jeudi 30 juin 2011

Séance publique au Conseil Général

Après l'intervention du Président, les responsables de groupe interviennent. Jean-Marie Sermier est intervenu en premier pour le groupe de droite et du centre, puis j'ai pris la parole, et en dernier le groupe communiste. C'est la première fois qu'il m'est difficile de m'exprimer. Le groupe de J.M Sermier était volontairement très bruyant, agité, et n'a cessé de m'interpeller.

***** DM1 - 27 juin 2011 *****

Monsieur le Président, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs les journalistes

Nous sommes aujourd’hui en Dm1 et j' avoue me trouver dans une situation particulière

En effet, nous avons voté contre le budget présenté par l’exécutif de droite en 2010 , ce qui s’était traduit par la démission des postes que nous occupions et aujourd’hui, nous avons à voter pour une DM de ce budget proposée par la gauche..
Notre réflexion par rapport à ce budget est : sommes nous dans une politique d’accompagnement ?, une suite de ce qui a été proposé jusque-là ?   où avons-nous engagé une véritable politique de transformation ?

C’est à notre sens la question qu’il faut se poser au niveau du  département mais aussi au niveau national et  europée.
Quand la crise a débuté en 2008, je me suis exprimé au nom du groupe publiquement devant cette assemblée pour dire que nous étions non pas dans une crise économique simple mais dans une crise sociale qui entraînait une crise économique et financière pire que celle de 1929
Véritable crise sociale due à une mauvaise répartition de la richesse et due à une mauvaise répartition du travail avec une majorité de contrats partiels pendant que d’autres dépassaient largement les 35 heures légales.
C’est ce que notre groupe disait publiquement en 2008. Nous disions également « quand nous sommes dans l’opposition, il faut tout faire pour freiner cette politique d’une façon active et responsable et quand nous sommes dans la majorité tout faire pour transformer et non pas accompagner avec complicité. »

Aujourd’hui, à quelques mois d’échéances électorales importantes, il n’est pas rare d’entendre parler de frémissement de l’économie, de sortie de crise, de reprise, cela dans la bouche de responsables politiques de droite comme de gauche, alors que les économistes nous disent que la crise est devant nous.

Et pourquoi le danger est devant nous mes chers collègues, et bien je vais vous le dire !

Des agences de notations attribuent des notes aux États. Cette note détermine les taux de prêts qui leur seront accordés par les banques privées !

La Grèce a des prêts à 10 % la France à 3,5 ! La Grèce est obligée de vendre ses entreprises publiques au privé pour rembourser sa dette, obligée de vendre les bijoux de famille !!

La France, qui a d’ailleurs bradé une bonne partie de ses entreprises, résiste encore, mais imaginez que la note de la France se dégrade d’un point, c’est 20 Milliards de dette supplémentaire.

Entre la Grèce et la France il y a 10 points d’écart ! 200 milliards !

Mais à qui les Etats empruntent ils ?

Les Etats empruntent de l’argent sur les marchés financiers, c’est a dire aux banques privées.

L’ Etat français s’endette considérablement au bénéfice des banques privées et ne pouvant plus rembourser, met la pression sur le service public en le bradant au privé.

1) Pression financière de l’Etat sur la Santé

C’est la T2A dans les hôpitaux qui demande à ces structures de faire des sacrifices inacceptables de supprimer des services. Cela est douloureux à l’hôpital de Dole où l’ARS n’a pas caché sa volonté de supprimer cet hôpital trop coûteux. Sa première action a été de transformer le territoire de santé départemental en territoire de santé régional. Je vous rappelle mes chers collègues que vous avez voté majoritairement cette décision et c’est une grave erreur

2) Pression de l’Etat sur l’Education Nationale, c’est la suppression des postes d’enseignants c’est la carte scolaire qui entraîne la fermeture de classes et contribue à la désertification de nos villages

3) Pression de l’Etat sur les collectivités territoriales en les endettant, nous pensions à 35 ,40 millions de dette de l’Etat au département du Jura, c’est plus de 75 millions aujourd’hui.

Comme 60% du budget du département est dédié au social, ce sont obligatoirement les plus fragiles qui paient l’addition des plus riches.

