commencent.

Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués quittent le pays.Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour rédiger une nouvelle Constitution qui reprend les leçons apprises de la crise et qui se substitue à l’actuelle qui est une copie de la constitution danoise par la Constituante.

Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain.On élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522 qui se sont présentés aux candidatures. Pour cela, il faut être majeur et recueillir le soutien de 30 personnes.-

L’assemblée constituante commence ses travaux en février 2011 afin de présenter, en partant des avis collectés dans les diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un projet de Grande Charte.Elle doit être approuvée par l’actuel parlement ainsi que par celui qui sera constitué après les prochaines élections législatives. Voici, en bref, l’histoire de la Révolution Islandaise :- Démission en bloc de tout un gouvernement- Nationalisation de la banque- Référendum pour que le peuple puisse se prononcer sur les décisions économiques fondamentales- emprisonnement des responsables de la crise et- réécriture de la constitution par les citoyens

Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ?-En a-t-on parlé dans les débats politiques radiophoniques ?-A-t-on vu des images de ces faits à la TV ? Bien sûr que non !

Le peuple islandais a su donner une leçon à toute l’Europe en affrontant le système et en donnant une leçon de démocratie au reste du monde.

Les médias en campagne électorale

« DSK, Hollande, etc. » (les médias en campagne électorale)

[...] Depuis plusieurs mois que la campagne présidentielle bat son plein. François Hollande et Nicolas Sarkozy occupent à eux seuls 60% à 70% de l’espace médiatique. Comme DSK avant sa chute, François Hollande a été imposé par les médias comme le représentant de la gauche à cette élection. Et cette gauche PS, présentée comme la seule alternative crédible à la droite. Le débat habituel se rejoue, où les analystes confortés par leurs sondages matraqués en permanence ont déjà décidé du résultat du premier tour de l’élection présidentielle.



A contre-courant, Aurore Van Opstal, Julien Brygo et Pierre Carles ont mené une grande enquête qui explique comment la presse présélectionne les candidats à une élection au mépris des règles démocratiques. Le fait est classique, mais jamais analysé ni reconnu au sein des grands médias qui se cachent derrière le voile de l’opinion publique qu’ils ont eux-mêmes tissé. Le film est la digne suite du documentaire Juppé, forcément…, qui déjà en 1995 remarquait, avec l’humour acide propre à Pierre Carles, comment le journal régional Sud Ouest et France 3 Région ont d’eux-mêmes imposé Juppé comme meilleur candidat à la mairie de Bordeaux.

« DSK, Hollande, etc. » c’est LA critique qu’on ne trouve pas ailleurs, et qui s’attaque avec délectation à ce que le défunt journal Le Plan B appelait le Parti de la Presse et de l’Argent (PPA), celui-là même qui prétend décider de l’issue des élections – ou du moins d’une issue acceptable à ses yeux – à la place des électeurs.

Ce film fait suite au travail mené depuis une quinzaine d’années par Pierre Carles et ses acolytes, qui consiste a essayer de fabriquer des objets audiovisuels, des reportages, des documentaires, des longs-métrages qui cherchent à faire entendre un autre son de cloche que celui matraqué par la télévision. Des films comme Pas vu pas pris, La sociologie est un sport de combat, ou Attention danger travail en témoignent.

Le documentaire ne se cantonne pas à venir analyser a posteriori ce qui s’est joué sur notre nez, il déconstruit la réalité et donne des armes pour agir sur celle-ci !



Un film libre d’accès ? Oui entièrement libre et gratuit sur Internet, à diffuser à tous et toutes, au plus vite, pas seulement via mails et réseaux sociaux, mais aussi en organisant des projections un peu partout, pour en débattre et réfléchir ensemble. Pour comprendre comment les sondages servent à justifier les idées préconçues des pontes médiatiques, pour avoir des arguments contre le chantage au vote utile, et pour voter en toute connaissance de cause.

Oui mais pas un film gratuit. Dans la production comme ailleurs, les moyens sont le nerf de la guerre. Le premier, c’est d’être plusieurs pour mettre en commun les efforts et les connaissances. Le second, c’est d’assurer l’autonomie financière du projet et des gens qui le portent, pour que les idées et les volontés ne s’érodent pas et que personne ne s’épuise. Car pour s’attaquer au PPA il faut de la force, un ventre plein et des idées claires !

Les financements ont toujours été rares dans le créneau du documentaire. Encore plus quand on fait des films qui mordent la main de la télévision qui vous nourrit ! Le financement participatif – ou crowdfunding, financement par la foule – c’est une perspective qui se développe pour le cinéma indépendant. C’est faire appel à tous ceux qui trouvent que le film mérite de voir le jour. C’est une façon de s’unir pour lutter contre les monopoles, et d’utiliser Internet comme une source d’indépendance supplémentaire.

Comment participer ? Si on considère que ce projet doit exister, si on veut aussi s’attaquer au PPA mais qu’on a ni arme ni caméra, on peut donner ce qu’on veut, ce qu’on peut, et ainsi devenir coproducteur du film. On peut aussi bien sûr organiser une projection payante, ou encore (pré)acheter le DVD du film. Tout est décrit en cliquant ici. C’est reparti ! Après l’exemple de Pas Vu Pas Pris qui, en 1998, a vu le jour au cinéma grâce à la mobilisation de presque 4000 souscripteurs, c’est le moment de continuer le travail collectif commencé par quelques-uns, travail d’information capitale en ces temps de mensonge général. Allons-y pour cette fois, et bien d’autres suivront…

À suivre... d’autres projets de Pierre Carles en cours : 5 ou 6 façon de filmer l’ennemi : une compilation de courts à caractère pamphlétaire dans lesquels le système capitaliste, la société de consommation et la gauche bien-pensante en prennent pour leur grade. Guerilla Française, GARI, etc…


lundi 16 avril 2012

Une alternative progressiste

Un chroniqueur du Guardian défend Mélenchon
(14 Avril 2012, marianne2.fr)

Marc Weisbrot (politologue) est co-directeur du Center for Economic and Policy Research à Washington. Il est également président de l’organisation Just Foreign Policy.

Dans une tribune au Guardian [...] Mark Weisbrot estime qu'avec Jean-Luc Mélenchon, la France dispose d'une alternative progressiste. Le seul à proposer que la BCE prête aux états au même taux qu'aux banques, le seul à proposer que la France sorte de l'OTAN. Le candidat idéal pour la France selon ce politologue américain.

Le président conservateur français Nicolas Sarkozy s’est présenté en 2007 avec pour objectif de faire ressembler l’économie française à celle des États-Unis d’Amérique. Le moment était mal choisi : les États-Unis étaient alors au bord de la pire récession de leur histoire depuis la Grande Dépression, et ils allaient plomber l’économie de l'Europe, ainsi que celles d'une grande partie du reste du monde, en même temps que la leur. Les États-Unis ayant connu quatre années de croissance quasiment nulle, Sarkozy refuserait probablement aujourd'hui de tenir ce discours. Toutefois, il a bel et bien réussi, d’une certaine manière, à rendre l’économie française plus américaine.

Après avoir été l’un des rares pays à hauts revenus à n’avoir pas connu d’augmentation des inégalités entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000, la France est devenue plus inégalitaire depuis l’élection de Sarkozy. [...] On peut donc s’étonner qu’un homme proposant un programme tel que celui de Sarkozy ait tout simplement pu être élu, et puisse avoir des chances de l’être à nouveau.

Cette situation s’explique par un malentendu de l’opinion sur les questions économiques les plus importantes, malentendu entretenu et encouragé par une couverture médiatique biaisée. Comme en 2007, l'opinion dominante est que la France vit au-dessus de ses moyens, et Sarkozy prévient à présent que, s'il n'était pas réélu, elle pourrait bien devenir la nouvelle Grèce et affronter une débâcle économique. Il s’engage donc à équilibrer les comptes publics d’ici à 2016.

Malheureusement, son rival du Parti socialiste, François Hollande, promet l’équilibre budgétaire d’ici à 2017. Il y a bien entendu des différences importantes entre les deux candidats, mais si l’un ou l’autre devait appliquer un programme d’austérité budgétaire d’une telle ampleur, à un moment où les économies française et européenne sont si faibles, il est quasiment certain que le chômage et bien d’autres problèmes économiques ne pourraient que s’aggraver. La France perdrait alors certains de ses nombreux acquis sociaux et économiques.

Fort heureusement, la France dispose d’une alternative plus progressiste : elle s’incarne dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon, portée par le Front de gauche. Dans la course à l’Elysée, il semble être le seul à comprendre les choix économiques réels qui s’offrent à la France et à la zone euro. La France n’a nullement besoin d’une cure d’austérité qui la condamnerait à finir comme la Grèce. Au lieu de cela, Mélenchon propose que la Banque centrale européenne fasse son travail, c’est-à-dire qu’elle prête au taux de 1% à la France et aux autres gouvernements européens, comme elle le fait aux banques privées. Le poids du service de la dette française, d’environ 2,4% du PIB est encore assez raisonnable. Si la France peut continuer à emprunter à faible taux, elle pourra se sortir de ses problèmes actuels, tout en créant de l’emploi et en augmentant les revenus. Cela relève du bon sens macroéconomique.

Mélenchon veut aussi réduire le temps de travail, augmenter le salaire minimum, ainsi que les impôts pour les plus riches. Il rejette l’absurdité de l’équilibre budgétaire - comme d'ailleurs la plupart des économistes aux États-Unis - et fustige l'absence d'engagement de la Banque centrale européenne en faveur du plein emploi. Cette démarche est pertinente d’un point de vue économique puisque, notamment en période de récession, la BCE peut créer de la monnaie. C'est ce qu'a fait la Réserve fédérale américaine en créant 2 300 milliards de dollars depuis 2008 sans craindre une inflation excessive.

Mélenchon veut aussi faire sortir la France de l’OTAN. Ce serait là une très bonne chose pour la France, mais aussi pour le monde. Initialement, l’OTAN a été créée pour contenir l’Union soviétique qui, au cas où certains ne l’auraient pas remarqué, n’existe plus. Les Américains n’ont plus besoin d’ « alliés » qui aident nos gouvernements à occuper d’autres pays comme l’Irak ou l’Afghanistan, ou à entamer une autre guerre dangereuse et déraisonnable, comme nous semblons nous préparer à le faire en Iran. [...]

Il est clair que quiconque souhaite préserver le mode et le niveau de vie français devrait choisir Mélenchon. [...]

dimanche 15 avril 2012

Agriculture : solidarité et entraide

Réseau de solidarité et d’entraide : la situation des agriculteurs s’est encore dégradée (14/04/2012, le Progrès)

Résa 39, le réseau du Jura, tenait son assemblée générale, cette semaine, à Poligny. La présidente Marie-Andrée Besson a redit, à cette occasion, combien il est difficile d’être en accord avec le constat de l’Europe qui indique avoir perdu entre 2003 et 2010 20 % de ses exploitations et 2 % de surface agricole : « L’agriculture peut et doit garder tous ses paysans grâce à une politique agricole plus solidaire qui permette à des paysans nombreux et bien rémunérés de produire avec fierté une alimentation de qualité. » Mais il y a du chemin avant d’en arriver là : en 2011, 44 familles ont été accompagnées.

Le rapport financier a fait apparaître un déficit de 2 250 euros. La salle a montré du doigt des subventions jugées insuffisantes de certains partenaires (organismes sociaux, agricoles, banques. Ensuite, Bruno Guermonprez, professeur à l’Institut supérieur de Lille, a commenté l’évolution de l’agriculture en France. Une solution pour les pérenniser : la polyactivité du ménage avec des revenus extérieurs dans certains cas.

vendredi 13 avril 2012

Jean-Luc Mélenchon interrogé sur la santé

« Nous proposerons donc que le Parlement engage un processus d’abrogation des lois (...) Hpst, celle de juillet 2011, celle sur les retraites, celles fixant la T2A, les ordonnances Juppé posant les enveloppes fermées (...) Il faut (...) mettre en place le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale. »
http://www.viva.presse.fr/Jean-Luc-Melenchon-interroge-par_16845.html

Démocratie et avenir de l'Europe

Ratifier sans consulter le peuple ? Les candidats doivent s'expliquer (Attac France, 29 mars 2012)

Quatre candidats de gauche ont répondu à Attac sur la ratification du nouveau traité européen, le « Pacte budgétaire » qui veut engager l'Europe dans l'austérité pour des décennies. Alors que Nicolas Sarkozy prétend que ce traité serait « trop compliqué » pour faire l'objet d'un référendum, François Hollande a refusé de nous répondre. Attac propose une initiative d’interpellation citoyenne pour exiger de ces candidats qu’ils acceptent le débat !

Comment inverser la dérive antidémocratique des institutions politiques, en France et en Europe ? Comment redonner le pouvoir aux peuples pour qu'ils puissent reprendre en main leur destin commun ? Après son questionnement sur la finance et les banques (réf), Attac a interpellé les candidats à l'élection présidentielle pour connaître leurs propositions sur la démocratie. Nous leur demandions en particulier s'ils comptaient engager un vaste débat démocratique sur l'avenir de l'Europe en décidant de soumettre à référendum la ratification du Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance de la zone euro (dit « Pacte budgétaire »).

Quatre candidats nous ont répondu, et nous les en remercions. Nathalie Arthaud ne se prononce pas concernant un référendum sur le Pacte budgétaire. Eva Joly s'y déclare « à titre personnel » défavorable pour ne pas « renforcer les anti-européens ». Mais n'est-ce pas plutôt une ratification de ce Pacte désastreux par le Parlement sans débat avec la société qui renforcerait les « anti-européens » ? Jean-Luc Mélenchon « s’engage s’il est élu à soumettre à référendum la ratification de ce Pacte et à faire campagne pour son refus ». Philippe Poutou affirme que « le précédent de Lionel Jospin en 1997 qui, malgré ses déclarations pré-électorales, n’a pas voulu imposer une renégociation du Pacte de stabilité, montre qu’il faudra une campagne massive pour imposer ce référendum ».

