vendredi 15 juin 2012

L'eau, une marchandise ?

Le nouveau collectif demande un référendum sur la gestion de l’eau (Le Progrès, 15/06/2012)

[...] Pétition, débats, information du public, diffusion de documentaire : telles sont les missions que se s’est fixé le nouveau collectif « Eau », né jeudi 31 mai, à Dole [...] Hier soir, une partie de ses membres se réunissait. « Nous arrivons à un moment charnière quant à la gestion de l’eau potable pour notre ville », rappelle Axel Fricke, l’un des porte-parole et initiateur de ce collectif. Car les contrats de délégation de service public de Dole et de Goux arrivent à échéance le 31 décembre 2014.

Aussi, « il nous paraît important de porter au cœur de ces prochains mois la reprise en régie publique de l’eau potable », insiste le militant d’Attac. L’idée de ce groupe est de « faire pression et encourager les collectivités -qui y sont localement favorables, a priori-, pour rendre à l’eau son caractère de bien public et ne plus la considérer comme une marchandise quelconque. »

Aujourd’hui, à Dole, la gestion de l’eau potable est confiée à la Lyonnaise des Eaux. Sans remettre en cause les compétences de cette société, le collectif déplore que « les Dolois soient aujourd’hui captifs d’une entreprise privée, filiale du groupe GDF Suez. » Il insiste sur le fait que « les objectifs de ce type de structure et de leurs actionnaires sont avant tout financiers. D’où des conditions peu favorables pour l’usager. »

Alors, le collectif mesure bien à la fois « la difficulté et la responsabilité engendrées par une démarche de reprise en régie pour des collectivités locales. » Mais il souligne que « nombre de villes de toutes tailles ont déjà franchi le pas avec succès. » En outre, si la ville de Dole ne possède pas, à ce jour, toutes les compétences nécessaires, il serait tout à fait envisageable qu’elle se fasse épauler. Et de préciser que les dispositions du code du travail sont claires en la matière : « Il sera proposé à chaque agent de la Lyonnaise d’intégrer la régie municipale. Il n’y a donc aucun risque pour la Ville et les Dolois. »

Quoi qu’il en soit, le collectif signale qu’il entend proposer au maire de Dole, ainsi qu’au président du Grand Dole, que soit organisé un référendum local sur cette décision qu’il qualifie de « cruciale ». Au-delà de la maîtrise de la ressource, l’enjeu repose également sur la différence intrinsèque de philosophie entre une entreprise privée et une collectivité. Quand la première est tentée d’investir à minima pour dégager des profits, la seconde veille au meilleur service possible. Et là, pour le collectif, cela coule de source : l’usager se retrouve forcément gagnant sur toute la ligne.


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Vers une mutualisation des compétences ?
(Le Progrès, 15/06/2012)

Pour les membres du collectif « eau », il est indéniable qu’une mutualisation des compétences entre les villes franc-comtoises en régie permettrait « de développer des liens et de créer des synergies pour un service maîtrisé. » Ils se félicitent de cette démarche et estiment que « cette nouvelle solidarité régionale sera une garantie de réussite et un gage de qualité avec l’objectif de développer un service public de qualité sur le long terme. »

À noter, par ailleurs, qu’un contrat de collaboration entre Dole et Besançon, pour divers projets et en particulier pour la régie de l’eau à Dole, a été signé récemment. Christophe Lime, adjoint au maire de Besançon et responsable de l’eau et de l’assainissement en régie dans cette ville, se serait engagé à proposer son soutien à la municipalité doloise, le cas échéant.

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