lundi 14 juin 2010

Forum PS à Cluny sur l'agriculture

L’agriculture et ses nouvelles perspectives est le premier thème de la série de Forums des idées organisés par le Parti socialiste. Ce premier forum a lieu à Cluny, en Saône-et-Loire, ce lundi 14 juin 2010.

Germinal Peiro, secrétaire national à la ruralité et à la mer, présente
les propositions du PS «pour une révolution agricole et alimentaire».



L’écrivain Erik Orsenna préside la première table ronde, intitulée « L’agriculture dans la société, les demandes, les enjeux ».

La deuxième table ronde, présidée par Philippe Martin, président du Conseil général du Gers et Secrétaire national du PS, pose la question de l’avenir de notre agriculture, en compagnie des représentants des principaux syndicats d’agriculteurs.

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Lorsque le Réseau Semences Paysannes nait en 2003, les semences paysannes - sélectionnées à la ferme - n'ont aucune existence reconnue : la réglementation considère implicitement que l'agriculteur utilise forcément des semences commerciales, sélectionnées par des semenciers spécialisés. [...]

La plupart des paysans ont perdu leur autonomie et leur savoir-faire en matière de semences et plants, en faveur d’un secteur marchand spécialisé. [...]

Les variétés paysannes constituent une opportunité pour accroître la biodiversité cultivée (agrobiodiversité). Chaque terroir, chaque système agraire, chaque besoin alimentaire ou culturel nécessite sa variété contrairement au système « engrais-pesticides » qui impose partout un nombre restreint de variétés.

[...] les acteurs impliqués ont décidé de créer le Réseau Semences paysannes, pour la biodiversité des semences et plants dans les fermes.

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Quand Monsanto vient au secours d’Haïti
(15 juin 2010, Benjamin Fernandez, monde-diplomatique.fr)

Jeudi 4 juin, entre 8 000 et 12 000 paysans haïtiens, soutenus par une vingtaine d’organisations locales et internationales, manifestaient dans la commune de Hinche, au centre de l’île, pour exprimer leur désaccord avec la politique d’« aide » au secteur agricole du gouvernement.

En particulier sa décision d’accepter les semences offertes par le géant de l’industrie agronomique Monsanto. La transnationale vient de promettre un don de 475 tonnes de semences, avec leur arsenal de pesticides et d’engrais. [...]

On ne présente plus Monsanto, qui fabriquait l’agent orange utilisé pendant la guerre du Vietnam ainsi que des produits à base de dioxine avant de se convertir aux biotechnologies agricoles. Bien représentée au sein de l’administration américaine, l’entreprise se trouve mise en cause dans plusieurs affaires liées à la contamination de l’environnement par des produits polluants, dont ses herbicides. Elle est par ailleurs dénoncée pour avoir contribué à ruiner des dizaines de milliers de paysans dans les pays les plus pauvres [...]

La productivité attendue de ces graines nécessite une utilisation d’herbicides et d’engrais bien supérieure à celle nécessaire pour les semences traditionnelles ou autochtones. De plus, seule la première génération de ces semences est fertile. Si l’habitude est prise de les utiliser (à la place des semences tirées des récoltes précédentes), il faudra alors acheter semences, engrais et herbicides auprès de Monsanto.

[...] il s’agit de l’introduction d’une logique de marché qui ne correspond pas à la culture paysanne d’Haïti : « Les paysans haïtiens ont traditionnellement la capacité de produire et de reproduire leur propre semence, organique et locale, à destination de leur famille et du marché de proximité. Monsanto veut intégrer les agriculteurs sur un marché qu’ils ne contrôlent pas en matière de qualité de semence et de prix [et] faire du paysan haïtien un assisté plutôt qu’un producteur. » [...]