mardi 30 avril 2013

Guerra : Seule une semaine de 32 heures en 4 jours pourrait « forcer » à créer de l’emploi

Madrid, le 17 avril
Le président de la Commission du Budget du Congrès,  Alfonso Guerra (ancien Vice-Président du gouvernement socialiste), considère que la seule manière de forcer les entreprises à créer de l’emploi est de mettre en place une semaine de travail de 32 heures, réparties sur 4 jours.  « C’est un chemin peu visible aujourd’hui, mais qui sera parcouru inévitablement, et qui  permettra de reconstruire une vie familiale et privée, quelque chose qui reste difficile de nos  jours», a assuré Guerra pendant son intervention au cours de la présentation du livre Les défis de l’Europe, publié par la Fondation Sistema, qui a eu lieu au Congrès.
Pour le député socialiste, il faut proposer un nouveau « partage du travail », qui mènerait à « un nouveau partage des revenus ».
Cette révolution du travail doit s’entreprendre, selon  lui, « sans idées reçues », et doit passer par la semaine des 4 jours que recommandent les spécialistes de la question.

Selon Guerra, il faut mettre fin à la « spirale absurde » qui se crée dès lors que les jeunes ne  trouvent pas d’emploi stable avant leurs 30 ans, que les quinquagénaires sont mis à la  retraites et remplacés par des travailleurs plus jeunes et moins payés, alors même que le  temps de cotisation pour les retraites ne fait qu’augmenter.
Guerra est convaincu que l’on peut sortir de la crise, et même vite, si l’on a la volonté d’y  parvenir. Afin de le montrer, il évoque la politique économique mise en place après la 2 Grande Dépression par Franklin D. Roosevelt, le New Deal, qui inclut entre autres des  réformes radicales, la hausse des impôts pour les revenus les plus élevés.
Urgence sociale en Europe « L’histoire montre que l’on peut sortir d’une dépression collective en 3 mois seulement », a  assuré Guerra, qui estime que l’Europe est en « période d’urgence sociale ». Les dirigeants
ont ainsi à choisir entre d’une part attendre le retour de la croissance économique, ou  d’autre part réagir en portant des réformes qui éviteraient le naufrage et l’effondrement  collectif. « Si les décisions politiques nous ont mené à la crise, d’autres peuvent nous en sortir », il insiste.
Selon Guerra, la priorité est aujourd’hui de reconstruire la justice sociale, avec des moyens  qui protègeraient les citoyens d’un tsunami venant des marchés financiers. « Etre gouvernés par l’argent organisé est aussi dangereux que de l’être par le crime organisé », il avance en paraphrasant Roosevelt, ce qui déclenche les applaudissements de son public.
Il plaide aussi pour une vraie révolution fiscale, qui empêcherait la fraude fiscale, et qui  permettrait de lutter réellement contre les paradis fiscaux et le dumping fiscal grâce à un  impôt européen ciblant les SICAV et les bénéfices des entreprises.


dimanche 28 avril 2013

Cercle du silence

Le prochain cercle (54ème) pour le respect de tous se tiendra le samedi 4 mai 2013 de 10 h à 11 h à Dole du Jura (39).

Au regard de la réalité vécue ces dernières semaines sur le secteur de Dole, le cercle débutera Place du 8 Mai et prendra la direction de la Sous-Préfecture aux alentours de 10 h 35 afin de se terminer devant la Sous-Préfecture et montrer notre détermination à ce que les droits des familles soient respectés et que les personnes soient écoutées dans leurs demandes humanitaires.

En effet, courant avril, sur ordre de la Préfecture, une famille de 4 enfants a été menacée d'expulsion par la police : des places d'avion avaient été retenues pour les embarquer et les reconduire au Kosovo où personne ne voulait les recevoir. En effet le père et la mère y sont menacés d'agressions graves par la mafia albanaise.
Les parents ont refusé de retourner au Kosovo, et on comprend aisément leurs raisons : deux fois, leurs adversaires albanais ont saccagé leur boutique de boucherie, ils ont tabassé et rançonné le père, ils ont même agressé le reste de sa famille.
Les membres réguliers du Cercle de Silence de Dole invitent donc tous les Jurassiens qui se sentent interpellés par cette situation, à les rejoindre ce samedi 4 mai. Leur présence silencieuse et non-violente signifiera qu'ils n'accepteraient pas qu'en leur nom, un père et une mère de famille et leurs quatre enfants
soient renvoyés vers l'enfer de la vengeance et de la barbarie.

A bientôt, bonne semaine à tous.

Claude Charbonnier / Jean Yves Millot
P.S. : Si vous ne souhaitez plus être informé de l'actualité du cercle de silence de Dole, merci de nous le faire savoir.

Pour information :
- le samedi 11 mai 2013 de 10 h à 11 h (devant les grilles du Lycée Friand à Poligny), le 11ème cercle de silence

a lieu dans cette ville, comme tous les mois,

samedi 27 avril 2013

FabJam à Biarne

4 mai 2013 de 10 à 17h


Venez participer au premier FabJam avec 14 autres FabLabs depuis Biarne.
www.fabjam.org

Via Internet nos allons échanger, créer, fabriquer en France, en Europe, en Afrique.

Venez nombreux, nous co-déjeunerons pour ceux qui le souhaite (chacun apporte un plat à partager)

Nous dialoguerons, travaillerons... avec 15 fablab d'Europe, d'Afrique et de France

PS un groupe de Kelle Fabrik Dijon viendra aussi dans l'après midi

LE SORT DES SALARIES ALLEMANDS QUI SONT CHOMEURS

L'économie Allemande n'est pas mauvaise, mais le sort des chômeurs parait catastrophique. La politique libérale laisse beaucoup de monde dans la misère.
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20130418.OBS6269/l-economie...

vendredi 26 avril 2013

BANQUES :Que se passerait-il si François Hollande devait trouver 180 milliards d’euros du jour au lendemain ?

La loi sur les banques revient bientôt à l'Assemblée. Hélas, tout laisse craindre une réforme au rabais, une "retouche cosmétique" qui ne règlerait aucun problème :

1. L’économie réelle ne serait pas protégée d’un possible Tsunami sur les marchés financiers. Malgré la crise en Italie, malgré Chypre, malgré tous les nuages qui s’accumulent sur l’économie mondiale (en Chine, la dette privée dépasse les 150% du PIB), certains veulent croire que la crise est derrière nous. C’est totalement faux.
Il est urgent de protéger les citoyens et l’économie réelle de la prochaine crise financière.

