dimanche 6 décembre 2009

On ne bâtit pas une société sur la peur.

La société française se convertit docilement aux valeurs qu’elle a largement rejeté depuis de nombreuses décennies, au nom de la peur. Cette angoisse du lendemain est d’ailleurs largement entretenue par nos dirigeants politiques nationaux, qui exploitent à outrance l’absence d’opposition constructive à la politique ultra libérale qui déclenche d’ailleurs tous les phénomènes de crise que la France enregistre depuis de trop nombreuses années.

Une autre méthode existe. Basée sur la solidarité, elle privilégie l’accompagnement, la régulation, pour le bien être collectif, au détriment de la satisfaction individuelle de petits besoins, principalement basés sur une hyper consommation de biens que notre Planète ne peut plus fournir.

Nous, élus locaux, du Groupe Agir à Gauche, avons compris la nécessité de placer l’individu au cœur de nos préoccupations politiques, pour réussir une transformation majeure de notre mode de vie. La mondialisation de l’économie impose une compétition sans règles aux entreprises, dont la variable d’ajustement est justement la rémunération du travail.

Le développement durable, devrait limiter les abus, il comporte en lui, ses contradictions, et devient un prétexte. Le « social » ne peut à lui seul corriger tous ces effets pervers.

Le Département du Jura, comme les autres Collectivités Territoriales assume les compétences transférées par l’Etat, au nom de la décentralisation, mais aussi par volonté délibérée du Gouvernement Sarkozy de voir réduire le montant de ses dépenses. Il y a un glissement évident des charges en direction des Collectivités, sans pour autant affecter les recettes qui correspondent (exemple du RSA). Plus pervers encore, puisque le Gouvernement remet en cause l’existence même de la TAXE PROFESSIONNELLE, au nom d’une réduction des freins à la compétitivité de nos entreprises françaises. Or la taxe professionnelle est par nature la ressource de nos collectivités, puisque fortement associée aux territoires qui abritent les usines (ou les centrales nucléaires).
Des réformes, certes, il en faut pour s’adapter à une situation donnée, mais pas au sens ou l’entendent nos dirigeants, réforme égal suppression.

La compétence principale du Département est le social.
Nous demandons au Président du Conseil Général de bien vouloir entendre notre analyse de la situation, de bien vouloir écouter les remèdes que nous préconisons, et enfin d’alerter les pouvoirs publics sur la difficulté de nos concitoyens.

Les économistes reconnaissent que nous ne connaissons pas la date officielle de la sortie de crise, les plus avisés, doutent même que nous en sortions un jour, tellement le système semble compromis. Pour notre part, nous estimons qu’au nom du principe de précaution, nous devons
tout mettre en place pour éviter une pandémie majeure de crise sociale sur le Département du JURA . Au nom de la cohésion sociale, nous avons demandé au Président Jean Raquin de mettre en place un bouclier social lors de la DM1, mesure sur laquelle nous avons été partiellement entendu. Il faut aller plus loin et plus vite.
Le désespoir existe sur notre Territoire, que vous soyez exploitant agricole, ouvrier d’usine, petit artisan du bâtiment, ou retraité, par exemple. Partout le même discours, partout les mêmes peurs.
On ne bâtit pas une société sur la peur.

Thierry Faivre-Pierret

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