Les candidats de droite ne nous ont pas répondu : c'est regrettable pour la qualité du débat démocratique de cette élection présidentielle mais cela ne nous surprend pas. Nicolas Sarkozy en particulier développe dans cette campagne une conception autoritaire et démagogique de la démocratie plébiscitaire, qui consiste à utiliser le mécanisme référendaire contre le peuple. Il s’est dit disposé à organiser des référendums contre les droits des chômeurs et des étrangers, mais pas sur le Pacte budgétaire, un sujet selon lui « trop compliqué » !

En revanche le refus de François Hollande de répondre à nos questions est incompréhensible. Certes il a déjà annoncé au Guardian qu'il ne voulait pas d'un référendum sur le Pacte budgétaire. Mais s'il refuse le débat avant l'élection et qu'il veut l'évacuer après, le « changement » qu'il annonce risque d'être très limité.

Le Pacte budgétaire, signé pour la France par Nicolas Sarkozy le 2 mars dernier, doit être ratifié avant la fin 2012. Il obligera les États signataires à réduire à marche forcée leurs déficits, imposant des sanctions automatiques aux contrevenants.

François Hollande l'a critiqué à juste titre pour son caractère purement disciplinaire et punitif. Il s'est engagé à le renégocier. Nous ne pensons pas qu'on puisse amender sérieusement ce traité, dont la logique fondamentale est d'imposer l'austérité pour rassurer les marchés. Les autres chefs d' État et de gouvernements européens, à commencer par Angela Merkel, ont déjà fait savoir qu'il n'y avait pour eux plus rien à négocier. En cas d'élection de François Hollande, les marchés financiers exigeront de sa part une ratification rapide, en provoquant sans doute même une hausse des taux d'intérêt sur les emprunts émis par la France.

Dans tous les cas ce n'est qu'en menant un vaste débat démocratique sur la construction européenne, et en s'appuyant sur une mobilisation des citoyens en France et en Europe, qu'on pourra faire reculer le rouleau compresseur de l'austérité et remettre l'Europe sur de bons rails.

Nous demandons donc à Nicolas Sarkozy et François Hollande de s'engager à organiser un débat démocratique conclu par un référendum pour ou contre la ratification du Pacte budgétaire, renégocié ou non. Nous invitons tous les citoyens à leur faire cette demande par courriel en vous rendant sur cette page.

En tout état de cause, si le président élu en mai prochain refusait d'engager le débat démocratique nécessaire sur la ratification de ce nouveau traité, nous proposerions l'organisation par la société civile elle-même d'un référendum d'initiative citoyenne contre le Pacte budgétaire et pour un nouveau traité de refondation européenne. Pour que des millions de citoyens aient l'occasion de s'emparer de ce débat qui ne saurait être escamoté.

Haro sur Jean-Luc Mélenchon

Conférence de presse de François Delapierre, le 12 avril 2012



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Prendre Mélenchon pour cible, c’est faire le jeu de Sarkozy et Le Pen (le 12 avril 2012, par Eric Coquerel)

A 10 jours du scrutin, la campagne de Jean-Luc Mélenchon est la meilleure chose qui soit arrivée à la gauche et donne à cette dernière, quel que soit le candidat qui la représentera au 2ème tour, plus de chances de battre Nicolas Sarkozy.

Que croyez-vous alors qui arriva du côté de la gauche ? Concentrerait-elle ses attaques sur Nicolas Sarkozy et une Marine Le Pen affaiblie par nos soins ? La réponse est terrifiante de bêtises. Le mot d’ordre est : haro sur Jean-Luc Mélenchon [...]

Ce n’est pas en tous les cas la meilleure façon de préparer un rassemblement majoritaire contre Nicolas Sarkozy. A diviser et taper sur le candidat du Front de Gauche, ces inconscients font le jeu de la droite et du Front national. Mais peut-être après tout ont-ils moins peur d’eux que de notre volonté de combattre réellement le système financier ?

jeudi 12 avril 2012

Le social « affecte » l'économie

40% des entreprises affectées par des problèmes de logement des salariés (AFP, 12/04/2012)

La hausse des prix de l'immobilier a un impact direct sur les entreprises, 40% d'entre elles se disant affectées par les difficultés de logement que connaissent leurs salariés, selon une étude du Crédoc réalisée pour le Medef.

Selon l'enquête publiée cette semaine, quatre établissements sur dix sont affectés d'une manière ou d'une autre par ces problèmes de logement, 23% des entreprises estimant qu'ils compliquent le recrutement, la mobilité interne (19%), ou encore nuisent à la productivité (18%).

En outre, plus d'une entreprise sur quatre (27%) estime que les salariés habitent trop loin de leur lieu de travail, note le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie. [...]

Parmi les entreprises qui évoquent des problèmes de logement pour leurs employés, 69% considèrent que ces difficultés ont empiré ces dernières années, relève le Crédoc, qui note que, "depuis 1995, l'évolution des revenus des ménages ne suit plus le rythme de la hausse des prix de l'immobilier" [...]