2. La loi en cours de discussion prévoit seulement de filialiser une infime partie des activités des banques. Le PDG de la Société Générale a reconnu que cela concernerait moins de 1% de l’activité de sa banque ! Hélas, une telle filialisation ne règle rien : en 2008, le numéro 1 mondial de l’assurance, AIG, a été coulé par une micro-filiale basée à Paris qui avait accumulé suffisamment de risques pour faire chuter l’ensemble du groupe ! Le gouvernement américain a dû trouver en urgence 180.000.000.000 dollars… Que se passerait-il en France et en Europe si le gouvernement devait trouver en urgence 180 milliards à cause de la faillite d’une grande banque ?
La solution, c’est la séparation complète des activités de dépôts et des activités spéculatives. C’est une des premières réformes imposées par le président Roosevelt en 1933. C’est comme cela qu’a fonctionné le système bancaire de tous nos pays jusqu’en 1984, ce qui prouve la faisabilité et le bien-fondé de cette solution.
« Dans la loi française, le message est évident : en cas de problème, le contribuable paiera ! écrit Jean-Marc Vittori dans Les Echos du 25 mars. La loi allemande, au contraire, prévoit un passage à la casserole de tous les créanciers et, en prime, des peines de prison pour les banquiers qui auraient mal géré les risques d'une maison en faillite. Ne parlons pas de l'Italie, où le gouverneur de la banque centrale demande aux banques dans le rouge de ne pas verser de dividendes. Ou de l'Espagne, qui veut faire voter les actionnaires sur la paie des banquiers. »
A Londres, le ministre des Finances, George Osborne, veut « électrifier la cloison entre banques de dépôt et banques d’affaires ». « La colère de la population est réelle. Il faut opérer une séparation totale entre banque de détail et banque d'investissement et pas juste un cloisonnement » a affirmé le Ministre en acceptant de durcir sa réforme comme le lui demandait la commission parlementaire (AFP 4 février 2013).
La gauche française est-elle moins ambitieuse que la droite anglaise ?


ou que la droite allemande ?« C’est comme si la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat avait été rédigée par les évêques » pouvait-on lire dans Libération le 4 février. « Le projet de réforme fait sourire tout le monde dans les salles de marché" affirmait Capital en février 2013. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Quand on voit comment la crise chypriote (il fallait trouver 7 milliards seulement) a ébranlé toute l’Europe, que se passerait-il si la France devait trouver en urgence 180 milliards comme les USA ont dû le faire après la chute d’AIG ?
Les conséquences économiques d’une non-séparation peuvent être dramatiques. Mais quelles en seraient les conséquences politiques ?
« Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance » affirmait François Hollande au Bourget. « La première décision à prendre, c’est de séparer ce qui relève du crédit, du dépôt, du service à l’économie, de ce qui appartient aux opérations de spéculation. Cette séparation sera faite. Ce sera terminé !»
Nous le savons tous : renoncer à une vraie séparation des banques serait vécu comme une trahison par un grand nombre d’électeurs.
Il n’est pas trop tard pour améliorer la loi. En Angleterre, ce sont les députés qui ont poussé le gouvernement à muscler la loi. Pourquoi les députés ne font-ils pas de même en France ?
 Contact : banques@roosevelt2012.fr

dimanche 21 avril 2013

Comment peut-on exercer aujourd'hui son métier de journaliste ?

En dépit des apparences, le journalisme fait partie des professions de l'humain. Il parle des hommes et s'adresse aux hommes. On dit même qu'entre les uns et les autres, le journaliste est un passeur. L'Appel des appels qui regroupe des professionnels du soin, de l'éducation, de la justice, de la culture, de l'information, refusant leur normalisation technocratique et comptable, oppose leur «cœur de métier» aux dérives d'inspiration néolibérale et à la tyrannie des procédures.

Cette même question est posée au journalisme confronté à l'information digest, aux procédures, au conformisme professionnel, aux dérives du tout-faits divers, des vérités officielles, du consensus ordonné, et, au final, à une mise en cause répétée de sa crédibilité.

Le journalisme a-t-il aussi un «cœur de métier» ? Si oui, lequel ? Comment aujourd'hui peut-il s'exercer ? Et, dans un deuxième temps, quelle perception en ont les professions de l'Appel des appels qui se posent la question du traitement médiatique de leurs métiers ?

Ces problématiques seront au centre de la nouvelle rencontre organisée par l'Appel des appels le 25 mai à Paris. Le débat s'ouvrira à l'issue de la projection du film «Profession journaliste» de Julien Després.

Programme de la journée

8h45-10h45
Accueil et projection du film «Profession : journaliste» de Julien Després (1h10 min).
11h-13h
Témoignages de Stéphane Paoli (France Inter), Sophie Peters (La Tribune), Edwy Plenel (Médiapart), Charles Sylvestre (Amis de L'Humanité). Animation : Roland Gori et Cécile Cabantous.
14h30-16h
Conditions d'exercice du métier, évolutions, propositions : avec Emmanuel Vire, secrétaire national du SNJ-CGT, Jacques Morandat, président de l'Alliance internationale de journalistes, Cécile Cabantous, adhérente du SNJ-CGT. Table ronde animée par Michel Blay.
16h15-18h00
Métiers et médias, ou comment les médias rendent compte des résistances dans des métiers du soin, de la santé, de l'éducation, du journalisme lui-même : débat avec la salle. Animation : Julie Caupenne (éducation), Emmanuel Saint-James (recherche), Nicolas Roméas (revue Cassandre/Horschamp), Joël Plantet (Liaisons sociales), Patrick Conrath (Journal des psychologues), Evelyne Petroff (gynécologue)

 


jeudi 18 avril 2013

Intervention de la police à Dole

Hier 17 avril 2013, six heures du matin, cinq policiers avec deux voitures de police sont venus réveiller la famille EMINI , les parents Fidaim et Hafize, et leurs quatre enfants, Brikina (9 ans ½), Festina (8 ans ½) , Festim (4 ans) et Briken (né à Dole en juillet 2010). C’est une famille kosovare, arrivée en France à Belfort le 2 novembre 2009 et qui avait déjà été assignée à résidence pendant l’automne 2012, pour refus d’embarquer à destination du Kosovo.
Ce matin, à nouveau, la police est donc venue avec l’intention d’emmener la famille au complet pour l’aéroport Saint-Exupéry où un avion devait les reconduire au Kosovo. Les parents ont refusé de partir, et on comprend aisément leurs raisons : Fidaim a exercé le métier de boucher pendant dix ans dans son pays où il travaillait avec tous les clients, sans faire de distinction, Serbes aussi bien qu’Albanais. Mais ces derniers se sont mis à lui interdire de travailler avec les Serbes. Et pour lui imposer leurs exigences, ils ont saccagé à deux reprises sa boutique et ont commencé à le rançonner. Ils en sont venus à l’agresser et à menacer de s’en prendre à sa femme et ses enfants ; alors Fidaim n’a plus eu d’autre solution que de s’exiler s’il voulait sauver sa peau et protéger sa famille.
L’intervention policière de ce matin a été d’autant plus surprenante qu’en accord avec les services de la préfecture du Jura, Fidaim et les associations de soutien cherchaient une embauche dans la boucherie, et que, par ailleurs, Hafize avait déposé un nouveau recours à la CNDA qui n’a pas encore été examiné.

