dimanche 10 juillet 2011

La fin de l’éducation nationale

"Le rapport Grosperrin, ou comment en finir avec l’éducation nationale, de l’école à l’université"
(communiqué de Sauvons l’Université, 1er juillet 2011)

[...] la mission parlementaire dirigée par le député UMP Jacques Grosperrin [...] vient de boucler son rapport. Sa conclusion est d’un cynisme impressionnant : la faillite de cette réforme ridicule de la formation des enseignants, désormais reconnue par ceux-là mêmes qui l’ont imposée brutalement et sans la moindre écoute des critiques fondées qui s’élevaient, est mise au service d’une étape de plus dans la destruction de l’éducation nationale.

En effet, dans un raisonnement où se mêlent absurdité et mauvaise foi – il « omet » sciemment la suppression de l’année de stage postérieure au concours qui « rapporte » à Bercy 16 000 postes par an –, il est affirmé que, puisque les nouveaux Masters mettent en danger la formation correcte des enseignants, il ne reste qu’à supprimer les concours de recrutement ! Au passage, il serait temps selon l’ineffable député UMP de saper toute formation disciplinaire, de concentrer la formation sur une « pédagogie » dont on ne nous dit pas ce qu’elle recouvre, de supprimer les logiques nationales de formation et de faire passer de l’État aux chefs d’établissement les prérogatives de recrutement.

[...] Ce rapport est une agression inouïe et d’une gravité extrême contre les fondements même de l’école républicaine et contre l’éducation nationale. Dans un contexte de mise en concurrence généralisée des universités délivrant les diplômes de master enseignement, la fin des concours nationaux au profit d’un recrutement d’enseignants par « des autorités académiques ou des établissements sur la base d’un entretien professionnel », marquerait de fait la fin de l’éducation nationale. [...]

Détruire l’éducation nationale c’est liquider le pacte républicain, il est atterrant de devoir le rappeler.

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