mardi 19 juin 2012

Civiliser la finance

La finance solidaire aujourd’hui
(Eric Larpin, Alternatives Economiques Poche n° 055bis, juin 2012)

La finance solidaire a bien résisté depuis la crise. En 2010, le montant de l’encours de l’épargne solidaire en France a franchi pour la première fois le cap des 3 milliards d’euros. En 2011, il s’élève à 3,5 milliards d’euros, avec 900 millions d’euros investis dans des projets solidaires, 12 500 entreprises financées, 32 000 emplois créés, 4 300 personnes relogées…  

Les trois grands canaux de la collecte accompagnent cette progression : l’épargne de partage (au travers des banques et des mutuelles), les investisseurs solidaires et l’épargne salariale solidaire [...]
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Civiliser la finance
(Naïri Nahapétian et Sophie des Mazery, juin 2012, alternatives-economiques.fr)

La crise a récemment jeté une lumière crue sur les dérives de la finance internationale. Une tourmente dont les effets se font encore ressentir, révélant qu’il est plus que jamais nécessaire de « civiliser » les circuits de financement de l’économie et de mettre l’épargne au service d’un développement qui profite à tous.

Dans ce combat toujours recommencé pour encadrer les forces du marché, les pouvoirs publics sont des acteurs primordiaux : en établissant des normes et en s’assurant que les acteurs privés les respectent.

Mais la société a aussi son rôle à jouer. Et c’est là que le consommateur ou l’épargnant peut intervenir. Chacun peut en effet mobiliser son argent de manière militante grâce aux placements solidaires : produits d’investissement, de partage ou, au quotidien, comptes courants et cartes de paiement.

C’est à ceux qui veulent utiliser leur épargne de manière plus éthique que nous destinons cette neuvième édition des « Placements solidaires », entièrement mise à jour et enrichie par la rédaction d’Alternatives Economiques et Finansol, qui est cosignataire de ce numéro [...]

Et comme beaucoup de nos lecteurs s’interrogent sur l’investissement socialement responsable, souvent confondu – à tort – avec l’épargne solidaire, nous avons également donné des clés pour comprendre cette démarche, qui peut être complémentaire de l’investissement solidaire.

Enfin, nous mettons aussi l’accent sur les entreprises et les associations financées par les placements solidaires, en particulier les projets innovants. En souhaitant, avec Finansol, que l’épargne solidaire représente à terme 1 % du patrimoine des Français.

Pour autant, nous ne sommes pas naïfs : les placements solidaires ne peuvent, à eux seuls, endiguer le chômage, le mal-logement et le sous-développement, assurer la reconversion écologique de notre économie et pallier les carences du système sanitaire et social. Avant toute chose, ils interrogent notre rapport à l’argent, lui redonnant sa place initiale, celle d’un outil au service du développement humain.

Face à un système financier toujours plus complexe, déconnecté des préoccupations de la majorité de la population, ces différents placements ont le mérite de redonner du sens à l’économie et d’offrir à chacun la possibilité de s’en réapproprier les enjeux.

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