Devant le refus des parents d’embarquer pour un retour au Kosovo, la police a fait signer par les deux parents un PV de refus qui a été transmis à M. le Préfet et à Mme la Procureur de la république.

Si l’intervention des policiers s’est passée d’une manière relativement respectueuse et si les convocations des deux parents au commissariat se sont déroulées avec respect, il est pourtant très traumatisant pour les enfants d’être confrontés brutalement dans leur sommeil à l’irruption de policiers dans leur appartement et de voir leurs parents en pleurs devant la menace qui pèse sur eux.

D’autre part, si M. le Préfet et Mme la procureur de la république décident de poursuivre, les parents risquent un an de prison et une forte amende pour finir par le retour forcé vers leur pays d’origine où le père risque la mort violente et le reste de la famille des sévices graves.

C’est pourquoi il est important qu’un maximum de citoyens expriment, d’une façon respectueuse et digne, leur demande insistante pour que cette famille soit maintenue légalement sur notre territoire, avec une autorisation provisoire de travail (voir note 1) qui permette à Fidaim de trouver rapidement un emploi et à toute la famille de construire une vie digne à l’abri de toutes les menaces. Les Jurassiens ne comprendraient pas ni n’accepteraient qu’un père et une mère de famille et leurs quatre enfants soient envoyés vers l’enfer de la vengeance et de la barbarie, comme ce serait le cas pour eux de retour au Kosovo.

Il faut aussi insister sur le fait que cette famille ne pose par ailleurs aucun problème et que les enfants sont parfaitement intégrés à l’école. Ils ont donc leur place ici et doivent pouvoir poursuivre leur scolarité normale avec nos propres enfants.

On peut envoyer une lettre, ou un message ou téléphoner à Monsieur le Préfet du Jura. Il est recommandé de transmettre ce message à notre carnet d’adresses ou/et de le diffuser autour de nous et de demander à nos élus de soutenir cette famille.

(1) Comment voulez-vous sans autorisation de travail trouver un employeur disposé à vous faire une promesse d’embauche ? Tous les employeurs potentiels répondent à Fidaim de revenir quand il aura obtenu le droit au travail ; c’est la quadrature du cercle ! Et pourtant, des bouchers expérimentés, on en demande sur le marché du travail. Fidaim ne prendrait la place de personne, puisqu’on manque de bouchers en France. Mais demander à un employeur de passer par la Direction départementale du Travail et de constituer un dossier de demande d’embauche d’un travailleur étranger, c’est une démarche très longue et très lourde, alors que l’employeur a besoin d’embaucher immédiatement, et non pas dans 4 ou 5 mois au mieux ! La France manque-t-elle à ce point de pragmatisme qu’elle préfère renvoyer des candidats bouchers et souffrir de ce manque, plutôt que de chercher un compromis avantageux pour tout le monde ?



Claude Charbonnier

mardi 16 avril 2013

Les loups sont aux portes de Paris!

Depuis la crise Cahuzac, la démocratie française semble vaciller. Les réactions des uns et des autres ne semblent guidées que par le sauve qui peut ou la soif du pouvoir. Je sais que cette impression est terrible et absolument pas honnête vis-à-vis des ambitions et des engagements du corps politique. Pourtant, cette impression prend forme plus réellement jour après jour aux dépends de tous...........

Lorsque Jean Luc Mélenchon vint la voir à la Fondation France Libertés au moment de créer le Parti de Gauche, Danielle Mitterrand l'enjoint de trouver un autre statut que celui de Parti Politique car elle était certaine que cette forme ne pouvait être celle de la construction du changement de monde, d'une démocratie ressuscitée.


Danielle Mitterrand nous expliquait sans cesse que l'avenir était aux réseaux. Grâce aux nouvelles technologies notamment, il est possible aujourd'hui à des milliards de citoyens du monde d'échanger, de faire du plaidoyer, de se retrouver pour des mouvements populaires, d'imaginer un monde qui retrouve du sens pour l'Humanité.

http://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/moralisation-vie-politique_b_3085887.html?utm_hp_ref=france

jeudi 11 avril 2013

« Éradication des paradis fiscaux » : assez d’effets d’annonce, la France doit agir

Analyse de la déclaration de Francçois Hollande.

Après les fanfaronnades de Nicolas Sarkozy sur la « mort des paradis fiscaux », et surtout après l’affaire Cahuzac, les citoyens attendaient des mesures fortes montrant que la France passait enfin à l’acte. Mais les annonces de François Hollande pour « éradiquer les paradis fiscaux » sont soit… des effets d’annonce sans conséquences, soit des mesures qui dépendent de futures négociations européennes à l’issue incertaine et peut-être lointaine. Pourtant, le seul moyen pour le gouvernement de garder quelque crédit est de prendre de vraies mesures. La mobilisation citoyenne est plus que jamais nécessaire pour imposer des mesures vigoureuses et immédiates, afin que la France entraîne l’Europe dans l’action.

Prenons une par une les mesures annoncées par M. Hollande.

Le « renforcement des moyens de la justice, de la police et de l'administration fiscale pour lutter contre les fraudes fiscales » ? Il se résume à 50 enquêteurs de police judiciaire, 50 magistrats et 50 agents des impôts supplémentaires. Depuis 10 ans les agents de contrôle sont au nombre de 5 000 : l’augmentation annoncée est de 1 % ! L’embauche immédiate de 1 000 contrôleurs et inspecteurs des impôts est indispensable, ainsi que le renforcement des services support, décimés par les réductions d’effectifs : depuis 2002, l’administration des impôts a perdu 25 000 emplois !

La création d'un « parquet sur les affaires de grande corruption et de grande fraude fiscale, avec une compétence nationale » ? Mais, comme l’indique le Syndicat de la Magistrature, il existe déjà des juridictions spécialisées, et ce nouveau parquet ne sera pas plus indépendant de Bercy que les juridictions précédentes. L'ouverture, et donc le blocage, des poursuites en matière de fraude fiscale restent de la responsabilité du ministre du budget, dont on a vu la carence ces dernières années.