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2007-2012 : le mirage de la « France de propriétaires »
(1er avril 2012, par Ellen Salvi, mediapart.fr)

En 2007, Nicolas Sarkozy promettait «70 % de ménages propriétaires». Objectif loupé : en cinq ans le taux de propriétaires est passé de 57 % à 58 %, une progression semblable à celle du précédent quinquennat. Impossibilité pour les plus modestes d'accéder à la propriété, endettement et précarisation des classes moyennes, baisse du pouvoir d'achat, dispositifs sacrifiés sur l'autel de la rigueur : le projet sarkozyste a été oublié en cours de route. [...]

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A qui profite le logement cher ? (21 Décembre 2011, humanite.fr)

En trente ans, bailleurs et professionnelsde l'immobilier ont réalisé 450 milliards d'euros de surprofits grâce à la spéculation immobilière, d'après une étude de la Plate-Forme logements des mouvements sociaux, révélée en exclusivité par l'Humanité dans son édition de ce mardi 21 décembre 2011. Humanite.fr reproduit ici intégralement l'étude. [...]

Les propositions de la Mutualité

Santé 2012 : les propositions de la Mutualité
(12/04/2012, mutualite.fr)

La Mutualité Française propose une vingtaine de mesures pour améliorer durablement l’accès aux soins. Ces pistes d’action à la fois "ambitieuses et réalistes" sont adressées aux candidats à l’élection présidentielle et aux législatives, aux responsables mutualistes et à de nombreux acteurs du système de protection sociale.

Renforcer le rôle du médecin traitant dans le parcours de soins, combattre l’augmentation insidieuse des restes à charge des malades, garantir à chacun une complémentaire santé à tous les âges de la vie : voici les trois grands axes de propositions formulées par la Mutualité Française, à l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives.

"Ces leviers d’action visent à améliorer le système de santé et plus particulièrement à favoriser l’accès aux soins à l’heure où 15% des citoyens doivent renoncer à se faire soigner pour des raisons financières", explique le président de la Mutualité Française, Etienne Caniard. "Les trois objectifs principaux sont déclinés en une vingtaine de mesures. Celles-ci sont ambitieuses, crédibles et réalistes", précise-t-il. [...]

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Hôpitaux : mieux entendre la voix des usagers
(20/03/2012, mutualite.fr)

Des associations de patients, les fédérations des hôpitaux et cliniques et la Mutualité Française ont organisé le 9 mars un colloque sur la participation des usagers dans les établissements de santé. Objectif, dix ans après la loi sur les droits du malade : devenir acteur de sa prise en charge à l'hôpital [...]


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Les complémentaires santé contraintes à rembourser les dépassements d'honoraires (22/03/2012, mutualite.fr)

Un décret et un arrêté contraignant les complémentaires santé à rembourser certains dépassements d'honoraires ont été publiés au Journal officiel du 22 mars. Cette mesure concerne les anesthésistes, les obstétriciens et les chirurgiens. Les médecins qui souscriront à cette option de coordination renforcée "devront s'engager à pratiquer des dépassements n'excédant pas 50% du tarif remboursé par la Sécu", indiquent Les Echos. [...]

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Pétition : non à la taxe sur la santé qui dégrade l'accès aux soins des Français ! (21/11/2011, mutualite.fr)

Une mutuelle n'est pas un signe extérieur de richesse ! Les mutuelles adhérentes à la Mutualité Française lancent une pétition pour obtenir du gouvernement le retrait de la taxe sur les contrats santé solidaires et responsables. Ce nouvel impôt injuste dégrade l'accès aux soins et la protection sociale des Français. [...]

La précarité des parents isolés

Les foyers monoparentaux laissés à eux-mêmes
(3 avril 2012, par Alice GÉRAUD & Catherine MALLAVAL, liberation.fr)

Il y a en France 1,76 millions de familles composées d'un seul adulte. Elles sont nombreuses à peiner. Elles sont nombreuses tout court. Pourtant, elles font partie des oubliées de la présidentielle. Elles, ce sont les familles monoparentales, ces parents isolés qui élèvent seuls leurs enfants. Le plus souvent des femmes (à 85 %), séparées ou divorcées.

Le nombre de ces foyers a beau croître depuis quarante ans, représenter aujourd’hui plus d’une famille sur cinq, et montrer des signes de grande fragilité, quel est le programme ? Nicolas Sarkozy a bien proposé la création d’une agence de recouvrement des pensions alimentaires et le PS auditionné en février la Fédération syndicale des familles monoparentales, rien de solide.

L’enjeu est réel pour les 1,8 million de familles concernées, tant un seul parent rime souvent avec manque d’argent. Un tiers de ces familles sont pauvres, avec des revenus inférieurs de 60 % au revenu médian (2). Et leur taux de pauvreté augmente. Ces familles sont en outre surreprésentées dans la catégorie des bénéficiaires de minima sociaux. «Leur problème numéro 1, c’est vraiment le pouvoir d’achat», insiste Patricia Augustin, secrétaire générale de la Fédération syndicale des familles monoparentales. «Les familles les plus vulnérables sont celles dont la chef est une mère célibataire, jeune et peu qualifiée», résume l’économiste Anne Eydoux.

