lundi 8 octobre 2012

Metropolitiques

 3 liens issus du site Metropolitiques.eu

Les finances locales sous tension
par Françoise Navarre & Marie-Paule Rousseau, le 08/10/2012

Contrairement aux idées reçues, la situation financière des collectivités territoriales est globalement saine : leur dette représente moins de 10 % du PIB (contre 65 % pour l’État). Alors qu’elles assurent 70 % de l’investissement public, leurs ressources sont pourtant de plus en plus dépendantes de l’État et des arbitrages des gouvernements successifs.

[...] Au final, la crise économique et financière rappelle aux collectivités locales que leurs ressources financières font partie intégrante d’un système financier global. Elles peuvent estimer, sous certains aspects, qu’elles en sont les victimes collatérales. Toutefois, la restriction des ressources et la réforme financière mettent aussi à l’épreuve leur sens de la solidarité, tant à l’échelle locale qu’à l’échelon national. Elles ne sauraient, en outre, mésestimer les injonctions qui leur sont adressées par un État, soumis aux pressions des institutions et des partenaires européens, qui, bon an, mal an, détient les clés de la régulation.

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Expérimenter avec les habitants : vers une conception collective et progressive des espaces publics
par Collectif Etc, le 26/09/2012

Durant son « Détour de France » à vélo, le collectif Etc, composé d’architectes, d’urbanistes et de graphistes, a expérimenté de nouvelles façons de concevoir et de construire avec les habitants l’espace public des villes dans lesquelles il a fait étape. Il expose ici son principe de travail autour de l’idée du « chantier ouvert ».

Crise économique, crise sociale, crise de la démocratie, crise énergétique, crise de l’éducation, crise du logement... Nous sommes aujourd’hui dans une situation de crise généralisée, globale. Si le retour de la gauche au pouvoir sur l’ensemble du territoire peut être porteur d’un changement, il n’en reste pas moins qu’une refonte structurelle de notre système politique s’impose. Changer la manière de penser et de concevoir notre environnement et notre cadre de vie est une première réponse pour que nos quartiers et nos villes retrouvent les conditions d’émergence d’une société plus juste et plus égalitaire.

Peut-être un peu rêveurs mais bien ancrés dans le réel, le Collectif Etc tente d’inventer les outils pour redonner aux citoyens un rôle moteur dans la vie collective. Ce qui rassemble les architectes et graphistes engagés dans ce collectif, c’est la conviction que chacun est capable d’agir, au quotidien, pour changer la société. Notre médium privilégié est la modification concrète et collective d’un paysage, par laquelle nous accompagnons ou tentons de générer des dynamiques sociales. Chacun des projets que nous développons est une expérimentation qui soulève des questions auxquelles nous n’avons que rarement les réponses. Nous n’avons pas de dogme, juste la volonté d’essayer autre chose et de le mettre en place, au moins temporairement [...]

En savoir plus : le site du Collectif Etc

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Les élus municipaux représentent-ils le peuple ? Portrait sociologique
par Michel Koebel, le 03/10/2012

Les 500 000 élus locaux sont régulièrement présentés comme les mandataires les plus appréciés et les plus proches des Français. L’accès aux postes de conseiller municipal et de maire est pourtant de plus en plus soumis à une sélectivité sexuelle, générationnelle, résidentielle et surtout sociale : davantage de retraités, de fonctionnaires et de cadres, de moins en moins d’ouvriers et de petits travailleurs indépendants [...]

Conclusion

La décentralisation devait, selon ses promoteurs, rapprocher les élus des citoyens. Elle n’a fait que les en éloigner socialement. L’augmentation du niveau de responsabilité locale et les changements de scrutin ont conduit à une sélectivité sociale toujours plus forte au cours des trente dernières années : plus les positions de pouvoir local sont élevées, plus les élus qui les occupent sont des hommes, plus âgés et occupant des positions élevées dans la hiérarchie socioprofessionnelle. La montée en puissance des structures intercommunales n’a fait qu’aggraver ces inégalités, puisque leurs représentants sont passés par un double filtrage : le suffrage direct puis indirect au sein des conseils municipaux.

En l’absence de toute politique de formation permettant à tout un chacun de se préparer au travail d’élu, ce sont les discriminations sociales habituelles qui prennent le dessus et favorisent ceux qui ont acquis, par leur milieu familial et/ou durant leur cursus de formation et au cours de leur pratique professionnelle, les compétences et les motivations nécessaires à l’exercice du pouvoir. Les élus sont-ils alors capables de représenter tous les citoyens ? 


La sociologie a démontré depuis longtemps que l’appartenance sociale détermine fortement les représentations et donc les décisions. Le passage de l’élection à la représentation n’est pas automatique : c’est un travail constant, qui passe d’abord par la prise de conscience des effets de la position sociale sur les prises de position, et qui se poursuit en prenant en compte d’autres catégories d’intérêts que la sienne ou celles de son groupe social. Les élus ont-ils les capacités, le temps, et seulement la volonté de réaliser un tel travail ?

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