La « création d'un office central de lutte contre la fraude et la corruption au sein de la direction centrale de la police judiciaire » ? Selon Matignon cet office « reprendra les compétences de la division nationale des infractions financières et fiscales (DNIFF), et sera renforcé par des personnels du ministère des finances (effectifs DGFIP renforcés, DGCCRF, et Douane), soit un total de 95 personnels environ, contre 45 aujourd’hui à la DNIFF ». Ce n'est pas une réelle mesure mais un effet d'annonce sur un simple redéploiement de moyens.

« Le renforcement des sanctions pénales pour les fraudes fiscales les plus lourdes et la modification des règles de prescription en matière pénale pour les infractions les plus graves » pour les élus ? On demande à voir plus précisément, mais pourquoi ne pas sanctionner aussi les banques, avocats, fiscalistes, cabinets de conseil qui incitent à l'évasion fiscale ?

Les banques françaises devront rendre publique chaque année la liste de toutes leurs filiales à l'étranger et la nature de leurs activités ? Fort bien, mais cela a déjà été voté par le Parlement dans le cadre de la loi bancaire, c’est même la seule avancée significative de cette loi, obtenue par la mobilisation de la société civile et malgré Bercy.

« Étendre l'obligation de transparence à l'ensemble des entreprises » ? C'est très important et nous le demandons depuis des années avec la Plate-forme des paradis fiscaux et judiciaires : le reporting par pays pour les multinationales afin de lutter contre les manipulations des prix de transfert et l’évasion fiscale. Mais François Hollande va proposer cette mesure à l’Union européenne, où la chose peut prendre des années et être diluée par les processus européens de décision, alors qu’il faudrait la prendre au niveau français pour entraîner le reste de l’Union, comme cela a été tout récemment le cas pour la transparence des banques.

La « révision tous les ans de la liste des paradis fiscaux » ? C’est déjà le cas : l’important est sur quels critères ? Avec qui seront-ils discutés ? Nous exigeons que les associations soient parties prenantes des choix retenus, afin que cette nouvelle liste ne soit pas encore vide.

« Faire adopter au niveau européen des règles communes d'échange automatique d'informations fiscales » ? Là encore, pourquoi demander à l’Europe ce que la France peut faire dès aujourd’hui, à l’image des États-Unis avec la loi FATCA ? Au niveau européen, cette décision nécessite l'unanimité, l'Autriche et Luxembourg bloquent depuis des années : là aussi il faut une avancée française tout de suite.

Attac cherchera dans les jours et semaines qui viennent à faire converger les énergies pour obtenir de François Hollande que ces annonces, pour l’instant très en deçà des nécessités, deviennent une politique audacieuse en matière de lutte contre l’évasion fiscale. Attac propose 5 mesures clés pour en finir avec la complaisance via une pétition « stoppez l’évasion fiscale », qui a déjà recueilli plus de 33 000 signatures en quelques jours. Les attentes des citoyens sont fortes sur ce sujet, et bien d’autres actions seront nécessaires pour pousser le gouvernement à agir sans faux-semblants.

Attac France, le 11 avril 2013
Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer





mercredi 10 avril 2013

Jean Leonetti, Jean-Marie Sermier et l'euthanasie

Hier au manège de Brack, une réunion était organisée par Jean-Marie Sermier Député du Jura, en présence de Gilbert Barbier, Sénateur du Jura, Vice-président de la commission des affaires sociales du Sénat avec Jean Leonetti comme invité, ancien Ministre et Président de la « Mission Parlementaire sur l’accompagnement de la fin de vie ».

Etait-ce une réunion d’information sur la façon d’aborder la fin de vie, ou une réunion pour promouvoir la candidature de Jean-Marie Sermier aux Municipales Doloises en 2014 ??

Plus de 3OO personnes attentives, écoutaient et participaient à une réunion d’information extrêmement intéressante sur les différents aspects d’un problème qui nous concernent tous, la fin de vie.

C’est un sujet très sensible sur lequel, j’ ai dû me prononcer  lors de ma candidature aux législatives. Le Front de Gauche avait pris une position en faveur de l’euthanasie, position que je ne partageais pas, estimant que la loi Léonetti n’était pas suffisamment appliquée pour en voter une nouvelle. De plus j’ai un certain nombre de raisons personnelles qui me laissent penser que la loi Léonetti est suffisante. J’ai eu l’occasion de m’expliquer sur le sujet lors d’une réunion publique à Arbois où j’avais été interpellé par un élu.

Plusieurs médecins étaient présents dans la salle et sont intervenus.

Pour ma part il me semble que la loi est encore peu connue des professionnels de santé c’est pourquoi j’ai posé la question suivante :

« Nous sommes à Dole, à 45 km de la faculté de médecine de Besançon dans laquelle exerce le Professeur Régis AUBRY Chef de service des soins palliatif au C.H.U. Il anime un module optionnel de bioéthique pour les étudiants en médecine. Ne pensez-vous pas qu’il serait judicieux d’accompagner la loi, qui porte votre nom, d’une formation en direction des médecins mais également de tous les professionnels de santé afin de leur permettre d’aborder la problématique de fin de vie ? »

Les Cinq piliers de la loi, sont :

1. La loi maintient l'interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui (conservations des textes antérieurs).

2. En revanche, elle énonce l'interdiction de l'obstination déraisonnable (L. 1110-5 CSP alinéa 2). Est considérée comme déraisonnable l'administration d'actes « inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. »

3. Le respect de la volonté des patients : l'appréciation du caractère « déraisonnable » est le fait du patient s'il est en état d'exprimer sa volonté. Sinon, c'est le médecin qui prend la décision, après avoir recherché quelle pouvait être la volonté du patient (existence de directives anticipées, consultation de la personne de confiance, de la famille), et avoir respecté une procédure collégiale.

4. La préservation de la dignité des patients et l'obligation de leur dispenser des soins palliatifs : lorsque des traitements considérés comme de l'obstination déraisonnable sont arrêtés ou limités, la loi fait obligation au médecin de soulager la douleur, de respecter la dignité du patient et d'accompagner ses proches.

5. La protection des différents acteurs est assurée par la traçabilité des procédures suivies.

Aujourd’hui : Alors que la commission constituée par le Président de la République et dirigée par le Professeur Didier Sicard a déjà rendu publiques ses réflexions sur l’accompagnement de la fin de vie et qu’est attendu dans les jours qui viennent l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) le gouvernement a déjà indiqué qu’un projet de loi concernant « l’euthanasie » serait présenté au Parlement à la fin de l’année. De très grandes incertitudes persistent cependant sur le contenu de ce texte : quelle définition proposera-t-il de l’euthanasie active ? Ira-t-il jusqu’à autoriser le suicide assisté ? Autant d’interrogations qui nourrissent les commentaires, tandis que les divergences sont grandes sur cette question et vont au delà des traditionnels clivages politiques.

