mardi 9 septembre 2014

Interview Hebdo39 Valls2 ?

Afin de savoir comment envisageaient-ils le virage pris par Manuel Valls mardi dernier, avec un remaniement qui désormais le coupe de l'aile gauche du PS, nous nous sommes rapprochés de trois figures emblématiques de la gauche locale : Eddy Lacroix, Premier Secrétaire Fédéral socialiste, ainsi que les deux conseillers généraux Marc-Henri Duvernet et Patrick Viverge. Est-ce désormais le temps d'un social-libéralisme assumé ? Ils y répondent...

Eddy Lacroix, Premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste :

"Le temps est venu de l’application d’une réorientation économique obligatoire et nécessaire faisant suite à la fois à l’état dans lequel le pays a été trouvé en arrivant aux responsabilités et également à une croissance quasi nulle en Europe et dans la zone €uro en particulier. C’est le temps de responsables politiques qui ne souhaitent pas laisser la situation économique du pays empirer comme ce fut le cas depuis des années et des années. C’est le temps de socialistes au pouvoir, d’hommes et des femmes de gauche qui n’ont rien perdu de leur idéologie mais savent se montrer pragmatiques. Je souhaiterais que l’on imagine un seul instant ce que serait l’état de notre pays si à sa tête c’était la majorité précédente et son exécutif qui avaient poursuivi leur œuvre ? Dans quel état seraient nos services publics aujourd’hui ? Dans quel état serait notre éducation ? pour ne citer que ces deux exemples. L’état de notre économie est tel que seule une politique volontariste, courageuse et protectrice nous permettra de ne pas laisser aux générations suivantes que des ruines et des dettes. Nos décisions d’aujourd’hui sont les réponses aux problématiques non traitées d’hier et une ambition pour demain. C’est le temps de l’action … assumée !"


Marc-Henri Duvernet, Conseiller général de Lons-Nord :
"Le Premier ministre a raison d'affirmer et de clarifier sa ligne politique. L'arrivée de jeunes entrepreneurs, d'hommes et de femmes d'action est un tournant salutaire. Ils connaissent le tissu économique et leur métier. Comme au sein d'une entreprise, en politique, il faut mettre les bons profils aux bons postes pour obtenir des résultats.
Aujourd'hui, la priorité, c'est l'emploi. Et la clef de l'emploi, ce sont les entreprises. Il faut restaurer la confiance entre le pouvoir politique et le pouvoir économique à tous les niveaux. Pour la confiance, ils sont sur la bonne voie. A eux de rassembler et de tenir un discours de vérité : salariés et chefs d'entreprises sont dans le même bateau. La France a les meilleurs atouts pour affronter la concurrence mondiale et maintenant, elle a un gouvernement cohérent et soudé. Le débat peut alors avoir lieu au Parlement, lieu vivant de notre démocratie. Il faut que la majorité tienne bon face aux conservatismes et aux idéologues, qui agitent les peurs, critiquent beaucoup mais agissent peu. La France doit se moderniser. Pour cela, elle a besoin de jeunes talents pragmatiques..."

Patrick Viverge, Conseiller général de Dole 
"C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle !
La mauvaise nouvelle, c’est que La France est le plus important payeur de dividendes aux actionnaires en Europe, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec une augmentation de 30% entre avril et juin. En 2012, François Hollande disait : « En Europe, la crise est finie ». Son bilan : 800 jours de pouvoir et... 800 000 demandeurs d'emplois de plus !
La nomination d'un financier au ministère de l'économie, une politique d'austérité contraire aux promesses de campagne, c'est un scénario s'est déjà déroulé ... en Grèce ! Il a abouti à une spirale récessionniste et à 28% de chômage. Je constate donc que le Président de la république a signé la paix avec son ennemi la finance...
Nous allions dans le mur. Avec ce nouveau gouvernement, nous gardons le cap en augmentant la vitesse ! l'impact sera désastreux...
Toutefois, la bonne nouvelle, c’est que nous sommes prêts à une recomposition de la gauche
Une gauche rassemblée, qui a des idées, un programme, une véritable gauche. Je souhaite le rassemblement des écologistes du front de gauche des vrais socialistes, de Nouvelle Donne, cette gauche qui a des solutions et des ambitions. Je crois au retour de cette gauche imaginative, intelligente, capable de redonner l’espoir et de de nous faire relever la tête.
C. Kempfer  Hebdo 39

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