Pression de l’Etat sur les collectivités territoriales en forçant les com com à fusionner diminuant ainsi l’autorité des Maires mais également détruisant progressivement l’identité des communes

Mes chers collègues nous ne sommes pas pessimistes, nous pensons qu’il faut agir à plusieurs niveaux et revisiter ces vieux clivages politiques droite gauche

1 Transformation au niveau européen il existe différentes théories

a) Sortir du traité de Lisbonne qui nous oblige à emprunter de l’argent sur les marchés financiers alors que nous pourrions emprunter à la Banque Centrale Européenne. Cette pratique endette les États comme les Départements et les communes, endette les particuliers.

b) Instaurer un protectionnisme Européen c’est a dire dé-mondialiser. C’est d’ailleurs ce qu’on proposé les sénateurs UMP allant à contre courant de la concurrence libre et non faussée, quand ils ont imaginé qu’Air France pouvait acheter des avions américains au lieu d'appareils européens. Merci messieurs les sénateurs UMP encore un petit effort et vous allez voter Montebourg pour les présidentielles voir JL Mélenchon !!!

c) il existe d’autres solutions (mais cela ne semble pas vous intéressez le moins du monde)

Alors qu’aujourd’hui à 11h le Président Sarkozy convie la presse pour défendre, à 10 mois de l’élection présidentielle, son programme d’investissements publics, doté d’une enveloppe de 35 Milliards d’euros….financé à hauteur de 22 milliards par l’emprunt auprès des marchés financiers !! et en même temps où presque le Secours Populaire français vient de lancer un cri d’alarme car la commission européenne a annoncé une baisse drastique de l’aide alimentaire aux plus démunis ( en 2012, 517 000 personnes du P ne pourront plus accéder aux produits alimentaires


2 Transformation au niveau départemental

Faire plus de social, et je vous entends mes chers collègues nous dire que la gauche au pouvoir fait de l’assistanat . Faire plus de social c’est une réponse à la mauvaise politique nationale que vous défendez, vous assistez les plus riches , et vous regardez d’un air soupçonneux les plus précaires au cas où ils profiteraient du système.

Faire plus de social c’est :

1) aider, accompagner les petites entreprises qui souffrent,

2) c’est travailler en partenariat avec les artisans qui ont eux, la capacité d’embaucher

3) c’est supprimer l’aide à l’immobilier d’entreprise sans contre partie d’emplois

Aujourd’hui le département embauche 19 personnes dans les services sociaux pour mettre en place le schéma de la dépendance à tous les âges de la vie, qui sera suivi du schéma de l’enfance ainsi que du schéma de la famille

Le département porte une attention toute particulière au personnel et se met en conformité avec la loi . En effet la loi impose d’avoir un médecin régulateur pour les services de PMI ce qui n’était pas le cas.

Voilà une véritable transformation pilotée par Thierry Faivre Pierret et cela n’a pas empêché de désendetter le département de 14 millions d’euros.

Voilà mes chers collègues la boucle est bouclée, pour le vote du budget en décembre, notre groupe a voté contre ce budget et les membres de ce groupe ont démissionné de toutes leurs responsabilités pour des motifs de mauvaise gestion et d’avances sociales trop timides, aujourd’hui nous voterons pour cette décision modificative du budget qui amorce une véritable transformation sociale un désendettement du Département sans augmenter la dépense sociale par habitant qui est encore inférieure à la moyenne nationale

Mes chers collègues de droite comme de gauche nous ne pouvons aujourd’hui accepter cette politique libérale qui détruit notre économie locale qui précarise nos salariés les plus pauvres au profit des plus riches Il n’est pas supportable de spéculer sur les produits agricoles et d’affamer les agriculteurs

Nous ne pouvons accepter que l’on nationalise la dette et que l’on privatise les profits

La justice sociale n’est pas un luxe auquel il faut renoncer c’est la seule solution pour sortir de la crise, c’est ce qu’avait déjà compris Roosevelt   en 1944 lorsqu’il disait, il n’y aura pas de paix durable sans justice sociale.

Ce sont des décisions politiques qui nous ont conduits à la crise économique et écologique, ce sont des décisions politiques qui doivent nous en sortir et non pas l’espoir d’une hypothétique croissance

Indignons nous mes chers collègues nous n’avons plus le choix, vous n’avez plus le choix.

Le mouvement est en marche, les indignés sont descendus dans la rue en Tunisie, en Grèce en Espagne, ils seront dans la rue en France au moindre signe de durcissement de la politique à l’égard de la France de dégradation de la note de la France par les agences de notations ce qui est le cas depuis le 6 juin par l’agence de notation Danong qui a placé la note de l’hexagone sous surveillance

Si nous ne redonnons pas le pouvoir aux politiques ce sont les jeunes qui le prendront et qui nous contraindront au changement où ce sera l’extrême droite, à l’affût, qui nous a déjà donné un signal fort lors des dernières cantonales

Indignons nous mes chers collègues, non pas dans la résignation, mais dans l’ action, dans la transformation pour redonner le pouvoir aux politiques au niveau de l’Etat, du Parlement, des Communes.
Nous croyons à cette véritable transformation de la politique, nous n’avons pas inventé l’ampoule électrique en améliorant la bougie

Jura terre de gauche croit en une France belle et rebelle, jura terre de gauche croit en un département en mouvement.

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