Directives anticipées et sédation terminale

C’est dans ce contexte que le professeur et député Jean Leonetti semble vouloir accélérer le débat et forcer le gouvernement à abattre ses cartes. L’auteur de la loi éponyme sur l’accompagnement de la fin de vie qui sert aujourd’hui de référence et qui en 2005 avait été adoptée à l’unanimité a déposé une proposition de loi qui doit être examinée le 25 avril prochain à l’occasion d’une niche parlementaire accordée à l’UMP. Ce texte comporte deux articles : le premier indique qu’une personne atteinte d’une maladie en phase terminale d’une affection grave et incurable « est en droit de demander à son médecin traitant l’administration d’un traitement à visée sédative, y compris si ce traitement peut avoir comme effet secondaire d’abréger la vie ». Le second offre la possibilité pour les patients de rédiger des directives anticipées.

Forcer « chacun à dire ce qu’il en pense »

En réalité ces deux dispositions étaient déjà en germe dans la « première » loi Leonetti, mais elles demeuraient souvent ignorées (volontairement ou non) des professionnels de santé et du grand public. En focalisant l’attention sur ces deux points, Jean Leonetti espère que chacun pourra « dire ce qu’il en pense et chacun prendra ensuite ses responsabilités ». Le député souhaite par cette voie contraindre le gouvernement à se prononcer et à préciser s’il souhaite aller au-delà de ces pratiques en permettant notamment le suicide assisté.

Cette proposition de Loi en tout état de cause va dans le sens de la Commission Sicard et du Conseil de l’Ordre des médecins.







mardi 9 avril 2013

. Meilleurs Ouvriers de France, un concours où le Jura est toujours bien placé. Lancement de l’édition 2013

Depuis 1924, le concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France » récompense l’excellence professionnelle dans les domaines de l’artisanat, du commerce, de l’agriculture, de l’industrie et des services. Le Jura, riche de ses talents, a de tout temps apporté de nombreux médaillés. Avec un résultat de 8 lauréats au précédent concours, en 2011, le département a été placé dans les 7 meilleurs de France.


Le 25e concours a été lancé officiellement le samedi 23 mars lors de l’Assemblée générale du Groupement « MOF » du Jura. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 septembre 2013. Elles peuvent être enregistrées par le Commissariat départemental à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Jura (au 03 84 35 87 02) ou directement sur le site du Comité d’organisation à Paris : www.meilleursouvriersdefrance.org

Evasion fiscale :ce que Moscovici va proposer aux Européens

Le ministre de l'Economie dit vouloir mettre en place un « Fatca européen ». Objectif : que les banques du monde entier transmettent automatiquement les informations concernant les résidents européens détenteurs de comptes hors UE. Un système à l'image du dispositif mis en place par les Américains, qui sera en discussion lors de la réunion des ministres européens des Finances, ce week-end à Dublin.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130408trib000758222/evasion-fiscale-ce-que-moscovici-va-proposer-aux-europeens.html#xtor=EPR-2-[Morning+Briefing]-20130409

Concert pour le Rwanda à Dole

lundi 8 avril 2013

La démocratie est-elle un risque acceptable pour le nucléaire ?

5800 milliards d'euros en 2007 réduits à 430 en 2013, tels étaient les coûts estimés par l'IRSN d'un accident nucléaire majeur en France.
Cette stupéfiante diminution pourrait prêter à rire. Au contraire. Ceci nous incite à espérer que la catastrophe se produise un septénnat plus tard.
En 2020, en suivant la même décroissance, le coût ne serait plus que de 40 milliards. ENTRE 2007 et 2020 nous aurions réalisé une économie de 5760 milliards d'euros, 6 fois ce que coûte à l'Etat ces paradis fiscaux qui étaient dans la ligne de mire d'un exministre du budget.
Louons les efforts faits par l'IRSN pour repousser le plus loin possible dans le temps un événement dont la note s'allège au fil des années. 40 milliards en 2020. Combien donc en 2050 pour un Fukushima à Fessenheim, dont le coût serait d'ailleurs partagé avec l'Allemagne, plus ou moins équitablement selon
la provenance du vent : Sibérie ou Atlantique.
L'éloquent ministre qui redresse notre industrie, en réinjectant quelques pincées de millions dans l'atome pacifique, nous l'a bien dit : le nucléaire est une filière d'avenir. En effet plus tard l'accident surviendra, mieux cela vaudra. Le risque devient de plus en plus acceptable.
Songeons à l'avantage décisif dont jouit l'industrie française, qui dispose d'une énergie quasi gratuite, par rapport à l'allemande.
Risque d'autant plus acceptable que grâce à Tchernobyl et Fukushima dont nous avons su tirer toutes les leçons, nous sommes prêts, dès aujourd'hui et mieux encore demain, à gérer une telle crise.

Questionnez les autorités. Les transports en commun – on ne peut imaginer des millions de véhicules individuels sur notre réseau routier – évacueront dans l'ordre Valence, Lyon, Strasbourg ou Paris.
Les hôpitaux ont des stocks de moelle osseuse bien étiquetés - il ne faut pas se tromper de receveur – pour effectuer à tour de bras des greffes sur des centaines de milliers de réservistes volontaires qui comme à Tchernobyl colmateront les fuites des réacteurs et piscines.

Utopie écolo : dans les grandes vallées et plaines contaminées par le césium la nature reprend ses droits sur la culture. La forêt revient. Les hardes de loups régulent les populations de sangliers. La terre d'Afrique, enfin mise en valeur par Monsanto et la finance mondiale, nous nourrit à bas prix. Nos paysans ne sont plus subventionnés pour exporter mais pour laisser reposer leurs sols exténués, leurs machines, leurs bras.

Vous avez dit « risque acceptable ». Mais quand vous a-t-on demandé de l'accepter ? N'est-ce pas en réalité de risque non refusable qu'il faut parler ? Question impertinente, parmi bien d'autres, à poser lors du débat sur la transition énergétique, pilotée par Anne Lauvergeon.

La démocratie est-elle un risque acceptable pour le nucléaire ?

Michel Moreau

dimanche 7 avril 2013

L'affaire Chuzac, et alors?

1905: séparation de l'église et de l'Etat,

2013: séparation des banques et de l'Etat?

L'affaire Cahuzac semble vouloir emporter l'ensemble de l'espace politique dans des limbes que nous ne voulons imaginer. Après l'annonce ce matin de la possible implication du Trésorier de campagne de Francois Hollande dans un actionnariat aux îles caïmans, il est nécessaire de faire une mise au point.