[...] «Pour certaines, c’est très vite l’engrenage, constate Patricia Augustin. Le manque de pouvoir d’achat influe sur le mode de garde. La petite enfance coûte cher. Et c’est encore plus compliqué quand elles ont des horaires décalés. Certaines démissionnent carrément pour s’occuper de leurs enfants.

L’accès à un toit est aussi un problème. Et il y a pénurie de logements sociaux. Dès qu’il y a un pépin, le loyer n’est plus payé, c’est la descente. On affuble souvent ces familles de toutes les tares : délinquance des enfants, échec scolaire… Or ce n’est pas leur statut qui génère ces problèmes, mais leur situation économique.Quand on finit de travailler à 22 heures et qu’on a une heure de trajet, on ne peut pas accompagner la scolarité de ses enfants.»

[...] les montants des prestations demeurent trop faibles pour sortir de la pauvreté et «les obstacles pour l’emploi de ces parents isolés n’ont pas été levés». Notamment le manque de place et de souplesse des modes de garde des enfants, la rareté et la mauvaise qualité des emplois proposés à ces mères, les horaires et les temps de transport non compatibles avec l’éducation des enfants.

Vu l’urgence de certains cas, la Fédération syndicale des familles monoparentales milite pour que «les plus démunis bénéficient d’un minimum garanti pour vivre : 75 % du Smic». Elle réclame aussi un Smic revalorisé.

De son côté, Nathalie Guellier, la créatrice de Parent-solo.fr, principal site au service des familles monoparentales, prône, à côté d’une vraie prise en charge de la précarité, des mesures plus en phase avec les modèles familiaux d’aujourd’hui : par exemple, développer la garde alternée en cas de séparation, qui mettrait sur un pied d’égalité hommes et femmes. Autre souhait : «Qu’on arrête de "payer" les couples aisés qui ont trois enfants ! [...] Pourquoi les riches toucheraient-ils des allocations ?».

[...] les politiques publiques en direction des familles monoparentales sont très révélatrices de la conception qu’ont les Etats de la place de la femme dans la société.

L'éducation n'est plus nationale

Nouvelle opération des parents d’élèves et des enseignants en colère aujourd’hui (Le Progrès, le 11/04/2012)

Parents d’élèves et enseignants du Jura ne décolèrent pas. Et ne désarment pas.

Aujourd’hui, mercredi, leur collectif, baptisé « Des vigies pour l’école du Jura », associé pour l’occasion à celui du Doubs, a prévu de remettre symboliquement un chèque de 22 000 euros au recteur d’académie à Besançon « pour l’ensemble de son œuvre de destruction massive ».
Le montant correspond à la prime que le haut fonctionnaire de l’Éducation nationale est supposé toucher pour avoir respecté ses objectifs, en l’occurrence programmer la fermeture de 31 classes et 5 écoles dans le Jura et la suppression de 35 classes et 4 écoles dans le Doubs.
Le rendez-vous est fixé à 14 heures, cet après-midi (11 avril), place de la Libération.

Le collectif avait par ailleurs demandé à être reçu par François Hollande, en meeting hier à Besançon. Le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle n’a pas répondu.

*** Ajouts le 12 avril 2012 ***

22 000 euros au recteur : « coût » de colère des parents d’élèves et des enseignants (12/04/2012, Le Progrès)


Besançon. Enseignants et de parents d’élèves du Jura et du Doubs sont allés hier remettre un chèque au recteur dont le montant correspondrait aux indemnités censées percevoir le fonctionnaire pour avoir respecté ses objectifs.

Parents d’élèves et enseignants étaient une cinquantaine à manifester hier à Besançon, pour dénoncer la fermeture programmée à la rentrée prochaine de 31 classes et 5 écoles dans le Jura et la suppression de 35 classes et 4 écoles dans le Doubs. Comme ils l’avaient annoncé, les collectifs des deux départements se sont réunis place de la Révolution, avant de se rendre au Rectorat [...]

L’autre point de contestation portait sur la préparation de la rentrée 2012 et le non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite [...]

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Ecole : les moyens attribués renforcent les inégalités
(12.04.2012, par Maryline Baumard, lemonde.fr)

[...] L'éducation n'est plus nationale. Un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes que Le Monde s'est procuré montre pour la première fois l'injustice de la répartition des moyens d'enseignement sur le territoire. Quelque 93 pages d'un travail inédit dévoilent ligne après ligne comment l'Etat donne plus à ceux qui ont déjà plus et moins à ceux qui cumulent tous les risques de réussir moins bien. Un favoritisme qui s'est aggravé ces dernières années.

