jeudi 20 octobre 2011

Pour une une étude épidémiologique post-Tchernobyl en Franche-Comté

Clairvaux, 1988. Le record de contamination radioactive pour la France et la Corse est décelé dans une prairie au nord est du lac. On connaît le rapport entre l'iode 131 et le césium dans le nuage. On peut donc, à défaut de l'avoir mesuré, estimer la contamination du lait de vache en mai 1986. Nos montbéliardes ont consommé une herbe aussi enrichie en iode 131 que celle que broutaient les chèvres corses.
Si des mesures avaient été faites, les résultats auraient été proches des 10.000 becquerels/litre relevés dans le lait de chèvre. 17 bq/litre sont la norme à ne pas dépasser pour un enfant.
Au niveau de la Franche-Comté, seuls 3 carottages ont été effectués, à Clairvaux, Champagnole et Censeau, c'est à dire sur le plateau. Aucun sur les monts du Jura, eux aussi bien arrosé début mai 86.
Des dysfonctionnements de la thyroïde ont été diagnostiqués, des patients ont subi des opérations et sont soumis à des traitements lourds. Les pathologies thyroïdiennes ne sont d'ailleurs pas les seules manifestations sanitaires post-Tchernobyl.
Ave 2 élèves du lycée jean Michel , qui ont rédigé un mémoire sur ce sujet, j'ai effectué un nouveau carottage 21 ans plus tard. Résultat : la contamination mesurée avait décru moins qu'on aurait pu s'y attendre, étant donné la période (demi vie) du césium.
Mais je n'avais pas repéré exactement l'emplacement du premier prélèvement. Le nouveau, distant de quelques dizaines de mètres, avait donc été plus contaminé.
début mai 86, la situation dans le Jura, peut-être dans la Franche-Comté, était très proche de celle que connut la Corse.
Elu Conseiller Régional en 1992, je proposai des campagnes de mesures régulières du sol et des champignons. il me semblait naturel que la région s'intéresse à son environnement et le connaisse. Je ne fus pas plus écouté quand en avril 86, lorsque je voulus informer des mesures de sécurité prises en Allemagne que me communiquaient les Grünen.
Enfin aujourd'hui la région corse lance une étude épidémiologique sur les conséquences sanitaires de l'accident d'Ukraine, pire catastrophe industrielle de l'humanité avant celle de Fukushima.
La Franche-Comté ne pourrait-elle pas décider de faire la lumière sur ce problème et lancer la même étude qu'ont décidé les élus régionaux de Corse?

Michel Moreau
Président de Citoyens, Ecologistes, Solidaires.

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