Depuis des mois, le collectif Roosevelt appelle à une vraie séparation des banques et à l'interdiction pure et simple de filiales dans les paradis fiscaux pour nos banques nationales. Plus de 40 000 citoyens ont déjà signé notre appel pour une vraie séparation des banques, rejoignez-les et changeons la donne maintenant !http://www.monadversairecestlafinance.fr/

Qui des politiques n'a pas un lien avec les paradis fiscaux ?http://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/reforme-bancaire-separation-banque-etat_b_3021295.html?utm_hp_ref=france

Article complet  d’ Emmanuel Poilane  Directeur de France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand  dans le HUFFINGTON POST de ce 7 avril 

Les impôts en France

L’impôt n’a pas bonne presse dans l’hexagone

La moitié des 546 milliards d ‘euros qui ont été collectés en 2011 concerne la consommation : TVA, TIPP, tabac et une multitude de petits impôts « discrets » ( par exemple la taxe sur les conventions d’assurances). Ils sont intégrés au prix payé par l’acheteur qui, dés lors, n’a pas conscience d’acquitter un impôt. Au contraire, plus un impôt est visible, moins il tend à augmenter : l’impôt sur le revenu(progressif et très visible avec la déclaration annuelle) ne rapporte pas plus en euros (courant) aujourd’hui qu’en 2001, alors que le revenu des ménages a crû d’environ un tiers, essentiellement en raison de la hausse des prix.

Résultat :l’impôt sur le revenu pèse de moins en moins sur le revenu des ménages.
Comme il s’agit d’un impôt progressif, ce sont les ménages les plus aisés qui profitent proportionnellement le plus de cette réduction.

                                         
 Sources: INSEE     Alternatives Economiques                                         

samedi 6 avril 2013

Lettre ouverte à François Hollande : stoppez l'évasion fiscale ! pétition

Monsieur le président,


L'affaire Cahuzac révèle brutalement à tous les citoyens la négligence et même la complaisance de nos dirigeants vis-à-vis de l'évasion fiscale.
Pourquoi l'administration fiscale a-t-elle perdu 25 000 agents depuis 2002 ? Pourquoi le nombre de vérifications approfondies de situations personnelles a-t-il chuté de 12 % entre 2006 et 2011 ? Pourquoi laisse-t-on chaque année 60 à 80 milliards d'euros échapper à l'impôt, tout en prétextant les déficits publics ainsi creusés pour sacrifier les retraites, les allocations sociales, les emplois publics, les investissements écologiques d'avenir ?

M. le président, assez de discours, prenez sans tarder cinq mesures clés pour en finir avec la complaisance :
•embauchez sous 12 mois au moins 1 000 agents de contrôle fiscal pour renforcer les 5 000 vérificateurs actuellement en poste. Chacune des nouvelles recrues rapportera à l'État au moins 2,3 millions d'euros par an grâce aux redressements fiscaux opérés, soit 40 fois le montant de son traitement !

•exigez des banques la communication de l'identité de tous les ressortissants français détenteurs de comptes à l’étranger. La loi FATCA oblige depuis début 2013 tous les groupes bancaires opérant aux Etats Unis à communiquer sur demande du fisc américain les données concernant ses ressortissants: ce n'est qu'une simple question de volonté politique !

•établissez, en lien avec les associations spécialisées, une liste crédible des paradis fiscaux, ces trous noirs de la finance occulte et de la corruption

•donnez 12 mois aux banques opérant en France pour fermer leurs filiales dans ces territoires, sous menace de retrait de la licence bancaire. Les banques françaises ont 527 filiales dans les paradis fiscaux dont 360 pour la seule BNP Paribas !

•imposez le « reporting par pays » aux multinationales établies en France : cette transparence sur le chiffre d'affaires, les bénéfices et les impôts payés dans chaque pays permettra au fisc de déjouer les manipulations des prix de transfert entre filiales des multinationales et d'en finir avec l'évasion fiscale qui permet à Total ou Google de ne payer quasiment aucun impôt sur les bénéfices.

Le changement, c'est maintenant ou jamais !

Signez la pétition: http://www.france.attac.org/


Les sept paradis fiscaux prés de chez nous http://lentreprise.lexpress.fr/impots-taxes-entreprise/sept-paradis-fiscaux-pres-de-chez-vous_9385.html

vendredi 5 avril 2013

Plan d'austérité et santé

Comment les plans d’austérité dégradent la santé des Européens


PAR RACHEL KNAEBEL (4 AVRIL 2013)

Hausse généralisée des suicides et des troubles psychologiques, retour de maladies bannies comme la malaria, menace sur la santé des enfants des familles populaires… Tel est l’alarmant constat sur la santé des Européens que dresse une étude choc publiée par la revue médicale britannique The Lancet. En cause : l’orthodoxie économique et les plans d’austérité prônés dans toute l’Europe. L’étude dénonce également le silence des ministres de la Santé.

En avril 2012, un retraité grec de 77 ans se suicidait en plein jour sur la place Syntagma d’Athènes, devant le Parlement. Le pharmacien à la retraite avait laissé une note : sa pension était devenue misérable et il ne voulait pas être réduit à fouiller les poubelles pour se nourrir. Son acte est devenu le symbole de l’explosion des suicides dans le pays. Leur nombre a augmenté de 40% en un an ! Plans d’austérité, baisse de revenus et chômage mèneraient-ils au suicide ?

« Une hausse du chômage de plus de 3% dans un temps relativement court est associée à une augmentation d’environ 5% du taux des suicide et des blessures auto-infligées », estime, froidement, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié début mars et consacré à l’Europe [1] En Grèce, le chômage a augmenté de 10% en seulement deux ans, pour atteindre 26,4% fin 2012...

Il n’y a pas que les suicides. Dans son rapport « Crise financière, austérité et santé en Europe », publié le 27 mars, la revue médicale britannique The Lancet [2], dresse un constat alarmant : la santé des européens se dégrade, en particulier dans les pays frappés de plein fouet par les politiques d’austérité. Et confirme la hausse générale des suicides dans l’ensemble de l’Union européenne, dont la courbe s’envole depuis 2007, après une période de sept années de baisse constante.

En Grèce : suicides, sida, malaria et dengue

Selon les analyses du Lancet, les nouvelles infections au VIH chez les usagers de drogues par injection ont aussi explosé en Grèce ces deux dernières années. Avant l’austérité, sur la période 2007-2010, le pays comptait 10 à 15 nouvelles infections annuelles dans cette catégorie de population. Le chiffre est passé à 256 nouvelles infections en 2011 et à 314 pour les huit premiers mois de 2012 [3] ! Soit vingt fois plus !