[...] Selon la chronologie évoquée dans ces pages, il a fallu une année aux rapporteurs de la Cour des comptes pour obtenir les données nécessaires à leur travail. Les magistrats racontent avoir dû batailler ferme pour obtenir certaines informations du ministère de l'éducation, et précisent que leurs demandes "n'ont pas toujours abouti".

Même si la situation est ancienne, le gouvernement n'a aucun intérêt à laisser sortir ces comparaisons, qui montrent qu'en 2010 l'Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles. 51 % de plus pour former un Parisien qu'un Niçois... Il est décrit, noir sur blanc, comment sous couvert d'une éducation censée offrir à tous la même chose, voire donner plus à ceux qui ont moins, l'école française entérine des situations acquises qui sont profondément injustes.

[...] Le ministère octroie les postes d'enseignants aux académies ni vraiment en fonction du nombre d'élèves, ni en fonction de leur milieu social, ni en fonction des résultats aux évaluations, s'étonnent les magistrats. "Il est impossible à partir des données fournies par le ministère de mettre en regard l'évolution des moyens financiers alloués par l'Etat, celle du nombre d'élèves et celle de leurs résultats", jugent-ils.

[...] la différence de traitement commence dès qu'un enfant met un pied dans l'école. Pour un élève de primaire de l'académie la plus défavorisée de France métropolitaine, le pays dépense 2861euros par an. Pour un Parisien, il en dépense 3 134. De la maternelle au CM2, cela fait un différentiel d'une année d'enseignement... Et la scolarité des enfants de 2 ans, qui doit être un accélérateur de réussite pour ceux qui sont les plus éloignés des apprentissages? Les "pauvres" sont les premiers à en être écartés.

[...] A ces écarts de dotation de l'Etat s'ajoute le différentiel important d'une collectivité territoriale à une autre. En lycée, la participation des régions varie du simple au double, et celle des mairies, pour le primaire, de 1 à 10. Mais le comble est que le ministère ne dispose pas de ces éléments. C'est ce qu'il a répondu à la Cour dans un courrier du 13 octobre 2011! Difficile dans ces conditions d'en tenir compte.

Tout cela pose la question du pilotage politique du système éducatif. S'il est une prérogative que la Rue de Grenelle est la seule à pouvoir exercer, c'est bien la correction des inégalités. Or, elle les entérine, selon le constat accablant de la rue Cambon: "Au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d'une politique particulière en matière de réduction des inégalités n'apparaît donc de manière flagrante. (...) Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d'analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter."

La Cour ne fait pas de recommandations. Elle conclut que, "si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d'allocation des moyens apparaissent indispensables". En revanche, elle interroge le ministère: "Envisage-t-il une évolution dans sa répartition nationale des moyens ? Si oui, quels en seraient les principes et modalités ?" La réponse apportée à cette question sera un bon indicateur du courage politique du prochain ministre.

Justice et Droits de l'Homme : le bilan

Justice. Quand les magistrats dressent un bilan au vitriol des années Sarkozy (12/04/2012, leprogres.fr)

L’Union syndicale des magistrats (USM), principal syndicat de la profession, a commencé jeudi la diffusion d’un bilan au vitriol des années Sarkozy, qu’il a intitulé «les heures sombres».

Le premier chapitre, intitulé «Une magistrature sous pression», a été diffusé jeudi aux magistrats, à la presse et sur les réseaux sociaux. Les autres chapitres seront envoyés à raison d’un par jour, jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle, a précisé le syndicat.

[...] Ils sont révélateurs de l’appréciation portée par l’USM sur la législature : « justice aveuglée ... défiance assumée ... réforme incompréhensible ... lois pénales mal ficelées ... lois civiles sans cohérence ... opportunité gâchée ... gestion des ressources humaines désastreuse ... ».

[...] «jamais comme depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy en mai 2007 le parquet n’avait été instrumentalisé de manière aussi éhontée par le pouvoir en place» [...]

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De quoi Sarkozy est-il le bilan ? (communiqué LDH, 12 avril 2012)

La Ligue des droits de l’Homme publie aujourd’hui son nouvel « Etat des droits de l’Homme en France ». Après cinq années d’un Président dont la politique a consisté à mettre en cause les droits, cette nouvelle livraison fait le point sur la logique qui expliquerait une telle accumulation, dont la devise pourrait être : « Moins il y a de social, plus il y a de sécuritaire. »

[...] La LDH affirme ici la nécessité de relégitimer le politique comme fondateur de démocratie ; de prendre au sérieux l’effectivité des droits sociaux et de réinvestir dans le service public ; de changer d’ère face à l’urgence écologique ; d’en finir avec la politique de la peur et du soupçon, de rendre la justice indépendante du politique et de mettre la police au service des droits des citoyens ; de refuser les logiques de discrimination, de racisme et de xénophobie pour choisir un avenir partagé, en France comme dans le nouveau monde qui naît, en agissant fermement pour l’universalité des droits.

