samedi 27 octobre 2012

Débat d'orientations budgétaire

Monsieur le Président, mes chers collègues,


Je n’avais pas prévu d’intervenir aujourd’hui au nom du groupe que je représente, mais l’ambiance extrêmement tendue et violente en ce début de séance m’incite à prendre la parole. Vous connaissez mon souci d’apaiser lorsque j’interviens publiquement dans la presse écrite, ou dans cet hémicycle……….
Les Orientations que nous allons donner sont évidemment des orientations financières, mais aussi de véritables choix politiques.
Dans ces choix, il y a un certain nombre de décisions d’orientations, qui nous conviennent tout à fait, d’autres qui suscitent notre inquiétude.

Nos motifs de satisfaction :
Le Débat d’Orientation Budgétaire préfigure la construction du Budget Primitif 2013.
C’est un moment important de la vie de notre institution puisqu’il donne des indicateurs sur les choix de la majorité.
Premier constat :
Une véritable volonté de réduire l’emprunt.
Tout cela doit rassurer les Jurassiens sur la capacité des Elus à gérer cette collectivité après quelques mois d’exercice Majoritaire.
La maison Conseil Général non seulement ne s’est pas écroulée mais elle persiste désormais sur des fondations plus solides.
En revanche Monsieur le Président, vous parlez des difficultés d’accès au crédit, certes, malgré la volonté du Conseil général de réduire l’emprunt, l’ encours 2012, en cours d’année, poursuit sa courbe ascendante. La dette du Jura augmente de plus de 5 M€. Mais alors, dans ce contexte, où en est l’épargne nette ? C’est à dire, les crédits disponibles quand la collectivité aura remboursé ses emprunts inscrits en dépenses d’investissement.
C’est à partir de cette épargne nette que se mesure la capacité financière du département à investir. Si les investissements reposent en très grande partie sur les emprunts, c’en est fini de la gestion volontariste. Il faut répondre à cette question essentielle. Il sera alors possible de fixer ensuite les objectifs à atteindre sur l’équilibre budgétaire 2013, pour retrouver une gestion moins contraignante dans les années futures.
De nombreux projets se mettent en place comme le schéma de la dépendance à tous les âges de la vie, la lancement du schéma de l’enfance avec une veritable voloté de faire participer tous les acteurs à son élaboration
Le démarrage de la maison de l’adolescent et bien d’autres sujets plus polémiques que je n’aborderai pas ici comme celui de l’aéroport que nous étions peu à soutenir dans la mandature précédente et qui a prouvé toute sa pertinence aujourd’hui malgré les opposants que je respecte.
Nos inquiétudes

Monsieur le Président du Conseil Général, vous utilisez couramment ce lieu commun : gouverner c’est prévoir. J’ai bien conscience qu’actuellement prévoir est extrêmement difficile.
C’est probablement là, un des points de divergence en ce qui nous concerne. Nous sommes très inquiets des positions prises par le gouvernement qui auront des conséquences directes sur les différents Conseils Généraux.
Le contexte national, mis à jour par les travaux de l’ADF, montrent que les départements ont été mis à contribution sous la présidence Sarkozy de deux façons :

- Ils ont reçu des charges nouvelles compensées partiellement (routes, aide sociale), entraînant une perte financière pour le Jura.

- Le chambardement de la fiscalité locale prélevée par l’Etat et redistribuée parcimonieusement aux départements, cela s’est traduit donc par une perte d’autonomie financière.

Devant ce constat,  l’Etat ne peut imposer unilatéralement des baisses de dotations alors qu’il a transféré aux départements une charge en pleine croissance en cette période de crise. Je veux parler du social, dont le coût est égal à la moitié du budget de fonctionnement, faisant reposer sur les départements la responsabilité d’une insuffisance de crédits sociaux en pleine croissance en 2012 par rapport à 2011, où la dépense fut contenue.

Nous avons toujours demandé que l’Etat rembourse la dette qu’il nous doit et nous souhaitons que le Conseil Général continue à le faire, malgré les positions publiques du Président de la république qui nous annonce plutôt des restrictions budgétaires. En gros, que les Conseils Généraux devront consentir à de nouveaux efforts.

Deuxiéme motif d'inquiétude, le gouvernement base toute la politique de relance économique sur la croissance. Cela fait 40 ans que nous sommes dans la décroissance.de 5,6 dans les années 60, 69 en passant barre des 2.5 % seuil nécessaire pour créer des emplois dans les années 80 84 à une situation 0 aujourd’hui
Aujourd’hui, nous sommes en récession et la signature ce mois d’octobre du pacte de stabilité ne fera qu’aggraver cette récession.

La récession signifie plus de demandes sociales. Nous, Exécutif de Gauche, nous devons impérativement répondre à cette demande.

De nombreux indicateurs locaux, comme l’endettement des ménages ou comme les difficultés rencontrées par les associations d’aide à la personne doivent nous alerter et être réglées.

Ce matin, j' entendais dans mon véhicule en me rendant ici qu’une séance du parlement européen à Bruxelles avait été annulée du fait de la fissuration des piliers soutenant l’hémicycle, n’est ce pas un signe envoyé par les Mayas ? ou quelques divinités antiques ? pour nous montrer l’Etat de délabrement de cette Europe libérale

Monsieur le Président, plus sérieusement et pour résummer mes propos,  il faudra choisir entre une ardente nécessité sociale ( emplois, Scolaires, RSA, APA, handicap, logement) et les dépenses d’équipements inutiles.

Je vous remercie

Patrick VIVERGE,
Président de Groupe

Contact : Virginie GERDY,Assistante  : 03.84.87.34.89.

 : Conseil Général du Jura

17 rue Rouget de Lisle – 39039 LONS LE SAUNIER CEDEX

@ : vgerdy@cg39.fr

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