samedi 8 juin 2013

Séance publique DM1

Lons le Saunier, le vendredi 7 juin 2013

Monsieur le Président, Chers collègues,

Pour ma part, et au nom du groupe Jura Terre de Gauche, nous ne sommes pas déçus par les résultats obtenus par le gouvernement dont parlait à l’instant Jean-Marie Sermier, pas déçus puisque pas surpris.

J’ai voté Hollande au 2ème tour, même s’il ne représentait pas mon choix au 1er. La politique fiscale européenne et nationale a des conséquences sur l’emploi dans le jura, sur le pouvoir d’achat des jurassiens, sur les revenus des retraités, des travailleurs à temps partiel des femmes seules, sans parler des chômeurs bien évidemment.

Pour administrer le bon traitement, il faut avoir posé le bon diagnostic. Diagnostic qui n’est pas partagé, je le regrette, par tous les membres de cette assemblée, même de cette majorité.

Nous disons depuis longtemps, à l’instar du collectif Roosevelt 2012, il faut une Europe fiscale, une Europe sociale et non pas se faire concurrence entre les Etats.
On nous avait promis l’Europe prospère, elle est austère. On attendait l’Europe démocratique, elle continue à être oligarchique. Quant à l’Europe sociale, elle n’est, semble-t-il, plus prioritaire.

Il ne faut pas compter sur la croissance, elle est passée de 2, 2 à 0,8 en 30 ans. Je ne cesse de le répéter dans mes interventions

C’est un fantasme qu’il faut oublier "On voit enfin le bout du tunnel." Raymond Barre, 1976, "Tous les feux passent au vert, nous sortons de la crise." Pierre Mauroy, 1983, "J'irai chercher la croissance avec les dents." Nicolas Sarkozy, 2008.

Alternative économique, dans son Hors-série du 3ème trimestre 2013 titrait : faut-il dire adieu à la croissance ?

D’autres solutions sont possibles. Au niveau national et européen, c’est ce que propose le collectif Roosevelt 2012 créé par Stéphane HESSEL, Edgar MORIN, Susan GEORGE, Michel ROCARD,
Cynthia FLEURY, Pierre LARROUTUROU, Bruno GACCIO (entre autres) et moi-même, le Collectif Roosevelt propose 15 solutions pour sortir de la crise sans attendre la croissance.

15 propositions portées par 100 000 personnes en France, prés de 500 dans le Jura.

Nous le disons depuis longtemps, il faut changer le paradigme, la croissance n’est pas la solution, les aides aux états et aux entreprises telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui s’apparentent à des perfusions données à un malade qui aurait une hémorragie interne.

Pour ce qui est du Jura et de  l’Aide à l' Immobilier d' Entreprises , j’entends la gauche condamner cette mesure depuis que je suis élu, elle  n’a vraiment plus de sens aujourd’hui. Il faut inventer autre chose.

Bien sûr la disposition a été améliorée, favoriser les SCOP est une bonne chose mais nous sommes directement confrontés à un grave problème d’emploi et de développement d’entreprise locale que cette mesure, qui n’est pas de notre compétence, paraît bien futile.

Les FAB-LAB sont de formidables laboratoires de fabrication, de développement et d’innovation. Parce qu'on ne peut pas continuer à tout fabriquer en Asie, de façon massive, ce concept mis au point au MIT «Massachusetts Institute of Technology à Boston fin des années 1990 s'est lentement répandu dans le monde anglo-saxon et en France depuis 2 ans. A Biarne, le FabLab travaille avec tous les autres FabLabs, partage, échange, avance, acquiert des compétences... et c'est aussi possible dans une zone rurale. « Nous démontrons chaque jour la pertinence d'un modèle local et en réseau »

Nous, dans le Jura sommes en avance dans ce domaine, et je vous remercie Président d’être venu à Biarne, premier FAB-LAB en milieu rural en lien avec les FAB-lab du monde entier, avec les Universités américaines, canadiennes ou européennes , où nous avons une véritable intelligence partagée c’est une nouvelle façon de concevoir l’avenir, l’emploi, de créer des liens avec les novateurs de tous les pays ; une véritable fourmilière de créativité et Monsieur Le Président, cela se passe aujourd’hui et c’est chez nous.

Chez nous il y a aussi SOLVAY, une véritable culture, une implantation à Tavaux depuis 80 ans, avec une forte identité, qui s’associe dans une joint-venture pour 4 à 6 ans avec le groupe INEOS.

L’objectif est probablement de se débarrasser de sa production en PVC de moins en moins rentable du fait d’une surproduction mondiale et d’une concurrence américaine fabricant du PVC en utilisant le gaz de schiste. Mariage et divorce annoncés. 1394 employés chez Solvay aujourd’hui, qu’en restera t-il dans 4 ans, si nous fermons les yeux ?

Voilà M. Le Président, des sujets qui concernent des emplois des entreprises qui font paraitre bien inefficace notre AIE.
Sur notre département la politique nationale économique impacte directement l’absence ou la stagnation des recettes. Alors que les dépenses augmentent. Je vous livre quelques interrogations :
Cela fait plus de 2 années successives à plus de 6% l’an de dépenses budgétaires !
L’épargne brute marque une régression importante -3% du budget de fonctionnement de 18% à 15%, le deuxième taux le plus bas depuis 2005.
La capacité de désendettement s’allonge dans la durée et se rapproche du taux national
152 millions 142 millions il y a deux ans et les recettes stagnent

Attention à l’effet ciseaux ! créé par l’augmentation des dépenses et la diminution des recettes Et tout cela malgré une baisse notoire et qui s’imposait de 2,4 millions sur les interventions de voirie non prioritaires, voire superflues.

Après cet hiver et ce printemps froid, je n’ose imaginer le coût énergétique pour les logements sociaux, c’est-à-dire pour les usagers, mais également les propriétaires et retraités qui ont de modestes revenus,. Une règle simple chauffer 1 degré de plus augmente la facture de 7 pour cent.

Monsieur le Président, vous n’êtes pas responsable des intempéries de ce printemps ni de l’héritage légué par vos prédécesseurs mais gouverner c’est faire des choix budgétaires, philosophiques, politiques mais pour cela il faut partir du même constat du même diagnostic. C’est pour cela que j’interviendrai sur différents dossiers tout au long de cette journée.

Je vous remercie.

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