mardi 25 novembre 2008

Voix du Jura 16 octobre 2008 - cahier spécial "En direct de Dole nord-est"


Questions à… Patrick Viverge

« Je regrette de ne pas avoir été dans l’exécutif plus tôt »

Parmi ses principales préoccupations, le conseiller général du canton de Dole nord-est cite le maintien des services publics.

Si vous deviez retenir quelques traits saillants pour définir le canton de Dole nord-est, quels seraient-ils ?
C’est un canton à la fois rural et urbain. Il y a peu de communes : sept, mais Dole y tient une place importante.

Les petites communes n’attendent pas forcément la même chose de leur conseiller général que Dole. Comment appréhendez-vous ces rôles différents ?
Je suis avant tout conseiller général du Jura. J’ai une attention plus particulière pour les communes qui m’ont élu, mais, lorsqu’une personne me sollicite sur la santé, l’enfance ou le social, je ne regarde pas si elle est de mon canton ou non. On me parle aussi beaucoup du haut-débit. Le maire de Dole peut me signaler une zone d’ombre sur sa ville de la même façon que le maire de Sampans qui se trouve à la limite du département.
La ville de Dole est partagée entre mon canton et celui de Michel Giniès avec lequel je m’entends très bien. Dès qu’une question concerne Dole, nous travaillons de façon conjointe.

Votre prédécesseur, Dominique Voynet, regrettait la difficulté, quand on siège à Lons, de faire entendre les intérêts du nord Jura, et de Dole en particulier. Est-ce aussi votre sentiment ?
J’ai eu ce sentiment, mais au cours de la mandature précédente où j’étais conseiller général de gauche alors que la Ville et le Département étaient à droite. Aujourd’hui, la configuration est complètement différente. Les préoccupations de Dole, désormais, me remontent beaucoup plus vite. Et, au Département, nous participons désormais à l’exécutif, ce qui nous permet de faire avancer les dossiers beaucoup plus vite. Mais, encore une fois, je ne raisonne absolument pas en termes de concurrence avec le plateau ou la montagne.

Quel regard portez-vous sur les premiers mois de Jean-Claude Wambst à la tête de la mairie de Dole ?
On a beaucoup travaillé avec Jean-Claude Wambst sur des projets pour la ville de Dole. Aujourd’hui, cette nouvelle politique, il faut la mettre en place. Les gens ont l’impression qu’on va tout changer du jour au lendemain. La demande est très forte, mais je suis tout à fait optimiste sur la capacité de l’équipe à mettre en œuvre la politique pour laquelle elle a été élue.

La nouvelle municipalité doloise a notamment engagé une politique foncière très active, afin d’élargir l’offre de logements sur Dole. Le SCOT pourrait, au contraire, contraindre les communes périphériques à renoncer à certains projets de développement. Comment percevez-vous cette politique à l’échelle de votre canton ?
C’est un sujet qui intéresse les maires et le président du Grand-Dole. Je n’ai pas de compétence pour porter un jugement. Je n’ai pas l’impression que cela suscite d’antagonisme, mais, si ça devait être le cas, je fais confiance au sens pédagogique de Claude Chalon pour arranger cela.

Croyez-vous à la création d’une nouvelle gare à l’intersection entre la future branche sud du TGV Rhin-Rhône et la ligne actuelle ?
Oui. J’y crois d’autant plus que les maires concernés n’y sont pas opposés dans la mesure où elle se fait en respectant un certain nombre de choses.
On connaît à peu près le tracé. Peut-être faut-il y apporter quelques améliorations afin de l’éloigner un peu de Champvans. Pour la gare, ce qui est fondamental, c’est la desserte, car il faut éviter le risque d’engorgement à Champvans ou Foucherans. Mais, il est difficile de se prononcer plus précisément sur son emplacement alors qu’on ne sait même pas quelle sera son emprise. RFF et la SNCF ont mis ce dossier sur la table en nous donnant un délai extrêmement court pour qu’on puisse se rendre compte de ce que cela impactait.

En vertu de la convention signée pour la restauration du collège de l’Arc, la Ville de Dole a cédé le collège de grammaire au Département. Que faut-il faire de ce bâtiment ?
La réflexion à ce sujet doit être menée avec la Ville et la communauté d’agglomération. Je souhaite qu’on commence par évaluer les besoins du collège de l’Arc. Il ne s’agit pas de vendre ce bâtiment pour se rendre compte, après coup, qu’on en avait besoin.

Aujourd’hui, quels sont vos sujets de préoccupations pour ce canton ?
Ma préoccupation, c’est le maintien des services publics, à commencer par la présence postale et la permanence des soins. A Bletterans, j’ai écouté le président Nicolas Sarkozy. Il ne m’a pas rassuré du tout. Ce que je souhaite, c’est que la petite grand-mère qui habite Biarne ou le hameau de Saint-Vivant ait toujours la même offre de soin que la personne qui habite à côté de l’hôpital. On sait aussi que la Poste de Champvans va fermer. On peut aussi évoquer le sort des écoles, qui subissent les fermetures de classes. La politique mise en œuvre par le gouvernement a pour but de réduire le nombre de postes. Je suis d’accord avec le ministre de l’Education nationale quand il dit que ce n’est pas aux enseignants de mettre des couches aux enfants de deux ans, mais je constate qu’il ne met rien en place. Le gouvernement se décharge sur les communes et les départements.
Mon souci aussi est de voir de petites entreprises à Villette ou Sampans qui n’ont pas encore le haut-débit. Le Conseil général y travaille. D’ici février, ce problème aura été réglé.

Alors que vous figuriez en 2001 sur la liste de Dominique Voynet à Dole, vous n’avez pas brigué de mandat lors des dernières municipales . Pourquoi ?
C’est un choix, que j’ai annoncé de façon très claire. Cela ne pose pas de problème dans la mesure où je travaille en parfaite entente avec les différents maires du canton.

Si vous deviez exprimer un regret à propos des premières années de votre mandat ?
Mon mandat a été marqué par deux ans de maladie. Je ne peux pas ne pas penser à cela.
J’ai aussi passé quatre années dans la minorité. C’est une position extrêmement douloureuse, car on a envie de faire bouger les choses et on ne le peut pas. Les dernières cantonales ont changé cela, mais je regrette de ne pas avoir été dans l’exécutif plus tôt.

Quels signes forts souhaitez-vous donner ?
Il est un peu tôt encore pour répondre à cette question. Il y a un certain nombre de projets qu’on a amenés sur la table. Il faut qu’on les évalue, pour vérifier leur pertinence et s’ils sont compatibles avec les finances du département.
Personnellement, j’ai beaucoup travaillé sur la maison du handicap. Je ne la voyais pas fonctionner comme cela. En tant que président de la commission départementale des droits et de l’autonomie des personnes handicapées, je travaille beaucoup pour que, rapidement, on ait une maison exemplaire au niveau national.

Propos recueillis par Benoît Ingelaere

Aucun commentaire: