mardi 4 novembre 2008

La gauche présente sa vision du budget départemental à La Voix du Jura

Des élus du groupe de gauche au conseil général ont donné leurs pistes de réflexion dans le cadre de la préparation du budget 2009.

Le moment de vérité approche à grands pas. En décembre, les 34 conseillers généraux se prononceront sur le premier budget de l’ère de la cogestion. C’est là que la gauche décidera ou non d’allonger la durée de vie de ce phénomène de foire politique qu’est le conseil général depuis avril dernier. Lors d’un point presse organisé le 22 octobre, Patrick Viverge, le porte parole du groupe de gauche, a été clair : « Si on se rendait compte que cela ne fonctionne pas, on ne vote pas le budget et l’on démissionne de toutes les délégations qui sont les autres ».
Dans l’opposition pendant des lustres, la gauche compte bien imprimer sa marque là où elle n’avait jusque-là que la possibilité de prêcher dans le désert. Donc, « on travaille beaucoup, on se voit toutes les semaines et l’on est très motivés », assure Patrick Viverge.

Arbitrages

Dans ces cartons, un certain nombre de projets qu’elle compte bien soumettre au président, le DVD Jean Raquin. « Dans une situation de gestion partagée, c’est au président de faire des choix, d’opérer des arbitrages entre droite et gauche ». Et comme c’est à lumière de ces arbitrages, des avancées qui lui seront concédées mais aussi aux inévitables couleuvres qu’elle devra avaler, qu’elle décidera de voter le budget, « il est encore un peu tôt pour le dire ».
Il y a d’abord les réformes obligatoires, celles qui sont imposées par la loi, comme celle de mars 2007 qui transfère aux départements la protection de l’enfance. « Du fait de cette réforme, 16 postes de travailleurs sociaux vont être créés l’an prochain. Un chiffre établi en fonction des besoins sur le terrain », indique Patrick Viverge.
Mais il y a aussi ce que la gauche présente comme des orientations nouvelles :par rapport aux pratiques du passé : « Nous comptons mettre en place une politique de développement de la filière bio dans le département, là où rien n’existe aujourd’hui ». Avec quel argent ? « Nous ferons des économies sur ce qui est versé chaque année et sans contrôle effectif à la chambre d’agriculture ». En matière de route, André Vauchez, le vice-président de l’institution, annonce « des changements radicaux » et cite en exemple la remise en cause du projet de cassure des lacets aux abords de Charchilla, un projet dans les cartons depuis 2003 et inutile selon lui. Par ailleurs, Patrick Viverge veut remodeler totalement le fonctionnement, qu’il qualifie d’ « archaïque » de la maison du handicap. Un projet qui implique notamment la dématérialisation des dossiers et la mise en place d’un site internet susceptible d’éviter aux personnes handicapées des déplacements inutiles et parfois pénibles.

Maison de l’adolescent

Et puis il y a ces dossiers que la gauche tient tout bonnement à imposer, comme l’application de l’Agenda 21, adopté en 1992 au sommet de Rio sur le climat. Il faut que le conseil général, en la matière, face œuvre d’exemplarité, estime Danièle Brulebois, conseillère général de Chaumergy. L’institution pourrait faire preuve de vigilance en matière de gestion de consommables, de papier ou de carburant ». L’élue évoque au passage la possibilité de mettre en place un conseil général des jeunes. Lesquels jeunes sont d’ailleurs au centre d’un projet que Patrick Viverge tient à voir émerger à Dole, celui de la Maison de l’adolescent, « un lieu ouvert, un outil de prévention où les jeunes pourront trouver soutien et conseil ». Un projet pour lequel l’alu dolois assure qu’il a obtenu le soutien de Jean Raquin. Lequel sait qu’il doit considérer avec attention les propositions de la gauche s’il ne veut pas qu’elle quitte le navire par un gris matin de décembre…

David Régazzoni La voix du Jura

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