Les citoyens ont envie de cette nouvelle donne. La société civile, dans sa diversité, est porteuse d’énergies, d’idées, de possibles. Elle cherche à les exprimer, à dire les mots du changement, elle veut être entendue. Ce livre n’a d’autre ambition que de mettre en débat ces ambitions et ces attentes, et le nouveau contrat social garantissant l’effectivité des droits pour un « autre avenir ».

Un autre avenir ?
(Editions La Découverte - Collection : Sur le vif – 128 pages)

L'impossible équation européenne

Croissance et austérité budgétaire : l'impossible équation européenne (11/04/2012, Massimo Prandi, lesechos.fr)

Les craintes exprimées mardi sur les marchés obligataires et d'actions, et sur le retour d'une crise en Europe ne font que refléter un sentiment répandu : l'austérité budgétaire dessert la croissance et accroît les risques d'instabilité.

Simple effet d'humeur ou réelle inquiétude. La forte chute des marchés d'actions mardi conjuguée à une tension des taux espagnols et italien sont-elles les indices précurseurs d'une nouvelle crise européenne, comme l'an passé ? Mercredi, Paris et Berlin se sont efforcés de minimiser les risques et d'apaiser ces craintes. Reste que les foyers d'instabilité - politiques comme économiques -sont nombreux.

Sur le plan conjoncturel, la croissance est toujours en berne [...] La consommation des ménages européens continuera de reculer [...] Le redressement des exportations « ralentit » [...] La banque d'affaires Goldman Sachs table sur un recul de 0,5 % du PIB en 2012 suivi par une hausse contenue de 0,6 % l'an prochain [...] La Grèce, le Portugal, l'Italie et l'Espagne en font déjà les frais [...] s'ajoute le risque de déstabilisation politique [...]

Autant de signaux qui font craindre le retour de la crise systémique en Europe et qui mettent en évidence la fragilité des dispositifs pare-feu mis en oeuvre.

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Les alternatives urgentes
le Front de gauche et le collectif Roosevelt 2012

mercredi 11 avril 2012

Souffrances et violences des Adolescents avec Bernard Amiens Maire d'Arbois





Anne Lauvergeon dit tout

Sarkozy, Proglio, nucléaire ... Anne Lauvergeon dit tout
(par Christine Kerdellant, publié le 10/04/2012, lexpress.fr)

Anne Lauvergeon : « Saura-t-on un jour pourquoi le patron d'EDF a eu ainsi table ouverte à l'Elysée durant tout ce quinquennat ? »

Dans La Femme qui résiste, l'ex-patronne d'Areva revient sur son parcours à la tête du groupe et sur son éviction en 2011. Elle dénonce, dans une interview à L'Express, un "système de clan" et les erreurs d'une politique qui a renoncé, selon elle, à toute stratégie industrielle [...]

Un appel

Raymond Aubrac, l'un des derniers cadres de la Résistance, est mort mardi 10 avril au soir à l'âge de 97 ans à l'hôpital militaire du Val de Grâce, a indiqué mercredi 11 avril sa fille.

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L’ « Appel de résistants » a été lancé en 2004 à l’occasion de l’anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance adopté en 1944.

« Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection :
Créer, c’est résister. Résister, c’est créer
. »

Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac [...]



Plus de 5 fois le tarif Sécu

Dépassements d'honoraires : 66 médecins facturent plus de 5 fois le tarif Sécu (10.04.2012, AFP, leparisien.fr)

Soixante-six médecins installés dans les plus grandes villes françaises facturent leurs consultations plus de cinq fois le tarif remboursé par la Sécu, selon une enquête du journal Le Monde publiée mardi menée à partir des données du site Ameli.fr de l'Assurance maladie.

[...] Les chiffres montrent que seulement 55% des médecins parisiens, spécialistes et généralistes, pratiquent le tarif opposable (base de remboursement de l'assurance maladie) pour leurs consultations. L'enquête n'analyse pas les actes techniques.

Dans les autres grandes villes le phénomène est plus restreint. 66,5% des médecins pratiquent le tarif Sécu à Lyon, 88,1% à Marseille, 90,5% à Toulouse.

Parmi les médecins aux honoraires les plus élevés, 55 exercent dans le cadre de l'hôpital public (où ils disposent d'un secteur libéral) et 53 sont parisiens.

La consultation la plus chère est celle du cancérologue David Khayat à 500 euros, rapporte le quotidien dont l'enquête montre l'ampleur prise par les dépassements, mise en lumière également récemment par une étude du magazine 60 millions de consommateurs et un livre d'une journaliste du Parisien-Aujourd'hui en France, Odile Plichon (Le livre noir des médecins stars).

Selon un sondage Viavoice publié dimanche, 52% des Français souhaitent que l'on encadre les dépassements d'honoraires et 35% qu'on les interdise.