samedi 9 avril 2011

Décroissance

 Avez-vous entendu parler de la décroissance ? Peut-être. Savez-vous comment ça marche? Sans doute pas. Dans le débat économique habituel, tel que le moulinent les médias dominants, la croissance est un postulat, un tabou intouchable. C'est elle qui crée les emplois, et permettra certainement demain, promis, juré, de financer les promesses électorales. Tout juste si l'on n'honore pas Déesse Croissance de danses de la pluie. Pourtant, depuis Fukushima, nous prêtons davantage l'oreille à certaines petites voix. Elles murmurent que le "toujours plus" de consommation n'est pas forcément la seule clé du bonheur. Au-delà de la caricature habituelle (1) (toilettes sèches, habitat en yourtes), que veulent-ils exactement, ces "décroissants" (2), qui osent avancer quelques propositions farfelues (gratuité des transports en commun, ou prix différenciés de l'eau, suivant qu'elle sert à faire le ménage ou à remplir les piscines privées) ?

Il n'était pas forcément facile de faire dialoguer Paul Ariès, l'un des "papes" de la décroissance, qui tient l'économie en piètre estime, avec un économiste pur sucre comme Xavier Timbeau (OFCE). Et pourtant, nous n'y parvenons pas trop mal, dans cette émission spéciale, en collaboration avec le mensuel Alternatives Economiques (prometteuse collaboration, d'ailleurs, qui pourrait bien nous permettre de parler plus souvent d'économie). Notre émission (animée par Anne-Sophie Jacques, et dans laquelle j'inaugure un habit de chroniqueur) est ici (3). Et la chronique de Didier Porte est là (4).

Daniel Schneidermann

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