En cause : le recul de la prévention, avec, par exemple, l’arrêt des programmes d’échange de seringues depuis 2008. Le directeur de l’étude menée par The Lancet, Martin Mac Kee [4], signale même « la réapparition de la malaria et l’émergence de la dengue en Grèce ».

En Espagne : la santé des enfants menacée

Car les plans d’austérité mis en œuvre sous l’impulsion de la Commission européenne en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande ont touché de plein fouet les systèmes de santé. Le forfait à la charge des patients grecs a par exemple augmenté de 3 à 5 euros par consultation. Et le pays a supprimé 2 000 lits dans les hôpitaux publics. « En Grèce, la troïka (Commission européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, ndlr) a demandé à ce que les dépenses de santé ne représentent pas plus de 6% du PIB, notent les auteurs de l’étude, créant ainsi un précédent dans l’UE de prise du contrôle sur le système de santé national d’un État membre. »

En Espagne, le gouvernement a adopté en 2012 un plan de réduction des dépenses de santé de 7 milliards d’euros sur deux ans. Le pays a ainsi exclu les sans papiers du système de soins, sauf pour les urgences. Et il a fermé ou privatisé des dizaines d’hôpitaux et de centres de santé. Les enfants ne sont pas épargnés : la proportion d’enfants vivant dans des familles sans emploi a été multipliée par trois en Catalogne [5], avec des conséquences certaines sur leur santé.

Portugal et Irlande : baisse de la couverture santé

Au Portugal, l’accord conclu en 2011 entre Lisbonne et la troïka prévoit une coupe de 670 millions d’euros dans la santé. Le reste à charge des patients a doublé – de 2,25 à 5 euros – pour une consultation en ville et jusqu’à 20 euros pour une visite aux urgences. Seuls les patients à bas revenus, les malades chroniques – si la visite est en lien avec leur maladie – et les personnes handicapées en sont exemptés. En Irlande, la couverture santé a été réduite pour les plus de 70 ans et même les bas revenus doivent maintenant payer un ticket modérateur.

D’autres pays ont réduit leurs dépenses de santé à l’occasion de la crise. En plus de la Grèce et du Portugal, la Lettonie, la Slovénie et le Danemark ont accéléré la restructuration de leur secteur hospitalier. Et les professionnels de santé ont vu leurs salaires réduits en Grèce, au Portugal, en Irlande, mais aussi à Chypre, en Lituanie et en Roumanie.

L’Islande en meilleure forme

« De telles répercussions de la crise sur la santé ne sont toutefois pas inévitables », note la revue britannique, qui prend l’Islande en contre-exemple. Le premier pays touché par la crise financière « a rejeté l’orthodoxie économique qui se faisait l’avocate de l’austérité, a refusé d’être comptable de l’irresponsabilité de quelques banquiers et a investi dans son peuple », et a pu maintenir à niveau ses politiques de santé.

Ailleurs, là où les services publics sont sacrifiés sur l’autel des économies budgétaires, la véritable ampleur des conséquences sur la santé des citoyens ne seront visibles que dans plusieurs années. Alors que les données financières sont mises à jour à la semaine près, il faut environ deux ans pour obtenir les données sanitaires des populations, notamment le suivi du taux de mortalité. Du coup, « l’analyse des effets immédiats de la crise sur la santé » est « impossible », soulignent les auteurs de l’étude.

« Des ministres de la Santé bien silencieux »

A leurs yeux, « les voix des responsables de la santé publique sont restées inaudibles dans le débat sur la réponse à apporter à la crise. Nombre de ministres de la Santé sont demeurés silencieux. Le directeur général chargé de la santé et de la protection du consommateur à la Commission européenne a l’obligation légale d’examiner les conséquences des politiques européennes sur la santé. Il ne l’a pas fait pour la politique d’austérité de la troïka. Au lieu de cela, il s’est limité à conseiller les différents ministères de la Santé des pays membres sur comment ils pouvaient couper dans leurs budgets ». Pendant ce temps, les gouvernements ont les yeux rivés sur le moindre point de croissance.

« Une petite lueur d’espoir vient des organisations de la société civile européenne, dont les professionnels de santé, qui se sont prononcées sur les effets néfastes des coupes budgétaires en matière de santé et de dépenses sociales. La question est : quelqu’un les écoute-t-il ? », conclut l’étude. Le président du groupe des socialistes et sociaux-démocrates au Parlement européen, l’Autrichien Hannes Swoboda, a vite réagi à l’étude britannique. « Tous les rapports de la Commission devraient porter le label “L’austérité tue” », a-t-il déclaré le 27 mars. Sera-t-il entendu ?


Rachel Knaebel


 Notes

[1] Chez les moins de 65 ans. Source : “The European health report 2012 : charting the way to well-being”, p 78.

[2] “Financial crisis, austerity, and health in Europe”, disponible ici.

[3] Voir l’étude “European Centre for Disease Prevention and Control. Risk assessment on HIV in Greece”.

[4] A écouter ici.

[5] De 3,7% à 11,2% entre 2005 et 2010.

Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs

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mardi 2 avril 2013

Le profit des banques: vote des Sénateurs

Un grand penseur fiscal avait dit qu'il valait mieux taxer les pauvres que les riches : certes ils sont plus pauvres, mais ils sont beaucoup plus nombreux.

Les banques s'en sont souvenu.

Elles gagnent de l'argent sur les commissions d'intervention, sur les incidents de paiement, sur l'assurance emprunteur qui continue à faire payer des primes élevées sur le montant initial du prêt, sans tenir compte du fait qu'il décroît au fil des remboursements

Les sénateurs s'en sont ému et ont essayé de limiter ces surprofits injustifiés

"un peu mais pas trop" leur ont répondu en substance le ministre et le rapporteur :

"M. Richard Yung, rapporteur. - La commission donne un avis favorable à l'amendement n°A-1. J'avais d'ailleurs défendu une telle position hier, sans être suivi.

Les frais de rejet et les frais d'intervention ne sont pas de même nature. Les premiers sont perçus quand un problème intervient et c'est pourquoi ils sont beaucoup plus chers, plafonnés entre 30 et 50 euros par opération, alors que les commissions d'intervention sont de 8 euros. Les déplafonner ensemble ferait monter le coût moyen à environ 25 ou 28 euros. Derrière tout cela, il y a le modèle économique de toutes les banques françaises. Une partie du bénéfice des banques provient des problèmes de leurs clients, mais là n'est pas le débat."

ah bon; il est où le débat, alors ?

La pédagogie Montessori:c'est quoi?




lundi 1 avril 2013

Accident nucléaire : Combien ca coûterait vraiment

 Accident nucléaire : approximations de l'IRSN

Parcourant un grand quotidien régional, adepte de la pensée correcte et d'ordinaire respectueux des piliers de ce Progrès dont il fit son nom, je butte sur un titre : « Combien coûterait vraiment – notez le « vraiment » - une catastrophe nucléaire ? ». Et je découvre un brûlot sur l'utilisation de la fission de l'atome d'uranium à des fins énergétiques.
Or, de même que l'on ne peut rire de tout, du moins pas avec tout le monde, on ne peut pas dire tout.
Une presse libre est une presse responsable.
En effet, dévoiler les estimations aussi alarmistes et contradictoires, émanant de la même source, l'IRSN (Institut de Radioprotection et de la Sûreté Nucléaire), c'est discréditer ceux-là même qui sont en charge de notre protection.

Ces chiffres instilleront cette peur du nucléaire, dont rêvent les lobbys du solaire et de l'éolien. Et ceci en plein débat sur la transition énergétique. Cela fera aussi « sortir du bois » où ils rêvent, à l'abri des grands chênes, les écolos, exceptés ceux qui siègent de ci de là.

Jugez sur pièces. En 2007 l'IRSN chiffre à 5800 milliards d'euros le coût d'un accident majeur. Le rapport est confidentiel. Ses frontières ne protégeraient pas l'Allemagne.

En février 2013 une étude publiée par le même IRSN situe à 430 milliards d'euros le coût médian d'une catastrophe.

Cette division par 12 est-elle liée au fait que le premier rapport était destiné à rester secret et l'étude suivante à être publiée ? Pas du tout ! La réalité est plus étonnante : le rapport confidentiel avait été fait à partir de « vieux chiffres rudimentaires ». les paramètres utilisés pour le second étaient « plus élaborés ».

On n'arrête pas le Progrès. Demain les réacteurs ne seront plus ni vieux ni rudimentaires.
Mais n'est-il pas vain de vouloir chiffrer en euros l'inchiffrable : la vie ?
Quel est le prix d'une vie ? Celle du prof à la retraite ou du bambin de la maternelle ? Celle du patron du CAC 40, qui pendule sous son parachute en or, ou celle de la mère célibataire, au RSA, qui tend son cabas aux potes de Michel Colucci ? Evidemment une forte proportion d'assistés parmi les victimes limiterait la note.
Quant aux sols, peut-on placer sur le même plan le pré arpenté par des bovins stupides ou le parking de l'hyper où ruminent 4x4, limousines ?

Et l'habitat ? Quel coefficient attribuer à l'appartement haussmannien du VIè et au F3 du 93 ? Nogent sur Seine n'est qu'à 80 bornes de la capitale. Une centrale y ronronne.

Tant de paramètres ne sont pas maîtrisables. Toute estimation sera donc arbitraire et subjective. Alors à quoi bon ?
Positivons. Pensons plutôt aux effets bénéfiques pour l'économie nationale et le redressement industriel.

En France une grave menace plane sur VEOLIA : la main-mise des collectivités locales sur la gestion de leur H2O.
La décontamination de millions d'hectares de bâtiments, d'usines, de milliers de kilomètres de rivières et de milliards de m3 d'eau offrira à la grande société spécialiste de l'environnement un chantier à sa mesure, non délocalisable. Elle y acquérra une expertise qu'elle monnaiera plus tard au niveau mondial.

Du travail pour des siècles et des siècles. Amen ! comme dirait François Ier. Respirez, petits et gros porteurs d'actions VEOLIA. L'air est iodé.

P.S : la parution d'un tel article dans le Progrès en est le signe : sur le nucléaire le changement de l'opinion, c'est maintenant.

Pour sûr la rédaction du journal a déjà adhéré au RESEAU SORTIR DU NUCLEAIRE, fédération de 949 associations agréée pour la défense de l'environnement. Sinon voici l'adresse : www.sortirdunucleaire.org

Michel Moreau

http://michel-moreau.over-blog.com/








Bilan d'activité du mois de mars 2013

Semaine du premier mars au 10 mars : Presentation par l’architecte de la caserne des Pompiers de Lamard et de Chaumergy, travail sur le fond social de logement, réunion de groupe, rencontre pb de logement, rencontre entrepreneur , CA du St Jean, rencontre parents d’élèves à Choisey, CP au CG, RDV 9ç en seance publique au CG, RDV avec le PS de Dole, AG maison d’enfants de Jouhe, rencontre avec CALAO, bureau du SDIS, réunion publique Tavaux sur la santé, visite du lycée Duhamel à Dole.
Semaine du 11 mars au 17 mars : AG écofort aux Arquebusiers, réunion de travail à la DSSD, inauguration de la maison de l’Adolescent, Equipe pluridisciplinaire aux services sociaux de Dole, agendat 21 en séance publique, retraite sportive, CA de l’Arc, Réunion Attac dole, commission équipements pompiers travail à propos de la CARSAT, vernissage.
Semaine du 18 mars au 24 mars : Vacances
Semaine du 25 mars au 31 mars: Journée de travail aux services sociaux à Lons, rencontre avec les anciens combattants, commission permanente au CG, réunion de travail, innovia, 400ans de l’hôtel Dieu.



L’auguste geste du semeur (de postes)

Le collectif "27 par classe" toujours aussi actif

Le Jura gagne, samedi 23 mars, deux postes grâce au téléphone rouge entre la rue de Grenelle et le patron du syndicat SNU, lequel a appelé ses collègues instituteurs du Jura pour leur annoncer que le ministre Vincent Peillon avait demandé expressément au DASEN, le patron de l’académie du Jura, de lui trouver dare-dare deux postes en plus.
Ce petit miracle est raconté par le SNUIPP. Il a très probablement à voir avec la délégation jurassienne qui s’est rendue au cabinet ministériel de Peillon durant les vacances de février.
Le ministre souhaitait donc que les syndicats locaux lui désignent deux écoles à sauver des fermetures de classes… Tout le monde ayant refusé, le ministre se chargera tout seul de trouver les deux heureuses écoles du Jura qui garderont donc finalement leur classe.
Du grand n’importe quoi sur la forme (où est l’égalité de traitement entre écoles et le fameux seuil de 27,5 élèves/classe pour une réouverture ?) mais à mettre sur le fond au crédit des écoles qui se sont bougées.
Deux autres postes pourraient aussi sortir du chapeau ministériel en juin, c’est flou, ce sont des promesses, à suivre donc.

Source : SNUIPP du 39, infos parues le lundi 25 mars.

Lire aussi le compte-rendu du SNUIPP de l’audience au ministère ici et le compte-rendu de la FCPE cité dans l’article de 27.